COLLECTION « DOCUMENTS » - I DIE PRAXIS DER ALTEN TURKISCHEN FREIMAUREREI DER SCHLUSSEL ZUM VERSTANDNIS DER ALCHIMIE EINE DARSTELLLJNG DES RITUALS, DER LEHRE, DER ERKENNUNGSZEICHEN ORIENTALISCHER FREIMAURER Rudolf von Sebottendorf LA PRATIQUE OPERATIVE DE L'ANCIENNE FRANC-MAÇONNERIE TURQUE LA CLE DE LA COMPREHENSION DE L'ALCHIMIE. UN EXPOSE DU RITUEL, DE L'ENSEIGNEMENT, DES SIGNES DE RECONNAISSANCE DE LA FRANCMAÇONNERIE ORIENTALE Traduit de l'allemand par HENRY E. WANSARD AVANT-PROPOS DES EDITEURS L'ouvrage que nous publions aujourd'hui n'a jusqu'ici fait l'objet (à notre connaissance) d'aucune traduction — pas plus du reste que les autres livres de Sebottendorf. C'est donc un document important:, quant à l'éclaircissement des courants occultes de l'histoire contemporaine (nommément !e substrat doctrinal du pangermanisme hitlérien), que nous livrons ici. Et si l'ésotérique, chez Sebottendorf, le cède le plus souvent à l'occulte, si les aperçus fantaisistes (comme sa perpétuelle confusion entre franc-maçonnerie opérative et alchimie) semblent fréquents, il n'en reste pas moins qu'outre l'intérêt interne de son ouvrage, celui-ci est précieux par l'éclairage qu'il projette sur certaines formes d'une pensée qui a ébranlé le monde occidental îl n'y a pas si longtemps. La publication de documents originaux relatifs à la préhistoire du nazisme et à l'étude du substrat idéologique de l'Allemagne hitlérienne devient d'autant plus souhaitable que les compilations faciles et les hypothèses gratuites se multiplient sur la commande d'éditeurs plus soucieux de commerce que de rigueur scientifique — ainsi a-t-on fait courir le bruit de la rareté d'un livre dont est disponible, aujourd'hui encore, une récente réédition allemande. La collection DOCUMENTS, que nous ouvrons par cet ouvrage de Sebottendorf, rendra publiques d'autres sources historiques dignes d'intérêt (couvrant d'ailleurs tout le champ des études historiques); ces publications, hautement libres de toute allégeance idéologique que ce soit, n'auront d'autre but que de contribuer à une meilleure compréhension de l'histoire humaine — laquelle, on le sait maintenant, est à peu de choses près totalement à reconsidérer, à réécrire. Rudolf von Sebottendorf (1) (de son vrai nom Adam Alfred Rudolf Glauer), fils d'un chauffeur de locomotive, est né à Hoyerswerda (Saxe) le 9 novembre 1875. Il mena une jeunesse aventureuse (Australie, Turquie). En 1911, il prît la nationalité turque. Il aurait été adopté, selon la loi turque, par le baron Heinrich von Sebottendorf (2) qui l'instituera son légataire universel. Rentré en Allemagne, il devînt un membre actif de l'Ordre des Germains (Germanenorden). A la fin de 1917, nommé chef de la branche bavaroise de l'Ordre, il s'installe à Munich et y fonde la Thule-Gesellschaft (3). Sebottendorf doit quitter la Bavière en juillet 1919 et, dès lors, il ne jouera plus aucun rôle politique. Le 9 août de cette même année, le Munchener Beobachter (racheté au profit de l'Ordre par Sebottendorf en juillet 1918 et devenu depuis une publication violemment antisémite) devient le Völkischer Beobachter. Presque au même moment, le caporal Adolf Hitler adhérait au Comité du Parti ouvrier allemand qui entretenait des rapports étroits avec le groupe Thulé. Rien ne permet de penser que Hitler et Sebottendorf se soient rencontrés, mais Hitler était certainement informé des activités de notre auteur. En 1920, Sebottendorf, fixé à Bad Sachsa, devient rédacteur en chef de l'Astrologische Rundschau et il va alimenter, pendant quelques années, la Bibliothèque astrologique de Vollrath — ce sera l'un des astrologues les plus connus en Allemagne. Il retournera ensuite en Turquie, en 1923, et y demeurera par intermittences. On le retrouve à Munich, en 1933. L'année d'après, il y est arrêté. Libéré, il retourne en Turquie où il se noie en 1945. Outre l'ouvrage que nous publions ici, deux autres livres de Sebottendorf méritent de retenir l'attention de l'historien : son roman autobiographique Der Talisman der Rosenkreitzers et son Bevor Hitler kam (4), qui fut détruit sur ordre de Hitler ou du Parti, et dans lequel Sebottendorf revendique « d'avoir semé ce que le Fuhrer avait fait lever » (René Alleau note, à ce propos, qu'aucun démenti officiel ne fut porté à l'endroit de cette affirmation). Les Editeurs. Note. Notre traduction a été faite d'après l'édition originale de 1924. 1. Les données biographiques qui suivent proviennent, pour la plupart, du livre d'Ellic Howe (cité à la bibliographie) qui est sans doute l'ouvrage le plus documenté et le plus sûr sur cette question. L'auteur annonce d'ailleurs un autre ouvrage qui étudiera le Germanenorden et apportera des éléments inédits sur Sebottendorf. 2. Nous n'avons pu établir la généalogie du véritable baron von Sebottendorf. Toutefois, nous signalons sans pouvoir établir de lien entre les deux personnages qu'il existe, à la Bibliothèque Nationale de Paris, un opuscule d'un certain Cari Heinrich von Sebottendorf intitulé Dubia vexûta circa Caroli Magni hisioHam (...) anno 1706 (...). 3. Pour d'autres auteurs, il ressuscita seulement cette société secrète qui était en sommeil depuis plusieurs années. 4. Ne pas confondre cet ouvrage avec le Bevor Hitler kam publié par D. Brondler ed 1964. A la mémoire de l'Ancien Secrétaire de l'Ambassade de Turquie à Berne, Monsieur P. Schwidtal. AVERTISSEMENT Libelli habent sua jata*. Le manuscrit appartient au livre. Le manuscrit de cet ouvrage était déjà terminé, bien que sous une autre présentation, au cours des premières années de la dernière guerre; toutefois, certains événements défavorables, d'ordre divers, se sont opposés à sa publication. Aujourd'hui, j'ai mis à profit un séjour en Suisse (séjour qui n'est d'ailleurs pas tout-à-fatt volontaire) et au cours duquel j'ai retravaillé le manuscrit et j'ai pu le livrer à l'impression. Tout compte fait, il est préférable que ce manuscrit n'ait pas vu le jour plus tôt. En effet, les esprits sont plus réceptifs aujourd'hui; une découverte chasse l'autre dans l'oubli et chacune est un coup de grâce supplémentaire à la philosophie matérialiste, au faux monisme. N'est-ce pas hier encore que, contrairement à tout ce que nous pouvions penser auparavant, j'ai lu qu'on est parvenu maintenant à désintégrer l'atome d'azote, à le décomposer en hydrogène et en hélium? Tout observateur attentif des événements qui se sont déroulés en Orient au cours de ces dernières années a dû fréquemment s'interroger avec surprise sur le point de savoir comment il est possible qu'un peuple comme le peuple turc, dont la composition raciale n'est même pas homogène, ait pu développer une résistance telle qu'il a réussi à sortir victorieusement d'un combat mené contre un monde hostile, peuplé d'ennemis. Quiconque, alors, sait combien cette nation était écrasée sous les contributions de guerre constantes, (supportées uniquement par les Musulmans) déjà au moment où elle fut entraînée dans la guerre mondiale, ne peut que s'émerveiller, d'autant plus, de sa persévérance et de son endurance aux conditions de vie les plus difficiles. Quelle différence y a-t-il donc alors entre l'Allemagne, cette nation qui se trouve pliée sous le joug d'une paix assez terrible, d'une part, et la Turquie, ce pays qui a refusé une paix de ce genre et qui a surmonté les difficultés engendrées par des conditions toutes différentes, d'autre part ? Nourri de matérialisme, l'esprit moderne tentera, en vain, de trouver les raisons fondamentales; il ne s'arrêtera jamais qu'aux apparences. Il lui est, en tous cas, pratiquement impossible de réaliser que, seuls, la direction et l'enseignement spirituels auxquels chaque Musulman est soumis dès son plus jeune âge, lui ont permis de traverser ces périodes extrêmement difficiles. Nous assistons ainsi au spectacle humiliant que constitue le fait qu'une grande partie du peuple allemand se soit jeté dans les bras des Bolchevistes et attend tout salut de ceux-là mêmes qui ont déifié le matérialisme, tandis que nous voyons la Turquie, cette petite nation affaiblie, accepter certainement les ressources qui lui sont offertes par les Soviétiques mais, loin de se jeter dans les bras du bolchevisme, lui interdire de s'installer sur son territoire. Voilà donc, d'un côté, un peuple comptant parmi les plus développés sur le plan spirituel qui accepte, volontiers dirait-on, une démarche rétrograde, tandis que, de l'autre, voilà une autre nation, que l'on considérait généralement avec un certain mépris et que l'on qualifiait d'inférieure, qui estime cette démarche humiliante et qui en rejette, non seulement certaines implications, mais la simple idée. « D'abord, attache ton âne, ensuite, confie-le à Dieu » dit un proverbe turc. Aux yeux de l'Occident, l'Islam, en tant que religion, s'est pratiquement figé. Rien n'est plus erroné que cette opinion. L'Islam est bien plus vivant que la religion chrétienne. Il a d'ailleurs fait la démonstration de sa vitalité. La présente étude nous montre très clairement la source de la puissance de l'Islam; il nous appartient de mettre également cette source à profit pour le plus grand bénéfice de la religion chrétienne. C'est l'eau vive de cette source qui fut l'élément fécondant des premiers temps de l'Eglise et qui, au Moyen-âge, engendra la prospérité la plus somptueuse; seuls, le matérialisme et le rationalisme ont réussi à tarir cette source. En la dévoilant, je ne commets ici aucune profanation, aucun sacrilège; quiconque lit cet ouvrage avec attention et décide de se livrer aux exercices qui y sont décrits, ne peut utiliser abusivement les forces ainsi acquises, car seul celui qui est animé par la sincérité, le courage et la résolution, pourra accomplir lesdits exercices jusqu'au bout et avec profit. En écrivant « profit », je ne vise évidemment pas la réussite extérieure qui ne pourra se manifester que lorsque l'être sera devenu bon jusqu'au plus profond de son essence. Les exercices du franc-maçon oriental ne sont d'ailleurs rien d'autre qu'une action exercée sur lui-même et tendant à l'anoblir, à lui permettre d'acquérir une connaissance plus large. L'exposé qui suit démontrera qu'ils représentent le secret des Rose-Croix, les découvertes des Alchimistes, la réalisation de ce qui fut la passion des chercheurs : la pierre philosophale. Je déclare, en fait : il n'y a rien au-delà, c'est bien là le sommet, Punique extraordinaire que puisse atteindre celui qui cherche la connaissance. Je ne demande pas au lecteur de me croire sur parole mais je lui apporterai la démonstration de ce que je vais exposer; je démontrerai que la franc-maçonnerie orientale, aujourd'hui encore, demeure fidèle aux philosophies anciennes oubliées par la franc-maçonnerie moderne; il convient, en effet, dès le départ, de dire ici que la Constitution franc-maçonne de 1717 ne constitue qu'une déviation du droit chemin. En effet, ce ne sont pas les lois qui, prises extérieurement à lui, peuvent déterminer le salut de l'homme. Ces lois sont toujours transgressées par d'autres et devront toujours être remplacées par d'autres lois; ce n'est jamais qu'une action émanant de nous-mêmes qui peut nous apporter le salut. Celui qui, consciemment, peut suivre et respecter les lois divines et les considérer non comme une contrainte mais comme un devoir, celui-là œuvre véritablement aux mieux-être de l'humanité et, par là, au mieux-être de l'individu. Les lois divines sont, d'ailleurs, parfaitement claires. Je ne présenterai au lecteur qu'une seule requête : il faut qu'il soit conscient de l'union en Dieu; sans cette conviction, les exercices ne lui seront d'aucun secours. A celui qui croit encore à l'ancien monisme, tel qu'il fut enseigné par Buchner et Hackel, je lui conseille, s'il recherche vraiment la connaissance réelle, de lire objectivement un de leurs opposants, par exemple Surya et son Vrai OH Vaux Monisme. Maintenant, petit livre, va ton chemin, l'heure est propice. J'ai entamé cette introduction le 3 février 1924 à 12 h. 30, c'est-à-dire au milieu du jour, à 46° de latitude Nord et 9° de longitude Est. Répands beaucoup de rédemption grâce à la vraie connaissance. LA PRATIQUE Le mot « Islam » signifie « abandon », c'est-à-dire acceptation de la volonté de Dieu. Le croyant se remet en toute quiétude à la volonté divine, précisément parce qu'elle EST la volonté de Dieu; le croyant se sait protégé et ne s'interroge pas sur le point de savoir pourquoi ceci est ainsi et cela autrement. Il accomplit la loi divine, précisément parce qu'elle est la loi révélée par Dieu. Il admet l'immutabilité du destin et, tout au plus, tente par sa prière à Dieu d'implorer un adoucissement lorsque le fardeau lui devient trop pesant. Toutefois, ce qui caractérise le vrai croyant sera toujours le fait qu'il ne priera pas dans le but d'être déchargé de son fardeau mais bien d'obtenir que lui soit donnée la force de le supporter. « Que nous montrent la voie ceux qui ne vont pas dans Terreur », prescrit le Prophète à ceux qui prient. Dans tous les systèmes religieux, cet état de foi est le plus digne d'efforts. Il est aussi, effectivement, le plus heureux; c'est celui que le Prophète apprécie davantage et qu'il a fixé comme ultime objectif; c'est pourquoi sa religion fut appelée Islam. Toutefois, parallèlement à la foi, il est autre chose qui permet également à l'homme de s'accommoder de son destin; ce n'est plus la foi, mais la connaissance, la conscience des lois divines. Celui qui sait n'accomplit plus cette loi de manière aveugle, mais en pleine conscience. Le sage authentique est très proche du croyant; en fait, il se situe au-dessus du croyant. Le Prophète a d'ailleurs mis à notre disposition une institution très sage afin d'ouvrir la voie à la connaissance à tous ceux qui la recherchent effectivement. Dans le Coran, il a donné, selon un système déterminé, un certain nombre de repères jalonnant la voie de la connaissance et qui doivent donner à ce qui est de plus profond chez le croyant la révélation de la loi du Créateur. La connaissance supérieure incitera toujours le sage à se conformer, sans murmure, aux arrêts de Dieu, c'est-à-dire en reconnaissance de l'Islam. Dans les pages qui suivent, nous aurons à nous occuper de ces voies. La légende nous raconte, sous la forme suivante, comment le Prophète est entré lui-même en possession de cette connaissance. Non loin de la Mecque, au temps de Muhammed, vivait Ben Chasi, un vieil ermite sans âge, qui enseigna au Prophète. Lorsqu'il eut terminé cet enseignement, il lui remit une tablette métallique sur laquelle étaient reproduites les formules dont le Prophète, alors âgé de quelque trente ans, avait appris la signification. Peu après, l'ermite vint à mourir et Muhammed assura, à son tour, l'enseignement du secret de ces formules dans un cercle composé de ses intimes. Abou Bekr, le premier Calife, hérita de la tablette et de la connaissance qui, après la mort du Prophète, continua à se propager dans un groupe toujours assez limité : c'est la connaissance secrète de la franc-maçonnerie orientale. Afin de se prémunir contre toute perte de ces formules, le Prophète les répartit dans le Coran selon une clé bien précise. Cette clé est connue et les formules sont contenues dans le Coran, ce qui permet, à tout moment, de reconstituer la méthode. Les formules sont recelées dans ce qu'il est convenu d'appeler les initiales", dont la signification est d'ailleurs interprétée différemment par les orientalistes et par divers exégètes du Coran. Les uns pensent que ces lettres sont des signatures : chaque sourate, c'est bien connu, est née dans des circonstances bien distinctes; certaines furent dictées directement par le Prophète lui-même, d'autres ont été contées par lui et furent transcrites par certains de ses amis; d'autres encore ont été consignées de mémoire. Lors de leur compilation, les sourates conservèrent les initiales caractérisant leur possesseur, initiales qui n'auraient donc plus, aujourd'hui, aucune signification. Quelques érudits européens estiment que ces lettres constituent des notes personnelles de ceux qui les ont transcrites; c'est ainsi que les initiales ALM signifieraient : amara h muhamed — il m'a plu d'écrire Muhammed. Les exégètes arabes considèrent ces initiales comme étant des abréviations sacrées et A L M voudrait donc dire : allah latif madshid : Dieu est miséricordieux, ou, comme le pense un autre encore : ana lahu alamu « Je suis le Dieu omniscient ». Pour d'autres, les initiales doivent être interprétées dans un sens cabalistique. Toutefois» toutes les sourates dans lesquelles apparaissent ces initiales contiennent des indications évidentes qu'elles assument une signification particulière. Comme toutes les langues sémitiques, la langue arabe n'écrit pas les voyelles; par conséquent, si l'on lit ces initiales non telles qu'elles sont en elles-mêmes mais bien en tant que mots, elles n'ont aucun sens réel; c'est pourquoi on s'est interrogé quant à la signification de ces initiales. De toute évidence, il s'agit des formules secrètes que, seul, l'initié peut lire sans difficulté et peut articuler. Toutes ces formules sont des combinaisons de la voyelle A avec une ou plusieurs consonnes. Ainsi, la doctrine ésotérique démontre que chaque sourate contenant la formule exprime le nombre de jours pendant lequel, selon la méthode, cette formule doit être pratiquée. La table du Prophète se présente alors de la façon suivante : Le nombre de jours relevé (822) représente 25 mois lunaires moins trois jours, les trois jours pendant lesquels ceux qui se consacrent aux exercices s'occupent d'autre chose; nous y reviendrons plus loin. Les formules sont relevées dans 29 sourates. Pour ceux qui ignoreraient tout de l'astrologie, qu'il nous soit permis de faire observer que l'astrologie connaît 28 stations lunaires et que la révolution synodique de la lune comporte 29 jours. Le mystique persan Mahmûd Schebisteri, un derviche Mewlewi, dit dans les « giilschen ras ». Le Cancer à la Lune étant apparenté, Par la tête et la queue à elle s'est relié, Et par vingt-huit stations, son chemin poursuivit. Face au Soleil, se dresse et puis se rétrécit En prenant pour modèle un beau tronc de dattier. Comme l'a voulu Dieu. Et, seul, celui qui sait Estime cela juste; en tant qu'homme parfait, II a bien compris qu'il n'y a là rien de vain. Toi, vois dans le Coran. Tu y verras le plan. Qui ne l'y trouve pas, est peu intelligent. Le signe zodiacal du Cancer est, sur le plan astrologique, la maison de la Lune qui représente l'âme, la Maison prenant ici la signification du corps humain. Les 28 stations que parcourt l'âme au travers de la table secrète du Prophète sont similaires à la voie suivie par la Lune; chaque station correspond au temps d'exercice d'une formule. C'est ainsi que la première station est la période de deux jours destinée à la pratique de la formule « alam »; la deuxième station, une nouvelle pratique de trois jours de « alam »; la troisième station, sept jours d'exercice de « alamas », etc.. 2 C'est cette voie que les ordres de derviches tentent de suivre; de toute manière, ils ne s'y livrent cependant pas uniquement pour acquérir une connaissance générale au contraire, ils tentent aussi, grâce à une pratique spéciale, d'obtenir des pouvoirs spéciaux. Toutefois, les derviches sont, en général, ceux qui visent à atteindre la connaissance supérieure et parmi lesquels sont engendrés les guides spirituels de l'Islam. Après avoir subi le temps d'épreuve qui dure généralement 825 jours, s'ils sont qualifiés et s'ils en expriment le souhait, ils reçoivent la consécration suprême ou, encore, ils subissent un enseignement spécial pour développer en eux certaines propriétés magiques. Si leurs capacités ne les destinent pas à autre chose, ils demeurent simplement aux grades inférieurs de l'Ordre. Cette consécration suprême est l'exercice de la franc-maçonnerie et, ainsi que nous le verrons plus loin, elle constitue l'œuvre des alchimistes et des Rose-Croïx. Ces exercices consistent en l'emploi des trois signes de ralliement de la franc-maçonnerie moderne : le signe, le toucher et la parole; toutefois, il ne s'agit pas, ici, uniquement de signes de reconnaissance; ce ne sont pas simplement des symboles dans le meilleur des cas, mais bien des actes magiques destinés à capter les radiations les plus raffinées des forces élémentaires, à les intégrer dans le corps et, ainsi, à rendre ce corps plus spirituel et assurer à l'Esprit la prépondérance sur la Matière. Les signes sont trois positions de la main auxquelles on a donne !e nom des voyelles qu'elles figurent : I — Le signe « I ». La main droite se ferme en poing; l'index est tendu, érigé de ce poing; si l'on dirige alors le poing de telle manière que le doigt se présente verticalement vers le haut, on forme la lettre «I». II — Le signe « A ». On tient la main de telle sorte que tous les doigts forment une surface plane; on dresse ensuite le pouce de manière qu'il forme, avec la ligne de l'index, un angle de 90°, c'est-à-dire un angle droit. III — Le signe « O ». On courbe le doigt et le pouce de telle manière que l'extrémité du pouce vienne toucher celle de l'index; le pouce, l'index et la partie de la main se trouvant entre ces deux doigts forment alors un cercle, un « O ». I — Le toucher du cou. On pose la main recourbée sur le cou de manière que le pouce touche l'artère droite, que l'index repose sur la gorge et que les autres doigts soient sur le même plan que l'index. On retire alors la main en veillant à ce que l'index passe nettement sur la gorge jusqu'à ce que la main se trouve à hauteur de l'épaule droite, puis on l'abaisse. II –Le signe de la poitrine. Le touché de le poitrine. Le toucher s'effectue au moyen de la main droite recourbée sur la poitrine. On atteint la hauteur voulue en plaçant la main recourbée en « toucher du cou » et en disposant la main gauche de telle sorte que le pouce entre en contact avec le petit doigt de la main droite. C'est là la hauteur exacte. Le toucher, lui-même, doit être tel que les extrémités des quatre doigts touchent encore le bras gauche, perpendiculairement, la surface de la main étant, par conséquent, posée sur le sein gauche. Le pouce écarté, on glisse alors jusqu'à ce que le bout des doigts touche le haut du corps. III — Le toucher moyen. Ce toucher n'est plus connu de la maçonnerie actuelle; il était pratiqué un peu au-dessous du « .toucher de la poitrine »; on trouve l'emplacement exact en posant la main droite selon la position du « toucher de la poitrine » et en plaçant, à nouveau la main gauche de telle manière que le pouce écarté soit en contact direct avec l'auriculaire de la main droite. IV — Le toucher maître /ou toucher du ventre. Ce toucher se situe à une largeur de main plus bas que le « toucher moyen » et il se pratique sous le nombril, au-dessus du plexus solaire, et exactement de la même manière que les touchers dont question ci-dessus. Les mots ont déjà été donnés dans la table du Coran. Avant d'utiliser ces formules, toutefois, on emploie d’abord les trois voyelles : I A O et, ensuite, la liaison : si sa so I et si ne sont utilisés qu'en conjonction avec le signe « I »; A et sa ne sont utilisés qu'en conjonction avec le signe « A » et O et so ne sont utilisés qu'en conjonction avec le signe « O ». Une question est posée à l'apprenti qui doit répondre dans les trois jours. Il dépend de la réponse donnée à cette question qu'il puisse ou non participer immédiatement aux exercices. Ces exercices peuvent alors s'étendre sur une période se situant entre 3 et 25 mois, durée qui dépend uniquement de l'apprenti. En fait, certains critères permettent de juger si l'initiation peut se poursuivre ou s'il convient de tout reprendre à zéro. La première condition à l'admission est la patience, la deuxième, la persévérance et la troisième, le courage. Les chiffres que je cite ici représentent le temps le plus court et ils doivent être comparés aux nombres des tables de la page 77 de ce manuscrit. Avant toute chose, on remarquera qu'on ne peut précipiter le travail. Un proverbe turc dit : « Le Diable s'immisce toujours dans les activités les plus saintes ». La condition indispensable pour entamer la série d'exercices est la foi en Dieu, la conscience que l'homme participe à Dieu. Pour ceux qui désirent commencer ces exercices, je crois nécessaire de leur répéter que ceux-ci ne peuvent, en aucun cas, nuire à celui qui les aborde avec un esprit désintéressé et sincère. Toutefois, ces exercices seront préjudiciables à celui qui les entreprend avec des desseins égoïstes, dans le but de pénétrer des mystères qu'il n'a pas le droit de connaître; dans le meilleur des cas, il interrompra les exercices qu'il qualifiera d'infructueux et il s'en voudra d'avoir inutilement consacré de l'argent à l'achat d'un livre sans aucune valeur. Les travaux se répartissent en trois stades : I — le travail préliminaire; II — le maître-travail; III — le travail complémentaire. Le travail préliminaire. En position debout, on forme le signe « I » et l'on consacre toute son attention sur le doigt érigé, auquel on ne pense qu'en lui donnant la valeur d'un « I », tout un « I », rien qu'un « I ». On observera bientôt que, de manière très curieuse, la température de l'index commence à s'élever. Dès que ce réchauffement aura été constaté, on laisse descendre la main et, après un moment, on forme le signe « A »; on s'efforcera alors également de faire vivre, d'animer cet « A » jusqu'à ce qu'on ressente une chaleur sèche dans le pouce. Ensuite, on forme le signe « O » et on l'anime de la même façon. L'oriental qui, pour pratiquer ces exercices, se retire dans la solitude de son Tecke (retraite de derviche), éprouvera, déjà dès le premier jour, les signes évidents de la nature que nous venons d'expliquer. L'occidental, quant à lui, ne pouvant pratiquer que pendant une dizaine de minutes le matin on le soir, devra y consacrer quelques jours de plus. Lorsque le réchauffement s'est produit, l'apprenti doit former la lettre « I » et donner au doigt la valeur « si, si, si », jusqu'à ce qu'il constate que le doigt s'emplit de chaleur; il laisse alors descendre la main et forme un « A ». Il anime cette main en « sa, sa, sa », puis, après un moment, porte la main au cou, fait le « toucher du cou » et intègre ainsi dans le cou les délicates forces naturelles qu'il aura captées. Ce faisant, il continue à penser fortement « sa, sa, sa »; il retire vivement sa main et forme le signe « O ». Après quelques instants, il porte la main (à laquelle il a donné la valeur « so, so, so ») au plexus solaire, en « toucher-maître ». Ce travail préliminaire porte sur une période de dix jours, c'est-à-dire trois jours de stimulation au moyen des voyelles simples et sept jours au moyen des syllabes formées en faisant précéder les voyelles en question de la consonne « S ». Le maître-travail. A pratiquer chaque jour, pendant 5 à 10 minutes. Répéter pendant sept jours les exercices décrits pour le travail préliminaire. Après le sixième jour, on porte l'index animé par « sa » jusqu'au nez; si l'on perçoit une légère odeur sulfureuse, on peut poursuivre et progresser; dans le cas contraire, il convient de pratiquer sept jours de plus. Ensuite, dix minutes chaque jour, pendant quatorze jours, on forme le signe « I », on l'anime en « si, si, si »; lorsqu'on ressent la chaleur, on laisse retomber la main. On forme le « A » que l'on anime en la syllabe « alam », on porte la main au cou en « toucher du cou », on retire la main après quelques instants tout en répétant la syllabe. Ensuite, on forme le « O ». Au bout de ces quatorze jours, si l'on porte l'index à la langue, on percevra le goût amer du sublimé de mercure. Ensuite, pendant quatorze jours et dix minutes chaque jour, l'apprenti forme le signe « I » qu'il anime en « si », puis le signe « A » qu'il anime en : « alam », pendant deux jours, « alamas », pendant deux jours, « alar », pendant sept jours, « alamar », pendant trois jours. Après les quatre premiers jours, une saveur salée se produira sur la langue si l'on y porte l'index de la main utilisée. Il est temps, alors, de rendre le regard plus pénétrant; si l'apprenti aperçoit une ombre de couleur noirâtre, cette partie du travail est terminée. Pour le travail suivant, la table du Prophète indique une durée de 696 jours qui peut varier, selon l'individu, entre cette période extrême et le minimum de trois mois lunaires. En page 77, j'ai effectué une comparaison des indications de la table du Rosarius Minor et de celle du Prophète. Il est impossible de déterminer une durée exacte, celle-ci dépendant des résultats que l'on veut atteindre. Lorsqu'on y est parvenu, l'apprenti peut poursuivre le cycle; dans le cas contraire, il reprend les exercices jusqu'à ce que se montre la couleur indiquée. Le jour où l'apprenti aura aperçu l'ombre noirâtre sera célébré comme le début d'une nouvelle existence et l'apprenti se verra attribuer son nom de loge. Ensuite, vient l'application du « toucher de la poitrine » et du « toucher moyen ». L'apprenti anime, pendant une période assez courte, le signe « I » et passe immédiatement au « A », qu'il anime selon la formule indiquée ci-dessus. Etant donné qu'il doit, chaque jour, rendre compte à son instructeur de ce qu'il voit, le contrôle s'effectue aisément. Si l'apprenti atteint plus rapidement la couleur visée, il abandonne simplement les autres formules et passe immédiatement à l'exercice suivant, Si l'on a animé le signe « A », on l'intègre au corps par le « toucher de la poitrine ». A ce moment du travail, les formules à pratiquer sont : « Alar, Kaha ja as, taha, tasam, tas, tasam ». Les couleurs que perçoit successivement l'apprenti vont de l'ombre noirâtre au bleu, puis au rouge léger qui se change bientôt en un vert pâle devenant chaque jour plus frais. Lorsque le vert en question est devenu très clair, le travail est terminé. L'apprenti passe alors au « toucher moyen » avec lequel sont utilisées les formules « alam, jas, sa et cham ». Les couleurs se succédant alors constituent toute une gamme et passent enfin au blanc jaunâtre. Ce blanc jaunâtre, grâce au « toucher-maître » et aux formules « cham, cham asak et ka », se transforme à son tour en un blanc aveuglant auquel les mystiques orientaux accordent une valeur exceptionnelle. Le travail complémentaire. C'est celui-ci qui doit transformer ce blanc aveuglant en un rouge éclatant; la table du Prophète donne, pour seule formule, le court « na ». Les maîtres appellent ce toucher le « toucher ultime » car il clôture tout l'ensemble du travail. En fait, il s'agit d'un « toucher-maître » en raccourci. Il prend naissance à gauche de l'ombilic et se poursuit en passant au-dessus de ce dernier. Le blanc passe au gris sale qui, après peu de temps, tourne au jaune et au rouge vif. Ainsi se termine le travail (ou, plutôt, les travaux) des maçons orientaux, tout ce travail proprement dit qui, de la matière brute, a fait une pierre cubique. Cet enseignement est de nature ininterrompue, l'apprenti ne peut le suspendre pendant un seul jour. La plupart des maçons orientaux n'ont effectué que le petit travail; à son issue, ils reçoivent les signes de reconnaissance. Ceux-ci consistent en certains mots et en certains signes. Les orientaux ne se saluant pas en se serrant la main, il n'existe pas pour eux de pression de main. Si l'on suppose voir un Frère en un homme que l'on rencontre, on fait discrètement le signe « I » pour lequel on tend l'index verticalement en s'arrangeant pour que l'autre aperçoive ce signe; si c'est le cas, l'autre répond en tendant le pouce de la main droite. Le fait de s'être compris est manifesté par les deux protagonistes en formant le cercle, c'est-à-dire le signe « O ». Si, sur la table d'un oriental, on trouve réunis une bougie, une coupe ronde et un compas ouvert, on peut être sûr de se trouver en présence d'un initié. Le maçon oriental désire-t-il obtenir l'assistance et les conseils d'un Frère dans une société où personne ne lui est connu, il trouvera ce Frère en posant discrètement sa main droite au pouce écarté sur sa propre épaule gauche, à peu près là où commence le « toucher de la poitrine ». S'il se trouve devant un cas d'urgence, il élèvera la main en question au-dessus de la tête, il étendra fréquemment les deux bras vers le haut et tiendra les deux mains recourbées. C'est un devoir d'apporter immédiatement assistance au Frère se livrant à ces signes. Un autre signe de reconnaissance est celui connu sous le nom de « signe du feu » qui s'exécute lorsque, de loin, on veut saluer un Frère. On tient la main gauche tendue à plat, on y pose la main droite et l'on fait glisser rapidement la droite sur le dos de la gauche. Le signe dit de « l'étoile », qui est pratiqué dans la loge, est effectué de la main droite en gardant accolés le majeur et l'annulaire, tandis que l'index et l'auriculaire ainsi que le pouce sont tenus écartés. Les mots de passe ou de reconnaissance sont : « clé, eau, feu, noir, blanc, rouge, rosé, pierre ». Ainsi que nous le verrons plus tard, ces mots décrivent tout le travail. Parmi les maçons orientaux, le travail est défini par la connaissance des clés, « Um el Miftach », et les maçons eux-mêmes se désignent fréquemment par les mots « Béni el Mim », fils des clés. Lors des assemblées, l'aîné des Cheikhs assume In présidence; il désigne un Surveillant, un Econome et un Courrier. Au Surveillant, il revient de veiller à ce que la réunion ne soit pas troublée; l'Econome doit prendre soin des hôtes, surveiller les serveurs et, lors de la clôture de l'assemblée, collecter les oboles qui sont réparties entre le Surveillant et les serveurs. Le Courrier doit seconder le Surveillant et l'Econome. Le Cheikh ouvre l'assemblée par le Signe du Feu et par le mot « alam » que les « Béni el Mim » utilisent dans le sens « commençons ». Après avoir demandé au Surveillant, à l'Econome et au Courrier si tout se présente normalement, il dit : « Mes Frères, nous sommes en sécurité, nous sommes pourvus, nous sommes servis. Le Soleil brille, ouvrons le Ciel. Frère Courrier, as-tu la clé ? » — Vénérable Maître, je suis le « I ». — Frère Surveillant, as-tu la clé ? — Vénérable Maître, je suis le « A ». — Frère Econome, as-tu la clé ? — Vénérable Maître, je suis le « O ». — Mes Frères, sans les clés, il n'est pas de connaissance. Je suis Eau, Feu et Balance. Vous, qu'êtes-vous ? Le Surveillant répond : « Nous sommes le Noir, le Blanc, le Rouge, le Rosé et la Pierre. » Alors, le Maître enchaîne : « Sainte est notre science ! Professons qu'il n'existe pas de dieux, hors Dieu, et Muhammed est le prophète de Dieu. » Tous les participants pratiquent alors le toucher de l'étoile sur la poitrine après quoi ils répètent en chœur ladite profession de foi. Le Maître reprend alors : « Que Dieu le bénisse et lui accorde le salut ! Ecoutez les paroles de la sainte sourate : Au nom d'Allah, le Bienfaiteur miséricordieux. Cham Osak. Ainsi Allah, le Puissant, le Sage, t'adresse révélation à toi et à ceux qui furent avant toi. » C'est la sourate XLII que proclame le Maître et qu'il termine par ces mots : « Véridiques sont les paroles du Prophète, que Dieu le bénisse et lui accorde le salut. Frère Surveillant, que sont le Soleil et la Lune ? » — « Allah wad dîn ». Ce qui signifie Dieu et Esprit, ou encore Religion et Foi. Dîn a de multiples significations et c'est pourquoi cette question est l'une des principales pour la confrérie. Tous les assistants répètent la réponse du Surveillant et, simultanément, exécutent le signe de l'étoile. Le Maître poursuit : « Que notre entreprise soit toujours de glorifier Dieu et d'exalter la foi ». Tous les assistants répondent « alam » et l'on s'engage alors dans le thème réel auquel la soirée est consacrée. Après la clôture de la partie officielle, on passe fréquemment aux agapes fraternelles. Les « Béni el Mim » sont astreints à la plus totale discrétion. C'est pourquoi, afin de couper court dès à présent à toute accusation tendant à affirmer que le présent ouvrage pourrait constituer une trahison de ma part, je veux dire ici que ce travail a été écrit à la demande des supérieurs de l'Ordre. La raison en est la suivante : une organisation d'incroyance, monstrueuse par son étendue, a soumis le monde dit culturel; les institutions religieuses sont déjà sapées au point qu'elles ne peuvent plus opposer à ces assauts une quelconque résistance homogène. Si aucun guide spirituel ne vient à naître en occident, le danger est grand de voir le chaos emporter tout notre monde. Dans la détresse où nous sommes, les Frères musulmans se sont souvenus que la tradition enseigne que la science était connue en Europe au cours des temps anciens; on rechercha, on procéda à une véritable exploration des écrits des Rose-Croix et de ceux des alchimistes, et on trouva qu'ils avaient décrit de manière très précise les clés de la connaissance dans leurs ouvrages. Ma mission est donc d'attirer l'attention sur ce point et de montrer la voie à ceux qui cherchent; les nécessités de notre temps ont fait s'évanouir tous les scrupules qui auraient pu s'opposer à une publication. Puisse la vérité remporter une série de victoires et anéantir, lentement mais d'autant plus sûrement, les nuages des ténèbres. « alam ». RESUME DE CE TRAVAIL Préparation : Animation ou stimulation des signes « I », « A », « O », par les voyelles « 1, a, o ». Stimulation des signes par « si, sa, so ». Maître travail : Toucher du cou, formules : « alam, alamas, alar, alamar ». Toucher de la poitrine, formules : « alar, kaha ja, taha, tasam, tas, tasam ». Toucher moyen, formules : « alam, jas, sa, cham ». Toucher du ventre, formules : « cham, cham asak, ka ». Travail complémentaire : Toucher final, formule : « na ». LA THEORIE Dans ce qui précède, nous avons fait la connaissance de la pratique de la francmaçonnerie musulmane; il convient, à présent, de produire la preuve que la connaissance des clés constitue réellement la préparation de la pierre philosophale, le magnum opus, le magistère des Rose-Croix et des alchimistes. Quiconque est familier avec ces écrits reconnaîtra immédiatement, à moins d'être insensé, ce qui l'empêcherait de les discerner, les relations existantes; je fais allusion au dogme ou au préjugé que certains auraient déjà pu élaborer. Je n'entreprendrai pas ici de lutter contre un tel préjugé car cela constituerait d'inutiles prémices. Je me console d'autant mieux en pensant au poème que j'eus l'occasion de lire un jour : « Pythagore, le philosophe, imagina Un jour une nouvelle loi et immola, Puisqu'il n'était rien d'autre encore qu'un païen, Aux dieux de nombreux animaux, gros et moyens. Est-il donc si étrange que tremble le bœuf Quand une vérité nouvelle sort de l'oeuf ? » Ce que je dévoile ci-après est une vérité, une connaissance ancienne, même antique. Je n'ai aucun mérite a révéler le secret; je ne suis que le moyen finaliste, l'outil, l'instrument. Et cet instrument a longtemps renâclé à rendre public ce secret qui ne devait être communiqué qu'à un petit nombre dans mon Histoire de l'Astrologie; je dois reconnaître qu'il s'agissait, là, d'une réelle coquetterie de ma part. A ceux qui ne sont pas initiés au mode d'enseignement de la symbolique des RoseCroix, je donnerai les éclaircissements nécessaires; dans les maisons d'édition théosophiques, ils trouveront suffisamment d'ouvrages sur ce sujet, ouvrages qui leur procureront une information détaillée. Il en est de même pour les symboles, les signes de reconnaissance de la franc-maçonnerie. Il est vrai que la franc-maçonnerie a conservé intacte une grande partie des symboles; toutefois, elle en a oublié le sens ou leur a attribué un autre sens extérieur. Voici quelques années, j'ai développé ce sujet dans les Magischen Biâttern sous le pseudonyme de Lessing der Jungere (Lessing le Jeune) adopté pour la circonstance (Dialogues Ernst et Falk). La franc-maçonnerie moderne, qui s'est constituée en franc-maçonnerie universelle depuis la Constitution de 1717, est la perpétuation de l'ancienne maçonnerie du MoyenAge, tout en ne l'étant plus. Extérieurement, elle l'est; toutefois, pour ce qui concerne le mode d'enseignement et sa teneur, elle a totalement abandonné la voie tracée par l'ancienne maçonnerie. Elle s'est placée sur une base purement humanitaire et voit tout salut dans un amendement venant de l'extérieur. L'ancienne maçonnerie voit (ou plus exactement voyait) sa mission comme consistant à œuvrer à l'amélioration, à l'ennoblissement de l'individu; elle enseignait une méthode selon laquelle les individus devaient commencer par s'améliorer eux-mêmes et elle avait l'espoir que ces individus pourraient agir sur la masse des peuples à la manière d'un levain. Cet espoir fut fondé aussi longtemps que fut préservée l'unité de la religion en occident. Sitôt que cette unité fut compromise et perdue, les puissances des ténèbres eurent partie gagnée; la philosophie naissante ensevelit, peu à peu, et jusqu'à l'extinction, la source antique de sorte que le sens des symboles s'oublia. La maçonnerie moderne n'a aucune méthode des exercices, contrairement à l'ancienne maçonnerie. Le mot « Jakin » qui est enseigné à l'apprenti, ne lui dit rien si ce n'est qu'il s'agit d'un signe de reconnaissance du premier degré; on a toutefois complètement perdu de vue le fait que ce mot contient les deux voyelles « I » et « A » et que ces dernières doivent être le travail du premier degré. Le pilier « Jakin » est l'index dressé, de même que tous les minarets des mosquées sont comparés, encore aujourd'hui, à des index. Le pilier « Boas » est le pouce; au deuxième degré, l'apprenti devrait pratiquer le «A» et le «O»; il devrait passer du point au trait (I), du trait au compas (A) et aller ainsi jusqu'au cercle parfait (O). C'est le sens de la lettre « G » qui signifie « géométrie », le deuxième degré maçonnique. Et qu'est aujourd'hui l'opinion du maçon du troisième degré ? Il reçoit le maître-mot et le toucher-maître; mais il ne sait pas que, grâce à ce toucher, il doit d'abord transformer ce mot en vérité; il ne sait pas que de la cendre décolorée doit naître la rougeur du rosé. C'est uniquement par l'intermédiaire des ombres noires de la mort que l'esprit doit atteindre son plein épanouissement. Si nous remontons aux sources, nous trouvons d'évidentes relations. Dans le deuxième volume de mon Histoire de l'Astrologie, je compte mettre ces relations en lumière; on y trouvera aussi la justification de l'enseignement des lettres et des nombres auxquels je ne puis consacrer plus de place dans le présent ouvrage. Au cours des développements ultérieurs, nous ferons la connaissance de nombreux écrivains alchimistes et rose-croix; j'ai d'ailleurs l'intention d'établir, grâce à ces écrits, la preuve que les exercices des « Béni ci Mim » constituent le « Grand Œuvre » qui fut fréquemment décrit, par les Rose-Croix et les alchimistes, comme étant l'œuvre suprême; j'entends ouvrir la voie à l'intelligence de ces choses afin que même le sceptique puisse les pénétrer. Indubitablement, grâce à des recherches ultérieures menées par des spécialistes plus qualifiés que je ne le suis, il sera possible d'accumuler les-dites preuves. Toutefois, je sais que, pour un grand nombre de lecteurs, cela ne sera pas nécessaire. Il est de science très ancienne que tout ce qui existe dans le monde, que tout l'univers, est composé d'un principe original et que la matière n'est jamais qu'une forme apparente de ce principe. Les anciens désignaient ce principe original par le mot « Ether »; ils enseignaient que Dieu, l'ultime unité inconcevable, se manifestait sous la forme de I'éther et de l'esprit. La science moderne exprime ceci différemment en disant que chaque forme de matière est conditionnée par un mode de mouvement différent imprimé à la matière originale. Jusqu'il y a vingt ans seulement, on enseignait que l'atome était la partie la plus infime et qu'il n'était plus divisible. Aujourd'hui, on nous dit que, dans l'atome, un nombre déterminé d'électrons se meuvent autour d'un noyau solide. La direction du déplacement de ces électrons et leur nombre conditionnent la nature de la matière 3. L'étude de la nature de la matière originale, ou éther, semble impossible à nos conceptions actuelles, mais nous pouvons reconnaître les premières formes de ses manifestations; ce sont des puissances, des forces cosmiques que les Anciens qualifiaient d'éléments : le feu, l'eau, l'air et la terre. Ainsi sont déterminées les sept puissances ou forces jouant un rôle en astrologie. Dieu (le Soleil) s'est manifesté en esprit (la Lune) et en éther-substance (Saturne). Esprit et matière se manifestent dans les quatre puissances cosmiques, le feu (Mars), la terre (Vénus), l'air (Mercure) et l'eau (Jupiter). Chacune de ces puissances est en conjonction avec un signe zodiacal en tant que « maison de jour » ou « maison de nuit ». La séquence de ces figures zodiacales en « maisons de nuit » représente la matérialisation de l'esprit tandis que la suite des maisons de jour figure la spiritualisation de la matière. C'est ainsi, par cette séquence des figures zodiacales, qu'est représentée, de la manière la plus simple et la plus compréhensible, l'évolution de l'homme, ce qui doit être son objectif; chaque être humain doit parcourir cette évolution. Le libre arbitre de l'homme tend cependant à accélérer cette évolution. La connaissance des clés est une manière de procéder à la spiritualisation de la matière. Soleil Lion Vierge Gémeaux ScorpionMars Balance Taureau Bélier Sagittaire Capricorne Lune Cancer Mercure Vénus Jupiter Poissons Saturne Verseau « I » est le principe créateur, la première unité; il a donné naissance au « A », l'esprit, et au « O », la matière. Des courants spirituels sont engendrés par ces trois voyelles. Dans la littérature franc-maçonne ancienne, nous trouvons très fréquemment la représentation, par l'image, des deux signes « I » et « A », moins souvent celle du « O ». Deux très bonnes illustrations des voyelles se trouvent dans l'édition hanovrienne de 1619 de l'œuvre Amphitheatrum Sapientiae Aeternae de Henri Khunrath. Khunrath était médecin à Dresde. Il obtint le privilège impérial nécessaire à l'impression en Tannée 1598, grâce à l'intervention de celui qui était, à l'époque, le maître des monnaies des Princes-Electeurs, un certain Sebottendorff. Ce n'est toutefois que trois ans après sa mort que l'ouvrage put paraître. Son Frère de loge, Erasmus Wolfart se chargea de cette publication. Les trois voyelles se trouvent dans la première planche; en son milieu, on observe deux flambeaux croisés : le « A », surmontés du hibou, symbole de la sagesse; le hibou porte lunettes, le « O ». A droite et à gauche de la planche, se trouvent deux cierges qui représentent le « I ». Dans le cartouche inférieur, on lit : « Que peuvent flambeaux, cierges et lunettes pour celui qui ne veut pas voir ? » Khunrath indique la marche à suivre au moyen des mots suivants: « N'oublie pas la raison pour laquelle tu es en ce monde : pour apprendre à connaître DIEU, toi-même et le monde spirituel. Tu y parviendras: ï. par la prière à l'oratoire, IL par le travail au laboratoire. Voilà la philosophie suprême. » A une autre page du même ouvrage, on peut voir une autre illustration qui nous enseigne comment il convient de représenter les voyelles avec les mains. La quatrième planche porte, à l’avant-plan, la représentation de deux sages montrant à la foule Taccès au savoir. Le sage de gauche forme de toute évidence le « I », celui de droite fait le « A » de la main droite et le « O » de la main gauche. Un proverbe rend encore ces signes plus particulièrement précis; il dit : « Capiat et sapiat qui capere et sapere potest, qui non, vel taceat vel discat aut abeat aut talis, qualis est, maneat » (Que prenne et utilise celui qui peut prendre et utiliser; que celui qui ne peut, se taise et apprenne, qu'il s'éloigne ou qu'il reste ce qu'il est). Parmi les trésors de la bibliothèque d'état de Munich, figure un livre de prières du francmaçon français Jacques Cœur, livre particulièrement instructif et qui, à plusieurs reprises, contient les trois voyelles dans ses enluminures. Une étude de ce livre d'heure a été faite, en 1902, par Franz Boll4. Jacques Cœur, commerçant de Bourges, avait souvent visité Damas et y avait vraisemblablement appris à connaître la science des clés; il avait soutenu l'expédition de Jeanne d'Arc, il fut conseiller du roi Charles VII et il mourut en 1456 dans l'île de Chio. Ses deux demeures de Montpellier et de Bourges sont célèbres sur le plan de la culture historique; on y trouve un grand nombre d'emblèmes et de maximes francs-maçons. La maison de Bourges est parée de deux tours représentant un index et un pouce. La position des mains des personnages se trouvant dans le narthex de la Cathédrale de Fribourg est particulièrement intéressante. On attribue cette série à Albert le Grand qui, par les figures représentées dans son « Mineralium libriquinque », nous apporte la notion du système complet de l'ancienne franc-maçonnerie. Par exemple, il circonscrit comme suit la forme du « A » 5 : « Cassiope est virgo sedens in cathedra habens manus erectas et cancellatas» (Cassiopée est une vierge, assise dans un fauteuil et aux mains levées et recourbées). Les phrases suivantes démontrent clairement que la lettre « A » ne peut être faite que de la main droite. Les livres de Louis Herre apportent des informations très précieuses sur la série du Narthex et la signification maçonnique de la Cathédrale de Fribourg. On peut très facilement se procurer cette littérature. Parmi la masse des matières, je voudrais encore citer deux exemples particulièrement édifiants; ils montrent comment les initiés s'entendaient à voiler la coutume. Du livre : Von dem grossen Stein der viralten daran so viel tausend Meister anfangs der Welt hero gernacht haben. Den filiis doctrinae zu guten publiciret durch johannem Tbôlden, Hessum1 (De la grande pierre remontant à la plus haute antiquité à laquelle tant de milliers de Maîtres ont œuvré depuis le commencement du Monde. Aux fils de la doctrine, amicalement, publié par Johannem Thôlden. Hesse). En 1602, l'auteur nous donne, extraite du traité du bénédictin Basile Valentin (vers 1550), une référence ayant la forme d'un rébus qui dit : « Pour en terminer définitivement, tu devrais comprendre toute chose de ceci que tu devrais soulever la Balance céleste, le Bélier, le Taureau, le Cancer, le Scorpion et le Capricorne. Sur l'autre plateau de la Balance, tu devrais poser les Gémeaux, le Sagittaire, le Verseau, les Poissons et la Vierge. Alors, oblige le Lion richement paré d'or à sauter dans le giron de la Vierge de sorte que ce plateau de la Balance l'emportera et sera supérieur en poids à l'autre plateau. Laisse alors les douze signes du ciel se mettre en opposition à la Pléiade, ainsi se produiront, après accomplissement de toutes les couleurs de l'univers, une conjonction et une communion finales et le plus grand deviendra le plus petit et le plus petit sera le plus grand de tous ». Ecrivons, de la manière indiquée, les dénominations latines des signes du Zodiaque, l'un sous l'autre, et lisons les lettres terminales : Libra Caper Taurus Cancer Scorpio Aries Gemini ars îs Arcitenens Amphora as Pisces ros Lir-Leo-go Plejades os La solution est donc « ars ros is as os ». « L'art est une liaison de is, as, os » ou, encore : « l'art de la rosé est is, as, os ». Nous trouvons le deuxième exemple dans les mystérieuses figures des Rose-Croix qui furent reproduites dans l'édition en traduction allemande de 1785, à Altona. Je ne me souviens pas si la réédition qui parut chez BarsdorP à Berlin, en 1918, contient le premier fascicule Aureum Seculum redivivum de Henricus Madatbanus, theosophus medicus et tandem dei gratta aurea cruels frater. Madathanus1 dit : « Le nombre de mon nom est MDCXI, en ce sens que mon nom entier a été écrit secrètement dans le livre de la nature par 11 morts et 7 vivants. En outre, la cinquième lettre est la cinquième partie de la huitième et la cinquième partie de la douzième. Que ceci vous suffise ». Le nom HENRICUS MADATHANUS est composé de onze consonnes et de sept voyelles. Si l'on prend les lettres correspondant à des chiffres- latins, on obtient le millésime 1611. La cinquième lettre est « I »; la huitième, « S » et la douzième « A ». Si l'on écrit « S » angulairement, c'est-à-dire « S », le « I » est la cinquième partie du « S » et la cinquième partie du « A » qui, en comptant la barre transversale, est composé de cinq parties. Madathanus nous donne donc pour guide les deux voyelles « I » et « A » ainsi que la consonne « S » — « is et as ». Le toucher du cou maçonnique se retrouve très souvent dans les sculptures anciennes; Guido von List en donne une reproduction dans son Langage figuré des Aryo-Germains; en outre, Louis Herre en donne également dans ses livres sur la Cathédrale de Fribourg. Dans la littérature alchimique, ce toucher du cou est appelé le « sceau d'Hermès » ou encore simplement le « sceau » ou le « bain de Marie ». Le docteur en médecine vénitien, Laurentius Ventura écrivait6 ; « stude ergo ad invenendum hoc sigillum secretum : quia sine illo magisterium perfici non potest, et hoc est duplex modus : primus per torturam colli » (Efforce-toi alors de trouver ce sceau secret, car sans lui il est impossible d'atteindre au magistère, et il existe deux modes d'accomplissement : le premier, par pression du cou). Dans l'ouvrage déjà cité de Basile Valentin, nous trouvons à la septième page un homme tenant une balance de la main gauche cependant que sa main droite enserre une bouteille par la prise ou toucher du cou. L'importance que, déjà, le traducteur Thôlde accordait à ce dessin se vérifie à la polémique qui l'opposa à un contrefacteur cupide de son livre qui avait erronément reproduit ces dessins. Les dessins altérés figurent aussi dans l'édition de Strasbourg en 1645 et 1666. Au sujet du « sceau » ou « bain de Marie », Arnauld de Villeneuve écrit que cette expression doit être attribuée à l'alchimiste alexandrine Marie la Prophétesse ; « item nota, quod ignis primi gradus qui per-tinet solum ad putrefactionem, solutionem, mortifica-tionem corporis, dicitur per quandam similitudinem balneum, quia balneum est res temperata, non intensa in calore nec etiam ngida sed calore remisso 7 » (de même, remarque que le degré du premier feu, qui ne s'étend que sur la putréfaction, la dissolution et la mortification du corps, fut nommé « bain » par suite d'une certaine analogie, puisque le bain est une chose tempérée, ni de chaleur trop forte, ni froid, mais d'une température douce). Avant d'en venir enfin à la discussion du travail lui-même, je voudrais encore citer un passage extrait du livre d'un auteur qui n'est plus guère connu. Il s'agit du Liber de Magni Lapidis Compositione et Operatio-ne. Ce petit ouvrage compte 56 courts chapitres; on le trouve dans le catalogue des écrits francs-maçons établi par le docteur en médecine italien, Guielmus Gratolus de Bergame et publié à Baie en 1561. Le titre de ce catalogue est Verae Alchemiae Artisque Metallicae Doctrina Certusque Modus. « Cap. XXXV. Primum opus : Elixir ubique reperîri. Item de vera compositione Elixiris, quod est primus opus, dicitur a philosophis quod illa res quae est vera, ubique repentur, quia m quodlibet homine est et apud-quemlibet hominem reperitur; et Adam secum appor-tavit eam de Paradiso et cum mortuus fuit, ipsam secum reportavit et cum ea sepukus fuit : Et pro tanto dicît sapientium Allegona, quod ista res est sol subtiliatus îs est aurum subtihatum et conversum in virtute maxi-ma minerah; unde dicitur m hbro de hoc auro, ex gumma nostra et pauco auro multa emimus. Sed secun-dum Albertum in libro de Mineralibus dicitur et probatur, quod aurum ubique est et repentur, quia non est aliqua res ex quatuor elementis elementata, in qua non inveniatur aurum in ultima affinatione naturahter. Et quia idem Albertus dicit ibidem et probat, quod maxi-ma virtus mineralis est in quodlibet homine et maxime in capite inter dentés ita quod in sepulchris antiquorum mortuorum inter dentés aurum in granis minutis et oblongis superius inventum est in suo tempore, ut ipse dicit, quod esse non posset, msi in homine esset ista virtus mineralis, quae virtus mineralis est m Ehxin nostro praedicto, vel composito. Et pro tanto dicitur quod hic lapis est in quodlibet homine et quod, Adam, etc. Hic vîsïs et intellectis ad propositum redeamus. » A l'avenir je ne citerai plus les textes latins, mais je me limiterai aux traductions. Voici celle du passage cité : « Chap. XXXV. Premier travail : L'Elixir se trouve partout. De même, les philosophes disent, en ce qui concerne la composition exacte de l'Elixir, qui est le premier travail, que l'on trouve partout cette chose, qui est la chose juste, car elle est dans tout homme et peut se trouver dans tout homme. Adam l'a emportée avec lui du Paradis, il l'a remportée avec lui lorsqu'il est mort et elle fut enterrée avec lui. C'est pourquoi l'Allégorie des Sages dit que cette chose est du soleil raffiné, c'est-à-dire de Por distillé et converti en vertus minérales supérieures. C'est pourquoi, dans un livre consacré à cet or, il est dit : « Nous achetons beaucoup avec notre gomme et avec peu d'or ». D'après Albert, dans le Livre sur les minéraux, ceci veut dire et démontre que l'or est partout et se trouve partout car il n'est rien qui, étant fait des quatre éléments, ne contienne naturellement de l'or au titre le plus pur. C'est pourquoi il est dit aussi qu'on le trouve partout. Le même Albert dit et démontre dans ce même ouvrage que la puissance minérale supérieure se trouve dans chaque homme et, spécialement, dans la tête, entre les dents, de sorte que l'on a trouvé dans les sépultures d'hommes morts depuis longtemps, de l'or en petits grains oblongs situés entre leurs dents} au dessus, ce qui, dit-il, n'eut pas été possible si cette puissance minérale, qui se trouve également dans notre dit Elixir ou Composé, n'avait pas existé dans chaque être. De ce fait, cela signifie que la pierre est dans tout homme et que Adam etc.. Ayant lu et reconnu ceci, retournons à notre propos. » II n'y a pas d'en vouloir à l'homme moderne si, devant une telle phraséologie, il hoche la tête et s'il dépose le livre; ce dernier est encore moins indiqué pour un simple curieux. En effet, il mène le curieux et celui qui n'analyse pas les choses et les voit superficiellement, à une erreur fondamentale. Le vieux philosophe cite un ancien ouvrage l'Allégorie des Sages, et entend par là que l'expression « or » doit être comprise à la façon des sages. Il cite l'Albertus et sa citation est erronée. Celui qui ne se donne pas la peine de relire s'engage sur une mauvaise voie. L'or entre les dents, c'est la Parole ou le Verbe par quoi tout a été fait, d'après l'Evangile selon St. Jean. Les grains d'or (les syllabes) sont « minutis et oblongis » (aigus et oblongs). « I » et « A » qui animent le corps (la gomme), la petite quantité d'or nécessaire, est la force solaire distillée. Artefius nous enseigne, dans son Clavis Majoris Sapientiae, l'art de « facere descendere spirîtum » et donne les formules suivantes dans lesquelles l'esprit s'épanche volontiers : I V X O par L. Nous trouvons ici le « I » et le « O »; « V » et « X » sont deux formes du « A », appelé le sommet, qui est réalisé lorsque le pouce ne forme pas un angle droit avec la main, et l'envergure qui est l'angle droit. Le « L » signifie l'équerre et le rapporteur. Nous trouvons des illustrations très caractéristiques dans le traité du médecin italien Lecinius de Calabre, Metallontm in melius mutationum Typus Methodusqpie Venise 1546. Sa première illustration nous montre un roi attirant l'attention sur son index pointé, c'est l'amorce de la science royale. Un autre travail se rapporte également à ce traité, travail très intéressant dont le titre est Pretiosa margarita novella de Petrus Bonus Ferrariensis. Bien plus important en ce qui nous concerne est le petit écrit que nous a laissé le malheureux Sethon et qui fut édité par Sendivogius. Ce travail, Novum Lumen Chymicum, a été commenté par Orthelius. Il s'agit de douze personnages qui nous montrent avec précision vers où mène la voie. Avant d'aller plus loin, qu'il me soit permis de mentionner que Sethonm était un adepte que la vanité a corrompu, qui rechercha la sagesse uniquement pour en tirer profit et pour fabriquer de l'or au moyen de métaux communs. Il fut emprisonné par le Prince-Electeur Christian II de Saxe, cruellement torturé sans pour autant jamais trahir son secret. Sendivogius le libéra de sa prison, trop tard malheureusement, puisqu'il mourut trois mois plus tard après avoir partagé son Elixir entre son épouse et Sendivogius. Ce dernier épousa la veuve de Sethon et put entrer, ainsi, en possession de toute la quantité d'Elixir; il se donna ensuite pour adepte sans toutefois être en mesure de préparer lui-même l'Elîxir. Pour qui a suivi attentivement ma démonstration, il sera déjà évident que la préparation de la pierre n'est possible qu'à celui qui possède la connaissance des clés; aux yeux du monde, cette connais