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16/05/2010

La crise la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale

L'économie connaît sa crise la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale, selon Jean-Claude Trichet

Hier, 19h04

AP

Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a estimé que l'économie européenne connaissait sa crise la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale, dans une interview à paraître lundi dans l'hebdomadaire allemand "Der Spiegel".

"Il n'y a aucun doute que l'économie se trouve dans la situation la plus difficile depuis la Seconde Guerre mondiale, voire depuis la Première", a affirmé M. Trichet.

"Nous avons vécu et vivons des moments vraiment dramatiques", ajoute-t-il, en établissant un lien entre la crise récente dans la zone euro et la chute de la banque américaine Lehman Brothers en 2008. "Les marchés ne fonctionnaient plus", a-t-il constaté.

M. Trichet a réaffirmé la nécessité d'un contrôle renforcé de la politique financière et économique dans les 16 pays de la zone euro. "Nous avons besoin de structures améliorées, pour éviter et sanctionner les écarts. Nous avons besoin d'une application réelle du contrôle mutuel, nous avons besoin de sanctions réelles pour les accrocs au pacte de stabilité et de croissance", a-t-il dit, ajoutant que les pays européens devaient accélérer la réduction de leurs déficits. "Ils savent ce qui est en jeu."

Le commissaire européen à l'Energie, l'Allemand Günther Öttinger, a également déclaré au quotidien "Tagesspiegel" que les pays utilisant la monnaie unique devaient réduire leurs déficits. "Nous avons gagné du temps avec les décisions de ces derniers jours mais nous n'avons pas encore décidé de l'issue de la bataille", a-t-il lancé. AP

http://vigicitoyen.canalblog.com/archives/2010/05/16/17908808.html

 

 

Crise systémique globale !

Le Nouvel Ordre Mondial à tout prix pour les banquiers Illuminati !
La crise financière parfaitement orchestrée n'étant qu'un moyen pour y arriver !

Crise systémique globale – Du « coup d'Etat de l'Eurozone » à l'isolement tragique du Royaume-Uni, la dislocation géopolitique mondiale accélère son rythme


- Communiqué public GEAB N°45 (15 mai 2010) -



GEAB N°45 est disponible ! Crise systémique globale – Du « coup d'Etat de l'Eurozone » à l'isolement tragique du Royaume-Uni, la dislocation géopolitique mondiale accélère son rythme
Comme anticipé par LEAP/E2020 dans les GEAB N°40 (Décembre 2009) et N°42 (Février 2010), le Printemps 2010 marque bien un point d'inflexion de la crise systémique globale, caractérisé par son aggravation brutale du fait de l'ampleur insoutenable des déficits publics (voir GEAB N°39, Novembre 2009) et de l'inexistence de la reprise tant annoncée (voir GEAB N°37, Septembre 2009). Les dramatiques conséquences sociales et politiques de ces évolutions reflètent par ailleurs bien le début du processus de dislocation géopolitique mondiale, comme anticipé dans le GEAB N°32 (Février 2009). Enfin, les récentes décisions prises par les dirigeants de la zone Euro confirment les anticipations de LEAP/E2020, inverses du discours dominant de ces derniers mois, sur le fait que non seulement l'Euro n' « exploserait pas » à cause du problème grec, mais qu'au contraire la zone Euro sortirait renforcée de cette étape de la crise (1). On peut même estimer que depuis la décision de la zone Euro, sorte de « coup d'Etat de l'Eurozone » soutenu par la Suède et la Pologne, de créer ce vaste dispositif de protection des intérêts de 26 Etats membres de l'UE (2), la donne géopolitique en Europe a radicalement changé. Parce qu'elle va à l'encontre des préjugés qui façonnent leur vision du monde, il va bien entendu falloir quelques mois à la plupart des médias et opérateurs pour se rendre compte que derrière l'apparence d'une décision budgétaro-financière purement européenne, il s'agit d'une rupture géopolitique à l'impact mondial.

Accroissement actuel des dettes nationales pour les USA, le Royaume-Uni, l'Euroland et le Japon (en vert : % de la dette par rapport au PIB / en rouge : augmentation prévue de la dette pour 2009 et 2010 / en jaune : données pour l'Allemagne) - Source :
Accroissement actuel des dettes nationales pour les USA, le Royaume-Uni, l'Euroland et le Japon (en vert : % de la dette par rapport au PIB / en rouge : augmentation prévue de la dette pour 2009 et 2010 / en jaune : données pour l'Allemagne) - Source :
Coup d'Etat de l'Eurozone à Bruxelles : Les Etats fondateurs de l'UE en reprennent le contrôle

Nous analysons donc en détail dans ce GEAB N°45 les nombreuses conséquences pour les Européens et pour le monde de ce qui peut être appelé le « coup d'Etat » de l'Eurozone au sein de l'UE : face à l'aggravation de la crise, les Seize ont effet pris le contrôle des leviers de l'UE, construisant de nouveaux outils qui ne laissent plus d'autre choix aux autres membres que de suivre ou de s'isoler dangereusement. Dix des onze autres Etats membres ont décidé de suivre, à l'image des deux plus importants d'entre eux, la Suède et la Pologne qui ont choisi de participer activement au dispositif mis en place par l'Eurozone (les huit autres sont actuellement, soit en train de négocier leur entrée dans la zone Euro comme l'Estonie dès 2011 (3), soit assistés directement par la zone Euro comme la Lettonie, la Hongrie, la Roumanie, …). C'est une (r)évolution que notre équipe avait bien anticipée depuis plus de trois ans. Récemment nous avions même précisé qu'il fallait s'attendre à une évolution rapide de la position de la zone Euro une fois les élections régionales allemandes et l'élection législative britannique passées. Cependant, nous n'avions pas imaginé qu'elle se ferait en quelques heures, ni avec une telle audace quantitative (son montant de 750 Milliards €, soit 1.000 milliards USD) et qualitative (prise de contrôle de l'UE par l'Eurozone (4) et bond en avant en terme d'intégration économique et financière).


Toujours est-il que, sans le savoir et sans qu'on leur ait demandé leur avis, 440 millions d'Européens environ viennent d'entrer dans un nouveau pays, l'Euroland, dont certains partagent déjà la monnaie, l'Euro, et dont tous partagent désormais l'endettement et les moyens communs de surmonter les problèmes importants qu'il pose dans le contexte de la crise systémique globale. Les choix budgétaires et financiers effectués lors du Sommet du week-end du 8 Mai en termes de réponse à la crise de l'endettement public européen peuvent être appréciés différemment selon l'analyse que l'on fait de la crise et de ses causes. Et LEAP/E2020 développe ses propres analyses en la matière dans ce GEAB N°45. Mais, il n'est plus discutable qu'une rupture radicale de la gouvernance de l'Europe vient de prendre place : une gouvernance collective continentale vient d'émerger brutalement, ironiquement, 65 ans exactement après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, célébrée d'ailleurs en grande pompe à Moscou le même jour (5) et au moment de la célébration de la fête de la création de la
Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier, l'ancêtre commun de l'UE et de l'Euroland. Cette simultanéité n'est pas une coïncidence (6) et marque une étape importante dans la dislocation géopolitique mondiale et la reconstitution de nouveaux équilibres globaux. Sous la pression des évènements déclenchés par la crise, l'Eurozone a ainsi entrepris de prendre son indépendance par rapport au monde anglo-saxon dont les marchés financiers restent encore l'expression. Ces 750 Milliards € et cette nouvelle gouvernance européenne (des 26) constituent la mise en place d'un rempart contre les prochaines tempêtes générées par l'endettement insupportable de l'Occident, et qui vont affecter le Royaume-Uni puis les Etats-Unis (cf. GEAB N°44, créant des désordres dont la « crise grecque » n'aura donné qu'un faible aperçu.


Le FME privera à terme le FMI de 50% de sa principale contribution, celle des Européens


A ce propos, LEAP/E2020 souhaite rappeler une vérité que la plupart des médias ignorent depuis plusieurs semaines : contrairement au discours dominant, le FMI c'est d'abord et avant tout de l'argent européen. En effet, un Dollar sur trois du FMI est apporté par les Européens, contre seulement un sur six pour les USA (leur part a été divisée par deux en 50 ans). Et l'une des conséquences des décisions européennes de ces derniers jours, c'est que cela ne sera plus le cas très longtemps. Notre équipe est convaincue que d'ici trois ans au plus tard, quand il sera temps de pérenniser en Fonds Monétaire Européen le fonds d'intervention créé les 8 et 9 Mai 2010, l'UE réduira d'autant sa contribution au FMI. On peut estimer dès maintenant que cette réduction de la contribution européenne (hors UK) sera d'au moins 50% : cela permettra au FMI de devenir plus global en rééquilibrant automatiquement les parts des BRIC, et en obligeant dans la foulée les USA à abandonner leur droit de veto (7) ; mais cela contribuera également à le marginaliser fortement puisque l'Asie a déjà créé son propre fonds d'intervention d'urgence. C’est un exemple qui illustre combien les décisions européennes du début mai 2010 sont grosses de changements géopolitiques d'envergure à l'échelle des toutes prochaines années. Il est d'ailleurs peu probable que la plupart des décideurs impliqués dans le « coup d'Etat de l'Eurozone » aient bien compris les implications de leurs décisions. Mais personne n'a jamais dit que l'Histoire était principalement écrite par des gens qui comprenaient ce qu'ils faisaient.

Evolution des contributions au FMI par pays/zone (1948-2001)
Source : FMI / Danmarks National Bank - 2001

Evolution des contributions au FMI par pays/zone (1948-2001) - Source : FMI / Danmarks National Bank - 2001

Le Royaume-Uni : isolé désormais face à une crise historique

L'une des causes et des conséquences à la fois de cette évolution, c'est la complète marginalisation du Royaume-Uni. Son affaiblissement accéléré depuis le début de la crise, concomitant à celui de son parrain américain, a créé la possibilité d'une reprise en main complète et sans concessions de l'évolution du projet européen par les Continentaux. Et cette perte d'influence renforce en retour la marginalisation de la Grande-Bretagne puisque les élites britanniques sont piégées dans le déni de réalité qu'elles ont également fait partager à leur peuple. Aucun des partis britanniques, pas même à ce stade les Libéraux-Démocrates pourtant plus lucides que les autres forces politiques du royaume, ne peut envisager revenir sur des décennies de discours accusant l'Europe de tous les maux et affublant l'Euro de toutes les tares. En effet, même si leurs dirigeants se rendaient compte de la folie d'une stratégie consistant à isoler chaque jour un peu plus la Grande-Bretagne alors même que la crise mondiale passe à la vitesse supérieure, ils se heurteraient à cet euroscepticisme public qu'ils ont entretenu au cours des années passées. L'ironie de l'Histoire a encore été bien présente au cours de ce week-end historique des 8/9 Mai 2010 : en refusant de se joindre aux mesures défensives et protectrices communes de l'Eurozone, les élites britanniques ont de facto refusé d'attraper la dernière bouée de sauvetage qui passait à leur portée (8). Le continent européen va maintenant se contenter de les regarder essayer de trouver les 200 Milliards € dont leur pays a besoin pour boucler le budget de cette année (9). Et si les dirigeants londoniens pensent que les spéculateurs de la City auront des états d'âmes pour briser la Livre sterling et vendre les Gilts, c'est qu'ils n'ont pas bien compris l'essence même de la globalisation financière (10), ni consulté les nationalités de ces mêmes opérateurs (11). Entre Wall Street qui est prêt à tout pour attirer les capitaux mondiaux (il suffit de demander à la place suisse ce qu'elle pense de la guerre que se livrent les places financières mondiales), Washington qui se démène pour aspirer toute l'épargne mondiale disponible et un continent européen qui s'est dorénavant placé sous la protection d'une monnaie et d'un endettement communs, les jeux sont déjà faits. Nous n'en sommes toujours qu'à l'étape du drame, car les principaux acteurs anglais n'ont pas encore compris le piège dans lequel ils se sont enfermés ; d'ici quelques semaines, nous passerons à la tragédie britannique car, à l'été, tout le Royaume-Uni aura identifié le piège historique dans lequel le pays s'est placé tout seul.


Ainsi, au moment où l'Euroland émerge à Bruxelles, le Royaume-Uni se débat avec un Parlement indécis, l'obligeant à passer par un gouvernement de coalition qu'il n'a pas connu depuis 1945 et qui conduira le pays à de nouvelles élections d'ici la fin 2010.



Des élites et un peuple britannique dans la difficulté qui vont devoir « penser l'impensable »


Quoiqu'en disent les protagonistes de la coalition qui s'installe à la tête du Royaume-Uni, LEAP/E2020 estime en effet très improbable que cette alliance puisse durer plus de quelques mois. La structure très disparate des deux partis concernés (les Conservateurs comme les Libéraux sont très divisés sur nombre de sujets), conjuguée aux décisions impopulaires, conduit cet attelage tout droit vers des crises internes à chaque parti et donc à une chute du gouvernement. Les Conservateurs vont d'ailleurs jouer cette carte car, à la différence des Libéraux-Démocrates, ils ont les moyens financiers de « se payer » une nouvelle campagne électorale d'ici fin 2010 (12). Mais, l'écueil sous-jacent le plus dangereux est d'ordre intellectuel : pour éviter la tragédie qui s'annonce, le Royaume-Uni va devoir « penser l'impensable », reconsidérer ses convictions profondes sur son identité insulaire, sa « nature » trans-atlantique, son rapport à un continent désormais en voie d'intégration complète, lui qui depuis des siècles pense le continent en terme de division. Pourtant la problématique est simple : si le Royaume-Uni a toujours estimé que sa puissance dépendait de la division du continent européen, alors en toute logique, au vu des évènements en cours, il doit désormais reconnaître qu'il s'achemine vers l'impuissance … et en tirer les conclusions pour lui aussi effectuer un « saut quantique ». Si Nick Clegg semble équipé intellectuellement pour faire ce saut, ni les Conservateurs de David Cameron, ni les élites britanniques dans leur ensemble ne paraissent encore mûres. Dans ce cas, la Grand-Bretagne devra hélas en passer par la case « tragédie » (13).


En tout état de cause, ce week-end des 8/9 mai 2010 en Europe plonge nombre de ses racines directement dans la Seconde Guerre Mondiale et ses conséquences (14). C'est d'ailleurs l'une des caractéristiques de la crise systémique globale telle qu'annoncée par LEAP/E2020 en Février 2006 dans le
GEAB N°2 : elle met « fin à l'Occident tel qu'on le connaît depuis 1945 ».

Une autre de ces caractéristiques est l'envolée du cours de l'or (en particulier par rapport au Dollar US), face à la crainte croissante concernant l'ensemble des monnaies fiduciaires (voir
GEAB N°41, Janvier 2010) (15) ; car, pendant que tout le monde parle de l'évolution de l'Euro par rapport au Dollar US, le Dollar reste à ses niveaux historiques les plus bas quand il est mesuré par rapport à ses principaux partenaires commerciaux (voir graphique ci-dessous), signe de la faiblesse structurelle de la devise américaine. Dans les mois à venir, comme anticipé par GEAB, l'Euro va retrouver son niveau d'équilibre de moyen terme, au-dessus de 1,45$/€.

Dans ce numéro, avant de présenter ses recommandations concernant les devises, la bourse et l'or, LEAP/E2020 analyse ainsi plus en détail la pseudo-reprise américaine qui est essentiellement une vaste opération de communication destinée en interne à faire repartir la consommation des ménages (tâche impossible désormais) et en externe à éviter l'affolement des créditeurs étrangers (au mieux ce seront quelques trimestres de gagnés). Les Etats-Unis prétendent ainsi pouvoir échapper à une brutale cure d'austérité, comme les autres pays occidentaux ; alors qu'en fait de reprise, c'est une « déprise » ou une « unrecovery » comme le titre avec humour Michael Panzner dans un article exemplaire publié le 27/04/2010 dans
Seeking Alpha.

Evolution du Dollar Index rapporté aux principaux partenaires commerciaux, et de l'index des hausses et baisses cumulées du Dollar par rapport aux huit devises principales - Source : BCA Research, Bloomberg, JP Morgan Chase, 04/2010

Evolution du Dollar Index rapporté aux principaux partenaires commerciaux, et de l'index des hausses et baisses cumulées du Dollar par rapport aux huit devises principales - Source : BCA Research, Bloomberg, JP Morgan Chase, 04/2010

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Notes
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(1) La faiblesse très relative de l'Euro par rapport au Dollar US constitue un énorme avantage compétitif pour les exportations de l'Eurozone et handicape au contraire les tentatives américaines de réduire le déficit commercial du pays (d'ailleurs le déficit commercial US s'est accru en Mars 2010). Les prochains mois vont voir cette détérioration s'accentuer. Source :
AP/NDTV, 12/05/2010

(2) Le Royaume-Uni s'est en effet de facto placé hors de cette protection. Pour notre équipe, c'est une étape de plus franchie par le Royaume-Uni en direction de la crise historique dans laquelle il va se débattre, tout seul, à partir de l'été 2010. Même le
Financial Times s'est fait l'écho de ce risque croissant. S'il faut faire une comparaison avec la crise du système bancaire de 2008, le Royaume-Uni ressemble de plus en plus à Lehman Brothers, pilier d'un système qui refuse de s'avouer qu'un opérateur si central puisse être aussi dangereusement affaibli et qui finit par provoquer un effondrement du système lui-même. Pour pousser l'analogie une étape plus loin, demandez vous qui va jouer le rôle d'AIG dans les semaines et mois qui suivront ? Source : CNBC, 11/05/2010

(3) C'est en Juillet 2010 que la décision finale sera prise. Source :
France24, 12/05/2010

(4) Le 9 Mai 2010, les 27 ministres des finances de l'UE ont en effet été sommés d'endosser les décisions du sommet de l'Eurozone qui avait réuni la veille les seize chefs d'Etat et de gouvernement de la zone Euro, faute de quoi l'Eurozone agirait seule et laisserait donc les onze autres pays dépourvus de protection face à la crise financière. Seul le Royaume-Uni, par réflexe et du fait de sa crise politique, a refusé le « diktat » mais sans être en mesure de s'y opposer comme il aurait pu le faire il y a encore un an, avant que son influence ne commence à s'effondrer.


(5) Source :
RFI, 09/05/2010

(6) Non pas que Moscou ait quoique ce soit à voir avec les décisions prises à Bruxelles les 8 et 9 Mai


(7) Source :
Bretton Woods Project, 19/03/2008

(8) A ce sujet, LEAP/E2020 voudrait tordre le cou à la fable monétaire qui circule à longueur de médias économiques et reprise en cœur par la plupart des économistes : le fait de pouvoir dévaluer sa monnaie à « volonté » n'est pas du tout un facteur d'indépendance, ni un instrument constructif de sortie de crise ; bien au contraire. D'une part, ces dévaluations sont imposées par les « marchés », c'est-à-dire par des forces extérieures au pays dont la dernière préoccupation est l'intérêt du peuple concerné par la dévaluation ; d'autre part, ces dévaluations conduisent inévitablement à un appauvrissement du pays et à sa dépendance croissante vis-à-vis de ses partenaires aux devises plus fortes qui, dans un système de libre circulation des capitaux, peuvent acheter les « bijoux de famille » du pays à peu de frais. Le processus en cours dans l'Eurozone, qui impose en effet de difficiles cures d'austérité, est entrepris dans un cadre collectif avec pour objectif de permettre aux Etats concernés de rétablir des finances publiques saines tout en préservant les grands équilibres du modèle socio-économique européen. Face à l'Eurozone, le FMI n'est qu'un acteur secondaire, qui n'est là que pour apporter un peu d'expertise technique et quelques dizaines de milliards d'Euros d'appoint, dizaines de milliards qui sont une part bien modeste de la grosse contribution des Européens au FMI en 2010 : plus de 30% du total, contre à peine plus de 15% pour les Etats-Unis.


(9) Et ce n'est pas parce que c'est un Français qui le dit publiquement, à savoir Jean-Pierre Jouyet, président de l'Autorité française des Marchés Financiers et ancien ministre des Affaires européennes, que c'est nécessairement faux. Source :
Le Figaro, 11/05/2010

(10) Comme le souligne fort justement Paul Mason dans son article publié sur la
BBC le 11/05/2010, les réactions des marchés vont affecter le Royaume-Uni et, en matière d'obligations, à la différence des actions, la taille des opérateurs peut faire toute la différence.

11) Il va être très intéressant de suivre le conflit avec la City que la coalition au pouvoir à Londres déclare vouloir ouvrir en annonçant qu'elle va morceler les grandes banques britanniques d'ici un an. Source :
Telegraph, 12/05/2010

(12) Source :
DailyMail, 04/05/2010

(13) Et nous ne nous attardons même pas sur l'émergence croissante de la « question anglaise » au sein d'un Royaume de plus en plus désuni suite aux « dévolutions » successives qui autonomisent de plus en plus l'Ecosse, le pays de Galles et l'Ulster. Il faut lire à ce sujet le très intéressant article de Tim Luckhurst, publié le 09/05/2010 dans
The Independent.

(14) Et même au-delà puisque David Cameron (43 ans) est le plus jeune premier ministre britannique depuis 200 ans et George Osborne (38 ans) le plus jeune
Chancelier de l'Echiquier depuis 125 ans. Cela suffira-t-il ? Rien n'est moins certain puisque les lecteurs du GEAB savent que nous estimons que la crise remet en cause un ordre du monde établi il y a près de quatre cents ans, instituant la City de Londres comme place financière mondiale. Peut-être faudra-t-il aller chercher des dirigeants britanniques aux qualités inconnues depuis plus de quatre cents ans ? Source : Telegraph, 12/05/2010

(15) Signe des temps, l'Emirates Palace, l'hôtel le plus luxueux d'Abou Dhabi, vient de mettre en place le premier distributeur automatique de mini-lingots d'or, en lieu et place des traditionnels distributeurs de billets. Source :
CNBC, 13/05/2010

Samedi 15 Mai 2010

LEAP2020

 


 

PLAN D'AIDE EUROPÉEN

Jacques Généreux : "L'esprit de Munich a envahi les têtes de ceux qui nous gouvernent !"

Par Romain Gubert

Économiste et professeur à Sciences-Po, Jacques Généreux était vendredi l'invité de Parlons net , l'émission de France Info en partenariat avec lepoint.fr et d'autres grands sites d'information. Pour celui qui a quitté le PS et rejoint le Parti de gauche, le plan européen pour sauver l'euro est une aberration. Les gouvernements auraient dû accompagner leur plan de sauvetage d'une série de mesures fortes pour s'attaquer aux spéculateurs. Quant aux plans de rigueur que mettent en place les gouvernements européens, ils ne sont destinés qu'à faire plaisir aux marchés.

J. Généreux L'esprit de Munich a envahi les têtes qui nous gouvernent .
Parlons Net, le club de la presse web de France Info reçoit Jacques Généreux. Il est économiste, enseigne à Sciences Po et tient un blog. Il a été membre du Parti Socialiste, s’est opposé au traité constitutionnel européen de 2005 avant de rejoindre le Parti de Gauche fondé par Jean-Luc Mélenchon. Il a été tête de liste aux dernières européennes. Avec Jacques Généreux qui dénonce "l'esprit de Munich" qui a inspiré le sauvetage de l'économie européenne et grecque, on évoque principalement le sauvetage de l’euro qui a fait gagné presque 10 % aux bourses européennes lundi dernier, de la gouvernance économique de l’Europe et de ce qui reste à faire pour renouer avec une croissance qui ne vient pas. Jacques Généreux réagit par ailleurs aux propos d’Alain Minc sur les dépenses de santé des « vieux riches» tenue la semaine dernière dans l’émission.

Pour interroger Jacques Généreux, Romain Gubert du Point.fr, Eric Mettout de l’Express.fr et Emmanuel Levy de Marianne2.fr. L’émission est animée par David Abiker.


ÉCOUTEZ - Jacques Généreux à propos du plan de secours européen

 

http://www.dailymotion.com/video/xday9w_j-genereux-l-espr...




 

Vente de l'Or Français par Sarko

Ami Guillotin où es-tu ??


http://www.dailymotion.com/video/xdb4j3_vente-de-l-or-francais-par-sarko-am_news

 

 

 

13/05/2010

Quelles leçons tirer de la crise de l’euro ?

Bien que les tenants et aboutissants ne soient encore pas clairs et que l’on ne puisse pas prévoir l’avenir avec certitude, il est conseillé d’établir dès maintenant un bilan intermé­diaire sur la crise de l’euro. D’autant plus que, songeant à l’avenir, le public se pose trop peu de questions fondamentales et pense trop peu au bien commun et au développement du­rable.

monopoly

On peut dire déjà avec certitude que la crise a été causée:

• Par un ordre économique axé sur la globalisation à l’intérieur de l’UE (marché intérieur néolibéral avec une liberté de circulation des capitaux au-delà des frontières de l’UE), parce que cet ordre manque de toutes considérations humaines et de toute durabilité réelle et qu’il a rendu presque impossible une politique nationale souveraine dans un espace contrôlable. Le professeur Albrecht Schachtschneider signale depuis de nombreuses années les conséquences désastreuses de cette libre circulation des capitaux qui expose le bien commun à l’arbitraire.

• Par une accumulation irresponsable de dettes dans les budgets de presque tous les pays occidentaux, parce que les Etats, à cause de ces dettes, sont devenus dépendants des grandes puissances financières mondiales et que ce n’est plus le pouvoir politique mais les grandes puissances financières qui décident de plus en plus de la politique.

• Par une tendance à la corruption inhérente au système de l’UE, parce que les peuples ont été attirés dans une sorte de pacte infernal, vers l’argent (présumé) contre la liberté, l’autonomie et la démocratie. Bruno Bandulet et d’autres l’ont bien montré dans leurs écrits.

• Par l’introduction forcée de la monnaie unique, parce qu’une telle monnaie n’a ni fondement économique ni fondement politique solide.

• Par un manque de solidarité réelle au sein de l’UE, parce que derrière la rhétorique unitaire se cachent les seuls intérêts d’un petit nombre de personnes qui pensent peu à un ordre équitable et beaucoup à leurs profits.

• Par les rapports de force au sein du système financier mondial, parce qu’on a d’abord organisé une crise financière (Goldmann-Sachs, par exemple, a fait de la publicité pour l’achat de «titres» et a en même temps misé contre ceux-ci) et que maintenant la haute finance met tout en œuvre, sans se soucier des pertes, pour conserver la suprématie des places financières de Londres et de New York, et cela contre des pays individuels mais aussi contre l’Europe et l’euro.

Les «solutions» des problèmes discutées et mises en oeuvre actuellement par les poli­tiques ne changent aucunement les problèmes fondamentaux mentionnés ci-dessus et elles ne sauraient convaincre. Au fond, tous ceux qui sont concernés le savent. C’est finalement pour cette raison que les disputes politiques dominent la scène publique.

Que faudrait-il faire?

S’il est vrai que l’augmentation constante des dettes publiques rendent les Etats de moins en moins libres, il faudrait réfléchir sérieusement à la manière dont on pourrait mettre fin à ces dettes. Il y a des pays qui montrent comment les budgets publics peuvent être établis sans nouvelles dettes.

Y a-t-il une raison vraiment importante qui s’oppose à ce qu’on dépense au maximum ce qui représentait le revenu avant l’endettement? L’histoire nous apprend que l’idée selon laquelle on peut maîtriser ou du moins atténuer à moyen ou à long terme les crises économiques en s’endettant s’est avérée une illusion.

L’Ancien Testament déjà nous apprend qu’il est sage de faire des économies dans les époques de vaches grasses afin d’avoir des réserves pour les époques de vaches maigres. C’est précisément le contraire de faire des dettes.

Et ceux qui étudient honnêtement le mécanisme des intérêts se rendent compte du caractère insensé du système actuel d’endettement. Au cours des 40 dernières années, par exemple, l’Allemagne a payé davantage d’intérêts, au total, qu’elle n’a contracté des dettes nouvelles, c’est-à-dire qu’elle a fait de nouvelles dettes pour payer les intérêts des anciennes. Ainsi les milliards d’intérêts payés par des millions de contribuables ont profité à un petit nombre de personnes.

Deuxième réflexion: Le prix à payer pour la poursuite de l’économie d’endettement sera très élevé. C’est pourquoi il faut ré­soudre le problème des dettes aussi vite que possible d’une manière équitable, et cette solution doit impliquer que l’Etat se libère de ses dettes. Alors les individus et les Etats pourront respirer plus librement.

Troisième réflexion: Pourquoi ne pas se demander si, à l’avenir, on ne devrait pas interdire totalement les affaires financières qui profitent aux prêteurs? Si l’idée de l’intérêt général était plus vivante, des personnes riches seraient prêtes à mettre leur argent à la disposition de bonnes causes, économiques ou sociales, sans faire d’affaires financières. Le principe consistant à faire, avec beaucoup d’argent, encore davantage d’argent est discutable et immoral. Ne serait-il pas préférable, cela ne rendrait-il pas plus heureux de mettre l’argent que l’on a en trop à disposition pour des projets économiques servant le bien commun plutôt que de courir quotidiennement après le profit? Donner de l’argent pourrait servir à créer de petites entreprises et des coopératives destinées à des jeunes gens qui doivent encore «mûrir» et ont besoin d’être dirigés avant d’être aptes à se débrouiller dans l’économie de marché sans loucher vers le profit maximum. Les impôts payés à l’Etat ne pourraient-ils pas devenir un acte de développement mutuel quand l’Etat est libre, démocratique et juste? Ne pourrait-on pas résoudre par cette méthode le problème des dettes injustes des pays les plus pauvres?

Quand les humains réalisent quelque chose en commun, il peut en résulter une contribution précieuse à l’intérêt général. Ainsi quelqu’un qui a des bonnes idées pour un nouveau produit utile ou pour un nouveau service, mais qui n’a pas d’argent pourrait fonder une entreprise avec les personnes qui ont l’argent nécessaire. Pas en créant une société à capital où le bailleur de fonds ne vise que le profit mais une entreprise qui s’engage pour le bien de tous ceux qui y participent: les salariés, les clients, la commune où cette entreprise a son siège, et sans que l’on ait besoin de bailleurs de fonds étrangers. Les coopératives sont un exemple de ce genre d’économie, de même que les associations de type suisse.

Si nous permettons au système financier mondial de continuer comme jusqu’ici, nous devons nous attendre à des événements qui nous donneront encore davantage de fil à retordre.

C’est pourquoi rien ne devrait nous empêcher de réfléchir à fond aux conséquences de la crise de l’euro et, ayant pris une décision, de nous investir de toutes nos forces.

Cela suppose que nos réflexions et notre action entraînent des changements. C’est dans les démocraties que les possibilités sont les meilleures. C’est une priorité dans les Etats de l’Union européenne.

Karl Müller, in Horizons et Débats n°18

Mecanopolis