Pour une fois un article de presse de Itélé objectif.
Conclusions : les uns sont encensés et les autres sont diabolisés et qualifiés de "terrororistes" lorsqu'ils en appellent à leur religion, à leurs croyance et ce qui leur semble être leur devoir.
A la différence près que les uns soutiennent les envahisseurs criminels et que les autres aident à protéger leurs territoires envahis et colonisés.
Ces Français qui combattent dans l'armée israélienne
Proche-Orient – Publié aujourd’hui à 09:47 – Mis à jour aujourd’hui à 13:36
Alors que l'Etat hébreu intensifie ses raids aériens sur la bande de Gaza, seize jours après le déclenchement de l'opération "Protective Edge", on apprend qu'un franco-israélien fait partie des 29 victimes recensées par l'armée israélienne. Un autre ressortissant français aurait par ailleurs été blessé au combat ces derniers jours. Deux exemples qui viennent nous rappeler que certains soldats israéliens sont originaires de l'étranger et notamment de France. Focus sur ces Français qui combattent pour Tsahal. (Photo : © AFP / Jack Guez)
Dans un mélange d'inquiétude et de voyeurisme, tous les regards et accessoirement les objectifs des caméras sont actuellement braqués vers le Proche-Orient, où la situation ne cesse d'empirer. Depuis le déclenchement de l'opération "Protective Edge", dans la nuit du 7 au 8 juillet dernier, les raids aériens de l'aviation israélienne et l'intervention terrestre qui s'en est suivie ont déjà fait plus de 600 morts côté Palestinien et 29 dans les rangs de Tsahal (armée de défense d'Israël).
Importer puis s'approprier le conflit
Au-delà des combats sur place, ce nouveau cycle de violence, qui menace le fragile équilibre de la région, n'en finit plus, comme de coutume, de s'immiscer dans le débat politique français, au point de faire craindre une incontrôlable importation du conflit dans l'hexagone. On l'a vu ces derniers jours, les récentes manifestations de soutien au peuple de Gaza - et leur lot de débordements - ont déchaîné les passions provoquant l'ire des représentants de la communauté juive, lesquels y perçoivent de dangereux relents d'antisémitisme. Si les propos de Roger Cukierman (Président du CRIF), qui n'a pas hésité à évoquer des risques de "pogroms", paraissent exagérés, il apparaît néanmoins évident que la perception des juifs dans la société française s'avère en grande partie conditionnée désormais par la politique menée par l'Etat d'Israël à l'égard du peuple palestinien. Et comme les aspirations expansionnistes de Benjamin Netanyahu n'ont pas bonne presse ces derniers temps, nul besoin d'être devin pour comprendre que l'image du judaïsme en pâtit et s'en trouve dégradée. Importer le conflit n'est toutefois pas l'apanage de ceux qui affichent ouvertement leur solidarité à la cause palestinienne. Un phénomène, dont on parle peu au final, participe en effet de cette récupération et contribue grandement à l'amalgame sionisme-judaïsme. Ce phénomène en question - qui nous revient comme un boomerang aujourd'hui avec la mort, sur le front gazaoui, d'un jeune soldat franco-israélien nommé Jordan Bensehoum - concerne ces français qui combattent dans les rangs de Tsahal.
Tsahal, une armée religieuse
Si le nombre de militants armés du Hamas, notamment les combattants des Brigades Ezzedine al-Qassam, est difficilement évaluable sur le terrain, les effectifs de l'armée israélienne, qui n'a d'ailleurs pas hésité à mobiliser 40.000 réservistes, sont en revanche connus et comptent près de 190.000 hommes, dont plusieurs volontaires étrangers. Ces derniers peuvent prétendre combattre aux côtés des soldats israéliens de naissance, car ils sont recrutés sur le seul critère ethnique et religieux. Un cas unique au monde. C'est donc au bénéfice de sa judéité que Jordan Bensemhoum a pu intégrer les rangs de Tsahal, au sein selon les sources de la brigade Golani d'infanterie ou de l'unité d'élite Egoz. Originaire de Vénissieux dans la banlieue lyonnaise, ce jeune français de 22 ans avait rejoint Israël à l'âge de 16 ans pour y terminer ses études avant d'être mobilisé par l'armée. Si les motivations originelles de son "alya", comprenez l'immigration en terre sainte, n'avaient a priori pas de réels motifs belliqueux, il n'en demeure pas moins qu'il a rejoint l'armée sans difficulté, uniquement parce qu'il est juif. La religion érigée en critère de recrutement militaire. N'est-ce pas ce qu'on a dénoncé, à juste titre, lorsque des ressortissants français ont rejoint la Syrie pour se battre aux côtés des jihadistes ? Une comparaison pas si grotesque que le chercheur et ancien diplomate Marc Cher-Leparrain avait déjà osée en mars dernier.
Tout le monde garde en mémoire ce reportage de nos confrères de France 2 en 2004, dans lequel l'avocat français Arno Klarsfeld, fils des "chasseurs de nazis" Serge et Beate Klarsfeld, avait rejoint les Magav, garde-frontières israéliens, après avoir pris la nationalité israélienne, comme la loi l'autorise pour tous ressortissants étrangers de confession juive. Cet exemple très médiatisé et loin d'être isolé démontre que l'armée recrute sur la base du volontariat dans la communauté juive du monde entier. Si les autorités israéliennes rechignent à donner des chiffres officiels concernant ces "mercenaires" français, leur qualité et leur dévouement sont souvent loués par leur hiérarchie qui souligne l'implication et la motivation de jeunes hommes, dont la perception idéalisée de la terre sainte influe fatalement sur l'engagement.
A la lumière des différents exemples évoqués et bien qu'il mériterait une analyse plus approfondie, ce phénomène des ressortissants juifs français qui s'engagent dans l'armée israélienne n'est pas à prendre à la légère, car il contribue de facto à importer le conflit israélo-palestinien en France et pose la question de la légitimité d'un recrutement militaire fondé sur le déterminisme religieux.