Après avoir placé Dieudonné en isolement dans une cellule à l’épreuve de l’humour, la police française a annulé sa tournée, qui affichait complet dans plusieurs zénith, dans le cadre du combat pour la liberté d’expression suite aux attentats contre Charlie Hebdo.
Si nous laissons Dieudonné faire des blagues, et si nous laissons les gens rire, c’en est fini de la liberté d’expression en France ! Jerque Culfoutre, commissaire de police.
Le président français, François Hollande, s’est exprimé sur la différence essentielle qui existe entre la liberté d’expression de type Charlie Hebdo, qui doit être protégée par des dizaines de milliers d’agents de police et de soldats de l’armée, et Dieudonné, qui doit être interdit et emprisonné :
Charlie Hebdo, c’est un humour stupide et odieux mais anodin, tandis que Dieudonné est dangereusement hilarant. Si on permet à Dieudonné de s’exprimer, des émeutes du rire se produiront inévitablement, et des personnes innocentes pourraient même mourir de rire. Nous avons une expression, ici en France, « mort de rire » (MDR), qui résume assez bien la menace que représente Dieudonné.[…] Certains membres du public de Dieudonné ont en effet imploré le comique de cesser ses sketchs en rafale : « Arrête, tu nous tues ! ». Mais Dieudonné continue à mitrailler des blagues, et trouble de fait l’ordre public. […] Charlie Hebdo ne représente aucunement une menace. Selon des recherches méticuleuses menées par les services de renseignement, la dernière fois qu’une personne a ri des vignettes de Charlie Hebdo remonte au printemps 1972, et cet incident serait dû à une consommation de marijuana du lecteur, et non à la lecture de l’hebdomadaire en soi.
François Hollande, président français a confié aux journalistes que le sarcasme tranchant et aiguisé de Dieudonné est une arme dangereuse capable de faire couler davantage de sang qu’un tir d’AK-47 dans la tête à bout portant. Le président français a également affirmé que Dieudonné provoque de puissantes explosions de rire qui peuvent transformer le public sans défense en gelée frémissante, faire trembler le théâtre jusqu’à ses murs porteurs et même risquer de « casser la baraque ».
Dans des tentatives de contrevenir à l’interdiction du rire des sketchs de Dieudonné sur YouTube, certains fans ont été jusqu’à glousser, s’esclaffer, caqueter, pouffer, hurler, grogner et même se tenir les côtes.
Les fans de Dieudonné ont également prévu d’organiser une marche « Je Suis Dieudonné » afin de soutenir le comique emprisonné. Un responsable français, le ministre des Démarches ridicules, Alex Craiment, a tenu à dire à ces organisateurs de la marche Je Suis Dieudonné : Je vous concède le droit de défiler autant que vous le voudrez. Mais à une seule condition : votre visage doit rester de marbre !
Alex Craimant, ministre des Démarches ridicules et de la liberté d'expression à géométrie variable, a déclaré que les manifestants désireux de soutenir Dieudonné seront encadrés par des centaines de milliers de policiers et de soldats, ainsi que par des unités d’élite antiterroriste, des hélicoptères, des drones, des lance-roquettes et des missiles tactiques nucléaires, tous prêts à intervenir en faisant usage d’une force hors du commun si quelque manifestant que ce soit osait esquisser un sourire.
Article rédigé par Dr. Kevin Barrett, du site VeteransToday. Docteur en philosophie arabe et islamique, il est l’un des plus célèbres critiques de la Guerre contre la Terreur.
Il a été invité sur les plateaux de Fox, CNN, PBS et autres médias, et publié dans le New York Times, le Christian Science Monitor, le Chicago Tribune et d’autres journaux de premier ordre. Il a enseigné dans des lycées et des universités à San Francisco, à Paris, et dans le Wisconsin, où il a tenu une conférence en 2008. Il travaille actuellement en tant qu’organisateur d’ASBL, auteur et animateur radio.
Traduction : Fabio Coelho pour Quenel+