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Etats-Unis: Dick Cheney accusé d'avoir caché un programme antiterroriste
Il y a 5 heures : Le 13 juillet 2009
WASHINGTON (AFP) — L'ancien vice-président américain Dick Cheney était dimanche sous le feu des critiques de parlementaires démocrates après des révélations dans la presse selon lesquelles il aurait ordonné à la CIA de cacher au Congrès pendant huit ans un programme antiterroriste.
Selon le New York Times, l'actuel patron de l'agence de renseignement américaine, Leon Panetta, a informé des parlementaires que la CIA avait "caché au Congrès pendant huit ans des informations sur un programme antiterroriste sur ordre direct de l'ancien vice-président Dick Cheney".
M. Cheney, ardent défenseur des méthodes controversées de l'administration Bush dans la "guerre contre le terrorisme", passe également pour un adepte du secret.
Nommé à la tête de la CIA par le président américain Barack Obama au début de l'année, M. Panetta a mis un terme à ce programme après en avoir eu connaissance, le 23 juin, ajoute dimanche le quotidien. La nature exacte de ce dispositif restait incertaine.
Deux anciens responsables de la CIA ont expliqué au Washington Post qu'il consistait à doter l'agence de renseignement de "moyens nécessaires", sans plus de précision, mais qu'il n'avait trait ni aux interrogatoires de suspects de terrorisme ni aux écoutes téléphoniques, des méthodes largement critiquées aux Etats-Unis.
De son côté, le Wall Street Journal (WSJ), citant également des agents du renseignement, a révélé dimanche que la CIA avait un programme secret destiné à capturer ou tuer des membres du réseau terroriste Al-Quaïda.
Selon le quotidien économique, la CIA avait examiné en 2001 la possibilité de mener des assassinats ciblés contre les chefs d'Al-Quaïda. Mais, précise le quotidien, cette option a marqué le pas au bout de six mois. Citant des responsables de l'administration actuelle et de l'administration précédente, le WSJ précise que la CIA a mis des fonds dans la planification et probablement dans l'entraînement d'agents pour cette mission.
La loi américaine, explique le New York Times, stipule que les commissions du renseignement du Congrès doivent être informées des pratiques des services secrets, sauf dans certains cas. En l'occurrence, les parlementaires démocrates interrogés par le journal ont estimé que ces informations auraient dû être portées à la connaissance des commissions.
"La question est de savoir si l'ancien vice-président des Etats-Unis a refusé de donner certaines informations sensibles aux parlementaires (...). Ce n'est pas acceptable", a dit sur CNN l'influent sénateur démocrate Kent Conrad.
L'obligation de fournir ce type d'information est "requis par loi", a-t-il rappelé.
La représentante Anna Eshoo, membre de la commission du renseignement de la Chambre, s'est prononcée en faveur d'une enquête indépendante sur la question. "Nous devons savoir qui a donné les ordres", a-t-elle dit au Washington Post, ajoutant que la commission dont elle est membre pourrait le cas échéant utiliser son pouvoir de citation pour interroger des responsables.
Le démocrate Patrick Leahy, qui préside la puissante commission des Affaires judiciaires du Sénat, s'est également prononcé en faveur d'une enquête: "Je crois qu'on ne peut pas faire comme si de rien n'était", a-t-il dit sur CBS. "Personne n'est au-dessus des lois, a-t-il ajouté. On ne peut pas dire: vous êtes le vice-président, vous n'étes pas obligé de respecter la loi".
Un sénateur du propre camp de M. Cheney, le républicain Judd Gregg, a admis que si ordre avait été donné à la CIA de ne pas informer les membres du Congrès, il s'agissait d'"une erreur".
Ces révélations interviennent alors que les parlementaires américains se livrent déjà bataille pour savoir si la CIA a informé comme il se devait le Congrès des programmes sensibles mis en place contre le terrorisme.
La présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a accusé l'administration Bush et la CIA d'avoir induit le Congrès en erreur en 2002-2003 en laissant entendre que la simulation de noyade n'était pas en usage. Elle avait été accusée par les républicains d'avoir été au courant dès 2002 de ce type de technique d'interrogatoire et de n'avoir pas protesté, alors qu'elle siégeait à la commission du renseignement de la Chambre.
Source : http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5gPENKQ...
Etats-Unis lundi13 juillet 2009
Le programme secret Dick Cheney
Philippe Grangereau
Selon le «New York Times», l’ex-vice-président a ordonné à la CIA d’occulter des opérations antiterroristes. En outre, l’administration Obama veut faire la lumière sur le massacre, par un allié afghan des Etats-Unis, de plus de 2000 talibans à l’automne 2001.
Selon le New York Times de samedi, l’ancien vice-président Dick Cheney a ordonné en personne à l’agence de renseignement américaine (CIA) de cacher au Congrès, pendant huit ans, des informations concernant un mystérieux programme antiterroriste dont la nature n’est pas spécifiée. Il ne s’agirait ni de méthodes d’interrogatoire de suspects, ni du programme de kidnapping de suspects à l’étranger, ni du programme controversé d’écoutes téléphoniques, ont expliqué des sources. Un officiel a toutefois précisé qu’il consistait à «recueillir des renseignements utilisés pour lancer des opérations secrètes à l’étranger». Celui-ci aurait été mis en œuvre par intermittence, si on en croit des sources citées par CNN. Le directeur de la CIA, Leon Panetta, a mis fin à cette énigmatique barbouzerie après en avoir eu connaissance le 23 juin, et a de ce pas dénoncé le rôle d’obstructeur joué par Dick Cheney.
Crime de guerre de Dostom
Huit membres du Congrès triés sur le volet pour leur discrétion doivent légalement être mis au courant de tout ce qu’entreprend la CIA. Pour éviter que ce genre d’affaire ne se reproduise, des sénateurs ont proposé que 40 congressmen, et non plus huit, soient mis dans la confidence. Mais la Maison-Blanche s’oppose à ce projet de loi.
Le New York Times revient également sur un crime de guerre qu’aurait perpétré un seigneur de la guerre afghan, le général Abdulrachid Dostom, alors qu’il était payé par la CIA. Allié aux forces américaines au moment de l’invasion de l’Afghanistan, à l’automne 2001, lui et ses milliers d’hommes en armes ont combattu aux côtés de forces spéciales américaines pour bouter le gouvernement taliban hors du pouvoir. Des milliers de combattants talibans furent capturés en novembre 2001. Les captifs furent confiés à Dostom qui, pour les transporter jusqu’à sa prison de Mazar-i-sharif, les entassa dans des conteneurs. Des centaines, voire des milliers d’entre eux périrent étouffés dans ces cercueils de fer. Ils furent ensevelis au bulldozer dans des fosses communes. Immédiatement, le Département d’Etat, le FBI, le CICR et plusieurs associations exigèrent une enquête. Or, sept ans plus tard, rien n’a été fait. La raison en est simple, explique le NYT : «Les officiels de l’administration Bush ont découragé de manière répétée toutes les tentatives d’investigation.» Dostom est aujourd’hui chef d’état-major du président Hamid Karzaï.
Source : http://www.letemps.ch/Page/Uuid/c3fda602-6f23-11de-bdb5-0...
Quand Dick Cheney ordonnait à la CIA de mentir au Congrès
De notre envoyé spécial à New York, Florentin Collomp
13/07/2009 | Mise à jour : 08:02 |
Sur ordre exprès de l'ancien vice-président, l'agence de renseignement a caché pendant huit ans aux élus l'existence d'un programme secret de lutte contre le terrorisme.
Où l'on reparle de Dick Cheney. Après s'être fait l'ardent défenseur des méthodes d'interrogation musclées des prisonniers de la CIA, l'ex-vice-président de George Bush revient dans l'actualité. Le New York Times a révélé dimanche qu'il avait, pendant huit ans, demandé à la CIA de ne pas informer le Congrès de l'existence d'un programme ultrasecret de lutte contre le terrorisme. Une nouvelle information qui corrobore le goût du secret de l'Administration Bush et les libertés qu'elle avait prises avec la légalité sur les questions de sécurité. Leon Panetta, le nouveau directeur de la CIA, n'a appris l'existence du programme en question que le 23 juin et y a aussitôt mis fin. La loi prévoit que les commissions du renseignement de la Chambre des représentants et du Sénat soient «pleinement et rapidement informées des activités de renseignement des États-Unis, y compris des activités de renseignement en préparation». En cas d'opération secrète, le texte limite la communication de l'information à un «gang des huit», qui comprend les dirigeants démocrates et républicains des deux Chambres et les dirigeants de leurs commissions du renseignement respectives. C'est ce que Dick Cheney aurait enjoint la CIA de ne pas faire à propos de ce mystérieux programme antiterroriste.
Grand déballage
Cette révélation intervient alors qu'une polémique fait déjà rage sur le défaut d'information du Congrès par la CIA. La présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi, reproche à l'agence de ne pas l'avoir prévenue en 2002 de pratiques comme la simulation de noyade lors d'interrogatoires de suspects. Dick Cheney avait été l'un des responsables, à l'époque, à donner son feu vert à la torture. Le chef de la majorité démocrate au Sénat, Whip Dick Durbin, a estimé qu'une enquête devait «absolument» être ouverte.
Le grand déballage sur les méthodes de la CIA, dont se serait passé Barack Obama, n'est pas près de s'arrêter. Le ministre de la Justice, Eric Holder, a laissé entendre que, contrairement au souhait du président, il pourrait demander à un procureur de lancer une enquête sur la question. Apôtre de la transparence, Obama souhaite toutefois éviter que sa présidence ne soit parasitée par des règlements de comptes sur le passé. «J'espère que la décision que je prendrai, quelle qu'elle soit, n'aura pas d'impact négatif sur le programme présidentiel. Mais cela n'influera pas ma décision», déclare Eric Holder au magazine Newsweek.
C'est aussi Cheney qui avait plaidé pour le secret sur le programme d'écoutes téléphoniques à grande échelle mené par la National Security Agency sans mandat judiciaire. Ces écoutes avaient été révélées au public en 2005 alors qu'elles étaient pratiquées depuis 2001. Selon un rapport remis vendredi au Congrès, elles n'auraient d'ailleurs pas servi à grand-chose. Les écoutes et la torture faisaient partie, selon ce rapport, d'un «programme présidentiel de surveillance».
Source : http://www.lefigaro.fr/international/2009/07/13/01003-200...