Depuis que l’annonce de la fermeture de l’hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris avait fuité le 8 octobre dans Le Monde, le gouvernement comme l’armée s’étaient refusés à tout commentaire. Le sort que l’Etat réservait à l’hôpital qui a accueilli les présidents comme les plus hautes personnalités de la République restait un mystère. C’est désormais officiel.
Dans un communiqué de trois pages adressé mercredi 15 octobre aux cadres des grands services militaires, le ministre de la défense, Jean-Yves le Drian, confirme la fermeture de l’hôpital et détaille sa restructuration. Le Val-de-Grâce abritera à l’avenir un centre de recherche, de formation ainsi que le musée du service de santé des armées dont il dépend. Les activités médicales du site seront transférées vers les deux autres hôpitaux d’instruction des armées de la région parisienne – Percy, à Clamart (Hauts-de-Seine), et l’hôpital Bégin à Saint-Mandé (Val-de-Marne) – plus récents et plus performants.
Cette fermeture va s’ajouter à celle d’autres sites militaires et s’inscrit dans un vaste plan d’économies des armées. La Défense « prend part aux efforts de la Nation pour redresser sa situation budgétaire », explique le ministre à ses services. « La souveraineté » de la France « dépend autant de sa défense que de la maîtrise de ses comptes publics ».
Lire notre décryptage sur les hôpitaux militaires dans le collimateur du gouvernement
34 000 NOUVELLES SUPPRESSIONS DE POSTES
D’ici à 2019, 34 000 nouvelles suppressions de postes sont prévues dans le cadre de la loi de programmation militaire 2014-2019. 7500 postes sont concernés en 2015. Au total, entre 2009 et 2019, la Défense aura supprimé près de 80 000 emplois.
Vidéo suggérée sur le même sujet
Certaines communes vont payer le prix fort de ces coupes budgétaires. Ainsi, le 1er régiment d’artillerie de marine basé à Châlons-en-Champagne (Marne) – le plus ancien de France –, mais aussi l’état-major de la 1ère brigade mécanisée, installé dans la même ville, doivent être dissous avant l’été 2015. Benoist Apparu, maire et député (UMP) de Châlons-en-Champagne a fait le calcul : cette ville de 45 000 habitants est amputée de 960 emplois. Il appelle les habitants à manifester pour exiger « des compensations à la perte de ces emplois militaires ».
Les activités de la marine seront désormais concentrées autour des deux grands ports que sont Brest et Toulon. Les bases navales d’Anglet (Pyrénées-Atlantiques) et le commandement maritime de Strasbourg fermeront eux en 2015.
CONCENTRER ET RATIONALISER
Dans l’armée de l’air, même logique, même procédé : on concentre et on rationalise. La dissolution de la base aérienne 102 de Dijon-Longvic débutera cette année. Le commandement des forces aériennes sera quant à lui transféré vers la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac.
M. Le Drian a veillé, explique t-il, à ce que « les deux tiers des 23 500 suppressions de postes » (auxquels viennent s’ajouter 10 000 suppressions de postes non encore exécutées de la précédente loi de programmation) portent « sur le soutien, les structures organiques, l’environnement et l’administration du ministère » de manière à préserver « les forces opérationnelles » engagées sur plusieurs théâtres d’opérations.
Un budget est réservé pour accompagner ces mesures : 205 millions d’euros seront consacrés en 2015 aux personnels et 150 millions d’euros aux territoires.
Les commentaires sont fermés.