01/11/2015
« Nous ne travaillerons pas avec les universités d’Israël », disent 343 universitaires du Royaume-Uni
jeudi 29 octobre 2015 par
Dans une déclaration sans précédent, des enseignants universitaires affirment qu’ils ne collaboreront pas avec le système universitaire d’Israël.
Des professeurs et des maîtres de conférences, des membres de la Royal Society et de la British Academy, affirment qu’ils ne se rendront pas dans les universités d’Israël.
Des universitaires de 72 institutions différentes « prennent cet engagement », d’autres signataires sont attendus avec le développement de la campagne.
Un communiqué d’une page entière dans le journal The Guardian annonce le lancement de cet Engagement.
Un engagement signé par 343 universitaires issus de l’ensemble du système d’éducation supérieure du Royaume-Uni déclare qu’ils n’accepteront pas d’invitations à des séjours professionnels en Israël. Ils ne feront pas d’expertise pour des activités liées aux institutions universitaires israéliennes et ne coopéreront d’aucune autre manière avec les universités d’Israël. [voir le texte complet ci-dessous].
Cet Engagement des universitaires répond à l’appel au Boycott, au désinvestissement et aux sanctions lancé par des organisations de la société civile palestinienne. Il se poursuivra jusqu’à ce qu’Israël se conforme au droit international et respecte les droits humains des Palestiniens.
Le carnage en cours en Israël et Palestine rend plus pressante la nécessité d’une solidarité avec le peuple palestinien, comme l’exprime l’Engagement des universitaires britanniques. Les morts sont dans une écrasante majorité celles de Palestiniens manifestant dans la rue contre une occupation de 48 ans de la part d’Israël, occupation toujours renforcée. Les Palestiniens sont poussés à bout par l’intransigeance israélienne et l’annexion larvée de Jérusalem-Est.
La semaine passée, 150 écrivains, animateurs de radio ou de télévision, députés conservateurs et autres, certains renommés, d’autres moins, ont diffusé une déclaration commune pour s’opposer au boycott culturel en faveur des droits palestiniens lancé en février dernier par 1000 travailleurs des secteurs de la culture. La publication même de cette tentative de contre-attaque par les amis d’Israël, le délai mis à rassembler cette liste de célébrités, et son remplissage avec des personnes n’ayant qu’une implication faible, voire nulle, dans la culture, montrent tant la puissance que la résonance publique des initiatives de la société civile visant à isoler Israël.
Comme l’a dit Conor Gearty, professeur de droit relatif aux droits de l’homme à la London School of Economics, « en tant qu’État aspirant à vivre selon les valeurs de la démocratie, le droit et le respect pour les droits de l’homme, Israël doit de manière urgente changer son comportement vis à vis de ses citoyens palestiniens et des Palestiniens sous son contrôle. Ce boycott est un moyen modeste de dire une chose importante : que l’équité et la justice doivent être une réalité et pas seulement un spectacle, que toutes les lois internationales doivent être respectées et pas seulement celles qui vous arrangent ».
Voici comment Jane Hardy, professeur d’économie politique globale à l’université du Hertfordshire, a motivé sa signature : « Ceci est l’occasion pour les universitaires d’ajouter leurs voix au mouvement international croissant qui souhaite demander des comptes à Israël pour ses violations des droits de l’homme, et particulièrement pour le fait de priver nos collègues palestiniens de l’opportunité de participer à la communauté académique globale. Notre engagement n’appelle pas à rompre les liens avec des collègues individuellement, ni à mettre fin au dialogue, mais c’est un boycott des institutions directement ou indirectement complices de l’occupation systématique et illégale de la Palestine ».
Malcolm Levitt, membre de la Royal Society et chimiste à l’université de Southampton, a expliqué pourquoi il a signé l’engagement : « pendant des décennies, Israël a bénéficié d’une protection particulière et de privilèges malgré une occupation manifestement illégale et une politique de colonisation. Ce statut privilégié a entraîné Israël dans un cul-de-sac avec des conséquences qui deviennent de plus en plus apparentes à tout le monde. Face au silence et à la complicité de nos représentants élus, les individus doivent faire pression du mieux qu’ils peuvent. Cet engagement me permet, en tant qu’universitaire, de collaborer avec des individus israéliens dans la meilleure tradition scientifique, tout en résistant aux tentatives des institutions israéliennes pour normaliser leur complicité dans des activités injustes et crûment illégales ».
Se faisant l’écho de ces sentiments, Rachel Cohen de City University a déclaré : « C’est de la responsabilité de ceux d’entre nous qui ont la liberté d’agir d’exercer cette liberté pour soutenir nos collègues des universités palestiniennes qui n’ont pas cette liberté. L’État israélien se présente comme un bailleur de fonds éclairé des activités universitaires et pourtant il dénie systématiquement aux universitaires et aux étudiants palestiniens leurs libertés fondamentales, comme la liberté de mouvement nécessaire pour assister à des conférences internationales ou simplement pour arriver à des cours à temps ».
Parlant au nom des organisateurs de l’Engagement des universitaires, Jonathan Rosenhead, professeur à la London School of Economics, a déclaré : « Ces signatures ont toutes été rassemblées en dépit des pressions exercées sur les gens pour qu’ils ne critiquent pas l’État d’Israël. Maintenant que l’invitation à prendre cet engagement est rendue publique, nous nous attendons à ce que beaucoup d’autres nous rejoignent. Le comportement brutal et répété d’Israël a provoqué un changement radical des attitudes dans le secteur universitaire. Nous conduirons une campagne à travers les universités de tout le pays dans les mois à venir et nous invitons nos collègues universitaires à nous contacter s’ils souhaitent signer l’engagement ».
Notes pour les éditeurs
1. Texte de l’Engagement des universitaires
Engagement des universitaires du Royaume-Uni en faveur des droits des Palestiniens
Nous, universitaires associés à des universités britanniques, sommes profondément troublés par l’occupation illégale du territoire palestinien par Israël, les intolérables violations des droits de l’homme que cet état inflige à toutes les catégories du peuple palestinien et son apparente détermination à résister à tout règlement acceptable.
Répondant à l’appel de la société civile palestinienne, nous déclarons donc que nous :
n’accepterons aucune invitation dans des institutions universitaires israéliennes ;
n’agirons à titre d’expert dans aucune de leurs procédures ;
ne participerons à aucune conférence subventionnée, organisée ou parrainée par elles, ni ne coopérerons avec elles d’aucune autre façon.
Nous continuerons cependant à travailler avec nos collègues israéliens à titre individuel.
Nous maintiendrons cette position jusqu’à ce que l’État d’Israël se conforme au droit international et respecte les principes universels des droits de l’homme.
2. Signataires
Toutes les signatures sont à titre personnel.
Les universitaires signant l’engagement viennent de tout le spectre des disciplines : par exemple, d’anthropologie, d’art, de chimie, du génie civil, des études classiques, des études culturelles, d’histoire du design, d’histoire, des systèmes d’information, de droit, de linguistique, de management, de mathématiques, de médecine, de musicologie, de pharmacologie, de philosophie, de physique, de science politique, de démographie, de psychologie, de traductologie, de zoologie. Cette liste n’est qu’indicative.
Parmi les personnalités qui ont signé l’engagement figurent :
Pr. Sir Patrick Bateson, Fellow of the Royal Society, Université de Cambridge
Dr. Rachel Cohen, City University London
Pr.Larry Dreyfus, Université d’Oxford
Pr. Jane Hardy, Université du Hertfordshire
Pr. Conor Gearty, London School of Economics
Pr. Dorothy Griffiths, Imperial College London
Pr. Penny Green, Université Queen Mary, Londres
Pr. Susan Himmelweit, Open University
Pr. Ted Honderich, University College London
Pr. Sir Tom Kibble, Fellow of the Royal Society, Imperial College London
Pr. Malcolm Levitt , Fellow of the Royal Society, Université de Southampton
Pr. Sara Mills, Sheffield Hallam University
Pr. Catherine Moriarty, Université de Brighton
Dr. Gabriela Sandalha , Université de Birmingham
Pr. Stella Sandford, Université de Kingston
Pr.Richard Sennett, London School of Economics
Pr. Tim Shallice Fellow of the Royal Society, Fellow of the British Academy, University College London
Pr. Julian Stallabrass, Courtauld Institute of Art
Dr. Alberto Toscano, Goldsmiths College
La liste complète est disponible à www.commitment4P.com.
3. Contexte de l’engagement
Cette initiative des critiques d’Israël dans les universités du Royaume-Uni est une nouvelle étape décisive dans le développement d’un mouvement international pour mettre Israël et ses institutions devant leurs responsabilités pour leur violation du droit international et leur discrimination vis-à-vis des citoyens palestiniens. Des déclarations critiquant les politiques israéliennes ont déjà été largement soutenues et signées par un grand nombre d’universitaires. Celle-ci est la première dans laquelle les signataires se sont personnellement engagés à se désengager des institutions universitaires israéliennes.
L’appel à des sanctions du monde académique contre les institutions universitaires israéliennes a été lancé pour la première fois en 2004 par la Campagne palestinienne pour le boycott culturel et académique d’Israël (PACBI). On peut trouver cet appel ici. Se modelant sur la campagne internationale pour isoler l’Afrique du Sud de l’apartheid dans les années 1970 et 1980, l’initiative palestinienne constituait une stratégie nouvelle et non-violente pour libérer les Palestiniens de l’oppression.
Des explications complètes sur le bien-fondé d’un boycott universitaire sont disponibles dans le livret Why Boycott Israel’s Universities ? publié par le comité britannique pour les universités palestiniennes.
4. Boycott culturel
L’engagement pour le boycott culturel lancé en février 2015, et signé par plus de 1000 artistes britanniques issus de tous les champs de culture, est étroitement lié à l’engagement des universitaires. Les signataires incluent les acteurs Julie Christie et Mark Rylance ; les auteurs dramatiques David Edgar et Trevor Griffiths ; les cinéastes Ken Loach et Mike Leigh ; les écrivains Jacqueline Rose et Gillian Slovo ; l’artiste et écrivain John Berger ; les comédiens Jeremy Hardy et Alexei Sayle ; les poètes Liz Lochhead et Benjamin Zephaniah ; la poétesse et musicienne Kate Tempest ; et les musiciens Jarvis Cocker et Brian Eno.
Cet engagement était soutenu par la nouvelle organisation Artists for Palestine UK. Les détails de l’engagement et ses signataires se trouvent sur le site. Voir aussi le livret de l’APUK, The Case for a Cultural Boycott of Israel, disponible sur leur site.
L’engagement est ouvert à tous les universitaires affiliés à des établissements universitaires du Royaume-Uni. Ajoutez votre nom sur la page web de l’engagement : www.commitment4p.com/
Voir en ligne :http://www.aurdip.org/nous-ne-travaillerons-pas-avec-les-...
20:49 Publié dans Actualité, politique ou géopolitique, Economie, Israël, Palestine, Colonisation | Lien permanent | |
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Pornographie infantile, vol et drogue : autant de raisons de se faire renvoyer des Nations unies
Au siège du Gouvernement mondial des Illuminati/Satanistes, tout est possible ! Même combat que la CIA/Mossad !
Pornographie infantile, vol et drogue : autant de raisons de se faire renvoyer des Nations unies
31 oct. 2015, 13:45
© Mike Segar Source: Reuters
L’ONU rapporte que quatre membres de son personnel ont été renvoyés pour avoir sauvegardé et partagé des images de pornographie infantiles. Un autre de ses employés a subi le même traitement pour avoir transporté plus de 170 kg de marijuana.
Le 30 septembre, l’ONU a publié un rapport dénonçant le «comportement criminel» de certains de ses employés. Une enquête interne a révélé que quatre fonctionnaires avaient stockés des images pornographiques, dont certaines avec des enfants, sur leur ordinateur.
Four UN staff are fired for sharing child pornography on work email accounts, internal report from the agency says https://t.co/OitGPLA83s
— BBC News (World) (@BBCWorld) 30 Octobre 2015
La direction a qualifié ces affaires d’«abus» de ressources informatiques car ces quatre employés sauvegardaient ces matériels sur leur ordinateur et dans leur messagerie professionnels. Quant au collaborateur de l’ONU renvoyé en relation avec un trafic de drogue, il a transporté 173 kg de marijuana dans un véhicule de l’organisation.
Le nom des personnes renvoyées, ni les dates des incidents répertoriés n’ont été communiqués mais on sait, en revanche, que le rapport dans lequel ces licenciements ont été annoncés couvre la période allant du 1er juillet 2014 au 30juin 2015.
L’#ONU veut interdire de mission les Etats dont des soldats sont auteurs d’abus sexuels >> http://t.co/XL1m3p6HBD pic.twitter.com/wl54NnWLcQ
— RT France (@RTenfrancais) 18 Juin 2015
Le but de ce rapport de 13 pages est d’informer les employés de l’ONU d’«exemples d’abus ordinaires et/ou de comportements criminels» au travail et des conséquences qui s’en suivent.
En plus des cas énumérés ci-dessus, les auteurs du rapport ont aussi inclus le vol, l’intimidation et la discrimination dans leur liste d’infractions les plus fréquents. Cette année, 12 cas de vol ou de détournements de fonds ont été répertoriés au sein de l’Organisation.
Un employé s’est fait prendre pour avoir revendu des pneus qui appartenaient à l’ONU. Un autre fonctionnaire a présenté de fausses informations afin de recevoir une subvention d’éducation. L’organisation a aussi remarqué qu’un de ses employés travaillant dans la sécurité d’un aéroport s’était emparé sans autorisation de 2 200 dollars qui se trouvaient dans les bagages d’une personne voyageant sur un vol des Nations unies.
Lire aussi : des casques bleus achèteraient des relations sexuelles avec de la nourriture
20:11 Publié dans Actualité, politique ou géopolitique, Economie, ONU, OTAN, USA, Israël | Lien permanent | |
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Pour ne pas gâcher la communication du Président, son hôte se voit interdire de parler d'immigration
Sans commentaire !
Pour ne pas gâcher la communication du Président, son hôte se voit interdire de parler d'immigration
1 nov. 2015, 15:27
François Hollande rencontre Lucette Brochet le 29 octobre 2015
Le 29 octobre dernier, François Hollande était dans l’Est de la France afin de défendre son bilan à quelques semaines des élections régionales. Une rencontre chez l'habitant a été organisée lors de son déplacement et rien n'a été laissé au hasard.
L’ex-infirmière de 69 ans, habitant Vandœuvre-lès-Nancy et proche du maire PS de la ville, s’est vu proposer d’accueillir le président de la République le temps d’un café. Mais le service de communication de l’Elysée n’a rien voulu laisser au hasard. Ainsi, lorsque Lucette Brochet rencontre, deux jours avant, le personnel en charge de la préparation de l’évènement, elle leur confie qu’elle voudrait lui dire «qu’il s’occupait beaucoup des immigrés et pas beaucoup des clochards qui crèvent dans la rue». Mais pour ce sujet, ça sera niet : «ça, il ne fallait pas que je le dise», a révélé la retraitée à BFM TV.
C'est bien la peine de faire des leçons sur la mise en scène dans les pays sous dictature quand on voit ça : https://t.co/kywC0H1qk1
— Damien Rieu ن (@DamienRieu) 1 Novembre 2015
Le matin de la rencontre, la mairie a apporté des chaises, des tasses, le café et un bouquet de fleurs mis bien en évidence sur la table. Après qu’une femme de ménage soit venue nettoyer l’appartement, un chien policier a été amené sur place pour vérifier qu’il n’y avait pas d’explosif dans le logement.
#Lucette a été briefée : Hollande vient chez toi, alors tu parles pas d'immigration. Chut ! pic.twitter.com/IeF0JO6Dwf
— Alexandre (@KhagnibAlex) 1 Novembre 2015
Malgré la mise en scène et le fait qu’on ne lui ait pas laissé exprimer son «inquiétude» concernant «ces milliers de réfugiés qui arrivent», Lucette Brochet a été conquise par le François Hollande. «C’est un homme simple, sympathique et chaleureux. Il est avenant, convivial, on discute facilement avec lui», a-t-elle déclaré à l’Est Républicain.
Lire aussi : Un syndicaliste CGT refuse de serrer la main de François Hollande en solidarité avec Air France
19:48 Publié dans Actualité, politique ou géopolitique, Economie, Conspiration mondiale, Conspiration, Complot, Corruption, Crimes contre l'humanité, Eugénisme, Dictature Française, Mondiale et religieuse, Franc-Maçonnerie & Jésuites Lucifériens | Lien permanent | |
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Le FMI appelle la France à réduire drastiquement ses dépenses publiques
La mise en esclavage des peuples pendant que les oligarques se gavent sur leur dos !
Le FMI appelle la France à réduire drastiquement ses dépenses publiques
30 oct. 2015, 21:55 - Avec AFP
Le Fond monétaire internationale (FMI) a appelé la France à une réforme «fondamentale» de ses dépenses publiques, en freinant les embauches de fonctionnaires ou en relevant l'âge de départ à la retraite.
S'agissant de la France, «une réforme fondamentale est requise pour garantir une réduction durable de la dépense publique», lit-on dans le rapport du FMI consacré à l'ensemble des pays du G20.
Selon les estimations de l’institution, «l'actuelle stratégie gouvernementale» ne permettra d'atteindre que de «justesse» l'objectif européen d'un déficit public inférieur à 3% du PIB en 2017, laissant «peu de marge» en cas d'imprévu.
Le FMI exhorte en outre Paris à «mettre un terme à la croissance de l'emploi public», et cela, en menant un examen à tous les niveaux de l'administration». L'institution financière issue des accords de Bretton Woods plaide enfin pour un relèvement effectif de l'âge de départ à la retraite», de façon à alléger les coûts de l'assurance-vieillesse.
Le FMI est persuadé que de «nouvelles coupes» doivent être menées dans les «transferts sociaux» assurés par les collectivités locales, dont les capacités d'endettement doivent être davantage réduites.
L'institution alerte la France sur les risques que comporterait une «longue période de faible croissance» et attribue partiellement la faible productivité du pays à un manque de concurrence et à une «régulation excessive».
Le FMI appelle dès lors le gouvernement à «libéraliser les professions régulées» qui n'ont pas été ouvertes à la concurrence par la controversée loi Macron.
19:42 Publié dans Actualité, politique ou géopolitique, Economie, Banques, Banksters, Paradis fiscaux, Dollar, Bours, Europe, Euro, CEDH, Franc-Maçonnerie & Jésuites Lucifériens, France/Israël/Elections, Rockfeller, Rothschild, Mafia Kazhar | Lien permanent | |
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La Syrie et la Russie sont-elles plus démocratiques que les États-Unis ?
La Syrie et la Russie sont-elles plus démocratiques que les États-Unis ?
Harrison Koehli
Sott.net
dim., 25 oct. 2015 19:05 UTC
© SANA / Reuters
Le Président de la Syrie Bachar el-Assad
« Assad est un dictateur ». J'entends beaucoup cette phrase : aux infos, lors de conversations personnelles avec des gens et dans la bouche des auditeurs de l'émission de radio que je coanime. Mais je suis toujours décontenancé à chaque fois que je l'entends. Pour être totalement honnête, je crois que je devrais démarrer avec une abomination : je ne pense pas nécessairement qu'un dictateur soit une mauvaise chose. Prenez le temps de vous calmer avant que je ne poursuive.
Le mot « dictateur » vient de la Rome antique, où la fonction de dictateur était tenue par un individu à l'origine pour une période de 6 mois, et dans le but exprès d'accomplir une mission spécifique. Caius Jules César porta ce mandat à une année entière avant d'être élu dictator perpetuo - dictateur à vie.
Comme pour n'importe quelle fonction publique, il est possible d'abuser de cette position, telle que le fit Sylla dans la Rome antique. Mais ce n'est pas toujours le cas. Si les bonnes intentions d'un dirigeant envers le peuple sont sincères et s'il bénéficie de son soutien, « une dictature bienveillante » comporte plusieurs avantages par rapport à un système où l'équipe dirigeante change tous les quatre ans ou presque. Par exemple, un système à court terme favorise des objectifs à court terme. Quelle est l'utilité d'une planification à long terme si vous êtes flanqués à la porte dans quelques années seulement ? C'est le problème que rencontra César : ses ennemis de l'oligarchie aristocratique réactionnaire pouvaient tout simplement abroger les lois ou annuler les projets qu'il avait amorcés alors qu'il était en fonction. À quoi bon tenter de réaliser des changements bénéfiques durables dans un gouvernement de ce type ? Tant qu'un dirigeant continue de satisfaire au critère qui consiste à prendre de sages décisions qui bénéficient à l'état, pourquoi ne pas le conserver au pouvoir aussi longtemps que possible plutôt que de le remplacer après quelques années par un médiocre rabatteur du monde des affaires.
Mais même si ce terme avait une signification très spécifique dans la Rome antique, de nos jours il tend à évoquer des images du « méchant dictateur » : généralement un homme qui gouverne à vie (ou a minima pendant des décennies), exerce beaucoup de pouvoir et, le plus important, opprime son peuple. Si telle est votre définition, alors bien sûr qu'un dictateur serait une mauvaise chose simplement parce que, par définition, cette personne serait malveillante. Mais y a-t-il quoi que ce soit de mal, en théorie, dans le fait de servir à vie ou d'exercer beaucoup de pouvoir ?
Même dans les « démocraties » occidentales, il n'est pas exceptionnel que des dirigeants gouvernent pendant des périodes prolongées. Au Canada, les Premiers ministres William Lyon Mackenzie King et Sir John A. Macdonald ont respectivement servi 21,5 ans et 19 ans. Plus récemment, le père de l'actuel premier ministre Justin Trudeau, Pierre Trudeau, a servi 15,5 ans.
Aujourd'hui, le Syrien Bachar el-Assad sert son pays en tant que président depuis plus de 15 ans. Le Russe Vladimir Poutine a servi en tant que président ou Premier ministre depuis un peu plus de 16 ans. L'Islandais Ólafur Ragnar Grímsson est président depuis plus de 19 ans. L'Islande est-elle une dictature ? Si oui, ils font quelque chose de bien. Tout récemment, par exemple, ils ont emprisonné 26 autres banquiers pour le rôle qu'ils ont joué dans la crise financière de 2008. Bonne chance pour obtenir ce genre de justice dans n'importe laquelle des « plus grandes démocraties du monde ».
Certes, Grímsson ne détient pas « tout le pouvoir ». Mais Mouammar Kadhafi, qui a dirigé la Libye pendant 42 ans avant de se faire assassiner, avait sans doute beaucoup plus de « pouvoir » que quelqu'un comme Grímsson. Et contrairement à l'image qui nous est présentée en Occident, il a pratiquement créé un état utopique comparé à n'importe où ailleurs sur la planète : logement abordable, électricité gratuite, éducation et soins médicaux, travaux publiques importants, et davantage. Bien entendu, la Libye n'a plus rien de tout cela ; l'OTAN et les États-Unis l'ont détruite au nom de la liberté et de la démocratie. Pour plus d'informations, consultez ces articles :
La vérité est virale - Libye : la vraie histoire
Pourquoi Kadhafi doit mourir - les raisons réelles
10 choses que vous ne saviez pas à propos de la soi-disant dictature de Kadhafi en Libye
Kadhafi sacré « roi des rois » d'Afrique par plus de 200 rois et sages tribaux
Kadhafi parle de la démocratie, des dictateurs et de la paix dans le monde
Mais revenons à Assad. Aujourd'hui, le député du parti communiste russe, Alexandre Iouchtchenko, a déclaré à l'agence de presse TASS qu'Assad « est prêt à discuter de modifications à la constitution, à organiser des élections parlementaires, et si le peuple syrien le juge nécessaire, à organiser des élections présidentielles ». Iouchtchenko faisait partie d'une délégation russe arrivée à Damas vendredi et accompagnée d'une expédition d'aide humanitaire comprenant des médicaments et de la nourriture pour les enfants.
Selon Iouchtchenko, qui a rencontré le président syrien à Damas, Assad est « totalement confiant en ses chances [de victoire] » si des élections devaient avoir lieu.
Lors de la rencontre, le dirigeant syrien a mis l'accent sur le fait que « le combat contre le terrorisme deviendra le fondement d'un monde nouveau et juste basé sur la souveraineté et la coopération ».
Assad est extrêmement populaire en Syrie, mais les médias ou les politiciens occidentaux n'accordent aucun crédit à ce fait. La raison en est simple : les États-Unis veulent qu'Assad parte. Pour ce faire, ils ont formé des terroristes, les ont armés et financés pour faire à la Syrie ce qu'ils ont fait à la Libye. Et ils nous rebattent les oreilles avec la soi-disant « opposition modérée » qu'ils soutiennent. Mais le problème, c'est que les Syriens ne soutiennent pas cette « opposition ». Elle n'existe même pas en tant que telle. Tous les groupes armés contre lesquels lutte l'armée d'Assad utilisent les mêmes méthodes terroristes et veulent la même chose - un « état islamique ». Soutenir ce genre de groupes - c'est-à-dire œuvrer pour s'assurer qu'ils s'emparent du gouvernement syrien - reviendrait à ce que la Russie finance, arme et entraîne le Green Party aux États-Unis pour attaquer la Maison-Blanche et prendre les rênes du pouvoir - si le Green Party était un groupe religieux radical de coupeurs de tête extrémistes, on s'entend.
Soutenir n'importe quelle opposition étrangère est par principe totalement antidémocratique. Rien que suggérer qu'il soit acceptable de dire à un autre pays que son dirigeant démocratiquement élu « doit partir » devrait insulter l'intelligence de toute personne douée de raison sur cette planète. Cela viole totalement le présumé fondement de la démocratie : la volonté du peuple. Et non seulement cela, mais l'« opposition » que soutient l'Occident en Syrie est littéralement terroriste ! J'en suis sidéré. Et je dois avouer que je ne sais pas comment les Russes gardent leur sang-froid. Par exemple, après le discours de Poutine à la séance plénière de la conférence Valdaï de cette année à Sotchi, Niel Buckley du Financial Times a posé cette question : « Puis-je vous demander d'utiliser ce forum pour me dire plus concrètement et en détail comment vous envisagez la forme d'un quelconque processus de paix et d'un accord éventuel en Syrie ? La Russie est-elle prête à accepter, par exemple, un partage de la Syrie ? M.Assad devra-t-il finalement se retirer ? Et s'il le fait, quelle sorte de dirigeant pourrait le remplacer ? »
La réponse de Poutine :
Au sujet du départ obligé ou non d'Assad, j'ai déjà dit plusieurs fois que je pense qu'il est incorrect de ne serait-ce que poser cette question. Comment pouvons-nous demander ou décider, depuis l'extérieur, si tel ou tel dirigeant d'un pays devrait rester ou partir ? C'est au peuple syrien d'en décider. Permettez-moi cependant d'ajouter que nous devons être certains que ce gouvernement soit constitué selon des procédures démocratiques transparentes. Nous pouvons parler d'exercer une sorte de surveillance internationale de ces procédures, y compris des procédures électorales, mais ce contrôle doit être objectif et, encore plus important, il ne doit pas comporter de parti pris en faveur d'un pays ou groupe de pays quelconque.
Que Dieu le bénisse. Dans sa position, j'aurais été tenté de dire : « Pardon ?! Sur quelle foutue planète vivez-vous ? » Le nombre de suppositions impérialistes arrogantes sous-jacentes aux questions de Buckley montre seulement à quel point les Étasuniens blasés comme lui sont totalement dans une vision du monde complètement auto-centrée sur les États-Unis, où l'Empire a toujours raison, prend toutes les décisions et n'arrive même pas à concevoir que quelqu'un pourrait penser autrement. Sa première question était assez innocente : « À quoi ressemblera le processus de paix ? ». Mais qui serait responsable d'un partage de la Syrie ? Évidemment des puissances étrangères. Par quelle autorité Assad « devra »-t-il se retirer ? Évidemment celle des puissances étrangères. Qui déterminera « quelle sorte » de dirigeant le remplacera ? Évidemment des puissances étrangères. C'est du gros n'importe quoi. Comme l'indique Poutine, les réponses sont évidentes : des élections devraient être organisées et le peuple syrien décidera. Comment devrait-il en être autrement ?!
Il est ahurissant que des gens comme Buckley puissent allègrement accepter l'idée que des pays comme les États-Unis peuvent décider si oui ou non un dirigeant démocratiquement élu peut « rester ou partir », qu'ils peuvent décider des frontières d'une nation souveraine, qu'ils peuvent décider « quelle sorte » de dirigeant devrait remplacer celui qu'ils n'aiment pas. C'est totalement et absolument n'importe quoi.
Poutine a mis cela en perspective dans une autre réponse à Valdaï :
Un autre de nos collègues a dit qu'il est faux d'interpréter que les choses suggèrent que les États-Unis cherchent à changer le système politique et le gouvernement en Russie. Il m'est difficile d'être d'accord avec cet argument. Les États-Unis ont une loi qui concerne l'Ukraine, mais elle mentionne directement la Russie, et cette loi stipule que le but est la démocratisation de la Fédération russe. Imaginez simplement si nous inscrivions dans la loi russe que notre objectif est de démocratiser les États-Unis, bien qu'en principe nous pourrions le faire, et laissez-moi vous expliquer pourquoi.
Il y a des justifications à cela. Tout le monde sait qu'à deux occasions dans l'histoire étasunienne, un président est parvenu au pouvoir avec le vote de la majorité des membres du collège électoral mais la minorité des votants. Est-ce démocratique ? Non, la démocratie c'est le pouvoir du peuple, la volonté de la majorité. Comment quelqu'un peut-il être élu à la plus haute fonction du pays par seulement une minorité de votants ? C'est un problème dans votre constitution, mais nous ne demandons pas à ce que vous changiez votre constitution.
Nous pouvons en débattre éternellement, mais qu'un pays écrive ce genre de choses dans ses lois nationales et finance l'opposition nationale [d'un autre pays] [...] Il est normal d'avoir une opposition mais celle-ci doit subsister grâce à ses propres ressources, et qu'un pays dépense ouvertement des milliards à la soutenir, est-ce une pratique politique normale ? Cela aidera-t-il à ériger un esprit de confiance entre États ? Je ne le pense pas.
Je me dois d'être d'accord avec Poutine. En fait, lorsqu'il s'agit d'élections et des dirigeants élus qui en résultent, la Russie et la Syrie semblent beaucoup plus démocratiques que les États-Unis d'Amérique. Prenez, par exemple, l'élection présidentielle de 2000 aux États-Unis :
►54,2% de la population sont allés voter
► dont 47,87% ont voté pour Bush (48,38% pour Gore)
Autrement dit, sur la totalité des électeurs, 25,9% ont voté pour Bush. Bien entendu, il a gagné malgré le fait que Gore disposait de plus de voix, comme l'a souligné Poutine. Mais pouvez-vous imaginer un journaliste russe poser une question pareille à David Cameron ?
« M. Cameron, étant donné l'horrible abus de pouvoir du régime Obama, la violence à l'encontre des manifestants pacifiques et l'assassinat de civils par les services de sécurité appelés « police », comment envisagez-vous la forme d'un quelconque processus de paix et d'un accord éventuel aux États-Unis ? Le Royaume-Uni est-il prêt à accepter, par exemple, un partage des États-Unis ? M. Obama devra-t-il finalement se retirer ? Et s'il le fait, quelle sorte de dirigeant pourrait le remplacer ? »
Invraisemblable.
Maintenant, prenez l'élection présidentielle étasunienne de 2012 :
► 58,2% de la population sont allés voter
► dont 51,06% ont voté pour Obama
► donc, 29,7% des électeurs ont voté pour Obama
Ce n'est pas mal, ou du moins, pas aussi mauvais que l'élection de Bush.
Maintenant, traversons l'océan Atlantique et regardons les élections russes de 2012 :
► 65,25% de la population sont allés voter
► dont 63,64% ont voté pour Obama
► donc, 41,5% des électeurs russes ont en fait voté pour Poutine
Bien mieux ! Et encore mieux, 90% des Russes, qu'ils aient voté pour lui ou non, le soutiennent et pensent qu'il fait bien son boulot ! En revanche, la cote de confiance d'Obama se situe à environ 46 %— à peine la base d'un soutien populaire.
Et Assad ? Bon nombre de détracteurs en pantoufles de ce « dictateur » ne savent probablement pas qu'il a été réélu tout juste l'année dernière, après 3 ans de guerre contre les mercenaires étrangers. Aux élections de 2014 :
► 73,42% de la population sont allés voter
► dont 88,7% ont voté pour Assad
► donc, 65% des Syriens ont voté pour Assad
C'était en plein milieu d'une crise des réfugiés. Tandis que de nombreux pays ont permis aux Syriens au sein de leurs frontières de voter à leurs ambassades respectives, la Belgique, le Canada, l'Égypte, la France, l'Allemagne, l'Arabie Saoudite, la Turquie, les Émirats Arabes Unis et les États-Unis n'ont pas permis que des élections soient organisées dans leurs ambassades syriennes.
Deux Syriens sur trois ont voté pour Assad. Un Étasunien sur quatre a voté pour Bush. Un Étasunien sur trois a voté pour Obama. Il y a manifestement quelque chose qui cloche dans ce tableau. Peut-être n'est-ce que moi. Peut-être la démocratie c'est quand une minorité de gens vote pour la personne au pouvoir. Soit c'est cela, soit la Syrie est plus démocratique que les États-Unis.
Si la Syrie organise assez rapidement des élections, cela constituera un nouveau coup de maître dans la guerre contre l'impérialisme et le terrorisme des États-Unis et de l'OTAN. Tout politicien occidental important est obligé de répéter bêtement les points de discussion approuvés : « Assad est un dictateur. Il tue son peuple. Il doit partir. » Ce ne sont que des mensonges ou des diffamations, évidemment. Mais avec la présence de la Syrie et de la Russie aux infos, c'est le moment idéal pour une élection syrienne libre et démocratique. Assad sait qu'il gagnera, parce qu'il a lui aussi la cote de confiance du niveau de Poutine dans son pays. Que pourront alors dire les États-Unis ? Ils devront refuser ouvertement de soutenir la démocratie en Syrie - au nom de la démocratie pour la Syrie. Ce ne sera pas la première fois qu'ils se feront prendre à leur propre piège mensonger. La Russie et la Syrie ont déjà dévoilé les hypocrites meurtriers éhontés qu'ils sont en leur faisant défendre publiquement les terroristes qui opèrent en Syrie.
Poutine a laissé une chance aux Étasuniens (il leur laisse toujours des occasions, tout comme César donnait l'occasion à ses ennemis de revenir à la raison, du début à la fin). Si leur lutte contre le terrorisme est sincère, alors qu'ils donnent un coup de main. Mais ils ne le feront pas. Et ils ne le feront pas parce qu'ils ne peuvent pas. Leur lutte contre le terrorisme n'a jamais été sincère. En fait, ils ont activement soutenu, créé et exploité le terrorisme tout du long. Cela devient désormais visible pour le monde entier. Et c'est une bonne chose pour la vraie liberté et la vraie démocratie.
Harrison Koehli est originaire d'Edmonton, dans l'Alberta (Canada). Diplômé en musique, Harrison est éditeur pour Red Pill Press et le magazine Dot Connector, et a été invité à plusieurs émissions de radio nord américaines, en reconnaissance de ses contributions à l'avancement de l'étude de la ponérologie. Quand il n'est pas pris par l'édition ou l'écriture, Harrison dévore des livres et travaille au Rabbit Hole, un disquaire/libraire indépendant. Outre la musique et la lecture, Harrison aime le tabac et le bacon (les deux souvent en même temps) et n'aime pas les téléphones portables, les légumes et les fascistes.
19:37 Publié dans Actualité, politique ou géopolitique, Economie, Poutine, Moscou, Russie, Poutine, Russie, Crimée, Ukraine, Chine, BRICS; Sy, Syrie, Iran, Russie, Irak, Chine | Lien permanent | |
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