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31/01/2011

Hécatombe animale sans précédent dans l'Amazone en août 2010

Et de cette hécatombe animale qui s'est produite au mois d'août 2010 dans l'Amazone en Bolivie, est-ce que les médias en ont parlé ?
Silence radio pour ne pas attirer l'attention des populations sur les changements cosmiques en cours.  Le froid a bon dos !
  
  
Le 31 août 2010 à 15h35
Par Claire Peltier, Futura-Sciences 

Suite aux vagues de froid qui ont sévi dans l’hémisphère sud, des millions de poissons et d'autres animaux aquatiques du fleuve Amazone ont péri cet été en Bolivie. Les raisons ne sont pas encore limpides, mais il est certain que cet événement sera lourd de conséquences.

L’été 2010 dans l’hémisphère nord a été particulièrement chaud, accompagné de canicules en Russie et de moussons impressionnantes au Pakistan. Si ces phénomènes correspondent plus ou moins à l’image réductrice que l’on se fait du réchauffement climatique global annoncé par la communauté scientifique, des événements opposés font aussi parler d’eux. Des vagues de grand froid ont touché la planète cet hiver, notamment en Europe, coûtant la vie à de nombreuses personnes. Aujourd’hui, c’est dans l’hémisphère sud, où sévit actuellement une saison hivernale particulièrement rude, que les victimes sont à déplorer. Dans les villes, mais aussi dans les fleuves.

Six millions de poissons mais aussi des milliers de reptiles et de dauphins des rivières ont été retrouvés morts dans l'Amazone. Les scientifiques ayant constaté les dégâts estiment qu’il s’agit de la catastrophe écologique la plus importante que la Bolivie ait connue. Michel Jégu, chargé de recherches à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et qui travaille actuellement au muséum d’histoire naturelle, et Noel Kempff Mercado à Santa Cruz en Bolivie, affirment que « dans les rivières près de Santa Cruz, il y a environ 1.000 poissons morts par 100 mètres de rivière ».

Cette quantité impressionnante de poissons morts provoque une pollution du fleuve sans précédent. Une source alternative d’eau potable a dû être trouvée pour les villes voisines. De plus, les pêcheurs n’ont plus l’autorisation de travailler dans ces eaux, d’une part pour éviter d’aggraver le désastre en pêchant les derniers poissons ce qui rendrait le repeuplement impossible, mais également pour éviter de consommer des animaux potentiellement contaminés.

Le nombre de poissons retrouvés morts dans le fleuve Amazone est sans précédent. De futures études devraient permettre d'en connaître la cause exacte.
Le nombre de poissons retrouvés morts dans le fleuve Amazone est sans précédent. De futures études devraient permettre d'en connaître la cause exacte. Crédits DR

Du froid… mais pas seulement

L’épisode de froid semble être dû à une masse d’air en provenance de l’Antarctique qui s’est installée sur la région sud de l’Amérique au cours du mois de juillet. Cette vague de froid aurait aussi entraîné la mort de 550 manchots sur les côtes du Brésil, de milliers de bêtes de bétail au Paraguay et au Brésil mais aurait aussi emporté de nombreuses vies humaines. Alors que la température moyenne du fleuve est de 15°C, les relevés n’indiquaient pas plus de 4°C. La faible température de l’air, elle, n’a été battue que par le record de 1955 où un tout petit 2,5°C avait été enregistré à la même date.

Mais si le froid est la raison invoquée par beaucoup pour expliquer l’hécatombe, il n’est probablement pas le seul responsable. Il ne serait qu’un catalyseur qui engendrerait les causes directes des dégâts observés. Habituellement, le froid provoque une mortalité des poissons par asphyxie car l’eau froide de surface empêche les échanges dans la colonne d’eau et limite l’oxygénation. Mais l’Amazone est une rivière où l’eau est perpétuellement en mouvement et où l’hypoxie est peu probable.

Affaiblis par le froid, les poissons pourraient être plus facilement la cible de maladies. En effet, des taches blanches ont été observées sur beaucoup d’individus, indiquant que les poissons sont probablement victimes d’une infection par un microorganisme. Mais d’autres hypothèses ne sont pas à écarter. L’agriculture locale pratique toujours la culture sur brûlis, une activité qui implique la destruction des zones en friche par le feu. La superficie des régions parties en fumée a battu des records cette année, formant une intense fumée qui a pu être en partie absorbée par l’eau des rivières et favoriser la mortalité.

A l’heure actuelle, les causes d’un tel désastre ne sont pas établies mais il semble évident que les conséquences seront tragiques. De nouveaux projets de recherche devraient débuter en octobre pour analyser plus en détail les causes de ce désastre et éviter que l’histoire ne se répète.

 

Le fleuve Amazone dans toute sa splendeur. Crédits DR

Le fleuve Amazone dans toute sa splendeur. Crédits DR
 

 

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