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14/07/2009

La lettre ouverte aux "Bandits de la Finance"

Lettre ouverte aux bandits de la finance

Auteur(s) : Jean Montaldo

« Messieurs les bandits de la finance, votre avidité et votre cupidité viennent de précipiter le monde dans la plus vaste destruction de valeurs de tous les temps. Embarqués dans la galère des “subprimes” et autres produits vénéneux, vous saviez vos trafics monstrueux condamnés à finir dans le décor !

Oui, vous le saviez, et je vais le prouver… en entrant dans le réseau inextricable de vos complots qui ont fini par pulvériser les économies des grandes puissances, au nez et à la barbe de magistrats, contrôleurs, auditeurs en tout genre qui ont tout vu, tout su et tout laissé faire, se rendant complices, de facto, du plus grand hold-up de l’histoire !

En France, comme ailleurs, vous vous êtes dévoyés dans des spéculations délirantes. Qu’il s’agisse de la Société générale, du groupe Caisses d’épargne – Banque populaire (avec Natixis), de BNP Paribas, de Dexia et autres Crédit agricole, les dossiers dépassent toute imagination, avec des pertes ahurissantes. Les dessous des « affaires » Jérôme Kerviel ou de l’escroc Bernard Madoff me révèlent que vous leur avez ouvert la boîte de Pandore. Chapeau, messieurs les banquiers !

Bandits de la finance, par appât du gain, en toute connaissance de cause, sans honte et sans vergogne, vous nous avez tous plumés. J’entends ici vous clouer un à un au pilori. »
Jean Montaldo

Source : Albin Michel

Jean Montaldo dézingue les bandits de la finance

par Olivier Bailly (son site) vendredi 3 juillet 2009

« Chez moi quand on tue le cochon, tout le monde est content ! Sauf le cochon ! ». Cette citation, l’écrivain et journaliste d’investigation Jean Montaldo, la place en exergue de son tout dernier livre (le 16ème depuis 1971) : Lettre ouverte aux bandits de la finance (Albin Michel). Bretteur hors norme, Jean Montaldo, 68 ans, est toujours un combattant actif dont la capacité d’indignation est intacte.

Dans ce nouvel ouvrage documenté, luxuriant, touffu, voire baroque, il tente de démêler pour nous les arcanes de la finance et de comprendre comment la crise annoncée notamment par le FBI en 2004 n’a pas été enrayée par le gouvernement Bush, trop occupé sur d’autres fronts.
Il explique comment un homme de l’ombre, Angelo Mozilo, l’inventeur des subprimes il y a quarante ans, aidé de ses amis, les dirigeants de Fannie Mae et de Freddie Mac, entre autres, ont plongé le monde dans le marasme. Il dévoile enfin pourquoi les banquiers français, dans un bel ensemble, se sont engouffrés dans le piège des subprimes pour aboutir notamment à l’affaire Kerviel.

« Je suis sûr, que s’ils continuent comme avant, nous a-t-il confié en marge de l’interview qui figure ci-dessous, s’ils n’ont pas tiré les leçons de la crise, c’est sûr, il y aura une deuxième vague, une autre crise qui risque de faire exploser totalement le système financier international. Je le crains vraiment. J’ai les chiffres. Il y a aujourd’hui plus de 365, voire 400 000 milliards de produits titrisés en circulation. On ne peut pas les maîtriser. Ils ne sont même pas localisables. C’est ça le problème. Et ils en inventent tous les jours ».
On comprend dès lors pourquoi l’auteur cite Enver Hodja à la fin de son livre : « Malheureusement, l’année qui commence sera pire que la précédente… mais meilleure que la prochaine ». Le dictateur albanais n’est sans doute pas la référence suprême du libéral Montaldo. Gageons qu’il conjure le sort en le citant.

Chevalier blanc ? Populiste ? Prophète ? Jean Montaldo, souvent attaqué par la "bien pensance", n’est rien de tout ça. C’est d’abord un journaliste d’investigation comme on n’en fait plus, qui porte la plume là où ça fait mal et qui ne craint pas d’appeler un chat un chat. Son livre n’est pas un pamphlet. Il attaque les coupables avec impartialité et sans manichéisme.

Jean Montaldo, invité des RDV de l’Agora, répond aux questions d’Olivier Bailly


Olivier Bailly. En quoi ce nouveau livre est-il une suite logique au Marché aux voleurs ?
Jean Montaldo : J’avais prévenu les PDG des grandes banques, lors de la publication d’un de mes précédents livre, le Marché aux voleurs en janvier 2003, que je les maintenais sous haute surveillance. J’ai tenu ma promesse. Quand j’ai vu que loin de renoncer aux méthodes relevant du capitalisme le plus sauvage que je fustigeais dans mon livre tout continuait comme avant, en pire, j’ai compris qu’il fallait reprendre la plume. Pendant l’été 2008, j’ai pris la décision d’écrire cette lettre ouverte. Le Marché aux voleurs était déjà une adresse directe aux PDG faillis et aux banquiers. Cette fois, je m’adresse à eux nommément, en les visant leurs responsabilités respectives dans la crise mondiale. Avec des méthodes effroyables et des chiffres dantesques. Le lecteur peut enfin comprendre ce qui s’était réellement passé. J’ai à peu près tout lu de ce qui a paru, du moins en France, et, sauf à être vraiment un spécialiste émérite, on n’y comprend rien. Moi-même, en expert des milieux financiers, avais du mal à m’y retrouver. J’ai donc voulu vraiment comprendre, disséquer le monstre.

J’aborde, après avoir expliqué en quoi consistaient les subprimes (le principal, mais non pas le seul moteur du désastre), les sandwichs avariés adossés aux subprimes, avec les différents étages : la basse couche venimeuse, puis la couche mezzanine (avariée) et enfin la couche senior ou super senior (qui enjolive l’ensemble). Pour tour dire la titrisation des créances des banques mises hors-bilan. Après avoir expliqué ces arcanes il me fallait bien aborder le chapitre crucial, la bombe atomique qui a tout fait sauter, les mathématiques financières. 

Sur toute la planète, vous ne trouverez aucun PDG de banque qui comprend ces formules mathématiques illisibles. Pourtant, ils les utilisent en permanence pour farder leurs bilans, faire de la fausse monnaie. Les extraits des cours des mathématiques financières que je reproduis sont édifiants : on n’y comprend rien ! C’est totalement abscons, déconnecté de la réalité. Appliquées à la finance ces formules mathématiques, notamment la méthode de Monte-Carlo qui a été créée pour la bombe atomique de Nagasaki, ne pouvaient déboucher que sur l’explosion générale de l’économie mondiale. Ce n’est pas à la légère que dans cette Lettre ouverte aux bandits de la Finance je défie les banquiers responsable du cataclysme dont nous sommes tous victimes de venir sur un plateau de télévision m’opposer le plus petit démenti.

OB : Diriez-vous que cette crise est absurde ?
JM : Nous sommes dans l’irréel ! Les méthodes utilisées sont effroyables, malgré les avertissements répétés des meilleurs spécialistes et gendarmes américains. Je donne des preuves absolument formelles, qu’il se soit agit du FBI avec Robert Mueller qui parle de réseauxréseaux criminels. Toutes ces propositions de loi, du républicain McCain ou du démocrate Obama ont été jetées au panier.
criminels. Il y a aussi d’autres organismes comme le Fincen. D’autres initiatives sont venues de deux sénateurs, Obama et McCain, dès l’été 2005. On ne sait pas à l’époque, eux-mêmes l’ignorent, qu’ils seront candidats à la présidence des Etats-Unis d’Amérique. Tous deux s’accordent, alors qu’ils appartiennent à des familles de pensée différentes pour diagnostiquer le même mal et proposer les mêmes remèdes. Obama est encore plus franc que McCain quand il demande que les bandits qui vicient la titrisation des subprimes qu’ils soient punis de trente-cinq années de prison, dès lors qu’il serait prouvé qu’ils appartiennent à des

Même chose en France, où j’observe que l’on n’a pas écouté la Banque de France et la Banque des règlements internationaux qui ont toutes deux fait correctement leur travail. Face à ces organismes de surveillance suprême, vous avez des gendarmes, tels que l’AMF, en France, qui leur savonnent la planche. Un exemple : alors que la crise des subprimes a commencé, l’AMF recommande l’utilisation des hedge funds, les véhicules diaboliques de la spéculation, logés pour la plupart dans des paradis fiscaux. ! Je rêve ! Moins d’une année plus tard deux tiers de ces hedge funds sont en faillites. Nous sommes encore une fois dans l’irréel, mais un irréel sous-tendu par la volonté de banquiers criminels de faire toujours plus d’argent, de l’argent capable de tuer, en pervertissant à l’extrême le système capitaliste et libéral dont je demeure un ardent défenseur. C’est pourquoi je demande des châtiments exemplaires. En revanche, si ce que j’écris est considéré comme faux, je demande au grands PDG que je mets en cause de me poursuivre en justice. Ce serait plus élégant que d’user de leurs dérisoires moyens de pressions pour inviter des journaleux à leur botte d’ignorer mes constats référencés. Avec ou sans eux, je parviendrai à me faire entendre. Je n’ai peur de rien, ni de personne !

OB : On voit en lisant votre enquête que les politiques n’ont pas la main sur ce dossier. Au contraire, à chaque fois qu’ils votent des lois sociales comme Jimmy Carter en 1977 ou plus tard Bill Clinton, les financiers les détournent
JM : Jimmy Carter qui hérite de Lyndon Johnson qui lui-même hérite des dispositions prises par Roosevelt au lendemain de la grande crise de 1929. Toutes ces dispositions financières à caractère social partaient de bons sentiments. Mais, effectivement, elles ont été perverties notamment après l’affaire des Junk bonds, obligations pourries de Michael Milken, dans les années 90 avec le gigantesque scandale des prédateurs qui avait ébranlé Wall street. C’est ce qui est impardonnable. Ce sont ces mêmes obligations pourries qui ont été sophistiquées à l’extrême pour titriser les subprimes sous forme de CDO et sous CDO, avec aussi les CDS, en forme de police d’assurances sans en être réellement, pour couvrir les risques liés aux CDO ou autres créances toxiques titrisées. Le jeu consiste à sortir du bilan des banques leurs créances, après avoir distribué à tout va des crédits à n’importe qui…
Là, je parle des Etats-Unis. Car en France, dans le secteur immobilier, vous ne trouverez pas un défaut de règlement sur les crédits qui ont été octroyés par les banques françaises à leurs clients. Curieusement, alors que les banques françaises sont tatillonnes à l’extrême, ne permettant pas le moindre découvert à leurs clients, les signalant en rouge à la Banque de France pour un découvert de 50 euros, les mêmes banques, disais-je, spéculent secrètement sur les subprimes américains qui ne sont rien d’autres que des crédits accordés à des pauvres insolvables. Elles le font parce que ces produits sont à effet de levier avec une possibilité de réaliser des plus-values considérables. Et les banques françaises – comme leurs homologues européennes - ne voient pas que derrière les modèles mathématiques sur lesquels s’appuient les fameux CDO, et tous les produits titrisés permettant de revendre les créances de banques américaines partout dans le monde, reposent sur une hausse continue du marché de l’immobilier, sans qu’ait été intégré dans ces modèles miracles un possible retournement du marché à la baisse. C’est insensé ! Comment des financiers et les agences de notation ont-ils pu valider des produits spéculatifs pour de tels montants, tous reposant sur des modèles mathématiques foireux ? Nous entrons là dans l’univers de la corruption. Ne me cachant pas derrière mon doigt, je donne le noms. Et les preuves.

OB : Pourquoi les banquiers français dans un bel ensemble, alors qu’ils étaient informés de ce qui se passait, sont-ils entrés dans la danse ?
JM : Tous ont perdu la raison. Il leur fallait justifier et maintenir, vaille que vaille, leurs salaires de Maharadjah, bonus de satrape et parachute doré d’émir ! Il leur fallait à tout prix monter en gamme dans leur enrichissement personnel qui, in fine, sera inversement proportionnel à leurs résultats. Tous se foutent éperdument des conséquences de leur incompétence crasse. Ce qui compte pour eux c’est le total annuel de leurs revenus en salaire, en bonus, en stock-options, qu’ils aient réussi ou qu’ils aient fait faillite.
Bref, dans cette Lettre ouverte aux bandits de la Finance, je débobine le fil infernal de la crise. Vous voyez qu’au début les chiffres sont, somme toute considérables, mais absorbables. Au fur et à mesure du temps qui passe, cela devient astronomique, phénoménal. On est projeté dans la ionosphère.

OB : Que pensez-vous de l’emprunt d’état que le gouvernement s’apprête à lancer ?

JM : Que faire d’autre ? Le Premier ministre François Fillon a cette vertu de dire la vérité depuis le départ. Peu de mois après son arrivée à Matignon, ayant fait les comptes, il est le premier Premier ministre de la cinquième république à dire enfin la vérité. Fillon a dit, dès septembre 2007, que la France est en faillite. Depuis septembre 2008 la note ne fait que grossir avec toutes les bêtises additionnées des financiers, notamment celles des PDG des plus grandes institutions financières françaises. Celles-ci ont bénéficié des aides de l’état et de l’heureux volontarisme de Nicolas Sarkozy. S’il n’avait pas été non seulement à la tête de la France mais aussi à celle de l’Europe, tout serait parti en éclat. Sans doute les plus hautes autorités de l’état en France ne le savent pas, mais moi c’est mon rôle de l’établir et de le dire : dans les banques qui ont appelé le gouvernement français au secours, les spéculations continuent comme avant. Soit à Paris, soit par l’utilisation des paradis fiscaux, quoi qu’aient décidé les chefs d’état lors du sommet du G20, le 1er avril dernier.

OB : Selon vous, y a-t-il une solution, un remède ?
JM : J’ai voulu dresser un bilan sérieux et incontestable. Maintenant c’est sur la place publique et il faut ouvrir le débat. On peut demander aux

OB : Vous citez au début de votre le livre le cas d’Angelo Mozilo qui a finalement inventé les subprimes il y a quarante ans. Mozilo, comme vous le dites avait des amis, des complices.
JM : En plus de son organisation financière hyper-sophistiquée avec les liens qu’il entretient avec Fannie Mae et Freddie Mac, banques qui le financent en réalité, Angelo Mozilo possède un club, les amis d’Angelo Mozilo, qui n’est rien d’autre qu’un outil de corruption.

OB : Des amis parmi lesquels on remarque notamment Kurt Conrad, président de la commission du budget, et Christopher Dodd, président de la commission des affaires bancaires au Sénat…
JM : Un démocrate et un républicain. C’est un garçon œcuménique !

OB : C’est donc un système, une mafia. Comment voulez-vous arrêter les métastases ?
JM : Vous pouvez faire confiance aux Américains car ils vont aller jusqu’au bout. Grâce à Dieu, on a enfin un président américain courageux. Tout à l’heure je vous disais qu’alors qu’il était simple sénateur il demandait déjà des sanctions exemplaires pour les financiers convaincus de participer à des entreprises à caractère criminel. Laissons la justice américaine agir. Elle le fait correctement et diligemment. C’est toute la différence avec la France où je vous signale que nous n’avons que des enquêtes préliminaires et aucune procédure ouverte. Rien !

OB : En effet, il y a l’affaire Kerviel, mais pas l’affaire Bouton…
JM : Oui, mais il y aussi l’affaire Madoff. Ce dernier a volé 65 milliards à des riches. Il a des complices. Qu’est-ce que c’est que ces salades qui consistent à nous dire que Madoff était un escroc solitaire. Certes, il avait tout imaginé avec l’assistance de son frère, mais en 2005 il avait, en France, des partenaires comme Ixis, filiale de la Caisse d’épargne et de la Caisse des dépôts et consignation, bras armé financier de l’Etat. Je livre un document incontestable. Puisque la justice ne possède pas ce document je le tiens à sa disposition. Dans ce document on voit qu’Ixis est le dépositaire en France du principal produit Madoff vendu en Europe qui est la Sicav Lux-Alpha. C’est ni plus ni moins une caution morale et financière accordée à un escroc, sans que ces gens soient allés vérifier quoique ce soit. Quand vous voyez derrière qu’il y a un cabinet d’audit international, Ernst & Young qui déclare sincère et conforme les écritures comptables de la Sicav Lux-Alpha de Bernard Madoff - j’ai la preuve que cette Sicav est bien à lui, ayant retrouvé les pièces originales à Londres -, vous avez la preuve qu’il s’agit bien d’un réseau criminel qui monte haut.
grands banquiers des comptes en justice. Je donne les noms, les chiffres, je parle d’une organisation criminelle et je maintiens le terme. Il s’agit de l’argent de leurs clients, des contribuables européens dilapidé par des financiers irresponsables et inconscients. Il faut impérativement les arrêter, leur demander des comptes et, s’il le faut, les mettre à la porte, voire à l’ombre.

Mais il faut raison gardée : tout cela ne porte que sur 65 milliards volés aux têtes couronnées, aux grandes fortunes et aux banques qui se sont fait piéger parce qu’elles n’ont rien vérifié. De l’autre côté vous avez ceux qui volent les pauvres. Ça c’est le réseau des subprimes dont Angelo Mozilo est le parrain. Il y a aussi Lehman brothers, AIG, etc. , ainsi que les banques européennes qui ont plongé dans le gouffre des subprimes, alors qu’elles font, comme je le disais plus haut, la fine bouche avec leurs propres clients, particuliers ou entreprises. Ces banques utilisent les fonds de leurs déposants pour aller spéculer secrètement dans des opérations honteuses, pour des montants délirants, qui dépassent de loin leurs fonds propres…

OB : On en arrive à l’affaire Kerviel
JM : Il y a combien de traders à la Société Générale ? A Paris, ils sont au moins 350. Vous avez un trader Kerviel qui a cinquante milliards de position à l’achat, somme qu’il faut ajouter à celles des autres traders. Et quand vous savez que les fonds propres de la Société Générale sont de trente milliards, vous voyez l’étendu du scandale… Un seul trader se lance dans des spéculations connues de la banque, évidemment, puisque ce sont des opérations à l’achat, reconnues, donc comptabilisées. Donc on autorise un seul trader à prendre des positions à l’achat supérieures de vingt milliards d’euros aux fonds propres de la Société Générale. On est encore une fois dans le délire. Le reste, encore plus inquiétant, est dans mon livre. Je prends mes responsabilités. Qu’ils assument les leurs !

OB : Vous expliquez qu’indirectement c’est à cause de la lutte contre Al Qaida que l’autre lutte, celle contre les subprimes, a été retardée…

JM : Dès 2004, le FBI fait remarquablement son travail. Les rapports qu’ils remettent au gouvernement américain sont terribles. Ils parlent de corruption, de trahison de la démocratie. Mais le gouvernement Bush s’entête en ne voyant pas le sérieux de l’alerte donnée par le FBI et ensuite par les autres autorités de contrôle des marchés financiers. Ils ne le voient pas parce qu’ils considèrent que la priorité des priorités c’est Al Qaida. Mais si le FBI convient qu’Al Qaida est une organisation criminelle éminemment dangereuse, signalant toutefois qu’il y a encore plus dangereux, visant les réseaux financiers qui mettent en péril l’économie mondiale.

OB : Dans votre livre vous vous en prenez à Jean-Marie Messier

JM : C’est l’imposteur numéro un ! Voilà un homme qui en 2002 a mis l’un des fleurons du CAC 40 en quasi-faillite, puis qui a été remercié par son conseil d’administration, Messier dont on découvre qu’il avait fardé ses bilans comme une cantatrice chauve - c’est le mot que j’emploie dans mon livre (et que je maintiens, avec des preuves) – Messier qui fut un innovateur dans le dévoiement du système capitaliste et qui vient nous dire dans un livre, début 2009, que le ciel lui était tombé sur la tête. C’est peut-être son cas, mais ce n’est pas le mien. Dans Le Marché aux voleurs, je visais Monsieur Messier nommément pour ce qu’il avait fait.
Et ce n’est pas ma faute si la justice française a décidé de passer l’éponge sur
ses méfaits alors que la justice américaine, elle, l’a poursuivi et que Messier a reconnu ses fautes et a payé. Et ce type là qui vient nous donner des leçons de sorties de crise, prenant le président Sarkozy en otage pour essayer de se refaire une santé ! Quand je découvre en outre que Jean-Marie Messier est le conseil secret, parce que tout cela n’était pas rendu public, de Charles Milhaud, lors de l’entrée en bourse de Natixis qui va se révéler une véritable spoliation des deux millions et demi de porteurs qui ont souscrit à cette introduction et vont se retrouver nettoyés au Karcher, je m’enfamme. Le cours de bourse, lors de l’introduction est à 19,50 euros et il va tomber en peu de mois à 0,76 euros.

Quand on découvre que Monsieur Messier a touché pour l’introduction en bourse de Natixis, pour quelques mois de travail la somme de six millions d’euros, je m’indigne. Avec un contrat où il est dit que même si l’opération ne se fait pas, ces millions d’euros lui sont garantis. Tout cela va se terminer dans une déconfiture épouvantable, Natixis étant engagée de la manière la plus scandaleuse dans des opérations de spéculations qui l’ont conduit à la ruine, de même que les caisses d’épargne d’ailleurs.

OB : Vous êtes un vieux routier du journalisme d’investigation. Ce qui ne vous empêche pas de vous informer sur le web, et notamment sur Agoravox
JM : Je le lis tous les jours. J’y trouve des pistes qui me permettent d’avancer et de nourrir mes réflexions. Il y a sur le web un espace de liberté qu’on ne trouve pas dans la presse écrite, terriblement dépendante des annonceurs, donc des groupes de pression politiques et économiques. Vous n’avez pas d’auto-censure. Sur Agoravox, de temps en temps vous vous lâchez. Vous avez raison !

Montaldo passe les "bandits de la finance" au kärcher

http://www.dailymotion.com/video/x9oqud_montaldo-passe-les-bandits-de-la-fi_news

Habitué des dénonciations polémiques et des ventes records, l'écrivain-enquêteur Jean Montaldo revient en force avec un livre, sorti le 25 juin, qui claque comme une nouvelle attaque en règle: une "Lettre ouverte aux bandits de la finance" (Albin Michel) qui a des allures de fessée magistrale et de plongée dans les antres malodorantes du capitalisme financier.
Regardez l'interview vidéo exclusive de Jean Montaldo, qui nous explique les raisons de sa "lettre ouverte aux bandits de la finance" et dresse le portrait des deux principaux d'entre eux: Angelo Mozilo, le parrain des subprimes, qui a ruiné les pauvres; et Bernard Madoff qui a escroqué les riches...


Plus d'infos et de vidéos sur lesinfos.com

Source : Agoravox

13/07/2009

N.O.M. : Accélération des bases de la Gouvernance Mondiale

ACCELERATION DES BASES DE LA GOUVERNANCE MONDIALE ET D'UNE INTERVENTION MILITAIRE EN IRAN !

Le 12/07/2009

"Et oui, je vous avais prévenu, voilà que depuis le 5 juillet 2009, l'on note une accélération des actions menant à une gouvernance mondiale (même le pape benoît 16 prône à présent pour la mise en place urgente d'une gouvernance mondiale) et à une intervention militaire en Iran. Tandis que sur le front économique et financier, 2 experts confirment ce que je vous annonçais ce printemps 2009, c'est-à-dire l'imminence d'un cataclysme financier."

Source : http://revelations4.blogs.fr/


LE MESSAGE AUDIO CORRESPONDANT :

Archive télé du 12/07/2009 11:00:17

http://www.blog-video.tv/video-106312e9cf-Archive-tele-du-12-07-2009-11-00-17.html

 

11/07/2009

Un nouvel ordre mondial ?

Le rêve cauchemar américain

usa-carte-drapeau-300x256.jpgL’Amérique n’est vraiment pas ce que les livres d’histoires nous ont appris à l’école. Rien d’étonnant quand on sait que l’écriture de l’histoire en revient toujours aux vainqueurs de la guerre.
Sans commenter le fait que les États-unis se sont construits sur le génocide d’un peuple (les indiens) et sur l’esclavage d’un autre (les africains), passons directement au sujet que je souhaite développer ici.

Au lendemain du 65e anniversaire du débarquement, je pense que ça devrait remettre un peu les choses en place sur la vérité, dans l’esprit de tous.
Je vais vous parler du parcours de 2 personnages américains, qui ont influencés l’histoire du début du XXe siècles à nos jours. Je pense pour ma part, qu’ils sont responsables de l’état de notre monde actuel, en termes : économique, idéologique, écologique, géo-politique, stratégico-financière.... pour avoir influencé, financé, et soutenu des hommes comme Hitler, Mussolini, "Ben Laden" et ainsi avoir développé une économie déshumanisée, matérialiste, élitiste, raciste...et qui est devenu malheureusement la nôtre aujourd’hui. Basée sur le pétrole, l’armement, l’automobile...mais aussi la manipulation, la corruption, les divisions, les guerres, la peur......notre civilisation est devenu chaotique et autodestructrice.

robinson.gifBalzac disait que derrière toutes fortunes, il y avait un grand criminel. C’est malheureusement aussi vrai que le rêve américain n’est qu’un mythe, et la décadence actuelle des USA, n’en est que la confirmation, quant au dessein projeté par ces "élites", vers la gouvernance d’un nouvel ordre mondial. Ces élites franc-maçonnique s’appellent : skull and bones, bilderberg, illuminati.......
Mais revenons à nos 2 personnages ; Il s’agit d’Henry Ford, fondateur de la Ford Motor Company et de Prescott BUSH, père de George H. W. Bush 42e president des Etats-Unis et grand-père de George W. Bush 43e Président des Etats-Unis.


La famille Bush, les fabricants de guerres

Le 15 mai 2008, George W. Bush lors de son discours à la Knesset a fait un parallèle remarqué entre les déclarations du sénateur Neuville Chamberlain concernant Hitler en 1939, et celles de Barack Obama concernant les terroristes et les extrémistes.

Bush_Polemique
26031596.jpg

Bush … Hitler … Bush … Hitler …

Il m’a fallu quelques jours pour :

* me souvenir qu’il y avait un lien,
* mettre la main sur « La guerre des Bush » d’Eric Laurent
* dépoussiérer le livre qui date de 2003, et a inspiré un documentaire en 2004 « Le monde selon Bush »
* en extraire du premier chapitre quelques morceaux choisis, que voici.

Ces extraits font suite à une introduction sur l’effort de guerre Allemand durant la 2nde Guerre Mondiale, soutenu par les groupes Ford, General Motors et IBM.

Extraits des pages 17 à 21 :

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La guerre des Bush, selon la formule d’un observateur, « à cette époque, il existait deux races de financiers et de spéculateurs. Ceux qui comme Joe kennedy affichaient des sympathies nazies mais ne faisaient pas d’affaires avec l’Allemagne nazie, et les autres qui n’éprouvaient pas d’engouement particulier pour Hitler mais saisissaient les opportunités ».

Visiblement Prescott Bush se rangeait dans la seconde catégorie, une zone grise où les actes sont mus par un solide apolitisme, une absence de conviction profonde et une certaine amoralité propre au monde des affaires.

...

En 1921 il épousa Dorothy Walker, la fille d’un puissant financier de Wall Street, et cinq ans plus tard il rejoignait, en tant que vice-président, la banque d’affaires que son beau-père venait de créer en partenariat avec les Harriman, ses amis d’université : W.A. Harriman and Co. L’établissement fusionna en 1931 avec la société financière anglo-américaine Brown Brothers pour devenir la banque d’affaires la plus importante des Etats-Unis, et politiquement la plus influente.

hitler_bush.jpgPrescott Bush et ses partenaires avaient pris pied en Allemagne dès les années 20 en rachetant la compagnie de navigation Hambourg-America Line qui détenait la quasi-exclusivité du trafic maritime allemand vers les Etats-Unis. Il s’agissait là d’une première étape. La banque installa son antenne européenne à Berlin et élabora de nombreux partenariats, notamment avec certains des industriels les plus puissants du pays. Au premier rang desquels Fritz Thyssen, propriétaire du groupe sidérurgique qui portait son nom. Thyssen allait publier quelques années plus tard un livre remarqué, au titre éloquent : « J’ai financé Hitler ». Véritable profession de foi envers le national-socialisme, l’ouvrage confirmait également ce qui était déjà de notoriété publique : Thyssen avait aidé le mouvement nazi dès octobre 1923, et on le qualifiait de « banquier privé de Hitler ».

Harriman and Co et Thyssen, à travers une banque qui lui appartenait aux Pays-Bas, la Bank Voor Handel , décidèrent de la création d’un établissement commun, l’union Banking Corporation. Selon les enquêteurs qui se penchèrent sur ce dossier, cette banque devait permettre de favoriser des investissements croisés, aux Etats-Unis et dans le groupe Thyssen, ainsi que dans d’autres firmes allemandes.

bush_nazi_connection.gifLe 20 octobre 1942, peu après l’entrée en guerre des Etats-Unis, l’Union Banking Corporation fit l’objet d’une saisie du gouvernement fédéral pour « commerce avec l’ennemi ». Prescott Bush était le directeur de l’établissement, et ses principaux associés et actionnaires, outre Roland Harriman, étaient trois cadres nazis, dont deux travaillaient pour Thyssen. Huit jours plus tard, l’administration Roosevelt appliqua les mêmes sanctions à l’encontre de la holland-American Trading Corporation et de Seamless Steel Equipment Corporation, toutes deux dirigées également par Bush et Harriman, et accusées de coopérer avec le Troisième Reich. Un mois plus tard, le 8 novembre 1942, une procédure identique frappa la Silesian American Corporation, une holding qui possédait d’importantes mines de charbon et de zinc, en Pologne et en Allemagne, exploitées en partie par les prisonniers des camps de concentration, « dont l’utilisation, selon un rapport, a sans aucun doute fourni au gouvernement allemand une aide considérable dans son effort de guerre ».

Prescott Bush siégeait au conseil de direction de cette firme qui avait fait l’objet de montages juridiques complexes laissant quelque peu dans l’ombre son partenaire allemand. Et pourtant, il s’agissait de l‘industriel Friedrich Flick, lui aussi bailleur de fonds du parti nazi, puis plus tard du corps des SS à travers le « cercle de amis de Himmler » dont il était membre.

...

Les hommes d’affaires aiment agir mais guère se souvenir. Prescott Bush fortune faite, la page équivoque de la Seconde Guerre mondiale tournée, se présenta au Sénat. Battu en 1950 il fut élu deux ans plus tard.

Autant dire que les négociations avec le régime hitlérien, la famille Bush en a une certaine expérience.

Le but du Nouvel Ordre Mondial


Passons maintenant à Henry Ford et focalisons-nous sur la partie "cachée de l’icerberg", si j’ose dire !!!

Henry Ford et l’antisémitisme

Foncièrement antisémite et furieux de découvrir que son entreprise pourrait être affectée par ce qu’il considère indigne de forces politiques, il n’hésite pas à accuser les Juifs d’avoir déclenché la Première Guerre Mondiale. Nombreux sont les mouvements américains qui reprennent ses théories antisémites pour raviver une haine latente. Son antisémitisme s’exprime également dans ses mémoires. Dans le chapitre XVII de My Life and Work, Ford s’exprime sur les juifs américains : « Notre travail n’a pas la prétention d’avoir le dernier mot sur les juifs en Amérique.[...] Si les juifs sont si sages qu’ils le disent, ils feraient mieux de travailler à devenir des juifs américains, plutôt que travailler à construire une Amérique juive ».

Se justifiant à ce sujet, il explique dans son livre Le juif international, que pour lui l’antisémitisme n’est que le pendant de l’ antigoyisme de la communauté juive.

The International Jew

p0005.jpgHenry Ford a publié un ouvrage en quatre volumes, The International Jew, qui rassemble des articles parus dans le journal The Dearborn Independent. Une phrase dans un texte dédié à la salutaire « réaction de l’Allemagne contre le Juif » illustre cet esprit soi-disant "scientifique" et dont le langage est chargé de métaphores médicales : il s’agit d’une question d’« hygiène politique », parce que « la principale source de la maladie du corps national allemand [...], c’est l’influence des Juifs ".

Dans plusieurs autres passages, les Juifs sont présentés comme un « germe » qui doit faire l’objet d’un « nettoyage ». Adolf Hitler et ses collaborateurs reprendront cette terminologie pour justifier leurs crimes. Le Juif n’est plus défini par sa religion mais par sa « race », « une race dont la persistance a vaincu tous les efforts faits en vue de son extermination ». Il faut donc réveiller chez les jeunes la « fierté de la race .

ford hitler.jpgFord s’inspire des Protocoles des Sages de Sion, un ouvrage qui serait « trop terriblement vrai pour être une fiction, trop profond dans sa connaissance des rouages secrets de la vie pour être un faux », cité et commenté abondamment, comme preuve ultime et irréfutable de la conspiration juive pour s’emparer du pouvoir à l’échelle mondiale. Cet ouvrage est par ailleurs vivement critiqué par le Times de Londres. Il y est souvent fait référence à l’Allemagne qui est décrite comme dominée par les Juifs malgré le fait qu’il « n’y a pas dans le monde de contraste plus fort que celui entre la pure race germanique et la pure race sémite ».

Le thème de la complicité entre le judéo-bolchevisme et la finance capitaliste juive, dans une conspiration pour imposer à la planète un gouvernement mondial juif est abondamment repris par le nazisme. Trois volumes ont pour objet la place des Juifs aux États-Unis. Selon Ford, leur émigration massive d’Europe de l’Est en Amérique du Nord n’a rien à voir avec de prétendues persécutions : les pogroms ne sont que de la propagande ; il s’agit bel et bien d’une véritable invasion : le « Juif international » peut déplacer un million de personnes de la Pologne vers l’Amérique « comme un général déplace son armée  ». Les Juifs sont responsables de l’introduction dans les arts de la scène aux États-Unis d’une « sensualité orientale » sale et indécente, « instillant un poison moral insidieux ».

La contribution de Ford à la propagation de l’antisémitisme va au-delà de l’imprimé. Il travaille activement à former une communauté. Au départ, réunis autour du Dearborn Independent, ces hommes constituent une force importante dans l’évolution américaine de l’antisémitisme, et inclus un grand nombre de profasciste.

Germanophile ou nazophile

orange-ford-medal2.pngÀ peu près à la même époque, Henry Ford est aussi le plus célèbre des bailleurs de fonds étrangers d’Adolf Hitler, et il a été récompensé dans les années 1930 pour ce soutien durable avec la plus haute décoration nazie pour les étrangers.

Cette faveur accordée par les nazis engendre une importante controverse aux États-Unis et finit par un échange de notes diplomatiques entre le gouvernement allemand et le Département d’État. Ford s’exprime à propos de cette polémique en clamant que « [son] acceptation d’une médaille du peuple allemand ne [le fait] pas, comme certains semblent le penser, entraîner aucune sympathie de [sa] part avec le nazisme ». Alors que Ford clame publiquement qu’il n’aime pas les gouvernements militaristes, il tire profit de la Seconde Guerre mondiale, en alimentant l’industrie de guerre des deux camps : il produit, via ses filiales allemandes, des véhicules pour la Wehrmacht, mais aussi pour l’armée américaine.

FORD+planifie+la+guerre+d'Hitler.jpgHenry Ford participe à l’effort de guerre allemand avec Opel, filiale de General Motors. Des succursales de Ford implantées en Allemagne demandent réparation pour les bombardements subis. Un million de dollars est réclamé aux Américains pour les dégâts provoqués dans l’usine de Cologne. Ford demande aussi des réparations au gouvernement français. 38 millions de Francs sont versés après le bombardement de son usine de Poissy

Prochaine étape aux Etats-unis : effondrement monétaire, avec guerre civile à la clef, désintégration du système économique et financier pour arriver à la phase finale, d’un nouvel empire dirigé par "l’élite" et de la mise en place du nouvel ordre mondial.

 




 

Monté Cristo

à lire aussi :

http://www.mai68.org/textes/PrescottBush.htm


 

10/07/2009

Attentats 9/11 : Un blog de soutien à Jean-marie Bigard

A découvrir : Un blog de soutien à Jean-Marie BIGARD et pour l'ouverture d'une internationale sur les attentats du 9/11 aus USA.

En hommage aux victimes des attentats et de toutes celles qui s'en sont suivies dans le monde à la suite de cette Effroyable Imposture. N'oubliez pas de signer la pétition.

http://911soutienabigard.hautetfort.com/


Retrouvons notre honneur et notre dignité humaine...!!!!


 

07/07/2009

Le virus de la grippe canine maintenant ?

Ils ne savent plus quoi inventer ..........!!!!!!!!!!

Faut-il craindre H3N8 et une pandémie de grippe canine ?

Cela pourrait passer pour un mauvais canular de premier avril mais il n’en est rien. On parle actuellement d’une nouvelle grippe, affectant les chiens après une transmission du virus H3N8 depuis le cheval. Décidément, l’année 2009 est celle de la grippe.

 


Depuis que la médecine est devenue institutionnelle, avant d’être médiatisée, les époques sont marquées par des pathologies emblématiques. Accompagnées parfois de découvertes scientifiques majeures. On associe la fin du 19ème siècle à la rage et le célèbre Pasteur. Mais ce qui fut maintenu sous surveillance, ce furent deux maladies acquises par contact externe, l’une, popularisée par quelques artistes qui en moururent, fut la syphilis. Quant au cholera, il causa plusieurs pandémies, avec des dizaines de milliers de morts. La vaccination et l’hygiène ont pu venir à bout de cette pathologie qu’on voit encore dans des pays pauvres et notamment le Zimbabwe présent dans l’actualité récente. La décennie 1985-1995 fut celle du Sida. Il se pourrait bien que la décennie 2005-2015 soit celle de la grippe.

On se souvient de la grippe aviaire, devenue célèbre car elle causa nombres d’épizooties de part le monde mais surtout, elle est passée de l’animal à l’homme, infectant quelques centaines de sujets. En septembre 2008, 245 décès ont été comptabilisés depuis le premier cas en 2004. A noter, aucun décès n’a été constaté dans les pays industrialisés. Par précaution, des élevages d’oiseaux ont été abattus dès lors qu’un cas était détecté. On ne souvient de ces images de Bresse, avec ces vétérinaires passant dans les pédiluves alors que la zone était devenue interdite comme s’il y avait de la radioactivité. Du coup, les autorités ont pris l’affaire en main. D’aucun nous prédisaient la catastrophe, des millions de morts causés par cette souche dénommée H5N1. Et d’immenses stock de l’antiviral tamiflu, inhibiteur de la neuraminidase et donc de la multiplication du virus, furent constitués.

2009. Comme si les virus décidaient de s’inviter au titre de mode pandémique, une nouvelle pandémie se dessine, sans qu’on puisse trop savoir la dangerosité de cette souche appartenant à au genre H1N1. Apparue au Mexique, cette grippe fut désignée comme mexicaine et aussi comme porcine, car elle affecte les porcs. Les dernières nouvelles ne sont pas forcément bonnes, ni précises. On a mentionné le cas soi-disant exceptionnel d’un Danois réfractaire au traitement par le tamiflu, tandis que selon les chercheurs du CDC, la plupart des échantillons du H1N1 sont résistants au tamiflu. C’est ce qui inquiète car cela illustre bien le gros problème lié à toute pathologie virale. Un virus, même s’il conserve des déterminants permettant de le classer, mute inexorablement. Au risque de devenir de plus en plus létal.

Dernier virus en date dont on parle mais pas trop, le H3N8. Baptisé par ailleurs virus de la grippe canine, bien qu’il ait aussi causé la mort de canards sauvages. Découvert en 2004 lors d’une course de lévriers, ce virus cause une grippe pouvant donner affecter sévèrement le chien mais sont la mortalité est jugée assez faible. Comme bien d’autres souches virales, une transmission inter espèces s’est produite, en l’occurrence du cheval vers le chien. De là à imaginer que l’homme puisse être contaminé il n’y a qu’un pas dans l’ordre des raisons. Mais l’on sait bien que la vie a ses propres règles et qu’en la matière, c’est elle qui en dernier ressort décide si l’homme sera affecté ou non par H3N8. Une chose reste certaine, depuis la transmission du cheval au chien, constatée il y a 5 ans, aucun humain n’a été pour l’instant contaminé. Le virus H3N8 reste une affaire entre vétérinaires, comme bien d’autres pathologies affectant une espèce animale. Ce virus a été trouvé dans une bonne trentaine d’Etats américains, mais il n’a pas un caractère expansif considérable. C’est surtout dans les situations de promiscuité que le virus se transmet d’un chien à un autre. Nombre de cas recensés, entre 20 et 30 milles, autrement dit une goutte d’eau pour un pays qui compte 70 millions d’amis canins. Selon les scientifiques, le virus n’est pas tant adapté que ça à l’espèce canine. Il aurait mis 40 ans pour migrer depuis le cheval, à la faveur de 5 mutations mais quelques Cassandre ne plaisent à évoquer une ou deux mutations supplémentaires pouvant faire du H3N8 une arme virale de destruction massive. Laissons plutôt ce type de raisonnement aux auteurs de science fiction. Tout en soulignant que les chiens brachycéphales seraient plus sensibles à la létalité virale selon certaines sources vétérinaires. Ce qui n’étonne pas car un virus fait son « œuvre » en fonction du terrain qui l’héberge. Cela dit, on ne voit pas en quoi le fait d’avoir un nez aplati occasionnerait une fragilité spéciale. Sauf à entendre qu’un virus tient sa virulence à deux facteurs distincts mais complémentaires et reliés, le terrain épigénétique et le profil génétique. Auquel cas, certaines races seraient moins résistantes au virus.

Pour finir cette mini recension virale, on se demandera pourquoi les virus et spécialement celui de la grippe, suscitent tant de sollicitude. La peur d’une nouvelle grippe espagnole n’est pas étrangère à ce battage médiatique. Mais sait-on vraiment comment un virus mute, se transmet, déjouant les défenses immunitaires ? Et quel est le rôle précis des virus ? On notera un abus de langage de la part des scientifiques qui prêtent aux virus soit des intentions, soit des logiques propres au règne des êtres vivants. Parler d’un virus qui est adapté à un hôte n’a aucun sens. C’est l’inverse. Le virus est un élément formel et structurel contenant un fragment de séquence génique, ADN ou ARN, capable de se répliquer mais seulement en utilisant le dispositif moléculaire des cellules hôtes. Parlons plutôt de patients adaptés pour résister et d’autres plus fragiles. La grippe saisonnière touche les sujets les plus fragiles, nourrissons et personnes âgées. La grippe A semble toucher des sujets jeunes. C’est à ce titre qu’elle inquiète car la grippe espagnole emportait également des jeunes adultes, tout en épargnant des personnes plus âgées. Sans doute immunisées en ayant été en contact avec des souches au cours de leur longue vie (selon une hypothèse des virologues) Qui sait si nous ne sommes pas touchés par des tas de virus ne causant aucune pathologie si bien qu’on ne les détecte pas. Enfin, un élément important, que l’on connaît très bien maintenant. La mortalité virale est souvent due à des surinfections. C’était le cas pour la grippe espagnole. Que de morts par pneumonies, en cette époque où on ne disposait pas d’antibiotiques, la pénicilline n’ayant été découverte qu’en 1929.

Nous voilà donc dans la décennie de la grippe. Et qui sait si cette pathologie ne va pas être accompagnées de surprenantes découvertes scientifiques, comme ce fut le cas pour d’autres pathologies dans le passé. Certes, les infections virales sont connues depuis longtemps mais les virus recèlent encore une part de mystère que pourraient lever quelques Champollion de laboratoire capables de décrypter la logique du vivant. Et sans doute de son évolution. Qui sait si les grippes ne scandent pas quelques mutations au sein d’une espèce et notamment, l’humain. La génération de 1918 fut jugée comme différente (lire Zweig et le monde d’avant) Le mode de vie urbain a-t-il eu une influence ? Que de questions irrésolues.

Faut-il craindre H3N8 et une pandémie de grippe canine ?

Source : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/faut-il-crai...