La famille Rothschild est une famille aux origines juives ashkénazes allemandes et aux nationalités multiples (allemande, française, britannique, israélienne, etc.). Les Rothschild se sont fait connaître depuis le XIVe siècle dans les domaines de la banque et de la finance, mais également par leurs nombreuses œuvres philanthropiques et, à partir de la fin du XIXe siècle, par leur soutien au sionisme.
Citation d’Edmond de Rothschild (1926-1997) : « Un Rothschild qui n’est pas riche, pas juif, pas philanthrope, pas banquier, pas travailleur et qui ne mène pas un certain train de vie n’est pas un Rothschild. »
Le bouclier rouge
Le patronyme fut adopté par leur ancêtre Isaac Elchanan, qui emprunta son nom de famille à la petite maison étroite qu’il occupait avec sa famille dans la Judengasse (ruelle des Juifs) de Francfort-sur-le-Main en Allemagne. Le nom Zum roten Schild, c’est-à-dire en français : « À l’Écusson rouge », ou encore « À l’Enseigne rouge », donna ainsi naissance à un nouveau patronyme : « Rothschild ».
Une monarchie strictement patrilinéaire
Il aura sept enfants dont cinq fils. Il enverra chacun d’eux créer ou prendre la tête d’une filiale de la banque familiale dans les grandes capitales européennes (Nathan à Londres, James à Paris, Salomon à Vienne, Calmann à Naples et Amschel junior à Francfort), donnant les cinq branches de la famille, où ils créeront des institutions financières puissantes, contribuant à la création de la « dynastie » financière des Rothschild. Sa fille ainée se maria avec Benedikt Moses Worms de la dynastie banquière Worms.
Wilhem Carl von Rothschild (1828-1901) fut le dernier Rothschild à exercer le métier de banquier à Francfort. Il n’eut que des filles, comme son frère Mayer Carl von Rothschild. Son frère et lui descendaient de la branche de Naples. Seules les branches anglaise et française existent encore aujourd’hui, les branches allemande, autrichienne et italienne s’étant éteintes.
Mariages consanguins
L’endogamie était une composante essentielle de la stratégie de la famille Rothschild, destinée à assurer le succès de ses affaires et le contrôle de la banque qui portait son nom. Des mariages entre branches permettront à la famille de garder le contrôle de ses activités. Ainsi, en 1824, Betty la fille de Salomon Mayer von Rothschild épouse son oncle James Mayer de Rothschild, à la tête de la branche de Paris.
Mayer Carl de Rothschild est le fils aîné de Carl Mayer von Rothschild (quatrième fils du patriarche fondateur de la dynastie, Mayer Amschel Rothschild), et de son épouse, née Adélaïde Hertz. Il épouse en 1842 sa cousine Louise von Rothschild (1820-1894), fille de son oncle de la branche de Londres, Nathan Mayer Rotschild. Sept filles sont issues de cette union, dont trois épousent des cousins Rothschild et deux, dont Marguerite (1855-1905), épousent des aristocrates catholiques, et se convertissent donc au christianisme, à la colère du baron de Rothschild qui les déshérite.
Le baron Edmond James de Rothschild est un philanthrope et collectionneur français né à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) le 19 août 1845 et mort à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) le 2 novembre 1934. Il a été une des figures de proue du sionisme. Cadet du baron James de Rothschild, fondateur de la branche de Paris, il sert dans la Garde nationale pendant la guerre de 1870. Ses parents s’arrangent pour le fiancer à sa cousine Marguerite de Rothschild, mais elle refuse pour épouser le duc de Guiche. Il épouse donc en 1877 sa cousine Adelheid von Rothschild (connue comme Adélaïde) (1853-1935), de la branche de Naples (V. Famille Rothschild).
Guy de Rothschild est le fils du baron Édouard de Rothschild (1868-1949) et de Germaine Halphen (1884-1975). Il se marie en premières noces en 1937 avec une de ses parentes, Alix Schey de Koromla (1911-1982). Il en a un fils en 1942, David de Rothschild. Divorcé, il se remarie en 1957 avec Marie-Hélène van Zuylen de Nyevelt de Haar (1927-1996), une autre de ses parentes, dont il a un fils la même année, Édouard de Rothschild.
Les banquiers des souverains chrétiens
La fortune de Mayer Rothschild (1744-1812) démarra avec ses affaires avec Guillaume Ier, électeur de Hesse-Cassel. Guillaume avait hérité de ce qui était considéré comme l’une des plus grandes fortunes d’Europe et en vint à dépendre en grande partie de Mayer pour la gestion de celle-ci, en particulier pendant et après l’occupation de la région par Napoléon (Guillaume partit alors en exil pendant plusieurs années, confiant à Mayer la gestion de sa fortune). Mayer Amschel Rothschild est mort le 19 septembre 1812 à Francfort. Il a été anobli à titre posthume en 1817 par l’empereur François Ier d’Autriche. Le 29 septembre 1822, l’empereur d’Autriche François Ier éleva au rang de barons les cinq fils du fondateur de la dynastie (leur blason porte cinq flèches qui symbolisent les cinq branches de cette famille), Amschel Mayer Rothschild, ainsi que leurs descendants légitimes masculins et féminins portant le nom de Rothschild, sans distinction de nationalité.
Salomon Mayer von Rothschild (9 september 1774, Francfort-sur-le-Main, 28 juillet 1855, Paris) est un banquier de l’empire austro-hongrois. C’est le fondateur de la branche viennoise de la dynastie banquière des Rothschild. À Vienne, Salomon Mayer Rothschild créa une banque dans les années 1820 et la famille devint rapidement une famille respectée de Vienne conduisant l’empereur à leur accorder un titre de noblesse pour leurs services. En 1843, il est le premier juif à être fait citoyen d’honneur d’Autriche.
Le baron Jacob, dit James, de Rothschild (1792 – 1868) est un banquier français, fondateur de la branche de Paris de la famille Rothschild. James de Rothschild aide le gouvernement de la Restauration, puis celui de la monarchie de Juillet, et gère la fortune personnelle du roi Louis-Philippe. Il finance l’État belge nouvellement indépendant, l’indépendance grecque, l’unité italienne, secourt les trésoreries de l’Espagne, de l’Autriche et des États-Unis. Sous la monarchie de Juillet, il est l’homme le plus riche de France avec le roi, avec un capital de 40 millions en 1847. Après avoir été anobli par l’Empereur d’Autriche ainsi que ses frères en 1817 (le titre n’est pas reconnu en France contrairement à la légende), il est nommé consul général d’Autriche à Paris par Metternich en 1821.
Nathan Mayer Rothschild, né le 16 septembre 1777 et mort le 28 juillet 1836, est l’héritier du premier des Rothschild connu (Mayer Amschel Rothschild) et fait partie de la branche financière des Rothschild. Envoyé par son père en Angleterre une fois ses études terminées, il joua un rôle très important au moment des guerres napoléoniennes en permettant aux armées anglaises en campagne de financer leurs dépenses avec des pièces d’or et d’argent. C’est à ce moment-là qu’il devint un partenaire indispensable de la couronne. En 1814, il avait avancé 1,2 millions de livres au gouvernement anglais. Lors du retour de Napoléon pour les « Cent Jours », il fut capable de fournir 9,5 millions de livres en pièces d’or aux armées coalisées. Selon une affirmation, très répandue dès le XIXe siècle, son plus grand coup financier, basé sur un délit d’initié, se serait produit lors de la bataille de Waterloo en juin 1815 dont il connut l’issue deux jours avant l’opinion publique anglaise grâce à son réseau d’informateurs. Opération réussie, quand il revendit ses obligations en 1817, il avait gagné 600 millions de livres. Sa famille était prête à devenir la maîtresse des finances britanniques. En Angleterre, deux titres de noblesse ont été successivement créés pour la branche londonienne: un premier titre de baronet, puis un titre de baron, tous deux transmissibles en ligne masculine exclusivement. La banque deviendra au cours du XIXe siècle une des principales banques de l’empire britannique.
Vers le matriarcat ?
Philippine de Rothschild, née en 1933, est une personnalité française du monde du vin, actionnaire de la « Baron Philippe de Rothschild S.A. ». Sous le nom de scène de Philippine Pascal, elle a auparavant été connue comme actrice, principalement au théâtre, mais également, de manière beaucoup plus marginale au cinéma et à la télévision. Elle est la fille du baron Philippe de Rothschild (1902-1988) et d’Élisabeth Pelletier de Chambure (1902-1945), morte en déportation à Ravensbrück.
En 1988, la mort de son père, qui n’avait pas organisé sa succession, notamment pour la gestion de la société, conduit Philippine de Rothschild, après une courte période de flottement, à abandonner toute activité théâtrale pour reprendre les rênes de la société familiale, activité dans laquelle elle obtient des résultats enviables, puisque le chiffre d’affaires de la société est multiplié par 2,5 depuis 1988, atteignant aujourd’hui 188 millions d’euros. Dans cette activité, Philippine s’est entourée de diverses personnes compétentes et, au fil des années, a délégué de nombreuses responsabilités à ses deux fils, Philippe Sereys de Rothschild et Julien de Beaumarchais de Rothschild (nés en 1963 et 1971 de son mariage avec le metteur en scène de théâtre Jacques Sereys, dont elle a également eu une fille, Camille, née en 1961) et de son second mari Jean-Pierre de Beaumarchais.
Citations célèbres des Rothschild
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« Donnez moi le contrôle sur la monnaie d’une nation, et je n’aurai pas à me soucier de ceux qui font ses lois. » – Mayer Amshel Rothschild (1743-1812)
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« Traire la vache, mais pas jusqu’à la faire crier. » – James de Rothschild (1792 – 1868), Dossier de l’Argent, Émile Zola, édition d’Henri Mitterrand.
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« Messieurs, un certain M. John Sherman nous a écrit qu’il n’y a jamais eu autant de chance pour les capitalistes d’accumuler de la monnaie que par « un décret promulgué », selon le plan formulé par l’Association Britannique des Banquiers. Il donne presque tous pouvoirs à la banque nationale sur les finances de la nation. (…) si ce plan prenait force de loi, il en découlerait de grands profits pour la fraternité des banquiers dans le monde entier.(…) M. Sherman dit que les quelques personnes qui comprennent ce système ou bien seront intéressées à ses profits, ou bien dépendront tellement de ses faveurs qu’il n’y aura pas d’opposition de la part de cette classe, alors que la grande masse du peuple, intellectuellement incapable de comprendre les formidables avantages que tire le capital du système, portera son fardeau sans complainte et peut-être sans s’imaginer que le système est contraire à ses intérêts. Vos serviteurs dévoués. Signé : Rothschild frères. » – En 1865, dans une lettre envoyée par le banquier londonien à ses confrères de Wall Street à New York.