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06/10/2015

Etats voyous et grandes voyoucraties par Michel Raimbaud - Ancien ambassadeur de France au Soudan

Ancien ambassadeur de France au Soudan

Etats voyous et grandes voyoucraties par Michel Raimbaud

On le savait déjà, il y a désormais deux camps dans la communauté des nations : celui du droit international œuvrant en faveur d’un nouvel ordre mondial multipolaire en gestation, et celui de l’hypocrisie et de l’arrogance qui cherche à préserver son hégémonie en installant le chaos partout où il rencontre de la résistance.

L’univers arabe et musulman et ses abords d’Afrique, d’Asie ou d’Europe sont le lieu d’une entreprise de destruction et d’asservissement conduite conjointement par l’empire atlantiste sous haute influence israélienne et ses clients islamistes radicaux. La Syrie est devenue le centre de gravité et l’enjeu d’une guerre inédite et perverse, mais aussi, pour ses promoteurs criminels, une cible emblématique. La « mère de la civilisation », qui combat en première ligne les terroristes sauvages du soi-disant « Etat Islamique » et du front Al Nosra/al Qaida, est donc présentée comme « l’Etat voyou » par excellence par ceux-là mêmes qui financent, arment et soutiennent le gangstérisme sanglant des djihadistes. Dans nos « grandes démocraties », l’inversion des rôles est devenue si naturelle que nul ne songe plus à s’en offusquer : c’est la base même du « false flag », omniprésent dans la narrative atlantiste.

L’Assemblée Générale des Nations Unies a consacré la journée du lundi 28 septembre dernier à la Syrie. Les puissants de ce monde ont utilisé cette tribune pour réaffirmer leurs positions sur l’interminable conflit. A la lumière des déclarations, il n’y a pas photo.


Obama dénonce la logique (russe) consistant à soutenir un « tyran » sous prétexte que l’alternative « serait pire ». Le tyran, c’est Bachar Al Assad, qui « massacre des enfants innocents ». Kerry, colombe repentie, précise : « Après tant de sang versé et de carnages, il ne peut y avoir un retour au statu quo d’avant la guerre ». Le Nobel de la Paix ne manque pas d’air : s’il a peut-être apaisé les relations avec Cuba et anesthésié jusqu’à sa fin de mandat le dossier nucléaire iranien, s’il a renoncé aux « frappes punitives » en Syrie en raison de ses réticences et/ou devant la détermination de l’adversaire, il a allumé ou entretenu au moins autant de conflits que George Debeliou et il est à la tête d’un Etat responsable de la mort de millions d’enfants et d’adultes, de la destruction d’Etats et de sociétés entières, de dizaines de millions de vies brisées, sans même remonter aux centaines de milliers de victimes d’Hiroshima et Nagasaki. Heureuse Amérique, bienheureuses « grandes démocraties », toujours sûres de leurs valeurs, plus souvent boursières que morales !

Il faut le répéter, il n’appartient pas aux maîtres occidentaux, à Erdogan l’apprenti calife, ou aux potentats pétroliers, de prescrire l’avenir de la Syrie après l’avoir détruite : c’est au peuple syrien et à lui seul d’en décider, sans ingérence étrangère. C’est ce principe de souveraineté que rappelle le Président chinois, Xi Jin Ping, clamant haut et fort que l’ère unipolaire est révolue et que le monde est désormais multipolaire.


Vladimir Poutine se place lui aussi dans le cadre de la légalité internationale et soutient l’Etat syrien et son gouvernement, ainsi que « les forces armées du président Al Assad qui sont les seules à combattre réellement l’Etat Islamique ». Il propose une « large coalition antiterroriste » en Syrie et en Irak, dans laquelle les pays arabes « joueraient un rôle clé » et qui devrait inclure le gouvernement syrien et l’Iran, son allié. Les décisions du Président russe suscitent la colère des Occidentaux, qui ont refusé la résolution déposée au Conseil de Sécurité par le Kremlin. Ils sont agacés par la référence appuyée à un droit international qu’eux-mêmes traitent avec légèreté.

Pour perpétuer leur hégémonie, les dirigeants atlantistes avancent à l’ombre des faux drapeaux de la démocratie, de la justice, de la morale et du droit. Ils diabolisent les pays qui font obstacle à leurs ambitions en les reléguant dans la géhenne des Etats « préoccupants » ayant vocation à être dépecés en entités « démocratiques » à la mode de l’Oncle Sam : en bref, les « Etats voyous ». Ce concept a joué un rôle essentiel dans la stratégie américaine plusieurs décennies durant, et c’est en jouant de cet épouvantail que les Etats-Unis, encourageant leurs alliés à faire de même, ont violé et violent systématiquement le droit international.

Ce droit est fondé sur la Charte des Nations-Unies qui, dans son article 51, attribue au seul Conseil de Sécurité le pouvoir de prendre les mesures adéquates qu’il juge nécessaires au maintien de la paix et de la sécurité internationales « une fois constatée l’existence d’une menace contre la paix, d’une rupture de la paix ou d’un acte d’agression (…) ». Mais les néocons de Washington se moquent de la légalité onusienne. Seules comptent « les menaces contre nos intérêts », qui sont le fait des « Etats voyous » et rendent nécessaires « des interventions militaires directes » et « le maintien de forces de projection considérables », particulièrement en direction du Proche-Orient. Pour ces faucons, le fondement du droit n’est pas la Charte de l’ONU, mais la Constitution américaine.

Selon Noam Chomski, « ce mépris de la primauté du droit est profondément enraciné dans la culture et les pratiques américaines ». Infiltrés au sein du « pouvoir profond », les néocons vont répandre chez les alliés occidentaux une idéologie dont le fondement reste simple : même si la guerre froide est terminée, les Etats-Unis conservent la responsabilité de protéger le monde face aux « Etats voyous ». En août 1990, Washington et Londres décrètent que l’Irak en est un, et ce ne sera que l’un des premiers d’une longue liste…


Une étude commandée en 1995 par le Strategic Command pose les « principes de base de la dissuasion dans l’après-guerre froide » : depuis que les Etats-Unis ont « remplacé l’Union soviétique par les Etats dits “voyous” », ils doivent projeter une image « irrationnelle et vindicative d’eux-mêmes », « certains éléments » du gouvernement apparaissant « comme potentiellement fous, impossibles à contrôler ».

C’est une reprise de la « théorie du fou » de Nixon qui jugeait souhaitable que l’Amérique soit dirigée par « des cinglés au comportement imprévisible, disposant d’une énorme capacité de destruction, afin de créer ou renforcer les craintes des adversaires ».

Cette prose délirante justifie en quelque sorte la transformation des « grandes démocraties » en « voyoucraties », respectant les trois critères qui, selon l’un des « nouveaux historiens » israéliens, Avraham Shlaim, professeur émérite à Oxford, définissent l’Etat voyou, le « rogue state » des anglo-saxons :

-  Violer régulièrement la légalité internationale,

-  Détenir des armes de destruction massive,

-  Utiliser le terrorisme pour terroriser les populations civiles.


C’est ainsi que Robert McNamara, ex-secrétaire américain à la défense (de 1961 à 1968), estime en juin 2000 (The International Herald Tribune) que les Etats-Unis sont devenus un « Etat voyou ». Noam Chomski fera de même au début des funestes « printemps arabes », constatant que son pays« se place au-dessus du droit international ».

A l’heure où le Grand-Moyen Orient est ravagé par l’extrémisme islamiste, patronné par les Occidentaux et leurs affidés régionaux, le débat sur l’éthique dans les relations internationales est pipé. Le conflit n’est plus entre un monde « libre » et un monde « totalitaire », mais entre les partisans du droit international et du respect mutuel entre nations et ceux qui se comportent en Etats voyous, guidés par la « théorie du fou » et la stratégie du « chaos innovateur ».

Conviction réelle pour les uns, leurre pour les autres, la référence au droit international n’a pas la même valeur pour les deux camps : les prêcheurs de guerre jouent avec l’idée d’un conflit mondial qui assurerait leur triomphe… sauf si l’équilibre militaire des forces rend leur victoire trop incertaine.
La Russie vient donc de bouleverser la donne en proposant sa « grande coalition » et en se lançant dans une lutte globale contre les terroristes, conformément aux résolutions du Conseil de Sécurité et à la demande du gouvernement de Damas, tout en recherchant une solution politique entre Syriens, en application de l’accord de Genève. C’est un pavé dans la mare où depuis un an s’ébat presque seule la coalition US, dont les frappes homéopathiques détruisent la Syrie sans beaucoup nuire aux terroristes de Da’ech. C’est un pas important en direction de la paix, conforme au droit international. Les Européens saisiront-ils la perche ?

On l’a entendu à la tribune onusienne, le représentant du « pays des lumières », François Hollande, est plongé tout entier dans ses menées obscures et nourrit une obsession pathologique qui a nom Bachar, lequel doit être « neutralisé » et exclu de toute transition politique : « On ne peut faire travailler ensemble victimes et bourreau. Assad est à l’origine du problème : il ne peut pas faire partie de la solution ». Droit dans ses bottes tordues, le grand chef de guerre fait valoir qu’il n’est pas seul sur cette position intenable : « Barack Obama s’y refuse, d’autres dirigeants (on sait lesquels – NDLR) s’y refusent. Les Russes doivent en tirer les conséquences », conclut-il, impérial. Prend-on des gants avec le chef d’un « Etat-voyou » quand on est soi-même aussi populaire ?

Mou face aux problèmes de l’Hexagone, Hollande aura fait preuve d’un activisme forcené face à des affaires qui ne le regardent pas, le conflit de Syrie par exemple, où la France a déjà un bilan accablant : mauvaise évaluation de la solidité de l’Etat syrien, de la crédibilité de l’opposition off shore, appui inacceptable à la rébellion armée débouchant sur la couverture du terrorisme, obsession de « neutraliser » Bachar Al Assad, volonté manifeste de casser la Syrie rebelle et acharnement dans la destruction de son identité. Qu’on le veuille ou non, notre pays est partie prenante dans l’entreprise criminelle et prédatrice de ses alliés atlantistes, de ses amis turcs, saoudiens et qataris et des mercenaires qu’ils instrumentalisent. Il est coresponsable du résultat : des millions de réfugiés, déplacés, sinistrés, morts et blessés, des millions de familles dispersées, de vies brisées, le démantèlement du patrimoine, des infrastructures, des entreprises

Il aura aussi fait preuve d’une approche très floue de la légalité internationale et d’un certain déficit de cartésianisme, les terroristes étant traités en ennemis au Mali et « faisant du bon boulot » en Syrie.
Dans les grands dossiers de ce début de millénaire – la glissade du Moyen-Orient vers le chaos, la déstabilisation de l’ex-glacis soviétique grâce à la sollicitude de l’Occident – la France est affaiblie comme jamais et a perdu sa crédibilité, car elle est en divorce avec les acteurs qui comptent. Son hypocrite diplomatie compassionnelle lui attire le mépris. Les écarts de langage font le reste. Des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour réclamer le départ de Fabius, condition nécessaire mais non suffisante pour se refaire une virginité.

Fabius et Hollande étant ce qu’ils sont, on peut craindre que la France tarde à coopérer avec la Russie, l’Iran et la Syrie pour rétablir une paix juste et durable, dans le cadre d’un ordre mondial nouveau. Mais notre pays devra bien sortir de la triple impasse dans laquelle il s’est enfermé : l’entêtement à rester internationalement hors-la-loi devra céder la place à une politique plus décente et moins destructrice. En d’autres termes, il s’agira de reprendre son rôle traditionnel de faiseur de paix et non pas de fauteur de guerre.

Les citoyens des « grandes démocraties » finiront-ils par s’inquiéter de la dérive « voyoucratique » de leurs élites dirigeantes qui fait peu à peu de l’Occident arrogant une minorité honnie et haïe par le reste de la planète ? Comme on dit : ça urge.

Michel Raimbaud
Ancien ambassadeur de France au Soudan

http://comite-valmy.org/spip.php?article6401

 

03/10/2015

Lutte contre l'EI: Obama souhaite bonne chance à Poutine

Ce n’est pas la première fois que les US/sionistes tentent de soudoyer la Russie : Poutine et Lavrov pour leur proposer de travailler ensemble, dans la plus totale illégalité dans leur coalition du crime international organisé en bandes et institutionnalisé par les criminels !

Les conditions seraient celles de lâcher Assad pour le remplacer par un pion sioniste de leur choix et que la Russie accepte de travailler sous la houlette et le contrôle des USA, et que la Russie supporte avec eux le poids de la responsabilité de ce qu'ils ont été les seuls à fabriquer dans le monde : le terrorisme international !

Il a raison de lui souhaiter bonne chance, car Poutine doit à présent aller nettoyer la merde qu’ils ont mise au Moyen Orient depuis quelques décennies ! A condition qu'ils ne lui mettent pas encore des peaux de bananes devant les pieds !

Comme ici par exemple : Les USA s'entêtent à soutenir les combattants anti-Daesh

Malgré le fiasco de la formation des insurgés syriens par Washington et plusieurs prières de sénateurs l'appelant à arrêter son aide à l'opposition syrienne modérée, l'administration Obama persiste dans ses efforts, en intensifiant son soutien.

Ils n’ont pas compris ce que leur à dit Poutine à l’ONU : Est-ce que vous comprenez ce que vous avez fait ?

Poutine n'a pas besoin d'eux pour faire le ménage, il a assez d'alliés dans le monde !

Lutte contre l'EI: Obama souhaite bonne chance à Poutine

13:05 03.10.2015(mis à jour 13:07 03.10.2015)

 Vladimir Poutine et Barack Obama

Barack Obama a souhaité plein succès à la Russie dans sa lutte contre le groupe terroriste EI et a exprimé son intention de travailler ensemble.

Néanmoins, Washington est prêt à coopérer avec Moscou, moyennant la participation russe, en tant que médiateur dans le processus de changement du pouvoir syrien, a déclaré le président américain lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche.

"Je veux que l'opération russe soit couronnée de succès. Les événements en Syrie ne représentent pas une confrontation entre nos deux pays. Il est dans nos intérêts que la Russie soit un acteur efficace sur la scène internationale, qu'elle partage avec nous le fardeau de la responsabilité. Mais je crois que la seule façon de résoudre le problème syrien est d'installer un mécanisme de transition politique. Dans ce processus, il n'y a pas de place pour Bachar el-Assad, car il est impossible de le réhabiliter aux yeux du peuple", estime Barack Obama.

Néanmoins, Vladimir Poutine avait indiqué pour sa part à plusieurs reprises qu'il n'était possible de résoudre la crise en Syrie qu'en soutenant son gouvernement légitime et en l'incitant au dialogue avec la "partie saine" de l'opposition.

Mercredi dernier l'Armée de l'air russe a entamé une opération militaire contre l'EI en Syrie à la demande du président syrien Bachar el-Assad et sur décision du président russe Vladimir Poutine. Les frappes aériennes russes ciblent les sites militaires, les centres de communication, les transports, ainsi que les stocks d'armes, de munitions et de combustibles appartenant à l'EI. Les cibles sont déterminées sur la base des données fournies par les services de renseignement russes et syriens, notamment par la reconnaissance aérienne.

L'ambassadeur de Syrie en Russie Riyad Haddad a également confirmé que les frappes ciblaient uniquement des groupes terroristes armés et non l'opposition et la population civile. Selon l'ambassadeur, l'armée syrienne dispose des coordonnées exactes des islamistes.

 

Danger de paix en Syrie : Adieu le Nouvel Ordre Mondial !

Bien évidemment, sans les guerres de destructions massives, d'invasion et de colonisation, sans coups d'états pour remplacer les dirigeants pour y placer leurs pions, les crimes commis contre l'humanité en bandes organisées par le réseau mondial du crime : point de Nouvel Ordre Mondial pour les élites, Illuminati/sionistes/reptiliennes/sataniques !

Compris ?

Danger de paix en Syrie

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La presse-Système bobo atlantiste peut à nouveau se lâcher. Pensez-donc, après avoir sauvagement attaqué et envahi l’Ukraine puis arraché la Crimée (1), voilà que le très très méchant Poutine vient encore de jouer l’un de ses sales tours contre la paix mondiale, la démocratie universelle, la liberté cosmique et la défense de la baudroie des abysses. Depuis mercredi en effet, la Russie s’emploie à écraser les gangs de tueurs qui plongent la Syrie dans l’enfer depuis quatre ans et demi maintenant. Plutôt positif à première vue non? Sauf que comme l’a déclaré sans sourciller le néocon américain McCain, Moscou aurait «frappé des groupes armés et entraînés par la CIA» (SIC) (2). Il est vrai que contrairement à la fumeuse coalition atlantiste Obama-Hollande, la Russie n’entend faire aucune différence entre les bouchers d’al-Nosra (copains de Fabius), d’al-Qaïda (copains de la CIA) ou de Daesh (copains de plus personne). Pour la première fois depuis le début du chaos initié par les puissances occidentales dans le pays (3), la Syrie a donc une vraie chance de commencer à voir le bout du tunnel, si toutefois on laisse faire Moscou.

L’Empire et son inculpabilité

C’est quand même du caviar : entendre le sénateur John McCain reconnaître publiquement que la CIA arme et forme des combattants en Syrie est tout simplement savoureux. Il est vrai que la formation de «contras» pour alimenter les charniers mondiaux est une tradition de la machine de guerre qu’est l’Empire US. Mais tout de même, que des officiels trouvent tout à coup naturel de le reconnaître publiquement témoigne une fois de plus, s’il en était besoin, de cette arrogance, de cette inculpabilité propre à un Empire qui s’estime par nature au-dessus du droit et qui constitue, à cet égard, la principale menace pour la paix mondiale.

Le plus fantastique est que la presse bobo-atlantiste ne s’est absolument pas émue de la chose, trop occupée qu’elle était à propager la bonne parole russophobe que le Système exigeait d’elle. Des fonctionnaires aguerris de la propagande atlantiste aux jeunes plumitifs en formation rêvant de leur Guerre d’Espagne, chacun a donc pu s’offrir son petit supplément d’âme du jour en prêtant comme de coutume à Poutine les pires intentions hégémoniques qui soient.

Réalisme russe

Sauf qu’en termes d’hégémonie, Poutine cherche surtout dans ce dossier à préserver son accès actuel à la Mer Méditerranée (Tartous) et, d’entente avec la Chine, à éviter de voir sombrer la région plus avant encore dans le chaos généralisé provoqué par Washington et Paris. Au plan sécuritaire, Vladimir Poutine estime par ailleurs très logiquement qu’il vaut mieux écraser les punaises islamistes en Syrie et arrêter une fois pour toute la contamination, plutôt que de voir une armée de bandits (notamment les groupes tchétchènes engagés aux côtés de Daesh), revenir tôt ou tard semer le chaos à Moscou ou Grozny.

Côté stratégie, le principe de base de l’engagement russe est simple et solide: aucune guerre ne se gagnant depuis les airs, il faut des bottes. Or les seules bottes disponibles en Syrie sont ceux de l’armée légale syrienne de Bachar al-Assad, appuyées par celles du Hezbollah libanais et probablement de quelques unités iraniennes.

Contrairement aux interventions US et françaises, l’intervention russe est d’abord formellement légale puisqu’elle a été précédée d’une demande officielle de la présidence syrienne. Ensuite, la stratégie arrêtée est surtout réaliste puisqu’il s’agit d’appuyer l’armée syrienne et de coordonner, avec ses soutiens libanais et iraniens, la reconquête du territoire . Ensuite seulement, comme ne cessent de le répéter Vladimir Poutine et l’immense Sergueï Lavrov, on pourra toujours asseoir à la table des négociations le régime et les représentants de l’opposition réellement modérée, c’est-à-dire celle qui n’a pas participé au massacre des populations.


Il existe donc désormais un réel danger de paix en Syrie, au grand dam du Bloc occidental qui continue à miser sur le chaos régional pour prospérer.

Le compromis ou la guerre.

La donne a donc changé du tout au tout. Après le bras de fer ukrainien, l’engagement de la Russie en Syrie montre que le monde unipolaire rêvé des USA et de leurs cerfs a fait son temps.Russie en tête et Chine en embuscade, les pays du BRICs rejettent désormais activement le principe US de domination par le chaos.

A termes de deux choses l’une: soit le Bloc occidental acceptera de réduire sa voilure, soit ce sera la guerre.


Le théâtre syrien est à cet égard le lieu de tous les dangers désormais. Les Rafales français, qui épargnent soigneusement al-Nosra, et les FA/18 américains, qui épargnent al-Qaïda et al-Nosra (et manifestement dans une large mesure Daesh comme l’atteste le fait qu’un an de frappes n’auront donné aucun résultats tangibles), y croisent les Sukhoi russes qui n’épargnent personne avec sans doute, très bientôt, l’entrée en scène d’autre FA/18, israéliens ceux-ci, qui voudront pour leur part défendre leurs alliés d’al-Nosra à qui ils ont confié le contrôle d’une zone tampon entre les frontières mouvantes de l’entité sioniste et l’enfer syrien.

Et puis il y a encore les pays du Golfe qui alimentent en bloc tous les coupe-jarrets djihadistes, et qui ne veulent pas entendre parler d’un maintien au pouvoir de Bachar al-Assad, craignant le risque d’un renforcement à terme de l’axe chiite Iran-Syrie-Hezbollah.

Bref, un tel enchevêtrement d’intérêts contradictoires dans un pays déjà en guerre recèle un potentiel explosif rarement atteint. Et l’on sera donc vite fixé sur la question du compromis ou de la guerre justement.

Un discours magistral, doublé d’un avertissement

Il est intéressant de noter que l’intervention russe en Syrie a été déclenchée quelques jours après le discours magistral de Vladimir Poutine (4) à l’occasion du 70e anniversaire de l’ONU. Discours où tout a été dit sur la vérité des situations de notre monde.

Le Président russe est ainsi revenu à chaque fois sur les fondamentaux des crises évoquées pour en rappeler les causes véritables et pointer les responsabilités.

Sur l’Ukraine, il a tout résumé en trois phrases:

«Certains de nos collègues [Américains et Européens donc] continuent à raisonner en termes de blocs, comme c’était le cas du temps de la Guerre Froide. Premièrement, il s’agit de l’expansion de l’OTAN, mais on se demande, pour quelle raison? Le Bloc de Varsovie a cessé d’exister, l’Union Soviétique n’est plus, néanmoins l’OTAN a non seulement survécu, mais continue son expansion. Au bout du compte, cette logique devait se conclure par une crise géopolitique – et elle a eu lieu en Ukraine».

Sur la Syrie et l’Etat Islamique, il a fait de même:

«Daesh n’est pas venu de nulle part, c’était tout d’abord un moyen [pour les Américains donc…] de lutter contre des régions profanes indésirables. Au début, ils étaient circonscrits à l’Irak et la Syrie, mais maintenant ils essaient de dominer l’intégralité du monde islamique. Il est hypocrite de parler de menace terroriste internationale en fermant les yeux sur la manière dont ces terroristes reçoivent de l’aide [entre autres soutien politique français, militaire US et financier saoudien donc]. Il est tout aussi mauvais d’essayer de recruter ces groupes dans un but politique, pour ensuite se débarrasser d’eux [là, Obama a dû se tortiller sur sa chaise…]. (…) Si vous agissez de cette manière, je voudrais vous dire: Messieurs, vous traitez avec des gens cruels. Mais ils ne sont pas primitifs ou stupides – ils sont aussi intelligents que vous. Qui manipule qui?»

Enfin, il a replacé le tout dans le contexte de la guerre économique perpétuel que conduit le Système atlantiste pour préserver son hégémonie:

«Aujourd’hui, les sanctions unilatérales prises en contournant la Charte de l’ONU sont presque devenues la norme. Elles sont prises non seulement en faveur d’objectifs politiques, mais aussi dans le but d’éliminer des concurrents du marché. Un des syndromes de l’égoïsme économique croissant est le fait que certains pays ont choisi la voie de réunions exclusives. Les négociations sont menées dans des couloirs, non seulement dissimulées aux yeux de leurs propres citoyens mais aussi aux yeux des autres pays [Poutine pointe ici le TTIP-TAFTA, le vénéneux accord de libre-échange UE-US qui signera l’entrée définitive en esclavage de l’Europe et de ses citoyens]».

L’ampleur même du discours de Vladimir Poutine semblait ainsi porteuse d’une sorte d’avertissement au monde. Un avertissement solennel et inquiet sur le très mauvais tour pris par les relations internationales ces dernières décennies, et cela à l’évidence du fait de la voracité et de l’agressivité du Bloc atlantiste sous contrôle US.


Alors pour conclure ce billet, nous reprendrons la question essentielle, la question vertigineuse que Vladimir Poutine a adressée ce jour-là à tous ces faiseurs de guerres, à tous ces architectes de la misère mondiale, à tous ces industriels du chaos au sein du Bloc atlantiste lorsqu’il a dénoncé le résultat catastrophique de «l’exportation des soi-disant révolutions «démocratiques» au Moyen-Orient et en Afrique du Nord».

Vladimir Poutine au Bloc atlantiste donc: «Est-ce que vous comprenez ce que vous avez fait?»
A l’évidence non, pour notre malheur à tous.

Mis en ligne par entrefilets.com, le 2 octobre 2015

1 Enfumage ukrainien : contre-propagande

2 John McCain accuse les Russes d’avoir ciblé des groupes formés par la CIA

3 Comment le bloc atlantiste a construit la guerre en Syrie

4 Discours de Vladimir Poutine dans sa version vidéo, et dont voici une transcription complète

http://www.entrefilets.com/Danger_de_paix_en_Syrie.html#sthash.RgA70jU4.dpuf

 

24/09/2015

La météorite Poutine évoquera le nouveau monde "multipolaire" à l'Onu !

Quand on vous disait que la Météorite attendue le 28 septembre 2015, qui frapperait les USA, se nommerait Poutine ?

Il va leur tomber dessus à l'ONU à NY !

C'est sûr qu'un monde libre et multipolaire changera la face du monde et mettra fin aux guerres criminelles menées depuis plusieurs siècles par les Nazis internationaux !

Au passage : le rôle des USA dans la vente des Mistrals à l'Egypte

Poutine évoquera le nouveau monde "multipolaire" à l'Onu !

11:46 24.09.2015(mis à jour 11:49 24.09.2015)

Vladimir Poutine

Terrorisme, Syrie, Ukraine: tels seront les thèmes abordés par le président russe Vladimir Poutine dans son allocution à la 70e session de l'Assemblée générale de l'Onu, selon le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Le chef de l'État notera que l'Ukraine a été poussée par les forces extérieures "à l'état de guerre civile", dénoncera la pratique des doubles standards dans le domaine économique et politique, ainsi que la lenteur de la réforme des institutions financières et économiques internationales.

L'affluence de demandeurs d'asile du Moyen-Orient en l'Europe sera également au programme. A ce sujet, la Russie est prête à proposer sa propre expérience pour régler efficacement le problème au niveau régional et international.

Mais le point clé de l'intervention de Poutine, d'après Lavrov, sera d'expliquer à quel point il est inutile de "geler le processus inévitable qui se déroule sous nos yeux: la formation d'un nouvel ordre mondial multipolaire" qui reflète la "formation objective de nouveaux centres de puissance économique et d'influence politique".

L'objectivité de ce processus est confirmée par des statistiques irréfutables — selon le FMI et la Banque mondiale, en 2014 la Chine a dépassé les USA en termes de PIB mesuré en parité de pouvoir d'achat. L'économie indienne affiche également une forte croissance. L'an dernier, la Russie a dépassé l'Allemagne sur cet indice.

Dans ce contexte on notera la situation unique de la Russie, à la fois un ancien et un nouveau centre d'influence mondiale. A l'époque de Pierre le Grand, la Russie était déjà devenue une grande puissance reconnue. Toutefois, il ne faut pas oublier que pour des raisons bien connues dans le domaine du développement socioéconomique, la Russie a vécu en 100 ans deux véritables catastrophes nationales (1917 et 1991) après lesquelles, en dépit de pertes matérielles et spirituelles terribles, elle a dû lutter pour préserver son identité, sa place sur la scène internationale mais aussi sa propre existence.  

 

 

23/09/2015

Très Important : Syrie, Irak, L'OTSC (L'Organisation du Traité de Sécurité Collective) arrive en Irak et en Syrie pour lutter contre le terrorisme.

Citoyens Européens préparez-vous !

Vos pays, grâce aux traîtres qui les gouvernent au profit des US/OTAN, Nazis, vous mettent actuellement en danger et notamment l'Allemagne qui a accepté de recevoir 20 ogives nucléaires des USA d’une puissance équivalente à 80 bombes d’Hiroshima pour aller s'attaquer à la Russie !

L’Europe et les pays européens pouvant devenir le théâtre d'opérations militaires et d’attaques nucléaires sur leurs sols respectifs et/ou pour aller s’attaquer à la Russie !

En effet les pays de l’UE qui ont adhéré à l’OTAN constituent la base militaire avancée aux frontières de la Russie de l’US/OTAN/UE/Ukraine.

Le 1er août, l’Ukraine et la Turquie (membre de l’Otan) ont annoncé la création d’une « Brigade islamiste internationale », formée de combattants d’Al-Qaïda et de Daesh, et stationnée à Kherson (Ukraine). Cette Brigade se propose de combattre la Russie en Crimée.

Voir aussi tous ces articles pour comprendre ce qui se passe actuellement à votre issu et pour étayer l’article sur l’OTSC de Thierry Meyssan

 

Kiev veut récupérer la Crimée de la Russie

L’Otan et l’Ukraine signent des accords de coopération techniques et défensifs

Allemagne: des ogives US d’une puissance équivalente à 80 bombes d’Hiroshima

Armes nucléaires US en Allemagne: Moscou promet de riposter

Moscou met en garde l’Ukraine contre un projet d'adhésion à l’OTAN

Moscou critique l’installation d’armes nucléaires américaines en Allemagne

 

Rappelons que l’OTSC est une alliance militaire classique de six anciens États membres de l’Union soviétique : la Biélorussie, la Russie, l’Arménie, le Tadjikistan, le Kazakhstan, le Kirghizistan.

Plus rien ne sera plus comme avant !

Comprenne qui pourra pour se préparer au pire aussi en Europe  !

 


L’OTSC arrive en Irak et en Syrie

par Thierry Meyssan

L’intervention de l’OTSC contre le terrorisme en Irak et en Syrie peut être le début d’un ordre mondial fondé sur la coopération et la défense des populations ou, au contraire, d’une période d’affrontement Est-Ouest dans laquelle l’Occident soutiendrait ouvertement le terrorisme. Contrairement à une idée reçue, ce déploiement militaire vise moins à défendre l’Irak et la République arabe syrienne que les États-membres de l’OTSC eux-mêmes. Il n’est donc pas négociable. Les débats de l’Assemblée générale de l’Onu et du Conseil de sécurité du 30 septembre permettront de connaître la réponse de Washington et de ses alliés à l’OTSC. Quoi qu’il en soit, plus rien ne sera comme avant.

Réseau Voltaire | Damas (Syrie) | 21 septembre 2015

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Alors que la presse occidentale persiste à discuter d’un possible soutien militaire russe au président Bachar el-Assad, l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) a décidé de lutter contre le terrorisme en Irak et en Syrie.

Il semble que les Occidentaux n’ont toujours pas compris les conséquences de leur politique.


Une question existentielle pour l’OTSC

Rappelons que l’OTSC est une alliance militaire classique de six anciens États membres de l’Union soviétique : la Biélorussie, la Russie, l’Arménie, le Tadjikistan, le Kazakhstan, le Kirghizistan. À la différence de l’Otan et du Pacte de Varsovie, dans lesquels les États membres perdent leur souveraineté (au profit des États-Unis et du Royaume-Uni dans l’Otan, de l’URSS dans le Pacte de Varsovie —ce qui contrevient à la Charte des Nations unies—), les États membres de l’OTSC conservent leur pleine souveraineté, ne placent pas leurs armées sous le commandement de la principale puissance de leur alliance, et peuvent se désolidariser à tout moment de cette alliance [1]. L’Azerbaïdjan, la Géorgie et l’Ouzbékistan se sont ainsi retirés librement de cette organisation pour se tourner vers le Guam [2] et l’Otan.

Depuis les années 80, —avant même que n’existent les États membres de l’OTSC— les États-Unis et l’Otan déploient un système de missiles, d’abord tourné contre l’URSS, aujourd’hui encerclant l’OTSC. Ces missiles, censés détruire les missiles intercontinentaux adverses dans leur phase de décollage, ne peuvent en réalité que détruire des aéronefs évoluant à faible vitesse et en aucun cas les missiles hypersoniques russes. Présentés par le Pentagone comme une arme défensive —ce qu’il était peut-être à l’origine—, ce « bouclier anti-missiles » ne peut donc avoir qu’un usage offensif. L’OTSC est le seul groupe d’États au monde à être ainsi directement menacé par des missiles pointés sur lui à ses frontières.

Depuis la Seconde Guerre mondiale, l’URSS puis les États membres de l’OTSC, assistent au recrutement des Frères musulmans par la CIA et à l’emploi de certains de leurs membres ou ex-membres par les États-Unis pour les déstabiliser [3]. Ainsi les hommes d’Oussama Ben Laden (formé par le frère de Sayyid Qutb) et d’Ayman al-Zaouahiri (qui avait rejoint la Confrérie un an avant l’arrestation et l’exécution de Sayyid Qutb) combattirent-ils l’URSS en Afghanistan, puis la Russie en Yougoslavie et enfin sur son propre territoire dans le Caucase [4].

En 2011, les États membres de l’OTSC ont assisté à une opération de l’Otan, le « Printemps arabe », visant à renverser des régimes ennemis aussi bien qu’amis au Moyen-Orient au profit des Frères musulmans (Tunisie, Égypte, Libye, Syrie). Et depuis 2014, ils assistent au triomphe de l’idéal des Frères musulmans avec la proclamation d’un califat remettant en cause à la fois le droit international et les droits de l’homme. Actuellement, ce califat a confié ses postes d’officier majoritairement à des islamistes venus de l’ex-URSS, parfois même de pays membres de l’OTSC.

Le 1er août, l’Ukraine et la Turquie (membre de l’Otan) ont annoncé la création d’une « Brigade islamiste internationale », formée de combattants d’Al-Qaïda et de Daesh, et stationnée à Kherson (Ukraine) [5]. Cette Brigade se propose de combattre la Russie en Crimée.

En d’autres termes, sauf à intervenir maintenant contre le terrorisme, l’OTSC devra bientôt affronter à la fois un ennemi extérieur, l’Otan et ses missiles, et un ennemi intérieur, les islamistes initialement formés par l’Otan.

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Les six chefs d’État et le secrétaire général de l’OTSC au sommet de Duschanbé.

 

La réunion de l’OTSC à Douchanbé

Le 15 septembre, l’OTSC a tenu la réunion annuelle de ses chefs d’État à Douchanbé (Tadjikistan). Comme je l’avais annoncé il y a un mois [6], le président russe, Vladimir Poutine, a présenté à ses collègues les études réalisées par ses armées sur la possibilité de combattre dès à présent le califat, avant qu’il n’entre massivement dans le territoire de l’OTSC.

Le président Poutine était parvenu à convaincre préalablement ses partenaires qu’il ne les engageait pas à soutenir les ambitions de la Russie en Syrie, mais bien de répondre à une menace directement dirigée contre l’OTSC.

En définitive, l’OTSC décida de se déployer en Irak et en Syrie pour combattre l’ensemble des jihadistes, qu’ils se réclament ou qu’ils soutiennent Daesh ou al-Qaïda. Cette opération est légale en droit international car elle répond aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies relatives à la lutte contre le terrorisme. Elle prolonge d’ailleurs l’opération, elle aussi légale, de la Coalition formée par les États-Unis contre le seul Daesh.

Cependant, à la différence de cette Coalition, l’OTSC entretient de bons rapports à la fois avec les gouvernements irakien et syrien ce qui lui permet d’envisager une bien plus grande efficacité.

De manière à préparer l’intervention de l’OTSC, un couloir aérien a été installé entre l’Organisation et la Syrie. Il devait au départ passer au dessus des Balkans, mais les alliés des États-Unis s’y sont opposés à l’exception de la Grèce. Ce couloir a donc été installé au dessus de l’Iran et de l’Irak. En moins d’une semaine, de très importantes quantités de matériel et plus de 2 000 hommes ont été acheminés. Techniquement, l’OTSC dispose de la capacité de déployer jusqu’à 50 000 hommes en moins de deux semaines.


Le forum des Nations unies

Par souci d’efficacité et sans préjuger de la bonne ou de la mauvaise foi occidentale, les chefs d’État de l’OTSC ont prévu d’intervenir devant l’Assemblée générale de l’Onu (à partir du 28 septembre) pour appeler la communauté internationale à unir ses efforts contre le terrorisme.

En outre, la Russie présidant le Conseil de sécurité pour le mois de septembre, Vladimir Poutine —qui n’est pas venu à l’Onu depuis une décennie— présidera la séance du 30 septembre consacrée à la lutte contre le terrorisme en Irak et en Syrie.

Dans le cas où la Coalition et l’OTSC trouveraient un accord, elles pourraient mener des actions communes ou se répartir le travail (l’Irak pour la Coalition et la Syrie pour l’OTSC). Dans le cas contraire, les deux organisations conduiraient des campagnes distinctes en essayant de ne pas se gêner mutuellement.

Du point de vue atlantiste, la campagne de l’OTSC profitera à la République arabe syrienne et garantira la poursuite du mandat du président élu Bachar el-Assad que l’Otan souhaitait renverser. Cependant, il est faux de prétendre que cette intervention a été conçue pour sauver la Syrie de l’Occident. En effet, lors de la préparation de la Conférence de Genève, en juin 2012, le président Poutine avait envisagé de déployer l’OTSC comme force de paix [7]. Le général Hassan Tourekmani, alors président du Conseil de sécurité national syrien, avait entrepris diverses démarches pour l’accueillir. Cependant, ce déploiement n’avait pas eu lieu d’une part parce que l’Organisation n’avait pas encore signé d’accord avec l’Onu [8] et d’autre part parce que deux membres de l’OTSC ne se sentaient pas alors directement menacés par la situation en Syrie.

Du point de vue de l’OTSC, la proposition faite aux Occidentaux les contraindra à clarifier leur politique. En effet, jusqu’à la signature de l’accord entre Washington et Téhéran, le 14 juillet, la Coalition anti-Daesh, loin de combattre le terrorisme, a parachuté régulièrement et à grande échelle des armes aux jihadistes. Cependant, au cours des dernières semaines, la Coalition a effectivement combattu Daesh. Ainsi, a-t-elle lancé, fin juillet, un bombardement massif en coordination avec l’Armée arabe syrienne et ses milices (le YPG kurde et le Conseil militaire syriaque) pour défendre Hassaké. Cette opération, que la Coalition n’a pas publicisée, permit d’éliminer environ 3 000 jihadistes.

En outre, la Maison-Blanche a d’ores et déjà indiqué qu’elle était ouverte « à des discussions tactiques et pratiques avec les Russes ». Le Foreign Office a déclaré ne plus s’opposer à ce que « le président syrien reste au pouvoir pour une période de transition si cela peut contribuer à résoudre le conflit ». Rejoignant le mouvement, le ministre français des Affaires étrangères a laissé entendre qu’il accepterait de laisser le président el-Assad terminer le mandat que son peuple lui a confié en déclarant : « Doit-on dire au peuple syrien que M. Bachar al-Assad détiendra le pouvoir exécutif au cours des quinze prochaines années ? Si on dit cela, il n’y a pas de solution possible. Entre dire cela et exiger le départ immédiat de M. Bachar al-Assad, il y a une marge. Cela s’appelle la diplomatie. » [9].


Thierry Meyssan annonce l’intervention de l’OTSC à la télévision syrienne


Conséquences de l’intervention de l’OTSC

Contrairement à une idée fausse répandue dans la presse atlantiste, la lutte contre le terrorisme en Irak et en Syrie n’est pas une affaire de décennies, mais de quelques mois pourvu que tous les États cessent leur soutien clandestin aux jihadistes.

Dans le cas d’un désaccord à l’Onu, la presse occidentale devrait dénigrer l’action de l’OTSC en mettant en valeur les pertes civiles. En effet, malgré toutes les précautions, il n’est pas possible de bombarder les terroristes sans « dommages collatéraux ». Chaque chef islamiste dispose de trois « épouses » et, suivant leur exemple, des jihadistes de plus en plus nombreux ont fait des prisonnières qu’ils ont réduit en esclavage et « épousées ».

Dans le cas contraire, on ne devrait jamais entendre parler de ces victimes et la guerre devrait être finie en Syrie pour la Noël orthodoxe, même s’il faudra une bonne année avant que la situation ne soit complètement stabilisée sur tout le territoire.

À retenir :
- L’OTSC interviendra à partir d’octobre 2015, à la fois en Irak et en Syrie, contre les individus classés comme « terroristes » par l’Onu, à savoir al-Qaïda, Daesh et tous les groupes qui se sont alliés à eux.
- L’OTSC ne cherche pas à venir en aide à Haïder al-Abadi ou à Bachar el-Assad, mais est directement menacée par les jihadistes.
- Les jihadistes ne sont pas en mesure de résister longuement à une alliance internationale si celle-ci inclut l’Irak et la Syrie.
-  Les États-Unis, qui ont déjà mené secrètement une vaste opération conjointe avec l’Armée arabe syrienne à Hassaké, sont prêts à un accord avec l’OTSC. Leurs alliés britanniques et français sont prêts à renoncer à renverser la République arabe syrienne.

Thierry MeyssanDiggRSS

[1] « Charte de l’Organisation du Traité de sécurité collective », Réseau Voltaire, 7 octobre 2002.

[2] Le Guam ou Organisation pour la démocratie et le développement est une alliance pro-US regroupant la Géorgie, l’Ukraine, l’Azerbaïdjan et la Moldavie ; quatre États visant à terme à rejoindre l’Otan.

[3] A Mosque in Munich. Nazis, the CIA and the rise of the Muslim Brotherhood in the West, Ian Johnson, Houghton Mifflin Harcourt, 2010. Version française : Une Mosquée à Munich. Les nazis, la CIA et la montée des frères musulmans en Occident, Albin Michel, 2011.

[4] Les Frères musulmans ont été fondés par Hassan el-Bana qui souhaitait rétablir le califat après la chute de l’Empire ottoman. Ils présentent l’islam à la fois comme religion et comme système politique totalitaire tout en récusant toute dimension spirituelle dans leur lecture du Coran. Sayyid Qutb théorisa l’usage de la violence pour s’emparer du pouvoir, le jihad. Bien qu’officiellement les Frères aient condamnés après sa mort les écrits de Qutb, il reste le penseur de référence au sein de la confrérie.

[5] « L’Ukraine et la Turquie créent une Brigade musulmane internationale », Réseau Voltaire, 3 août 2015. Plus de détails dans : « L’Ukraine et la Turquie créent une Brigade internationale islamique contre la Russie », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 12 août 2015.

[6] « L’armée russe commence à s’engager en Syrie », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 24 août 2015.

[7] « Syrie : Vladimir Poutine propose une Force de paix de l’OTSC », Réseau Voltaire, 3 juin 2012.

[8] « L’OTSC pourra déployer des « chapkas bleues » sur mandat de l’ONU », Réseau Voltaire, 29 septembre 2012.

[9] « Audition de Laurent Fabius au Sénat sur les minorités persécutées au Moyen-Orient », par Laurent Fabius, Réseau Voltaire, 9 septembre 2015.

Thierry Meyssan

Consultant politique, président-fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace.

Dernier ouvrage en français : L’Effroyable imposture : Tome 2, Manipulations et désinformations (éd. JP Bertand, 2007). Compte Twitter officiel.

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