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22/11/2015

Il se passe des choses bizarres dans la basse-cour de la Maison Blanche. Une guerre contre la Russie !!!

Quelqu’un veut une guerre contre la Russie, Victoria Nuland n’est pas seule !

Sauf que la Russie à elle seule, peut détruire les USA !

Il se passe des choses bizarres dans la basse-cour de la Maison Blanche

Nuland

Quelqu’un veut une guerre contre la Russie, Victoria Nuland n’est pas seule

Note du Saker Francophone J’ai sélectionné ce texte parce qu’il nous montre bien le niveau d’intelligence, sans précédent, atteint par les élites politiques aux États-Unis dont le système démocratique est corrompu par l’argent jusqu'à la moelle. Et quand un système en arrive à mettre de tels idiots aux commandes c’est qu’il est proche de sa fin.

Pour respecter les nouvelles règles sur les émissions nocives, le débat ne durera que 8 minutes.

 


Par Philip Giraldi – le 17 novembre 2015 – UNZ

Une atmosphère étrange plombe Washington ces jours ci. J’ai récemment participé à une conférence à Washington dont le sujet portait sur le réalisme et la restreinte  comme base de réforme de la politique étrangère américaine.

La plupart des prises de parole reflétait plus ou moins ce programme mais, étrangement, un des orateurs a dit qu’il était nécessaire que les États Unis conservent leur place dans le monde à l’aide d’un gros bâton après qu’un autre a prétendu qu’aider les autres peuples à lutter pour leur liberté est une des missions que le peuple américain prend à cœur. Les deux faisaient allusion à la manière dont les États Unis devraient se comporter vis-à-vis de la Russie. On peut se demander si ces deux là n’étaient pas entrés par erreur dans cette salle de conférence, se croyant plutôt dans les tout proches bureaux de l’American Enterprise Institute [Think tank néoconservateur notoire NdT].

Que de telles opinions soient mises en avant lors d’une conférence portant sur la restreinte n’est en fait pas très surprenant si l’on se donne la peine d’écouter les soi-disant débats républicains ou démocrates. Le nationalisme et l’exceptionnalisme américaniste sont des produits faciles à vendre, de tous temps, mais il y a depuis peu un sursaut d’agressivité qui est assez difficile à comprendre alors même qu’un seul candidat a servi dans l’armée mais en tant qu’avocat. On pourrait appeler cela la parade des planqués.

Il sera donc utile de prêter attention aux mots que les candidats républicains ont prononcés mardi dernier 1. Carly Fiorina a sonné la charge de la meute avec son “ Une des raisons pour lesquelles j’ai dit que je ne parlerai pas à Poutine maintenant est parce que nous nous trouvons en position de faiblesse à cause des actes de son administration, donc je ne lui parlerai pas pendant un moment mais ferai plutôt ceci. Je commencerai par reconstruire la VIème flotte 2, reconstruire l’armée, le programme de défense contre les missiles balistique en Pologne, juste sous son nez. Je mènerai des exercices militaires très agressifs dans les États baltes pour qu’il comprenne que nous sommes prêts à protéger nos alliés de l’Otan… Je placerai aussi quelques milliers de troupes supplémentaires en Allemagne, par pour entamer une guerre, mais juste pour être sûre que Poutine comprenne que les États-Unis d’Amérique se tiennent aux cotés de leurs alliés. Nous devons avoir une zone d’interdiction de vol en Syrie parce que la Russie ne doit surtout pas nous dire, à nous les États-Unis, où et quand nous avons le droit d’utiliser nos avions. Nous avons aussi quelques alliés arabes au Moyen-Orient qui savent qu’État Islamique est leur combat… mais ils doivent voir la détermination des États-Unis à diriger… Nous avons la plus forte armée de la planète et tout le monde doit bien le reconnaître. »

Puis Ben Carson rajouta sa couche : « Ce que nous devons vraiment reconnaître est que Poutine essaye d’exercer son influence à travers le Moyen-Orient. Cela va devenir sa base. Et nous devons nous y opposer de manière efficace… Ce que nous avons fait jusqu’à maintenant est inefficace mais nous ne pouvons pas abandonner le terrain. Nous devons observer cela à une échelle plus globale. Nous parlons de djihadistes globaux. Et leur souhait est de nous détruire, nous et notre mode de vie. On doit donc se demander comment les faire passer pour des perdants. Car c’est de cette manière qu’ils acquièrent une forte influence… Et je pense que pour qu’ils passent pour des perdants, nous devons détruire leur califat. Et si vous cherchez le meilleur endroit pour cela, et bien cela sera en Irak. Et si, aux alentours d’Anbar en Irak, il y a un grand champ de pétrole et bien retirons leur toute cette terre. Nous pouvons le faire, je pense, très facilement, je le sais de quelques généraux avec qui j’ai parlé. Puis, de là, nous continuerons à avancer. »

Le sénateur Marco Rubio y est allé de ses propres envolées en disant : « Je crois que le monde est plus fort et plus sûr lorsque les États-Unis sont la plus forte puissance militaire du monde… Je n’ai jamais rencontré Vladimir Poutine mais j’en sais assez à son sujet pour savoir que c’est un brigand. C’est simplement un parrain du crime organisé dirigeant un pays et contrôlant une économie valant 2 000 milliards de $. Il reconstruit son armée de manière très rapide bien que l’économie de son pays soit une catastrophe. Il ne comprend que la puissance géopolitique. Chaque fois qu’il a agi, quelque part dans le monde, que ce soit en Ukraine, ou avant en Géorgie, ou maintenant au Moyen-Orient, c’est parce qu’il croit en notre faiblesse… Nos alliés dans la région n’ont plus confiance en nous. Il n’y a qu’une démocratie libérale et pro-américaine au Moyen Orient, c’est l’état d’Israël. Et nous avons un président qui traite le premier ministre d’Israël avec moins de respect qu’il n’en montre à l’ayatollah d’Iran… Et nous y avons un intérêt particulier et voici pourquoi. Parce que tous ces groupes terroristes radicaux… Ils viennent vers nous. Ils recrutent des américains grâce aux réseaux sociaux. Et ils nous haïssent non seulement parce que nous soutenons Israël, ils nous haïssent à cause de nos valeurs. Ils nous haïssent parce que nos filles vont à l’école. Ils nous haïssent parce que les femmes conduisent aux États-Unis. »

Le Gouverneur John Kasich démontra pourquoi il aurait mieux valu qu’il reste dans l’Ohio en déclarant : « En Ukraine, armons les gens afin qu’ils puissent se battre par eux-mêmes. En Europe orientale, assurons-nous que la Finlande et les pays baltes sachent que si la Russie bouge, nous bougerons. En Syrie, oui, une zone d’interdiction de survol au nord, sur la frontière turque et au sud, à la frontière jordanienne. Quiconque y volant une première fois aura peut être une chance d’en sortir mais à la seconde fois, aucune… Dans les pays des états du Golfe de Bahreïn [sic ce n’est pas une erreur de traduction, NdT], la Clinique de Cleveland ouvre un centre d’opération. On voit vraiment les choses comme eux. Et en Israël, nous n’avons pas de meilleur allié dans le monde, ne les critiquons plus en public, nous devons les aider. »

Le gouverneur Jeb Bush, faisant son possible pour redonner un peu de lustre à sa campagne, rajouta : « Je dirais que la menace numéro un contre les États-Unis est le terrorisme islamique, et, pour revenir à la question au sujet de ce que nous faisons en Irak, eh bien si nous nous retirons, les vides se remplissent. C’est la leçon de l’histoire et, tristement, ce président ne croit pas en la capacité américaine à diriger le monde. Il n’y croit pas, et le résultat est que nous avons un califat de la taille de l’Indiana qui gagne chaque jour assez d’énergie pour aller recruter des américains jusque dans notre pays et cette menace pour la patrie vient du fait que nous n’avons pas su régler la question terroriste au Moyen-Orient lui-même. Nous devons donc avoir une zone d’interdiction de survol en Syrie. Nous devons aider ce qui reste de l’Armée Syrienne Libre et créer des zones sécurisées… Sans la main de fer américaine, chaque pays de la région n’en fait plus qu’à sa tète. Il est tragique de voir l’Irak, ainsi que d’autres pays maintenant, dialoguer avec la Russie. Il n’y pas si longtemps de cela, la Russie n’avait aucune influence dans cette région. Et, donc, les États-Unis doivent reprendre les choses en main. »

J’arrive presque à imaginer les gars et filles des différentes entités néoconservatrices comme la John Hay Initiative, la Fondation for Defense of Democracies et l’American Enterprise Institute ricanant pendant qu’ils interrogent les candidats républicains sur la politique étrangère. Quel régal d’avoir affaire à une bande de lobotomisés avec une curiosité intellectuelle digne d’un dinosaure faisant sagement la queue pour se faire bourrer le crâne de stupidités. Carly a gagné le prix de la langue la plus venimeuse dans son désir de faire la guerre. Elle est prête à tirer sur les russes, sur terre ou dans les airs. Pourquoi ? Pour que l’on puisse voler ou l’on veut.

Par contre, je pense que Ben Carson a gagné le prix de la stupidité avec son brillant plan pour détruire le Califat en leur retirant leur grand champ de pétrole. Rubio arrive juste derrière avec son assertion que Poutine n’est qu’un brigand et sa croyance à-la-Bush que les terroristes nous détestent à cause de nos valeurs qui permettent aux femmes d’aller à l’école et de conduire des voitures. Pendant ce temps Kasich considère la Clinique Cleveland comme un thermomètre de la civilisation. Quant à ce qu’a dit Jeb Bush, je défie quiconque d’y trouver un sens. Il a apparemment hérité du même don pour l’expression orale que son frère.

Et, bien sûr, cela ne fait pas de mal d’approuver Israël sans réserves puisqu’elle est la seule démocratie libérale pro américaine du Moyen Orient ainsi que notre meilleur alliée au monde. Amen.

C’est finalement Donald Trump qui donna un peu de sens à tout cela en disant que “…Si Poutine veut aller au moyen Orient pour casser la gueule à EI, je suis pour, à 100%, et je ne comprends pas comment certains peuvent être contre… Assad est un mauvais gars mais nous n’avons aucune idée de qui sont les soi-disant rebelles. Je lis sur ce sujet et personne ne sait vraiment qui ils sont. Donc je n’aime pas Assad. Qui aimerait Assad ? Mais nous n’avons pas la moindre idée de qui sont ces gens, de ce qu’ils vont devenir, de ce qu’ils vont représenter. Ils peuvent devenir pires qu’Assad. Regardez la Lybie. Regardez l’Irak. Regardez la pagaille dont nous héritons après avoir dépensé 2 000 milliards de $, perdu des milliers de vies, des blessés partout… »

Il y eut aussi quelques contestations de la part du sénateur Rand Paul qui prône une politique étrangère liée aux intérêts de la nation autant qu’aux moyens disponibles, mais la plupart des candidats ne cherchent qu’à se surpasser les uns les autres dans la diabolisation de la Russie et de Poutine, cherchant les mots les plus forts pour expliquer comment ils s’occuperaient de lui.

En fait, la volonté de combattre à la fois les russes et les perses est apparue plus d’une fois au cours de cette série de débat. Mais réfléchissez un moment au fait qu’une guerre contre un pays de puissance moyenne comme l’Iran sera tout sauf une promenade de santé, même si les choses se passent comme prévu et l’on sait déjà que dans la guerre rien ne se passe comme prévu. L’Iran possède une défense aérienne sophistiquée et des ressources navales suffisantes pour mettre la pagaille dans le détroit d’Hormuz. Un porte avion américain peut facilement y être détruit. Cela risque d’être une réédition des pires expériences irakiennes doublées des pires d’Afghanistan, vu la taille de l’Iran, son terrain, ses ressources et sa volonté de se défendre.

Mais l’Iran mise de côté, on retourne inévitablement à Moscou. Coincer la Russie de Poutine dans un coin ou elle sentira qu’elle doit frapper la première avec toutes ses ressources militaires disponibles, sans oublier ses armes nucléaires stratégiques, nous emmène à un niveau totalement différent où le terme catastrophique vient tout de suite à l’esprit. Même si la Russie se limitait à des cibles purement militaires, elle pourrait rapidement couler la tant vantée mais si vulnérable flotte de porte-avions et détruire les systèmes de communication dont dépend totalement l’armée moderne américaine. Un analyste militaire réputé pense même que l’armée russe est mieux préparée à combattre sur le terrain que ne l’est l’armée américaine qui coûte pourtant beaucoup plus. Cela ne devrait surprendre personne. Le colonel Douglas Mc Gregor prétend que l’armée américaine serait probablement détruite.

De nombreuses personnes à Washington poussant à la confrontation argumentent que Washington et Moscou se sont, en théorie, longtemps restreints à cause de ce qui est connu sous le nom de destruction mutuelle assurée, ce qui veut dire qu’une guerre nucléaire est impensable parce qu’elle détruirait les deux pays et même le monde. Mais il pourrait y avoir quelques excités dans les deux gouvernements qui pensent qu’un engagement limité puisse en fait rester sous contrôle tout en comprenant qu’en cas d’escalade nucléaire les villes peuvent facilement devenir des cibles prioritaires. Les candidats républicains s’amusent avec cette hypothèse, même s’ils n’ont pas totalement conscience de ce qu’elle implique.

En vérité, ce dangereux consensus à Washington qui dit que la Russie doit être confrontée et même déstabilisée est assez ahurissant, surtout parce qu’il est devenu un dogme pour les deux partis politiques et même pour de nombreux critiques de la guerre contre le terrorisme et de tous ses fruits empoisonnés. Et ce jeu dangereux avec un adversaire possédant l’arme nucléaire, comme l’observe le diplomate à la retraite William Polk, « nous rapproche toujours plus du moment où nous allons l’utiliser ». Il est difficile de comprendre comment nous en sommes arrivés là. La Russie ne fait rien d’autre que nous aider en Syrie et pourrait même négocier un règlement ; la situation en Ukraine et en Crimée est beaucoup moins manichéenne que celle que nous dépeignent les médias. La Russie ne menace pas les États-Unis ni l’Europe occidentale mais, en poussant assez fort et assez longtemps, un scénario cauchemardesque peut facilement apparaître, alimenté par la peur emmagasinée et le rude langage utilisé par une brochette de candidats aux présidentielles et leurs arrogants conseillers.

Philip Giraldi

Traduit par Wayan, édité par jj, relu par Literato pour le Saker Francophone

 

 

21/11/2015

Poutine, : " Les dirigeants Français et Américains doivent expliquer au monde" ....

20/11/2015

Quand la France livrait des fusils d’assaut à l’Etat Islamique, n'est-ce pas Fabius ?

Quand la France livrait des fusils d’assaut à l’Etat Islamique

Un tweet de Laurent Fabius en août 2014!

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L'Aipac, (American Israel Public Affairs Committee) le lobby pro-israélien des États-Unis

Et en France nous avons le CRIF, plus le Parlement Juif Européen !

L'Aipac, le lobby pro-israélien des États-Unis

Par Laure Mandeville, correspondante à Washington
Mis à jour Publié

Le président israélien, Shimon Pérès, a prononcé un discours lors de la soirée d'ouverture de la conférence annuelle de l'Aipac, à Washington, le lundi 4 mai 2009.

Fort de 100 000 membre, il a pour but de veiller à maintenir intacte l'alliance stratégique qui lie, depuis 1948, l'État hébreu aux États-Unis.

(Article publié dans Le Figaro du 18 mai 2009)

Il est 19 heures ce lundi 4 mai, et une soirée exceptionnelle commence à Washington. Dans l'immense salle bleu nuit du centre de conférences de la capitale américaine, sont réunis près de 6 500 convives de marque en tenue de soirée, venus de tous les coins du pays et du monde. Des lumières laser glissent sur les visages, donnant à l'événement une atmosphère festive de gala. Des dizaines de serveurs vont et viennent entre les tables, déposant des assiettes où trônent des volailles farcies. «C'est le plus grand dîner casher du monde», sourit Caroline Chetrit, une Juive espagnole de Madrid qui a constitué une veille de l'antisémitisme en Espagne et vient chaque année depuis cinq ans. «On se croirait à Hollywood», ajoute Ofer Bronstein, conseiller du premier ministre Zapatero pour les relations avec Israël, en observant avec amusement la mer de convives qui s'étale à perte de vue.

Pourtant, cette soirée qui se tient à grands frais à Washington n'a rien à voir avec le show-biz. La puissance invitante n'est autre que l'Aipac (American Israel Public Affairs Committee), un lobby pro-israélien américain dont le but est de veiller à maintenir intacte l'alliance stratégique qui lie, depuis 1948, l'État hébreu aux États-Unis. Ce comité tient sa conférence annuelle durant trois jours intenses de tables rondes animées par des experts et des personnalités politiques de haut niveau. Le président israélien, Shimon Pérès a ouvert les travaux. Le vice-président Joe Biden les a clôturés. «Il s'agit du plus important rassemblement de l'année pour la communauté pro-israélienne, note le président de l'Aipac, David Victor. Alors que le Moyen-Orient traverse une période de défis et d'opportunités sans précédent, c'est le moment de venir à Washington et de rejoindre tous les autres Américains qui partagent notre passion pour la relation israélo-américaine, pour faire en sorte que nos voix soient entendues au Congrès.»

100 000 membres

L'Aipac naît en 1951, trois ans après la naissance d'Israël, surgi des cendres de l'effroyable génocide juif. Les Juifs d'Amérique, dont beaucoup sont des survivants de la Shoah, en viennent à penser que si Israël avait existé, l'Holocauste n'aurait pu avoir lieu. Garantir la survie du nouvel État, en travaillant au renforcement de la relation États-Unis-Israël, devient alors la priorité des priorités d'une large partie de la communauté juive américaine. Cet objectif n'est remis en question par personne au sein de l'establishment politique américain, qui voit dans la défense d'Israël une priorité de sa diplomatie. L'Aipac, qui ne finance aucune campagne électorale, se concentrant sur ses objectifs d'éducation et d'influence, ratisse large, comptant dans ses rangs de nombreux membres non juifs. Elle n'est nullement une organisation occulte, mais un lobby qui a pignon sur rue, agissant en toute transparence conformément au système en vigueur aux États-Unis. Contrairement à ce qui prévaut en France, où les lobbies sont associés à une théorie du complot, ils sont, là-bas, institutionnalisés et officiels, partie intégrante du processus démocratique.

Mais l'Aipac, qui réunit 100 000 membres, n'en reste pas moins exceptionnel par sa capacité de ralliement, qui le situe, selon les experts, au côté du lobby des retraités ou du lobby des armes (National Rifle Association). «C'est l'organisation de lobbying la plus influente en matière de politique étrangère», affirme son site Internet, qui dit employer 165 personnes à plein-temps à travers la plupart des États américains et disposer d'un budget de 45 millions de dollars. Outre ses solides soutiens politiques, l'Aipac mobilise des fonds importants. Beaucoup de personnalités font des dons pouvant aller jusqu'à des centaines de milliers de dollars. Les invités arborent sans complexes des badges sur lesquels apparaît l'importance de leurs donations en fonction des couleurs inscrites. Plus on affiche de couleurs, plus on compte au sein de l'organisation, explique une généreuse donatrice venue de Floride, et membre du Board.

Ce lundi soir, la «force de frappe» politique de l'Aipac apparaît avec éclat quand commence le roll call, l'appel de toutes les personnalités de marque présentes au gala. Sur fond de musique de film destinée à garantir l'émotion de la salle, deux organisateurs lisent avec emphase la liste des invités. À chaque fois, la salle applaudit, enthousiaste. On a l'impression d'assister à une cérémonie des Oscars. Près de la moitié des élus du Congrès sont là, républicains comme démocrates, car l'Aipac est bipartisan. On aperçoit de nombreux membres en vue de l'Administration Obama ainsi que la plupart des ambassadeurs accrédités à Washington. Puis apparaît le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, depuis Jérusalem, pour une adresse retransmise par télé-satellite. Il se garde bien de prononcer le terme «d'État palestinien», se contentant de formules vagues sur l'économie et la paix. Mais il est très applaudi quand il parle de la menace nucléaire iranienne, le cœur de son discours. «C'est impressionnant», confie un homme venu de Californie. Il explique qu'il a réactivé récemment sa souscription car il a «l'impression de faire quelque chose d'important en étant ici». Il y a croisé tant de personnalités de premier plan : le président de la commission des affaires étrangères du Sénat, John Kerry Cohen, l'ancien speaker conservateur Newt Gingrich…

La conférence de l'Aipac est un must pour les politiques. Selon une tradition ancrée, tous les candidats à la présidentielle y étaient venus l'an dernier exposer leur vision du Moyen-Orient et exprimer leur attachement à la relation avec Israël. Hillary Clinton avait parlé d'une «réunion géante de famille» ; McCain, loué «une organisation magnifique» ; et Barack Obama, évoqué «le lien indissoluble hier, aujourd'hui et pour toujours» entre Israël et les États-Unis. Dès le lendemain du gala, des milliers de participants montent sur la colline du Capitole pour quelque 515 rencontres avec des parlementaires. Inquiets des ouvertures de l'Administration Obama vers le régime des mollahs, les lobbyistes de l'Aipac veulent convaincre les députés de voter en faveur d'une panoplie de sanctions très dures en cas d'échec de la négociation. Leur projet de loi propose d'imposer des sanctions aux entreprises qui fournissent du carburant aux Iraniens, ceux-ci dépendant à 40 % de l'étranger pour l'essence et le diesel.

Mais un vrai suspense entoure désormais cette stratégie, vu la volonté très affirmée d'Obama de privilégier une nouvelle approche, plus équilibrée, du règlement du conflit israélo-palestinien. Dans les dernières semaines, le président a clairement prôné une solution à deux États. Son vice-président a plaidé devant l'Aipac contre la poursuite de la colonisation israélienne dans les Territoires occupés. Rahm Emanuel, chef de l'Administration présidentielle et personnage influent de la communauté juive américaine, aurait même invité ses amis de l'Aipac à changer de ligne lors d'une table ronde fermée à la presse. Selon nombre de sources, l'Administration souhaiterait mettre Nétanyahou sous pression et nuancer le caractère inconditionnel du soutien américain à la politique de la droite israélienne, qui avait prévalu sous Bush.

La concurrence d'une nouvelle organisation

Ce soutien inconditionnel avait été mis en évidence en 2006 dans un livre fracassant (*) par deux professeurs d'université, John Mearsheimer et Stephen Walt, pourtant connus pour leur orientation centriste et pro-israélienne. Les deux chercheurs, dont l'ouvrage a suscité une vaste polémique et même des accusations d'antisémitisme, voulaient révéler ce qu'ils voient comme une forme d'OPA de la droite israélienne likoudnik sur la politique étrangère américaine, via l'Aipac. «Je suis pro-israélien, mais j'estime qu'une politique aussi déséquilibrée ne sert pas les intérêts des États-Unis ni d'Israël», a confié, en février dernier, Stephen Walt à une radio française. «Je suis impressionné par l'engagement civique de l'Aipac, mais pas d'accord avec sa définition de l'intérêt israélien. Il faudra bien en venir à une solution de deux États séparés, et Nétanyahou le sait», avance le Franco-Israélien Ofer Bronstein.

En écho à ces préoccupations sur l'alignement jugé excessif de l'Aipac sur la droite israélienne, un lobby pro-israélien concurrent, J Street, destiné à mobiliser la rue juive libérale en faveur d'une approche plus équilibrée du conflit, s'est mis en orbite au Congrès depuis l'année dernière. Cette nouvelle organisation serait encouragée en sous-main par l'équipe Obama, qui cherche des appuis pour affiner son changement de cap de politique étrangère. «L'Aipac a l'oreille de l'establishment politique, dit un responsable de J Street en privé. Mais de nombreux juifs ne sont pas d'accord avec le Likoud. C'est à eux que nous nous adressons. N'oublions pas que la communauté juive a voté à plus 78 % pour Obama. Elle ne soutient plus une politique qui échoue depuis si longtemps.»

Peu convaincu, l'Israélien Avi Beker, professeur à l'université de Georgetown, explique que «la communauté juive américaine est un monde complexe», mais qu'une «solide» majorité d'Américains adhère à la vision de l'Aipac et son scepticisme sur les perspectives actuelles d'un État palestinien. «Vu la menace iranienne et le comportement du Hamas, ce n'est pas près de changer», conclut-il.

(*) John Mearsheimer et Stephen Walt, «Le Lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine», La Découverte 2007.

» Obama veut imposer à Israël un Etat palestinien

Par Laure Mandeville, correspondante à Washington

 

 

19/11/2015

Yves de Kerdrel de Valeurs actuelles : « Nous avons affaire à des barbares ! » (Vidéo)

La quenelle contre Valls ! Démission !

Yves de Kerdrel : « Nous avons affaire à des barbares ! »

Cette semaine, Valeurs actuelles titre "Guerre aux barbares". Vous y lirez un dossier complet consacré au terrorisme avec entre autres, les révélations chocs de Bernard Squarcini, l'ancien chef du renseignement mais également l'interview exclusive de Bachar El-Assad.

Yves de Kerdrel vous en parle.



Yves de Kerdrel : « Nous avons affaire à des... par ValeursActuelles