Une attitude morale plus que normale en Russie qui n'accepte pas le blasphème contre les croyants et qui à l'inverse de la France qui se retranche derrière le fait qu'aucun article du Code pénal n'existe pour réprimer le blasphème ou l'irrespect envers les autres confessions, et qui préfère continuer à soutenir les provocations, en Russie le texte de Loi existe !
S'il existe un texte avec la Loi Gayssot/Fabius qui vise à réprimer l'antisémitisme, nous ne voyons pas ce qui pourrait empêcher la France de légiférer sur le blasphème et le respect de la religion d'autrui, comme le prévoit la Constitution du reste !
Il est vrai que les zélites doivent fabriquer des guerres civiles à l'inverse de la Russie qui prône pour la paix dans son pays entre les différentes cultures.
En Russie, la solidarité avec Charlie Hebdo n'est pas du goût de tous
15 Janv. 2015, 19h47 | MAJ : 15 Janv. 2015, 19h47
Fleurs et pancartes "Je suis Charlie" devant le consulat de France à Saint-Pétersbourg, le 8 janvier 2015 Olga Maltseva
"Dieu merci ! La Russie n'est pas la France". A l'instar de la Une du quotidien proche du Kremlin Komsomolskaïa Pravda, de nombreux médias et responsables russes commencent à marquer le pas face à la solidarité mondiale que continue de susciter l'attentat contre Charlie Hebdo.
Après avoir dans un premier temps salué la marche historique organisée dimanche à Paris contre le terrorisme, certains journaux russes multiplient ces derniers jours les articles pour se désolidariser de la ligne éditoriale de cet hebdomadaire satirique français.
"Dieu merci ! La Russie n'a pas été touchée par cette épidémie", s'est exclamé le quotidien populaire Komsomolskaïa Pravda, évoquant les manifestations de soutien à Charlie Hebdo. "Dieu merci ! Nous, nous n'offensons pas les sentiments de nos musulmans et chez nous, l'article 282 du Code pénal existe".
Cet article, dénoncé par de nombreuses ONG comme constituant une atteinte à la liberté d'expression, condamne d'une lourde amende les individus et les médias qui se rendent coupables d'"incitation à la haine" raciale, inter-ethnique ou religieuse.
En vertu de cette disposition du Code pénal, un député russe a demandé à l'autorité de contrôle des médias Roskomnadzor d'inclure Charlie Hebdo parmi les ouvrages extrémistes interdits en Russie.
Et le site internet d'information de Saint-Pétersbourg Agentsvo Business Novosteï indiquait avoir été obligé jeudi de retirer de sa Une la caricature de Mahomet dessinée par l'équipe de Charlie Hebdo, sur ordre de Roskomnadzor.
- "Ennemi de tous les musulmans" -
Le site faisait partie des rares médias russes à avoir suivi l'appel de l'ex-oligarque russe Mikhaïl Khodorkovski, qui avait demandé aux médias russes de publier des caricatures du prophète en signe de soutien à l'hebdomadaire français.
Cet opposant, réfugié en Suisse, a aussitôt été désigné "ennemi de tous les musulmans" par le dirigeant de la république caucasienne russe Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, qui a annoncé vouloir organiser une manifestation de 500.000 personnes dimanche contre la publication des caricatures controversées.
"Nous ne permettrons à personne d'insulter notre Prophète ! Qui tente de le faire devient notre ennemi ! Il n'y a pas de différences à nos yeux entre les wahhabites, les extrémistes et ceux qui reproduisent les caricatures", a-t-il écrit mercredi depuis son compte Instagram.
"En ce moment, se déroule une lutte violente entre la civilisation européenne et celle du monde musulman. La Russie n'appartient à aucune d'entre elles. Et elle le comprend grâce à sa réaction face aux événements en France", affirme le politologue Leonid Radzikhovski dans le quotidien gouvernemental Rossiïskaïa Gazeta.
- Charlie Hebdo, "preuve du déclin" occidental -
Aux yeux de Sergueï Medvedev, politologue à la prestigieuse Haute école d?Économie de Moscou, "si la tragédie de Charlie Hebdo a révélé un vrai fossé de civilisation entre la Russie et les Occidentaux, elle a surtout montré que, sur ce sujet, la Russie est plus proche de Kadyrov, de la Tchétchénie, des pays arabes".
Le caractère blasphématoire des caricatures de Charlie Hebdo "donne l'occasion aux Russes de dire +Voyez, l'Occident est moralement corrompu, voici encore une preuve de son déclin moral+", explique-t-il.
Le Kremlin, qui s'affiche en héraut des valeurs conservatrices contre la "décadence" de l'Occident, a cependant condamné le terrorisme "sous toutes ses formes" dès les premières heures ayant suivi l'attentat, et envoyé le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, participer à la marche républicaine à Paris dimanche.
Mais d'autres hauts responsables ont préféré s'aligner sur la position de l?Église orthodoxe russe, qui a expliqué que "lutter contre le terrorisme ne signifie pas être solidaire avec des blasphémateurs provocateurs".
"On ne peut pas non plus substituer à la liberté d'expression la liberté d'offenser les sentiments profonds des croyants", a ainsi écrit dimanche sur Twitter le vice-Premier ministre russe Dmitri Rogozine.
Pour l'analyste Sergueï Medvedev, "dans les années 1990, Charlie Hebdo aurait pu exister en Russie. Mais ces derniers temps, des moyens de censure officiels comme l'article 282 et Roskomnadzor ainsi que l'autocensure sont si présents qu'aujourd'hui, les gens ont peur d'écrire".