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02/12/2014

Russie : Une déclaration de première importance de Sergueï Lavrov, le 22 novembre 2014

Une déclaration de première importance de Sergueï Lavrov, le 22 novembre 2014

 

UNE DÉCLARATION DE PREMIÈRE IMPORTANCE DE SERGUEÏ LAVROV

Qui est Sergueï Lavrov ? Sorti diplômé en 1972 (il a alors 22 ans) de l’Institut d’État des relations internationales du ministère des Affaires étrangères de l’URSS, il devient la même année ambassadeur de l’URSS au Sri Lanka. Puis, de 1976 à 1981, il travaille au département des organisations internationales du ministère des Affaires étrangères de l’URSS.

Il est ensuite successivement premier secrétaire, conseiller puis conseiller en chef de la représentation permanente de l’URSS auprès de l’ONU, de 1981 à 1988 ; puis chef adjoint du département des relations économiques internationales du ministère des Affaires étrangères de la Russie de 1988 à 1990 ; enfin, directeur du département des organisations internationales et des problèmes globaux du ministère des Affaires étrangères, de 1990 à 1992.

De 1992 à 1994, sous la présidence de Boris Eltsine, le voici vice-ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, puis, pendant dix ans, de 1994 à 2004, représentant permanent de la Fédération auprès de l’ONU.

Finalement, le 9 mars 2004, il a remplacé Igor Ivanov au poste de ministre des Affaires étrangères de la Russie. Depuis lors, il possède le rang d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Russie, et il est membre permanent du conseil de sécurité russe.

Sergueï Viktorovitch Lavrov est un diplomate. De formation et de profession. Il l’a été toute sa vie. Il s’exprime comme un diplomate (il « use de diplomatie »). Raison de plus pour prêter attention lorsqu’il arrive que se fassent fortes et directes les paroles (et les mots qui sont derrière les mots) de l’un des hommes clefs de l’ère Poutine, qui est aussi l’un des rares dirigeants à occuper un tel poste depuis le début des présidences du chef du Kremlin.

Et encore plus lorsque ses paroles font directement suite à celles que le président de la Russie a lui-même prononcées il y a peu devant le club de Valdaï.

Il est clair que la Russie parle. Et tant pis pour ceux qui n’écoutent pas.

Le Saker francophone

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 Déclaration tout à fait cruciale de Sergueï Viktorovitch Lavrov (A LIRE ABSOLUMENT !)

Remarque : Enfin, le ministère russe des Affaires étrangères a trouvé le temps, l’énergie et le personnel pour traduire cette déclaration des plus importantes. Ils l’ont même publiée (merci à Jonathan Jarvis de me l’avoir signalée !). Et si l’un d’entre vous détecte une certaine irritation de ma part, vous avez raison : je suis frustré par la façon dont les Russes se montrent incompétents pour tout ce qui concerne l’information du public. Quoi qu’il en soit, j’ai mis en caractères gras ce que je considère être les passages les plus importants de la déclaration de Lavrov ce jour-là. Je voudrais juste ajouter ce qui suit :

1) Lavrov est considéré comme très « modéré » et son langage a toujours été strictement diplomatique. Alors, quand vous lisez Lavrov, imaginez seulement ce que pensent les gens des autres ministères russes.

2) Lavrov ne fait pas mystère de son point de vue concernant les États-Unis et leurs plans pour l’avenir de notre planète. Quand vous lisez ses mots, essayez d’imaginer ce que peut ressentir et penser un « néoconservateur » états-unien et vous comprendrez immédiatement pourquoi les élites américaines éprouvent à la fois de la haine et de la crainte à l’égard de la Russie.

3) Enfin Lavrov admet ouvertement que la Russie et la Chine ont conclu une alliance stratégique à long terme (prouvant à tous les dénégateurs qui prédisaient que la Chine poignarderait la Russie dans le dos qu’ils avaient tort). Cela seul est, je dirais, le développement stratégique le plus important de la dernière décennie.

4) Pour terminer, notez le mépris évident que Lavrov a pour un « Occident » pseudo-chrétien qui n’ose pas prendre la parole pour la défense des chrétiens persécutés, qui renie ses propres racines et ne respecte même pas ses propres traditions.

Amis, ce à quoi nous assistons ici, ce n’est pas une simple déclaration au sujet de la petite Ukraine ou des sanctions, c’est la reconnaissance par Lavrov lui-même d’un « choc des civilisations » fondamental, non pas entre un certain « Occident chrétien » parfaitement imaginaire et l’islam, mais entre la Russie chrétienne et l’Occident post-chrétien.

La Russie ne voulait pas ce conflit. Elle a fait tout ce qui était en son pouvoir pour l’empêcher. Mais l’Occident ne lui a laissé d’autre choix que de déclarer maintenant ouvertement sa volonté de combattre et de l’emporter.

Le Saker

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Allocution prononcée par le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la XXIIème assemblée du Conseil sur la politique étrangère et la défense, à Moscou, le 22 Novembre 2014

(vidéo en russe, non sous-titrée)


Je suis heureux d’assister à cette assemblée annuelle du Conseil sur la politique étrangère et la défense (abréviation russe SVOP). C’est toujours pour moi un grand plaisir de rencontrer des gens et de sentir le potentiel intellectuel qui permet au Conseil, à ses dirigeants et ses représentants, de répondre aux évolutions mondiales et de les analyser. Leur analyse est toujours libre de toute hystérie, et les arguments présentés par ses membres sont sérieusement fondés et solides, du fait notamment qu’ils peuvent prendre un peu de recul ; car il est difficile à ceux qui se trouvent pris au milieu même des événements d’adopter un point de vue impartial. Quant à nous, nous sommes inévitablement influencés par les divers développements en cours, ce qui rend vos observations, analyses, discours et suggestions encore plus précieux pour nous.

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