Le Messie Menteur « Al Massih al Dajjal » et la carte gagnante à la fin des temps, selon la culture musulmane
Prologue
Dans la suite de cet article, « Al Massih al Dajjal » est désigné par le Messie Menteur.
Selon les écritures prophétiques, à la fin du cycle actuel, désigné par les temps messianiques, le monde sera soumis à l’influence du Messie Menteur. Il convient de souligner néanmoins que sa survenue coïncide aussi avec des comportements humains négatifs, arrogants et immoraux, s’abandonnant au pouvoir tyrannique du mental et à la volonté propre plutôt qu’à la référence aux lois et à la Volonté divines, transmises par les messagers de Dieu.
A l’instar d’une onde électromagnétique susceptible d’exister sur un large spectre de fréquences, l’âme humaine peut aussi varier entre ses extrêmes : « L’âme ordonnatrice du mal » et « l’âme accomplie » baignant dans la plénitude, la lumière, la joie et la paix. Le Coran définit ces états d’âme extrêmes comme suit :
L’âme ordonnatrice du mal (négative) : « …En mal, l’âme est un grand tyran, vraiment ! Sauf miséricorde de mon Seigneur. » (Traduction selon M. Hamidullah)
L’âme lumineuse (positive) : « O toi, âme apaisée, retourne vers ton Seigneur, satisfaite et agréée ; entre parmi Mes serviteurs et entre dans Mon Paradis ! » (Traduction selon M. Kechrid)
L’aspiration à surmonter le côté néfaste de l’âme a toujours été un sujet de prédilection des sages de l’humanité. En référence à la culture grecque de l’époque, Aristote fixa le meilleur et le pire entre lesquelles l’âme humaine peut varier :
« Lorsque l’homme atteint la perfection (à travers l’éducation) il devient le meilleur des animaux, mais s’il est isolé du « Nomos » et du « Dike », il devient la pire des espèces. » « Nomos » et « Dike » sont des termes grecs signifiant respectivement honnêteté et intégrité. Ils constituent les invariants immuables de tous les systèmes de référence pour régir le bon fonctionnement des rouages d’une civilisation universelle.
Dans l’histoire de l’humanité, le rayonnement véritable des civilisations est lié habituellement à l’effort collectif d’améliorations successives en direction de l’âme lumineuse. En revanche, le déclin est le résultat du laisser-aller ; suscitant individuellement, la prépondérance et la dictature de l’âme ordonnatrice du mal ; et communautairement, l’émergence du messianisme mensonger. Comme un électroaimant invisible, ce dernier se sert de stratégies variées, matérielle et occulte, pour détourner le maximum d’âmes de leur nature originelle. Au paroxysme de son influence, il peut satelliser négativement toutes les sociétés terrestres.
C’est la raison pour laquelle, les chapitres 2 et 3 du présent article rappellent les mécanismes de l’âme et le signe de sa maturité, en contraste avec son état extrême du mal, pour faire comprendre que ceux qui s’abandonnent à cet état, sont ceux-là même qui nourrissent en énergie négative la puissance du messianisme mensonger, laquelle devient d’autant plus importante et incommensurable en fonction du nombre d’âmes gagnées. Ce qui implique, inversement et logiquement, que la puissance de messianisme ne vaut rien, si les âmes ne prêtent plus le flanc, en cessant de l’alimenter en énergie négative.
Lumières de l’âme
La plupart de ce qui est créé existe selon une modalité négative ou positive. A plusieurs reprises, le Coran a mis en relief le principe fondamental de la notion de paire régissant le fonctionnement La Création. L'être humain n'échappe nullement à cette règle universelle non plus. De ce fait, on peut le représenter, pour comprendre le processus de la paire interne, comme un dispositif électrique polarisé entre une borne négative et une borne positive. Naturellement, si le courant électrique circule dans la bonne voie, il génère une énergie active, positive de polarité. Par contre, si le courant circule dans le sens contraire, il engendre une énergie réactive, négative de polarité. En résumé, tant que le travail sur l'âme consiste à développer le courant positif, le dispositif électrique devient alors un nœud d'accumulation d'énergie active d’un vaste réseau de machines électriques en harmonie mutuellement et avec le reste de La Création, à l'instar d'une étoile brillante, rayonnante depuis son centre de gravité jusqu’aux confins ultimes de l’univers.
En d’autres termes, si l'être humain comprend bien les lois spirituelles, il peut développer, dans son for intérieur, les bons mécanismes internes susceptibles de générer les « courants électriques » positifs, qui vont à leur tour accroitre son énergie active, faisant de lui un être authentique de l’univers, une étoile « humaine » brillante, un être universel !
Cette énergie positive est ordinairement lumineuse et en accord de phase avec celle des anges. A un degré plus élevé, cette lumière tend à s'harmoniser merveilleusement avec Celles dites dans le Coran par le terme sublime de « Lumière sur lumière », de la niche splendide des lumières spirituelles divines.
Lors de cette étape d'ascension progressive, à terme, l'être humain converge plus ou moins vers son « Soi », véritable « Moi » à rechercher sans cesse, universel, lumineux, de la même nature que les étoiles de l'univers, lequel est diamétralement opposé à l’égo, faux « Moi », matérialiste, égoïste, orgueilleux, trou noir, ténébreux, satanique, démesurément avide que rien ne peut satisfaire, mentalité raide du « tout ou rien ». Autrement, l'effort nécessaire sur l'âme « ordonnatrice du mal » réside alors à la transformer, petit à petit, durant toute la vie, en la faisant migrer consciemment, du pôle moins vers le pôle plus, pour libérer progressivement les lumières piégées dans les geôles et les labyrinthes ténébreux de l'égo. Sans le moindre doute, ces petits efforts imperceptibles sur le court terme, deviennent des bonds de géant perceptibles à long terme. Dans un but plus élevé encore, si le processus demeure permanent au fil des siècles, les énergies cumulées collectivement au sein d’une même communauté, ne se perdent nullement, mais se transmettent aux générations successives, devenant à leur tour des surrégénérateurs du rayonnement des lumières des prédécesseurs dans la voie d'une civilisation universelle.
Signe de la maturité de l’âme
L’un des signes de la maturité de l’âme est la mise en œuvre pratique de la sagesse comportementale universelle consistant à ne pas faire à autrui ce qu’on n’aime pas qu’on nous fasse. Tous les peuples de la planète sont unanimes à ériger cette valeur universelle au rang de vertu des vertus comme rapportées par les différentes cultures :
Selon la culture musulmane : « Le croyant n'atteindra pas la plénitude de la foi tant qu'il n'aimera pas pour son frère ce qu'il aime pour lui-même » (Boukhâri et Mouslim).
Selon le christianisme: «Tu aimeras Dieu de tout ton cœur, de toutes tes pensées, de toutes tes forces ; et tu aimeras ton prochain comme toi-même »
Selon le judaïsme : « N'inflige pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'ils t'infligent. »
Selon l'hindouisme : « N'impose pas à ton voisin ce que tu ne voudrais pas avoir à supporter de lui. »
Selon le bouddhisme : « Témoigne aux autres du même amour, de la même bonté et de la même miséricorde dont tu aimerais être l'objet. »
Selon le jaïnisme : « Nous devrions traiter les autres comme nous-mêmes, qu'ils soient dans la joie et le bonheur ou la douleur et la peine. »
Selon le parsisme : « Celui qui n'impose pas aux autres ce qui n'est pas bon pour lui, celui-là seul est noble et lumineux. »
Selon le confucianisme : « Conduis-toi envers les autres comme tu aimerais qu'ils se conduisent envers toi-même. »
Selon le taoïsme : « Considère le bonheur et la peine de ton prochain comme s'ils étaient tiens et efforce-toi de contribuer à son bien comme au tien. »
Règle du jeu
Diamétralement opposé au principe fondamental comportemental du chapitre précédent, simple dans sa formulation, mais exigeant dans sa pratique, le drame d'une composante de l'humanité est son choix de vie opposé aux lois universelles. De ce point de vue, elle va devoir expérimenter de nouveau, comme plusieurs fois autrefois, les retombées du choix d'aller à contre courant de ce qui a été établi depuis les temps immémoriaux comme règle du jeu.
Or, que signifie objectivement « règle du jeu » à respecter ? La réponse intuitive est que depuis la création de l’univers, des lois universelles sous-tendent son fonctionnement de sorte que les êtres existants ne peuvent y vivre en paix que s’ils les respectent. Afin d’illustrer les règles du jeu par un cas pratique, prenons l’exemple d’un ordinateur, comme modèle réduit d’un petit univers. A l’évidence, pour le fabriquer, son Constructeur a eu besoin de concevoir un plan technique rigoureux, détaillé où les circuits sont fixés de manière ordonnée à partir de lois physiques bien précises, dont les résultats attendus ont été expérimentés à plusieurs reprises pour démontrer que la marque d’ordinateur est parfaitement fiable et exploitable. Sans le moindre doute, la garantie de son fonctionnement performant est tributaire du respect des « règles du jeu » posées par son constructeur. Or, si, volontairement, un utilisateur irresponsable s’amusait à changer les connexions internes en y incorporant anarchiquement des transistors, des condensateurs ou des résistances imprévus en référence au plan original, les éléments ajoutés vont être à contre-courant des fonctions remplies harmonieusement par le reste des circuits. Cette intrusion incohérente sèmerait alors le désordre et défigurerait l’univers merveilleux de l’ordinateur en un système anarchique de sorte qu’il tomberait rapidement en panne. Par analogie, La Création, dont son sous-système « Terre », a été régie originellement par des lois précises qu’au moindre chaos, les conséquences se répercutent systématiquement sur l’harmonie de vie de toutes les créatures.
Du même point de vue, le Prophète, Paix et Saluts de Dieu sur lui (PSDL), a donné l’exemple de ceux qui respectent les lois divines de ceux qui n’y adhèrent pas comme comparable à deux catégories de passagers d’un même bateau. Les places étant limitées, un tirage au sort permet de placer ceux qui respectent les lois sur le pont supérieur et le reste dans la cale. Comme toute la réserve d'eau potable se trouve sur le pont supérieur, les passagers du bas deviennent tributaires de ceux du pont. Croyant bien faire, pour s’affranchir définitivement de cette dépendance, les passagers de la cale font alors un trou dans la coque et prennent directement l'eau puissante du jet. Le Prophète (PSDL) a mis en garde que si les passagers du pont laissent faire, ils seront tous perdus : ceux qui ont fait l'erreur, mais aussi ceux qui n’ont rien entrepris pour les dissuader !
Cependant, conformément aux règles du jeu, Satan, symbole du pôle négatif, Parrain du désordre du sous-système « Terre », est autorisé à entrainer les êtres humains qui le veulent bien pour qu’ils soient éprouvés et que leurs mauvais actes soient irréfutablement prouvés. Tout en connaissant parfaitement ses limites et ses attributs, Satan/Lucifer sait qu’il n’est divinité que pour ceux qui veulent bien le prendre volontairement pour patron protecteur, sachant qu’en réalité, il n’est qu’un faux créateur, qui ne peut séduire que par de fausses lois, des mythes trompeurs, de fausses révélations, des mensonges et des illusions. Autrement dit, il joue le rôle d’électroaimant attracteur et développeur des points faibles de l’égo humain, terreau fertile à la manifestation des ruses sataniques combinées aux stratégies infinies de l’âme ordonnatrice du mal.
Heureusement, Le Créateur, Seigneur du Pôle positif et de tous les pôles, suscite positivement comme toujours, outre la raison rationnelle, le « Soi », le « Moi » supérieur, la source d’illumination, l’humanisme au vrai sens du terme, le cœur pur, la conscience créatrice et tous les dons lumineux existant naturellement au fond de l’être humain bien au-delà des frontières superficielles du couple mental/égo qui ne conçoit le monde que dans la prison des trois dimensions de l’espace. Or, le monde réel est multidimensionnel et son mode d’exploration ne peut avoir lieu qu’en accordant les efforts louables à la manifestation du « Moi » supérieur, régulateur des dérives du mental. Dans cette dimension, l’égo menteur devient insignifiant et son porte parole à grande échelle, le Messie Menteur, perd alors une source d’énergie active d’alimentation.
Le « Messie Menteur »/ Al Massih al Dajjal
La métaphore du Messie Menteur, lié aux événements de la fin, doit être bien comprise. Elle est très difficile à cerner, pleine d'embûches, vraies cartes mélangées avec de fausses et semblant apparemment vraies. Mille et une cartes: mille fausses et une de vraie. Le jeu est extrêmement subtil. Le Prophète (PSDL) avait qualifié le Messianisme Mensonger comme le summum du mal, indétectable au commun des mortels.
Comme l’antimatière pour la matière, le Messie Menteur est la figure duale du Messie Jésus, Salut de Dieu sur lui, lequel est le Vrai Messie. Selon l'Evangile :
« Beaucoup de séducteurs… qui ne confessent pas Jésus le Messie : Voilà bien le Séducteur, l'Antichrist (Le Messie Menteur) » (2 Jean 7).
Le savant Sobhi Saleh avait rapporté fidèlement les Hadiths du Prophète Mohammed (PSDL) ayant trait au Messie Menteur. Au XIIIe siècle de l'ère chrétienne, ils ont été tirées du livre du savant Mouhyi al-Din al-Nawawi « Les Jardins de la Piété » (Riyad Assalihine) et numérotés différemment.
« D'Adam jusqu'à la résurrection des morts, il n'y a pas de question plus grande que celle du Messie Menteur » (n°1812)
La Discussionn°204 rapporte que le Prophète (PSDL) a longuement parlé du Messie Menteur :
« Le prophète a loué Dieu puis a mentionné le Messie Menteur et a longuement parlé de lui. Il a dit (entre autres): ... Il paraîtra parmi vous et (alors) ce qui vous était inconnu à son égard, ne vous sera plus inconnu. »
Il avait aussi attiré l'attention sur le fait que l'identité du Messie Menteur demeurerait obscure jusqu'au moment de son apparition. La Discussion n° 1813 cite à ce propos :
« Le Messie Menteur se manifestera et un homme croyant se dirigera vers lui et dira : « O hommes, voici le Messie Menteur dont a parlé le Prophète. »
Il avait aussi qualifié cet imposteur de « borgne menteur ». Car il est menteur dans toutes ses paroles concernant les Vérités divines et dans ses dialogues avec les êtres humains. Il défigure les signes et les prophéties divines et surtout en annonçant un faux messie. Il est borgne car il ne voit les choses que d'un seul œil, matérialiste, espion, avec égoïsme et selon son intérêt personnel. Dans la Discussion 1815, le Prophète (PSDL) cite :
« Il est borgne et votre Dieu Tout-Puissant n'est pas borgne ».
Le Prophète (PSDL) mit en garde les croyants contre sa puissance d'égarement et de sa séduction en disant dans la Discussion 1806 :
« Je ne crains pour vous que le Messie Menteur ... Il se présentera devant le peuple et les invitera ; ils croiront en lui et lui répondront ».
En cette période tumultueuse, sachant qu’il y aura manifestation d’un étrange phénomène physique de distorsion spatio-temporelle, dont le « temps équivalent » est calculable au moyen de formules scientifiques, comme celles de la relativité générale d’Einstein ou équivalent, il demanda aux croyants de calculer le délai d'existence de ce redoutable ennemi :
« Nous demandâmes : Combien de temps durera-t-il sur terre ? Il répondit : 40 jours. Le jour est comme une année, le jour est comme un mois et le jour est comme une semaine ...Nous répondîmes : O Envoyé de Dieu, en ce jour qui est comme un an, nous suffit-il de prier un jour ? Il répondit : Non. Calculez son délai ». (Discussion n°1806)
Veillant jalousement sur les croyants, une parole prémonitoire du Prophète (PSDL) révèle l’étendue des ruses sophistiquées du Messie Menteur :
« Je ne crains pour vous que le Messie Menteur. S'il apparaît et que je suis parmi vous, c'est moi qui briserais ses arguments. Mais s'il paraît et je ne suis pas parmi vous, c'est alors à chacun d'argumenter pour lui-même. Et Dieu est mon successeur auprès de chaque Musulman. »
Dans la Discussion n°1806, finalement, l’issue heureuse sera en rapport avec la manifestation de Jésus, Fils de Marie, Salut de Dieu sur lui :
« Dieu enverra Jésus, Fils de Marie, qui le poursuivra et l'atteindra à la porte de Lod (près de Jérusalem) ... Puis Jésus suscitera un peuple que Dieu rendra invincible par lui ... et Dieu enverra Gog et Magog qui déferleront de partout... »
L’adaptation du conte pour enfants: « Le Chaperon Rouge» est une métaphore simple pour comprendre la ruse fondamentale du Messie Menteur. Selon ce conte, une certaine mère chargea sa fille, du nom de Chaperon Rouge, de porter la nourriture à sa grand-maman qui vivait seule à l'autre bout de la forêt. Elle lui avait cependant fait ce conseil essentiel pour pouvoir traverser la forêt en toute sécurité: « Mais ne quitte pas le sentier, car papa a vu des loups qui rôdaient dans la forêt. » A l’instar d’une certaine humanité endormie, le chaperon rouge ne suivit pas le conseil, se détourna du chemin droit, rencontra le loup, fut séduite par ses paroles mélodieuses, sympathisa avec lui, signa un pacte avec lui et lui donna finalement et innocemment toutes les informations dont il avait besoin pour s’emparer des trésors de la famille. En arrivant chez sa grand-mère, ce fut déjà trop tard. Inconsciente, elle se précipita toute riante et cool, heureuse de pouvoir serrer cet être cher dans ses bras. Mais ce fut malheureusement le loup qui avait remplacé astucieusement sa grand-mère. Bien déguisé, portant habilement les habits de la vieille femme, la petite fille ne pouvait guère le soupçonner, faisant désormais partie de la famille. Quand le loup réalisa qu’il avait finalement endormi complètement sa conscience, il enleva alors le masque bienveillant de la grand-mère, qui avait caché sa face menteuse et son mauvais fond et dévoila franchement son côté démoniaque, sa méchanceté et son désir de dévorer impatiemment l’enfant. Mais comme tout conte de bonnes fées, les bonnes histoires ont toujours une bonne fin. Non loin de la maison, le père avait entendu les plaintes de la petite fille. Il intervint rapidement, mettant hors d’état de nuire le loup. Et le cours normal des événements revint de nouveau comme au bon vieux temps.
Une autre allégorie des manœuvres du Messie Menteur est représentée par la magnificence du célèbre film hollywoodien, intitulé « L'ARNAQUE ». Ce film extrêmement génial mettait en scène l'acteur principal « Paul Newman » dont la ruse rocambolesque devait permettre de dépouiller un unique joueur, milliardaire de surcroît, lequel devait absolument trouver le casino de jeu, monté en toutes pièces à la dernière minute, comme vrai et irréprochable. L'établissement du jeu était théâtralement animé. Comme les sirènes magnifiques et irrésistibles de l’Illiade et l’Odyssée d’Homère, les nombreuses belles femmes, longues cigarettes aux lèvres rouges, séduisaient la victime et crédibilisaient davantage la mise en scène. Quant aux autres joueurs, ils furent simplement des figurants manipulés dans les coulisses par des escrocs hautement professionnels. Au début, on permit cependant au novice de s’éclater et de faire des bénéfices d’appât. Imperceptiblement, il tomba dans les filets et plus tard, entrainé par la fièvre du jeu, il misa toute sa fortune. Malheureusement, il n'avait rien vu venir au départ et à la fin il se retrouva complètement ruiné. Le lendemain, retournant au Casino mendier quelques sous, il ne retrouva plus rien, que des ruines fumantes. Le château de cartes s'était effondré aussi rapidement que son montage initial avait été édifié à la sauvette...
Actuellement, une bonne partie de l'humanité ressemble au joueur qui va être complètement dépouillé, dans un monde bâti comme un Casino, où tout semble étonnamment vrai, théâtre monté en toutes pièces, où les malfaiteurs attendent avec impatience le moment ultime de la fin du jeu pour emporter le magot et le cacher secrètement, loin des regards indiscrets, dans la « caverne d’Ali Baba » des temps modernes.
Mais ces rusés oublient qu’il y aura à la fin un revers à la médaille conformément à la Parole coranique : « …Et ils stratégient. Et Dieu stratégie ! Cependant, Dieu est le meilleur de tous ceux qui stratégient. » Coran (8 :30) ou à l'adage citant : « A malin, malin et demi ». Ils creusent tout le temps des pièges et finissent par y tomber. Autrement dit, l'arnaque doit avoir lieu et elle aura lieu. Elle doit se dérouler et s'achever telle que imaginée par les escrocs de la fin des temps. Toujours est-il que cette période est aussi porteuse d'enseignements pour ceux qui suivent intelligemment les événements pour en tirer les sagesses requises. L'humanité doit progresser, mais pour ce faire, il y a lieu de rappeler, comme d’habitude, que les ténèbres ne sont pas destinées à s'éterniser. Il n’y a pas le moindre doute que lorsque le travail des escrocs sera terminé, ils devront à leur tour remettre tout le magot à Celui qui observe et qui a l'Autorité Absolue. Rien ne se perd et rien ne se crée. Il y a une justice, et la justice divine est implacable et elle aura lieu sans la moindre incertitude. Un cycle se termine et un autre va commencer. Au demeurant, ceux qui savent corriger leurs erreurs, qui connaissent ou qui croient, par cœur, en les lois divines, continueront de vivre loin de toute arnaque.
La bonne carte du jeu de la fin des temps selon la culture musulmane
Selon le Coran (Sourate Houd, de 36 à 49), à la fin du cycle précédent, parmi les mille et une cartes mises en jeu, Le Créateur révéla au moment opportun la bonne carte du jeu, incontestable, manifestement difficile à identifier avant son temps :
« Et il fut révélé à Noé : « De ton peuple, il n'y aura plus de croyants que ceux qui ont déjà cru. Ne t'afflige pas de ce qu'ils faisaient. Et construis l'arche sous Nos yeux et d'après Notre révélation. Et ne M'interpelle plus au sujet des injustes, car ils vont être noyés ». Et il construisait l'arche. Et chaque fois que des notables de son peuple passaient près de lui, ils se moquaient de lui. »
Du même point de vue, dans le repère relatif des mille cartes fausses, celle de Noé paraissait vraisemblablement absurde et certainement la plus fausse. Noé, Salut de Dieu sur lui, fut l'objet de risée et de commérages humiliants. Selon le Coran, voici quelques scènes de la fin des temps du cycle précédent :
« Il dit : « Si vous vous moquez de nous, eh bien, nous nous moquerons de vous, comme vous vous moquerez [de nous]. Et vous saurez bientôt à qui viendra un châtiment qui l'humiliera, et sur qui s'abattra un châtiment durable ! » Puis, lorsque Notre commandement vint et que le four se mit à bouillonner [d'eau], Nous dîmes : « Charge [dans l'arche] un couple de chaque espèce ainsi que ta famille - sauf ceux contre qui le décret est déjà prononcé - et ceux qui croient ». Or, ceux qui avaient cru avec lui étaient peu nombreux »
Emporté par le sentiment paternel, Noé invita son fils à le rejoindre. Mais ce dernier refusa, jugeant qu’il valait mieux monter vers le sommet de la montagne pour échapper aux eaux montantes. Le Coran décrit l’apocalypse du cycle précédant :
« Et il dit : « Montez dedans. Que sa course et son mouillage soient au nom d'Allah. Certes mon Seigneur est Pardonneur et Miséricordieux ». Et elle vogua en les emportant au milieu des vagues comme des montagnes. Et Noé appela son fils, qui restait en un lieu écarté (non loin de l'arche) : « Ô mon enfant, monte avec nous et ne reste pas avec les mécréants ». Il répondit : « Je vais me réfugier vers un mont qui me protégera de l'eau ». Et Noé lui dit : « Il n'y a aujourd'hui aucun protecteur contre l'ordre d'Allah. (Tous périront) sauf celui à qui Il fait miséricorde ». Et les vagues s'interposèrent entre les deux, et il fut dit : « Que disparaissent les gens pervers » ! Et Noé invoqua son Seigneur et dit : « Ô mon Seigneur, certes mon fils est de ma famille et Ta promesse est vérité. Tu es le plus juste des juges ». Il dit : « Ô Noé, il n'est pas de ta famille car il a commis un acte infâme. Ne me demande pas ce dont tu n'as aucune connaissance. Je t'exhorte afin que tu ne sois pas du nombre des ignorants ». Alors Noé dit : « Seigneur, je cherche Ta protection contre toute demande de ce dont je n'ai aucune connaissance. Et si Tu ne me pardonnes pas et ne me fais pas miséricorde, je serai au nombre des perdants ». Il fut dit : « Ô Noé, débarque avec Notre sécurité et Nos bénédictions sur toi et sur des communautés [issues] de ceux qui sont avec toi. Et il y (en) aura des communautés auxquelles Nous accorderons une jouissance temporaire; puis un châtiment douloureux venant de Nous les touchera. Voilà quelques nouvelles de l'Inconnaissable que Nous te révélons. Tu ne les savais pas, ni toi ni ton peuple, avant cela. Sois patient. La fin heureuse se sera qu’aux pieux. »
Cela se passa à la fin du cycle précédent, lors du changement de l'axe de rotation de la terre, par un mouvement ayant provoqué l’inversion des pôles. Un cataclysme mondial avait radicalement bouleversé la configuration et la géographie de la terre. A cette époque, une très ancienne civilisation de bâtisseur de fondations pyramidales et de constructions très élevées fut détruite à cause de son matérialisme extrémiste et de son immoralité. Son histoire fût aussi rapportée par le philosophe grec Platon dont Noé, Salut de Dieu sur lui, ainsi que sa famille furent sauvés sur l'arche d'alliance de l'anéantissement de cette civilisation. Sa morale essentielle est un rappel permanent à la postérité afin d’avertir que la conséquence des œuvres humaines négatives conduit à l’échec et mat.
Différents textes anciens témoignent en effet de la nature récurrente de changements cycliques. Dans un ouvrage de l’antiquité, l'auteur latin Pomponius Melaque témoigne de la véracité du phénomène périodique du lever du soleil soit par l’Ouest ou soit par l’Est :
«Les Égyptiens ont déjà vu la course des étoiles changer quatre fois de direction, et le Soleil s'est couché déjà deux fois dans la partie du ciel où il se lève aujourd'hui.»
En l’occurrence, après que le soleil se soit levé par l’Est, le doute ne pouvait guère subsister sur la carte gagnante. Selon le Coran, Noé, Salut de Dieu sur lui, joua aussi le rôle de symbolique d’initiateur du cycle actuel, comme Prophète du commencement des temps, en contraste avec le rôle symbolique du Prophète Mohammed (PSDL) qualifié de Prophète de la fin des temps.
Si on pouvait représenter la venue des messagers au moyen d’un planning couvrant le temps utile du présent cycle, de son commencement à sa fin, le Prophète Mohammed (PSDL) correspondrait alors à son Jalon final, clôturant l’intervalle des Messagers de Dieu, en contraste avec le rôle symbolique de Noé, Paix et Saluts de Dieu, qui correspondrait au premier Jalon, inaugurant l’ère des prophètes. Autrement dit, comme deux bornes mathématiques aux extrémités d’un intervalle officiel de temps, ou deux jalons délimitant un planning rigoureux de travaux, Noé et le Prophète Mohammed, Paix et Saluts de Dieu sur eux, en constituent les deux porte-paroles limites bornant la période programmée par Le Créateur pour adresser les messages divins officiels successifs. Le hadith suivant atteste de la succession des messagers jusqu’à son extrémité ultime :
« Moi et mes prédécesseurs sommes des références pour l’humanité. Un jour un homme construit une magnifique maison mais il oublie de déposer une brique. Les gens observent cette très belle construction mais grand fut leur étonnement, lorsqu’ils constatèrent l’oubli de la brique. Ils interrogèrent le Prophète et il leur répondit : « Je suis comme cette brique, je clôture la chaîne des messagers. »(Hadith)
En peu de mots, le témoignage coranique suivant synthétise magistralement ce qui fut révélée, durant cet intervalle de temps autorisé, depuis Noé jusqu’à Mohammed, Paix et Saluts de Dieu sur eux, où le cœur pur demeurant sain est roi :
« Il vous a légiféré en matière de religion, ce qu'Il avait enjoint à Noé, ce que Nous t'avons révélé (à Mohammed (PSDL)), ainsi que ce que Nous avons enjoint à Abraham, à Moïse et à Jésus : « établissez la religion; et n'en faites pas un sujet de division ». Ce à quoi tu appelles les associateurs leur parait énorme. Allah élit et rapproche de Lui qui Il veut et guide vers Lui celui qui se repent. » Coran (Sourate 42 Ash-Shura)
Pour estimer la durée restante, de l’époque du Prophète (PSDL) jusqu’à la fin ultime du cycle actuel, selon le hadith/ (Sahih Mouslim) référencié par le n°1671, le Prophète (PSDL) a dit en joignant l'index au majeur :
« J'ai été envoyé, moi et l'Heure ainsi » (En rapprochant l’index du majeur, il montre la courte durée séparant sa Mission de la date relative à la phase ultime de la fin des temps)
Or, comme une fonction sinusoïdale périodique, ce qui avait eu lieu à la fin du cycle précédent se reproduira aussi au terme ultime du cycle actuel. Selon le hadit (2/312) rapporté par Abou Hourreira, bénédictions de Dieu sur lui, cité par l'Imam Ahmed, l'heure n'aura lieu que lorsque le soleil se lèvera de l'Ouest. Si un tel événement se produit alors et que les gens le voient, ils vont bien évidemment tous croire. Mais la foi de ceux qui n'ont pas réagi à temps, c'est à dire avant le changement de la course du soleil par rapport au ciel relatif terrestre, ne sera désormais plus acceptée par Le Créateur et le repentir sera carrément refusé.
En conclusion, il convient de demeurer vigilant pour guetter avec justesse quelle sera, parmi les « mille et une cartes » du jeu de notre époque, celle probablement vraie. La partie n'est pas encore terminée et le jeu continue jusqu’à nouvel ordre conformément aux règles du jeu. Heureusement, il est toujours possible de faire le bon choix en discernant les ruses du Messie Menteur et de fermer le robinet d’écoulement de l’énergie négative, savoureusement comestible comme combustible d’alimentation au fonctionnement anarchique de son système messianique antinomique aux lois universelles.
Et Dieu dit la vérité et guide dans la voie vraie.
Bennani Karim Tajeddine : Auteur d'ouvrages s'intéressant aux civilisations. Il est notamment l'auteur en 1993, du livre « Trait d'union » traitant, par science-fiction, de scénarios futuristes de la civilisation musulmane. Des publications variées figurent sur les sites : Oumma.com, lacitevirtuelle.com, Islam.leschallenges.com, « Pouvoir Mondial » et Uml.edaama.org. Dans le cadre du Projet international « Aristoth Interreg III B Medocc. Mediterranea Héritage Scientifique Interculturel, ayant eu lieu à Murcia (Sud d'Espagne) de juin 2007 à janvier 2008, sa publication : « L’Imagination créatrice dans le personnalisme musulman », édité en 1997, a été sélectionnée dans la perspective de l’héritage scientifique des savants musulmans du bassin méditerranéen. Cet article et son résumé ont été traduits en plusieurs langues. Ils sont publiés dans le catalogue espagnol référencié par ISBN : « 978-84-96760-15-8. » Récemment, le livre : « Une Civilisation Musulmane Universelle » a été publié par les maisons d’édition : « Wallada » au Maroc et « Tawhid » en France. Ce livre recommande un processus évolutif de transformation des pays musulmans au sein d’une civilisation musulmane évolutive dont l’asymptote aux changements successifs est symbolisée par le paradigme d’« Une civilisation musulmane universelle. » Cette démarche s’inspire du principe de la relativité générale d’Einstein ayant permit de transformer le repère classique dit « Galiléo-Newtonien » en repère extensible évolutif permettant de résoudre les contradictions antérieures et d’intégrer le temps comme quatrième dimension. Préalablement, le changement irréversible de mentalités vers des niveaux ascendants est nécessaire pour édifier toute civilisation évolutive, car Dieu ne change positivement les conditions des êtres humains que s'ils décident fermement de changer ce qu’il y a en eux-mêmes conformément à Sa Parole : « Dieu ne change l'état d'un peuple que s'ils changent ce qu'il y a en eux-mêmes » Coran (13,11)