25 novembre 2011 (Nouvelle Solidarité) - Le jeu suicidaire auquel nous conduit le tandem franco-britannique dans sa volonté d’un affrontement avec l’axe Damas-Téhéran-Moscou-Beijing se précise.
Alors que les sénateurs bellicistes américains John McCain et Lieberman ont déclaré « applaudir » l’initiative du président français Nicolas Sarkozy visant à rassembler les pays dans le monde entier « pour sanctionner la banque centrale d’Iran et suspendre les achats de pétrole iranien », la Russie, par la voie d’Alexandre Loukachevitch, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a sommé la France de clarifier son idée de « couloirs humanitaires » en Syrie. En Libye, c’est bien cela qui a servi de prétexte hypocrite pour imposer un changement de régime et la liquidation d’un chef d’Etat.
Sur place, la préparation d’une épreuve de force se traduit par l’envoi de bâtiments de guerre et le déploiement d’armes puissantes.
Rappelons d’abord que depuis longtemps, dans le port syrien de Tartus, la Russie dispose d’une base navale. Sur le site Inforwars.com, Paul Joseph Watson rapporte que les six bâtiments de guerre russes qui ont pénétré dans les eaux territoriales syriennes ont notamment débarqué une équipe de conseillers techniques russes envoyée pour installer au plus vite les missiles russes S-300 récemment réceptionnés par Damas.
Selon le quotidien arabe Al Quds Al Arabi qui paraît à Londres, ces informations sont parvenues de l’Ambassade syrienne à Moscou. Elles indiquent que du point de vue du Commandement suprême de Russie, la Syrie est une ligne rouge pour les intérêts russes. D’autre part, elles établissent que la collaboration et la coordination entre les armées russe et syrienne se poursuivent au plus haut niveau afin de protéger la Syrie d’une intervention des Etats-Unis, de l’UE ou des forces de l’OTAN comme celle qui a eu lieu en Libye.
Al Quds Al Arabi estime que la Syrie a déjà reçu des missiles sol-air ultra-sophistiqués de type S-300 ; Des experts russes se sont rendus en Syrie pour aider à déployer et à rendre opérationnelles ces batteries de missiles. La Russie a également livré en Syrie un système de radars couvrants tous les objectifs aériens militaires jusqu’à Tel-Aviv et qui couvre également tous les mouvements de la base aérienne d’Incirlik en Turquie qui sert à l’US Air Force et aux forces de l’OTAN.
Les missiles S-300 ont la capacité d’intercepter des missiles balistiques ainsi que des cibles aériennes. Ces missiles sont équipés d’un système de radar en mesure de suivre jusqu’à 100 objectifs et à en intercepter une douzaine en même temps. La Russie a déjà vendu de tels systèmes aux Iraniens, mais sous la pression américaine et israélienne, la transaction avait été annulée.
Armer la Syrie avec des armes de ce type vise à mettre hors jeu toute perspective d’un « couloir humanitaire » envisagée par les occidentaux. Des rapports circulent affirmant que des avions de chasse turque ou d’Etats arabes vont entrer en action pour sécuriser une zone d’exclusion aérienne.
D’après un blog rattaché au site de l’Académie de guerre royale suédoise, dans le grand nord, c’est le porte-avion Russe Amiral Kuznetsov qui est appareillé à Mourmansk pour se rendre en Méditerranée. Le blog affirme également que le porte-avion George H.W. Bush, stationné d’ordinaire dans le détroit d’Hormuz, est déjà arrivé sur place et que le HMS Vancouver restera quelques mois supplémentaires.
Ajoutons à cela que l’Ambassade américaine à Damas a sommé ses ressortissants de quitter « immédiatement » le pays et que la Turquie déconseille fortement à ses concitoyens de transiter par la Syrie.
Pour sa part, Joseph Watson estime qu’une attaque contre la Syrie ne serait que le prélude à une attaque plus vaste contre l’Iran, un pays allié de la Syrie qui s’est engagé à défendre le régime de Damas.