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04/07/2009

Changements cosmiques : faut-il se sentir menacés ?

Selon un groupe de travail de l'ONU, le millenium Ecosystem Assessment, nous vivrions la sixième extinction de masse des espèces de toute l'histoire de la planète.

La planète a connu cinq épisodes d'extinction massive des espèces ...... Erkman, considère l'industrie comme un écosystème.....

Ces projections du groupe de travail II du GIEC, publiées en mai 2007. Ici la note :

Faut-il se sentir menacés ?

http://www.odilejacob.fr/fichiers_pdf/EconomieVerteNotes....


19/06/2009

2012 : Le film

2012 : Le film

Date de sortie : 11 Novembre 2009

2012_fichefilm_imagesfilm.jpg
Réalisé par : Roland Emmerich
Pays de production : United States
Titre original : 2012
Distributeur : Sony Pictures


Pour certaines personnes, 2012 sera l’année de l’Apocalypse, car le 21 décembre 2012 marque la fin du calendrier Maya. Cet événement est régulièrement commenté sur internet , et a été repris à travers des livres et des documentaires. Le réalisateur/scénariste Roland Emmerich s’est intéressé à cette histoire et a décidé de l’adapter pour le grand écran.

Synopsis. 2012 n'est pas une date comme les autres. Il s'agit en fait de la dernière année du calendrier maya et, c'est la conviction de nombre de personnes, il s'agit aussi du moment qui verra notre monde toucher à sa fin. Une croyance que de récentes catastrophes naturelles aux proportions titanesques sembleraient confirmer, la Terre étant désormais plongée dans un chaos total où les survivants devront s'unir s'ils veulent survivre. Mais dans quel but, si le monde touche réellement à sa fin ?


Le site officiel du film : http://www.2012lefilm.fr/

Avertissement dans le Trailer du film

Que feraient les gouvernements de la planète
pour péparer 6 milliards d'individus à la fin du monde ?
Ils ne feraient rien.
Découvrez la vérité !
Recherchez sur Internet : 2012

2012 : Trailer du film

http://www.dailymotion.com/video/x7ia42_2012-le-film-trai...

 

Climat: "risque accru" de changements "irréversibles"

PARIS - L'humanité sera confrontée à "un risque accru" de changements climatiques "abrupts et irréversibles" si elle ne réduit pas significativement ses émissions de gaz à effet de serre, selon un rapport de synthèse d'un congrès scientifique publié jeudi.

"Les observations récentes montrent que de nombreux aspects du climat évoluent près de la limite haute des projections du GIEC (Groupe international d'experts sur le changement climatique)", indique ce rapport, publié à six mois du sommet de Copenhague.

Hausse de la température moyenne à la surface de la terre, fonte des glaces, montée du niveau des mers, acidification des océans: de nombreux indicateurs climatiques se situent déjà au delà des fluctuations naturelles dans lesquelles se sont développées les sociétés contemporaines, notent les scientifiques.

"Si les émissions ne sont pas contrôlées, de nombreuses tendances vont probablement s'accélérer, provoquant un risque accru de changements climatiques abrupts et irréversibles", souligne cette synthèse, rédigée par 12 scientifiques, à partir de la réunion de 2.000 chercheurs de 80 pays début mars à Copenhague.

Les experts du climat rappellent que "l'une des évolutions les plus spectaculaires" depuis le dernier rapport du GIEC, publié en 2007, est la réduction rapide des glaces à la surface de l'océan Arctique à la fin de l'été.

Si le rapport rappelle l'urgence d'une réduction forte et rapide des émissions de gaz à effet de serre, mettant en garde contre des objectifs trop faibles pour 2020 qui risquent d'"augmenter le risque d'impacts graves", il ne prend pas position sur les engagements chiffrés, en cours de négociation.

Les objectifs à l'horizon 2020 annoncés jusqu'ici par les grands pays industrialisés représentent une baisse des émissions totales du "nord" de l'ordre de 8 à 14% par rapport à 1990, quand la science recommande une réduction de 25 à 40% pour limiter le réchauffement mondial à +2°C.

(©AFP / 18 juin 2009 11h52)

Source : Romandie

Montées des mers et des océans

Deltas et estuaires : 60 % de la population mondiale menacée par la montée des mers et des océans.

Le Delta de l'Okavango - Botswana © Yann Arthus-Bertrand

60% de l'humanité vit à l'embouchure des cours d'eau ou sur la frange côtière environnante. Agriculture, pêche, industrie, tourisme et urbanisation sont en compétition dans les deltas et les estuaires. Mais ces territoires représentent également des écosystèmes aussi riches que fragiles, mis en danger par la pollution, les barrages et les exploitations pétrolières. Avec le réchauffement climatique et l'élévation du niveau de la mer, certains deltas risquent même d'être totalement inondés.

Les deltas et les estuaires constituent la zone intermédiaire entre le milieu fluvial et le milieu marin. Le delta est une avancée sédimentaire de la terre sur la mer; l’estuaire est une indentation de la bouche du fleuve qui permet au contraire l’avancée de la mer dans les terres. Ils sont en général caractérisés par des variations de la salinité – eau fluviale douce d’un côté et eau marine salée de l’autre – ainsi que par une grande biomasse et une forte production, due principalement à l’abondance des nutriments présents dans l’eau et les sédiments. Cette production est estimée à 680g/m3/an, contre 42 dans le domaine océanique et 120 pour les mers continentales.

60% de la population mondiale est localisée dans la frange côtière des 100 km et de nombreuses villes sont construites à l'embouchure d'un fleuve. Un pays entier, le Bangladesh, repose sur le plus vaste delta du monde. Tokyo, Calcutta, Rangoon ou Alexandrie sont situées en bordure d’un delta. Ce sont aussi des milieux fragiles et malmenés. Sur 28 estuaires aux États-Unis, 25 souffrent de déclin ou de pertes d'espèces, 21 ont un déséquilibre en nutriments, 20 sont contaminés par des pathogènes et 19, par des substances toxiques. Avec le réchauffement climatique, les deltas du Pô, du Nil, du Mississippi, la lagune de Venise et d’autres, sont menacés par la montée des eaux.

Protection des deltas et des estuaires

Dès 1970, le programme Mer et Biosphère de l’UNESCO pour la protection des milieux comprend 440 sites, parmi lesquels de nombreuses zones humides.

Le programme national de protection des estuaires (National Estuary Program) lancé par les États-Unis en 1987 vise à réduire la pollution par apports d'éléments nutritifs. Il associe l’Environmental Protection Agency, autorités locales (villes, États, comtés), ONG, industriels et universités. Un premier rapport sur l’état des estuaires a été publié en 2007, portant sur la restauration de 4000 km2 d'habitats depuis 2000. Selon l’Agence, celui-ci ne serait pas sensiblement meilleur à celui des estuaires non compris dans le programme.

En Europe, les décisions de la Cour de justice des Communautés européennes concernant la gestion des estuaires tendent à sanctuariser de plus en plus ces zones naturelles.

La loi Littoral en France s’est enrichie en 2004 d’un décret concernant plus particulièrement ces territoires. Il vise à encadrer les activités humaines (notamment les nouvelles constructions) et préserver l’environnement.

Delta du Nil

 

Le delta du Nil, fleuve le plus long du monde, fait partie des zones les plus densément peuplées de la planète avec 1000 hab/km2. Il a subi les effets de l’érosion provoquée par le barrage d’Assouan. À quelques kilomètres du barrage, les hôtels qui bordaient la plage se sont écroulés, et le phare, construit sur la terre ferme, nage désormais par 6 mètres de fond à plus d’un kilomètre de la côte. Ces bouleversements, associés à une mauvaise gestion de l’eau, ont pour résultat une diminution de la production des cultures irriguées.

 

Deltas du monde

 

On dénombre une quarantaine de grands deltas, le plus grand étant celui de l’Amazone, couvrant 467.000 km2, suivi du Gange-Brahmapoutre (Bangladesh), 105.600 km². Parmi les grands deltas, deux sont situés en Chine, deux au Vietnam (dont celui du Mékong qui héberge 18 millions d'habitants), six en Russie (Lena, Volga, Indiguirka, Ob…), six en Amérique du Nord (Mississippi, Yukon, Colville…), six en Afrique (Niger, Nil, Zambèze, Congo…), quatre en Europe (Pô, Danube, Rhône, Èbre).

Des écosystèmes à part…

Deltas et estuaires se caractérisent par un nombre remarquablement élevé de plantes et d’animaux. Ils sont propices au développement de milieux d’une grande richesse, tels que les marais salants et les forêts de mangrove. Nombres d’espèces marines (poissons, mollusques, crustacés) d’eau douce et d’autres typiques de milieux saumâtres y cohabitent, ainsi que des mammifères (loutres, dauphins, lamantins) et des reptiles aquatiques (crocodiles, tortues marines). Les juvéniles de nombreuses espèces halieutiques font des séjours prolongés dans les estuaires. Ce sont des passages obligés pour certains migrateurs comme les saumons, les aloses ou les anguilles. Les oiseaux migrateurs y font des haltes appréciées pour la nourriture qu’ils y trouvent en abondance, voire s’y installent, rejoignant la grande variété d’oiseaux sédentaires.

Ces territoires ont de multiples fonctions: nourriceries côtières indispensables au renouvellement des stocks de poissons; épuration, stockage, transformation et régulation des matériaux polluants et autres effluents apportés de l’amont; zone d’habitat majeure pour l’avifaune et la flore intertidale liées aux zones humides; régulation des précipitations et de l’humidité locale par évapotranspiration, et aussi une importante source d’aliments pour l’humanité. L’aquaculture et la pêche se sont intensément développées dans ce milieu aquatique riche en phytoplancton. Toutes sortes d’agricultures s’y sont installées, dont celle du riz, nourrissant des milliards d’individus.

… et menacés

Industries portuaires et continentales, forages pétroliers, pêche, aquaculture, tourisme… font peser de multiples menaces sur ces milieux.

- L’exploitation du pétrole et du gaz, abondants dans les deltas en raison de leur géologie, rejette des boues chargées en hydrocarbures.

- Les pollutions transportées par les fleuves aboutissent dans ces territoires. Les déchets de l’industrie, de l’agriculture, de la ville se concentrent dans les sédiments, notamment les métaux lourds comme le cadmium, le plomb, le zinc et le mercure, et aussi les détergents, pesticides et autres produits biocides, chlore, polluants microbiologiques (microorganismes pathogènes et plancton toxique). La teneur en cadmium des huîtres sauvages de la Gironde, bien qu’ayant fortement diminué depuis les années 1980, reste élevée: de 10 à 30mg par g de chair (teneur maximale réglementaire 1 mg/kg)

- Les transvasements et détournements de fleuves, pour l’irrigation et la navigation, endommagent gravement la dynamique des deltas et estuaires, certains fleuves n’arrivant même plus jusqu’à la mer. Le détournement du Colorado, par exemple, a réduit le débit à son arrivée dans le golfe, modifiant le paysage, perturbant l’écosystème, avec diminution des populations de poissons, d’invertébrés et de mammifères marins.

- Les barrages, créés à l’origine pour réguler les flux d’eau et constituer des réserves en prévision des périodes sèches, notamment pour l’agriculture, sont la cause d’une érosion du delta, de maladies hydriques (choléra, typhoïde, polio, méningite, hépatite A et E, diarrhée), de bouleversement des activités de pêche, de perte d’eau par évaporation, de prolifération d’algues, d’eutrophisation.

- La surpêche met à mal les populations de poissons, certaines espèces étant menacées de disparition (alose, esturgeon…).

- Certains deltas sont menacés de submersion par la montée du niveau des mers due au réchauffement climatique, ou par leur enfoncement, phénomène en partie naturel (dû à l’épaisseur des sédiments qui s’accumulent avec le temps), en partie accentué par l’activité anthropique (forages pétroliers, forages dans les nappes phréatiques).

Source : Goodplanet

 

18/06/2009

Changements climatiques et Droits de l'homme

Le Conseil des droits de l'homme tient une réunion-débat sur les changements climatiques et les droits de l'homme

Source: United Nations Human Rights Council

Date: 15 Jun 2009

Conseil des droits de l'homme
APRES-MIDI 15 juin 2009


Le Conseil des droits de l'homme a tenu, cet après-midi, une réunion-débat sur les changements climatiques et les droits de l'homme, conformément à une décision qu'il avait prise lors de sa session de mars dernier de manière à contribuer à la mise en œuvre des objectifs énoncés dans le Plan d'action de Bali, adopté en décembre 2007 par la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

Le Conseil a entendu dans ce cadre les déclarations d'introduction prononcées par la Haut-Commissaire adjointe aux droits de l'homme, Mme Kyung-wha Kang, et par le Directeur des affaires juridiques du Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, M. Feng Gao. Quatre panélistes ont ensuite ouvert le débat: M. Atiq Rahman, Directeur exécutif du Centre d'études avancées du Bangladesh; M. Dalindyebo Shabalala, du Bureau de Genève du Centre pour le droit international environnemental; Mme Raquel Rolnik, Rapporteuse spéciale sur le droit à un logement convenable; et M. John Knox, de l'Université de Wake Forest.

Ces interventions ont mis l'accent sur les incidences des changements climatiques causés par l'homme sur la pleine jouissance des droits de l'homme, en particulier parmi les groupes de population vulnérables; sur la manière dont les principes et obligations relatifs aux droits de l'homme peuvent venir renforcer les politiques menées aux niveaux national et international dans le domaine des changements climatiques; sur le rôle des procédures spéciales du Conseil lorsqu'il s'agit de traiter de l'impact des changements climatiques sur les droits de l'homme; ainsi que sur les défis posés par les changements climatiques du point de vue de l'architecture internationale des droits de l'homme. M. Gao a notamment souligné que la communauté internationale se trouvait actuellement dans une phase cruciale qui a débuté avec l'adoption du plan d'action de Bali en décembre 2007 et qui se conclura à Copenhague en décembre cette année, avec la perspective de recueillir le soutien financier et technologique nécessaire pour permettre aux pays en développement de mettre en œuvre des mesures pour atténuer les effets des changements climatiques et de s'y adapter.

Ont pris part au débat les délégations des pays ci-après: Maldives (au nom de plusieurs États insulaires en développement puis en son nom propre), Azerbaïdjan, Israël, Philippines, Thaïlande, Inde, Maurice, Nouvelle-Zélande, Bangladesh, Fédération de Russie, Royaume-Uni, Finlande, Chine, Pakistan, Émirats arabes unis, République tchèque (au nom de l'Union européenne), Brésil, Costa Rica, Bhoutan, Indonésie, Uruguay, Suisse, Slovénie, Tchad, Cuba, Canada, Algérie, Monaco, Turquie, Allemagne, Australie, États-Unis, Mexique, Bolivie et Maroc.

La Commission européenne a également fait des déclarations, ainsi que les organisations non gouvernementales suivantes: Worldwide Organization for Women (au nom également de l'Association des femmes du pacifique et de l'Asie du Sud-Est; Conseil international des femmes; Cercle mondial du consensus; Fondation Friedrich Ebert; CIVICUS: Alliance mondiale pour la participation des citoyens et Nord-Sud XXI.

Nombre d'intervenants ont souligné que les pays en développement – et a fortiori les petits pays insulaires – sont ou seront les plus durement affectés par les effets des changements climatiques. L'accent a aussi été mis sur l'impact croissant que ces changements ne manqueront pas d'avoir sur les déplacements de populations à travers le monde, certains orateurs préconisant la négociation d'instruments juridiques pour anticiper les conséquences des changements climatiques sur les exodes de populations. Les changements climatiques sont sources de violations de nombreux droits de l'homme, au nombre desquels les droits à la vie, à l'eau, à l'alimentation, au logement et à la santé, a-t-il été souligné. Face à cette situation globale, la solution passe incontestablement par une réponse globale faisant appel à la coopération internationale, a-t-il été rappelé, notamment dans le contexte de la Conférence des parties à la Convention-cadre sur les changements climatiques en décembre prochain. Une intervenante a fait part de sa crainte que les négociations en vue de cette Conférence ne traitent pas de manière suffisante de la protection des droits de l'homme. Il a par ailleurs été suggéré que le Conseil envisage un nouveau mandat consacré aux droits de l'homme et les changements climatiques, a-t-il été souligné.

Cette réunion-débat a permis de mettre davantage en lumière la relation existant entre changements climatiques et droits de l'homme et de souligner combien les droits de l'homme apportent une perspective importante à l'action nationale et internationale visant à remédier aux causes et aux conséquences des changements climatiques.

Demain matin, à 9 heures, le Conseil doit entamer son débat général sur la situation des droits de l'homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés, avant de tenir un dialogue interactif avec la Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l'homme au Soudan et avec le Rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme.

Réunion-débat sur les droits de l'homme et les changements climatiques

Déclarations liminaires

MME KYUNG-WHA KANG, Haut-Commissaire adjointe aux droits de l'homme, a rappelé le rôle important qu'a joué le Conseil pour attirer l'attention sur les incidences des changements climatiques sur les droits de l'homme. Elle a rappelé qu'outre les résolutions adoptées sous cet angle, plusieurs procédures spéciales avaient commencé à travailler sur l'étendue des effets des changements climatiques dans le cadre de leur mandat. L'étude préparée par le Haut-Commissariat souligne «une injustice climatique» frappante en ce qui concerne les pays les moins avancés et les petits États insulaires en particulier, ceux qui ont le moins contribué aux émissions de gaz à effet de serre mais qui sont néanmoins les plus sévèrement touchés. La perspective des droits de l'homme souligne la nécessité d'une coopération internationale pour faire face à cette inégalité concernant le fardeau reposant sur ceux qui sont le moins à même de le supporter. Mme Kang a noté que ce besoin d'assurer une répartition juste et équitable du fardeau se trouvait au cœur des négociations sur les changements climatiques. La Haut-Commissaire adjointe a ajouté que ce n'était pas seulement les États et les économies qui étaient touchés mais aussi, et de manière plus fondamentale, les individus et les communautés. Et en leur sein, ce sont les groupes les plus faibles et les plus marginalisés, qui sont les plus exposés, ce qui signifie que les femmes se trouvent en première ligne.

La perspective des droits de l'homme, en mettant l'accent sur le droit de chacun à une vie digne, est particulièrement bien adaptée pour analyser de quelle manière les changements climatiques ont un impact différent selon les populations qui sont touchées, a poursuivi Mme Kang. La perspective des droits de l'homme souligne aussi l'importance de l'autonomisation, a-t-elle ajouté. En résumé, la dimension offerte par les droits de l'homme peut permettre d'informer et de renforcer le processus de définition des politiques à mettre en œuvre pour faire face aux changements climatiques en favorisant la cohérence politique, la légitimité et les démarches durables. Cela signifie que la réussite des négociations sur les changements climatiques est également importante pour les droits de l'homme. Le futur accord devra être juste, équilibré et suffisamment ambitieux pour être efficace, a souligné Mme Kang. En conclusion, la Haut-Commissaire adjointe a rappelé que la science nous dit que notre action dans la décennie à venir sera d'une importance cruciale pour empêcher un changement irréversible susceptible d'atteindre des dimensions catastrophiques et d'avoir de graves incidences pour la protection des droits de l'homme.

M. FENG GAO, Directeur des affaires juridiques du Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), a fait observer que la communauté internationale se trouve actuellement dans une phase cruciale qui a débuté avec l'adoption du plan d'action de Bali en décembre 2007 et qui se conclura à Copenhague en décembre cette année. Le document de la Conférence de Copenhague devrait recueillir le soutien financier et technologique nécessaire pour permettre aux pays en développement d'atténuer les changements climatiques et de s'adapter à leurs effets, a-t-il précisé. Il s'agira d'un progrès majeur non seulement pour la planète et les écosystèmes fragiles, mais également pour les personnes les plus vulnérables qui sont le moins préparées à l'impact des changements climatiques, a-t-il ajouté. Il a fait remarquer que c'est cette prise de conscience des effets des changements climatiques sur l'humanité et les souffrances qu'ils peuvent causer qui mobiliseront la communauté internationale.

Plusieurs principes clés ont été identifiés, a indiqué M. Feng, citant, tout d'abord, la nécessité de s'accorder sur une vision commune des mesures de coopération à déployer qui puissent lancer un message politique fort et guider les efforts sur le long terme. Il est également nécessaire de se mettre d'accord sur un programme ou un cadre d'adaptation qui réponde aux priorités urgentes de tous les États. Par ailleurs, il s'agit de s'accorder sur des objectifs de réduction des émissions pour les pays développés. Il faudra en outre de veiller à ce que les pays en développement s'approprient les mesures d'adaptation aux changements climatiques dans le cadre d'un soutien international approprié. Enfin, il faudra trouver un accord sur le renforcement des capacités, notamment technologiques et financières, qui permettra de mettre en œuvre ces mesures. Le représentant du Secrétariat de la Convention-cadre sur les changements climatiques a également fait remarquer que les efforts pour lutter contre les changements climatiques doivent renforcer les efforts de lutte contre la pauvreté, de sorte à mettre en œuvre un développement durable apte à faire face aux effets du climat et protégeant les plus vulnérables. Les mesures prises pour faire face aux changements climatiques doivent renforcer le développement durable, a-t-il résumé. En suivant les principes de la Convention-cadre, les efforts pour lutter contre les changements climatiques devront, à terme, mener à une plus grande prospérité humaine, a-t-il insisté. Il s'est également dit persuadé que les négociations actuelles et la Conférence de Copenhague auront des impacts positifs indéniables sur la réalisation des droits de l'homme. Il a souhaité que la réunion d'aujourd'hui lancera un message fort aux négociateurs, leur démontrant que leurs efforts sont soutenus par le Conseil.

Panélistes

M. ATIQ RAHMAN, Directeur exécutif du Centre d'études avancées du Bangladesh, a rappelé qu'il y a 23 ans, il a fait son premier discours sur les changements climatiques devant l'Université du Bangladesh. Vingt-trois ans plus tard, le lien entre changements climatiques et droits de l'homme est établi, comme en témoigne la présente réunion-débat. Les changements climatiques sont devenus la plus grande menace pesant sur l'humanité aujourd'hui, a-t-il fait observer. Leur impact est susceptible de porter atteinte à de nombreux droits de l'homme et de mettre en péril certains principes fondamentaux, au nombre desquels le droit à la vie, à l'alimentation, à l'eau potable, à la santé, au logement, à la terre, à la propriété, aux moyens de subsistance, à l'emploi et au développement. Les changements climatiques affectent la quasi-totalité des écosystèmes, des sociétés et des économies. Toutefois, ce sont les pays en développement pauvres qui ont le plus à craindre de leur impact, a souligné M. Rahman. Les changements climatiques, l'augmentation du niveau des eaux et les risques associés risquent de provoquer le déplacement de plus de 200 millions de personnes dans un avenir proche, a-t-il rappelé. Cela ne manquera pas d'accroître le nombre de réfugiés climatiques, en particulier dans les petits pays insulaires, les deltas et le monde en développement, ce qui favorisera une fois de plus les migrations du monde rural vers le monde urbain ainsi que les migrations internationales. Tous ces déplacements de populations à leur tour susciteront une nouvelle instabilité sociopolitique en maintes parties du monde.

Pour assurer que les droits des communautés vulnérables soient protégés, il convient de réduire de toute urgence et immédiatement les gaz à effet de serre, a souligné M. Rahman. Il convient de stopper les changements climatiques par le biais de mesures d'atténuation dès maintenant; d'explorer comment vivre et s'adapter dans un climat plus chaud; et de promouvoir un modèle de développement économique durable faiblement émetteur de carbone. Les populations déplacées, tant au niveau interne qu'au niveau externe, ont besoin de migrations planifiées, a-t-il ajouté.

M. DALINDYEBO SHABALALA, du Centre pour le droit international de l'environnement (CIEL), a souligné que le lien entre droits de l'homme et changements climatiques, s'il apparaissait désormais clairement, devait permettre de trouver des solutions permettant d'agir dans les deux domaines. En dehors des engagements en matière de réduction des gaz à effets de serre souscrits en vertu du Protocole de Kyoto, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques a globalement échoué à trouver des moyens de lutter concrètement contre les changements climatiques, a-t-il observé. Les droits de l'homme peuvent contribuer de manière différente à s'adapter, en concentrant cette adaptation sur les populations les plus pauvres et les plus vulnérables. M. Shabalala a souligné que les changements climatiques avaient d'ores et déjà un impact négatif sur la réalisation des droits de l'homme, ce qui souligne le besoin urgent d'un soutien renouvelé en faveur d'un processus d'adaptation. Pour l'orateur, il y a un besoin urgent de définir une alternative au cadre de développement défini par la CCNUCC.

M. Shabalala a souligné qu'une approche globale en matière de droits de l'homme pourrait permettre de changer de méthode pour faire face aux changements climatiques. Il en a donné quatre exemples: premièrement, les droits de l'homme peuvent jouer un rôle dans l'identification des bénéficiaires des transferts de ressources pour les programmes visant à atténuer les effets des changements climatiques et à s'y adapter; deuxièmement, ils peuvent jouer un rôle dans l'identification et dans la priorité à donner dans les actions et les mesures d'atténuation et d'adaptation; troisièmement, les droits de l'homme peuvent jouer un rôle pour veiller au respect des obligations définies par la Convention-cadre; enfin, ils peuvent jouer un rôle dans l'évaluation de l'impact des aspects technologiques des stratégies d'adaptation et d'atténuation. Enfin, M. Shabalala a souligné l'impact particulièrement important des changements climatiques sur les peuples autochtones. La question de la réduction des émissions, de la déforestation et de la dégradation se situe, a-t-il observé, à la confluence entre droits autochtones, atténuation des changements climatiques et pression exercée par les intérêts commerciaux et étatiques pour contourner les droits des peuples autochtones.

MME RAQUEL ROLNIK, Rapporteuse spéciale sur le logement convenable en tant qu'élément du droit à un niveau de vie suffisant, a d'emblée fait remarquer que les effets des changements climatiques se font ressentir dès à présent et menacent de s'intensifier dans les années à venir. La question n'est pas la survie de la terre, qui a déjà survécu à d'importants changements, mais la survie de l'espèce humaine, a-t-elle souligné. Dans un parallèle avec l'arche de Noé, la Rapporteuse spéciale s'est demandée qui pourra construire cette arche et à qui elle sera accessible. Les conséquences des changements climatiques sur la réalisation des droits de l'homme seront profondes, en particulier pour les personnes à bas revenu, a-t-elle averti. Elle a, dans ce contexte, estimé essentiel que les efforts des États pour atténuer les effets des changements climatiques s'inspirent d'une perspective de droits de l'homme. L'intensité des ouragans, la fonte des glaciers, la progression des déserts causeront des déplacements importants de population et la prolifération de maladies infectieuses, a fait remarquer la Rapporteuse spéciale. La montée du niveau des mers menace d'engloutir les petits États insulaires où près d'un demi-million de personnes vivent, a-t-elle averti. Elle a également attiré l'attention sur les effets directs et indirects des changements climatiques sur les centaines de millions de personnes vivant dans des bidonvilles, soulignant que ces dernières ne disposent pas des infrastructures et services de base nécessaires pour se protéger des catastrophes naturelles. Les changements climatiques posent des défis à tout un éventail de droits de l'homme, a-t-elle ajouté, comme le droit à la vie, à la sécurité personnelle, à la santé, à l'alimentation, au logement, à l'eau et à la liberté d'expression.

Mme Rolnik a demandé si, face aux changements climatiques, c'est la solidarité qui prévaudra ou l'intérêt des pays riches et des personnes les plus favorisées? Outre une réduction des émissions de gaz à effet de serre et la création de fonds pour l'adaptation, il faut un investissement immédiat dans les infrastructures urbaines et rurales, a souligné la Rapporteuse spéciale. Elle a également rappelé que plusieurs procédures spéciales ont accordé leur attention aux effets des changements climatiques sur les droits de l'homme. Cet effort, a-t-elle noté, peut apporter sa contribution, parce que les procédures spéciales proposent des conseils précis aux États. La Rapporteuse spéciale a conclu son intervention en réitérant son appui aux efforts du Conseil dans l'examen des liens entre les droits de l'homme et les changements climatiques.

M. JOHN KNOX, Professeur de droit à l'Université de Wake Forest aux États-Unis, a rappelé qu'il est établi de longue date que la dégradation de l'environnement peut porter préjudice aux droits de l'homme déjà reconnus et que c'est en effet ce qui se produit. La Conférence mondiale sur les droits de l'homme qui s'est tenue à Vienne en 1993 a ainsi reconnu que le déversement illicite de produits dangereux et toxiques pouvait constituer une grave menace pour les droits à la vie et à la santé. Les changements climatiques constituent une menace plus grande encore pour les droits de l'homme, notamment pour les droits à la vie, à la santé, à l'alimentation, à l'eau et à l'autodétermination.

Par souci de gain de temps au regard de l'urgence de la question, M. Knox a proposé, afin de contourner la difficulté qu'il y a à établir que les effets des changements climatiques peuvent être qualifiés de violations des droits de l'homme au sens juridique strict, de suivre l'approche alternative suivie par le rapport du Haut Commissariat aux droits de l'homme selon lequel il ne s'agit pas de savoir si les effets des changements climatiques peuvent être considérés comme des violations des droits de l'homme, mais que les obligations en matière de droits de l'homme apportent une protection importante aux individus dont les droits subissent les conséquences des changements climatiques. En d'autres termes, les États ont des devoirs en vertu du droit international relatif aux droits de l'homme pour ce qui est des changements climatiques, indépendamment de la question de savoir si ces changements constituent une violation des droits de l'homme. En effet, le droit international relatif aux droits de l'homme requiert des États non seulement qu'ils assurent que leur conduite ne viole pas les droits de l'homme mais aussi qu'ils assurent une protection contre toute interférence sur les droits de l'homme provenant d'autres sources. Ce devoir de protection s'applique à la dégradation de l'environnement qui porte préjudice aux droits de l'homme. Chaque État a donc l'obligation de faire tout son possible pour protéger contre les effets des changements climatiques sur les droits de l'homme. Les changements climatiques sont un problème global dont la résolution requiert une action coordonnée à l'échelle mondiale, a par ailleurs souligné M. Knox. Des instances telles que le Conseil des droits de l'homme doivent attirer l'attention sur les domaines spécifiques qui ne sont pas traités dans le cadre des négociations sur le climat mais n'en ont pas moins de sérieuses conséquences pour les droits de l'homme, a-t-il ajouté. Par exemple, les changements climatiques ne devraient pas manquer de provoquer des millions de réfugiés. Or le droit actuel des réfugiés couvre ceux qui fuient la persécution politique mais pas ceux qui fuient un pays devenu inhabitable; aussi, serait-il souhaitable que les pays se mettent d'accord sur des règles qui s'appliqueraient à une telle crise climatique avant que celle-ci ne survienne.

Débat

MME SHAZRA ABDUL SATTAR (Maldives au nom de plusieurs États insulaires en développement) a rappelé les incidences des changements climatiques sur des communautés entières, notant qu'il ne s'agissait pas uniquement d'un débat académique ou politique. Il y a une réalité quotidienne résultant des changements climatiques en cours, a-t-elle rappelé. Nos pays, a-t-elle ajouté, sont pleinement engagés à faire face à la menace à la fois au travers d'actions opérationnelles concrètes «sur le terrain», et au niveau politique. Il sera néanmoins de plus en plus difficile pour ces États de faire face seuls à la situation et de protéger les droits de l'homme. Les petits États insulaires sont favorables à l'application du principe «pollueur payeur» dans ce domaine en fonction des responsabilités historiques des États qui ont principalement provoqué la situation actuelle.

M. EMIL AGHAAHMADOV (Azerbaïdjan) a fait observer que si la vulnérabilité aux changements climatiques en fonction des caractéristiques géographiques est le lot de nombreux pays, les petits États insulaires sont les plus touchés. Il a à cet égard attiré l'attention sur un document de l'Organisation internationale pour les migrations publié en mai 2009 et qui souligne que l'île Carteret de la Papouasie Nouvelle-Guinée devrait être submergée avant 2015. Il a également observé que des données récentes du Conseil norvégien des réfugiés montrent que pour la seule année 2008, plus de 20 millions de personnes ont été déplacées à cause des changements climatiques. Tout en reconnaissant qu'il est impossible d'empêcher un ouragan ou l'éruption d'un volcan, le représentant de l'Azerbaïdjan a fait remarquer qu'il est de la responsabilité des États de veiller à une bonne préparation et d'atténuer les conséquences des catastrophes naturelles. La coopération internationale est cruciale à cet égard, a-t-il souligné. S'adressant directement aux panélistes, il a souhaité connaître leur avis sur les obligations des États dans la lutte contre les changements climatiques.

MME NADIA ROZENTAL (Israël) a souhaité que la présente discussion mette l'accent sur les groupes les plus vulnérables face aux changements climatiques et aborde la problématique par le biais de la coopération internationale, en ayant recours notamment à des systèmes d'alerte rapide.

M. JESUS ENRIQUE GARCIA (Philippines) a souligné l'intérêt de la perspective droits de l'homme dans ce domaine car elle met l'accent dans le débat sur les effets des changements climatiques sur la vie réelle des populations, particulièrement des groupes vulnérables. Les Philippines regrettent que l'étude analytique du Haut-Commissariat ne prenne pas suffisamment en compte les concepts de la responsabilité internationale, de la responsabilité historique, des obligations internationales, ainsi que des responsabilités communes mais différenciées en vertu de la CCNUCC.

M. PITCHAYAPHANT CHARNBHUMIDOL (Thaïlande) a souligné que les efforts à mener dans la lutte contre les changements climatiques doivent prendre en compte l'aspect «humain», de sorte à atténuer leurs effets sur la population. Il a également relevé l'importance de veiller à ce que les interventions pour faire face aux changements climatiques n'aggravent pas davantage la situation des droits de l'homme des personnes vulnérables. L'impact des changements climatiques est réparti de manière inégale, puisque ces derniers touchent certains pays de manière disproportionnée, a poursuivi le représentant thaïlandais. Il a attiré l'attention sur l'importance de l'assistance internationale dans ce contexte, faisant remarquer qu'il s'agit non seulement de procéder à un transfert de technologies, mais également d'offrir l'assistance appropriée pour permettre aux pays touchés de remplir leurs obligations en matière de droits de l'homme. Cette coopération et cette assistance sont nécessaires, a-t-il insisté.

M. RAJIV KUMAR CHANDER (Inde) a souligné que ce sont les pays en développement comme l'Inde qui subiront le plus l'impact négatif des changements climatiques. De ce point de vue, la crise dont le Conseil discute cet après-midi est le résultat des activités de ces deux derniers siècles où la contribution des pays en développement a été minime, a-t-il fait observer. Le meilleur moyen de traiter des menaces découlant des changements climatiques reste d'adopter une approche intégrée du développement durable, a souligné le représentant indien. Il a jugé préoccupant qu'en dépit des objectifs fixés en matière d'émissions de gaz à effet de serre en vertu du Protocole de Kyoto, peu de signes laissent espérer que ces objectifs seront atteints. Il convient donc de se pencher sur la question de la responsabilité s'agissant de la non-application des dispositions juridiquement contraignantes concertées au niveau international. Il ne reste que quelques mois pour se mettre d'accord sur des décisions concrètes et significatives à prendre lors de la quinzième Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Il faut parvenir à une convergence mondiale des émissions de gaz à effet de serre par habitant, a conclu le représentant indien; c'est la seule base équitable sur laquelle peut s'opérer le partage équitable de l'espace atmosphérique existant.

M. SUBHAS GUJADHUR (Maurice) a souligné que la perspective des droits de l'homme permettait de mieux cibler le problème des changements climatiques sur les individus. La dégradation environnementale concerne la question de l'inégalité, et donc du droit au sens large, a-t-il observé. Il a souligné que son pays avait tout fait pour restaurer les écosystèmes maritimes et terrestres mais la durabilité de ces efforts dépend de la durabilité des ressources qui y sont consacrées, a-t-il noté. Maurice a demandé aux experts de quelle manière les mécanismes actuels des droits de l'homme pouvaient permettre de mieux renforcer les obligations des États de ne pas s'immiscer dans la jouissance des droits de l'homme dans d'autres pays et de coopérer sur le plan international pour répondre aux préoccupations en matière de droits de l'homme.

MME AMY LAURENSON (Nouvelle-Zélande) a attiré l'attention sur les défis rencontrés par certaines îles du Pacifique parmi les plus vulnérables aux changements climatiques et qui affrontent des problèmes tels que les inondations, l'accès limité à l'eau douce et les déplacements de population. La Nouvelle-Zélande prend la menace des changements climatiques très au sérieux, a-t-elle affirmé. Elle a dit vouloir que la communauté internationale s'engage à réduire les émissions de gaz à effet de serre, préconisant que des initiatives mondiales soient prises. Elle a en outre relevé l'importance d'accorder une attention particulière aux droits de l'homme et au bien-être social, économique et environnemental des habitants des îles du Pacifique. La représentante néo-zélandaise a conclu son intervention en demandant aux panélistes davantage d'informations sur le principe de non-ingérence dans la réalisation des droits des autres, notamment en référence aux obligations des États en vertu des traités de droits de l'homme.

M. MUSTAFIZUR RAHMAN (Bangladesh) a relevé que les retombées des changements climatiques sont directes ou indirectes sur la plupart des droits de l'homme. Le régime des droits de l'homme doit donc apporter une réponse à ce constat. Aussi, le représentant a-t-il préconisé la mise en place d'un «nouveau présidium sur les changements climatiques». Les pays les moins avancés et les petits pays insulaires seront les plus durement touchés par les changements climatiques alors qu'il s'agit des pays qui auront le moins contribué à ces changements, a-t-il fait observer, insistant sur la profonde injustice de cette situation. Les responsabilités des uns et des autres sont différentes, a-t-il insisté. Il convient de se pencher sur la bonne manière de partager les responsabilités entre autorités nationales et communauté internationale pour ce qui est des réponses à apporter aux changements climatiques.

M. ALEXEY AKZHIGITOV (Fédération de Russie) a souligné le caractère exceptionnellement grave du problème posé, qui implique une approche commune de tous les États et la définition d'un nouveau régime international de gestion commune de la problématique climatique. Il a émis l'espoir que la Conférence de Copenhague cette année permettrait de définir une telle approche. L'orateur a ensuite évoqué les actions menées par son pays en matière d'adaptation face au réchauffement. Un projet de doctrine climatique de la Fédération de Russie est en cours d'élaboration, a-t-il indiqué.

M. PETER GOODERHAM (Royaume-Uni) a reconnu que les changements climatiques constituent déjà une menace pour le développement durable, la prospérité et la sécurité dans le monde. Il a également reconnu que les effets des changements climatiques seront davantage ressentis par ceux qui se trouvent déjà dans une situation vulnérable comme les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement. Pour cette raison, le Royaume-Uni continuera d'apporter son assistance pour aider ces pays à réduire les entraves au développement causées par les changements climatiques. Les changements climatiques constituent un problème mondial qui requiert une solution mondiale, a-t-il fait remarquer. S'adressant directement aux panélistes, il leur a demandé de donner des précisions sur les bonnes pratiques suivies dans le cadre d'approches de développement fondées sur les droits de l'homme.

M. HANNU HIMANEN (Finlande) a plaidé en faveur d'une meilleure prise en compte des voix des femmes et des populations autochtones dans la recherche des réponses à apporter aux défis posés par les changements climatiques.

M. WANG GANG (Chine) a rappelé que les changements climatiques touchaient tout le monde et qu'il avait certainement des retombées sur les droits de l'homme. La Convention-cadre demeure, dans ce domaine, le texte de base pour la communauté internationale, a-t-il ajouté, en particulier sous l'aspect de la responsabilité partagée. Le fossé technologique doit être réduit pour permettre à tous les pays d'avoir accès à une technologie sûre, a-t-il aussi souligné. La Chine, a dit son représentant, est un des pays souffrant le plus des changements climatiques. Il a souhaité un renforcement de la coopération internationale dans ce domaine.

M. MUHAMMAD SAEED SARWAR (Pakistan) a fait remarquer qu'une question clé de la problématique des conséquences des changements climatiques sur les droits de l'homme réside dans le fait que certains pays ont induit les changements climatiques et, par conséquent, créé les conditions pour des violations des droits de l'homme dans les pays en développement, en continuant de ne pas respecter les obligations contractées notamment en vertu de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et du Protocole de Kyoto. Aucun des pays qui ont pris des engagements en vertu de ces instruments n'ont respecté leurs obligations, a-t-il souligné. Il a, par conséquent, estimé qu'établir une relation entre les droits de l'homme et les changements climatiques implique celle du respect par toutes les parties de leurs obligations. Il a également rappelé que si les traités en matière de droits de l'homme stipulent la responsabilité de protéger et promouvoir les droits de l'homme, dans le cas des instruments relatifs aux changements climatiques, cette responsabilité est différentiée. Les mesures prises par les pays en développement pour combattre les changements climatiques dépendent du respect, par les pays développés, de leur obligation à offrir à ces pays des ressources financières et à leurs transmettre les technologies.

M. OBAID SALEM SAEED AL ZAABI (Émirats arabes unis) a insisté sur la nécessité de répondre aux besoins en matière de droits de l'homme pour les générations actuelles et futures. Aussi, a-t-il souligné que son pays s'efforce de garantir une bonne gestion des écosystèmes, en respectant les ressources durables, notamment la pêche et le bétail. Le représentant a attiré l'attention du Conseil sur le projet des Émirats arabes unis pour la construction d'une ville pilote qui sera la première ville du monde sans carbone ni déchets.

MME JOELLE HIVONNER (République tchèque au nom de l'Union européenne) a souligné que les changements climatiques étaient une réalité, ses effets étant ressentis par les populations partout dans le monde. Il est important que les mesures pour y faire face prennent aussi en compte les droits de l'homme, les femmes et les enfants étant particulièrement vulnérables, a-t-elle ajouté. Un cadre spécifique aux droits de l'homme peut ainsi permettre d'attirer l'attention sur l'importance des interactions entre politiques climatiques et politiques menées dans le domaine des droits de l'homme. L'oratrice a émis l'espoir que cette réunion enverra un signal fort à la Conférence de Copenhague des parties à la Convention-cadre afin qu'elles intègrent les droits de l'homme dans les cadres de coopération, les stratégies et programmes qui seront définis par la communauté internationale.

M. JOÃO ERNESTO CHRISTÓFOLO (Brésil) a estimé que le Conseil doit aujourd'hui envoyer un message de soutien clair à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et au Protocole de Kyoto. Il s'est dit persuadé que résoudre la question des conséquences des changements climatiques sur la réalisation des droits de l'homme passera par l'atténuation et l'adaptation. Le développement durable et la résilience sont la meilleure adaptation possible, a-t-il estimé. Le respect des obligations en vertu de la Convention-cadre aura un impact positif sur la réalisation des droits de l'homme, a ajouté le représentant brésilien. Il a conclu son intervention en déplorant le manque de progrès du Groupe ad hoc en vue de nouveaux engagements de la part des États.

MME ALEXANDRA SEGURA (Costa Rica) a rappelé que le respect des droits de l'homme est essentiel pour la réalisation du développement durable. Dans ce contexte, le Costa Rica accorde une importance capitale à l'élaboration de politiques environnementales qui tiennent compte de la manière dont la dégradation de l'environnement peut affecter tous les membres de la société et, en particulier, les plus vulnérables d'entre eux. La représentante costaricienne s'est dite favorable à une contribution des procédures spéciales du Conseil afin de mieux cerner le lien existant entre la jouissance des droits de l'homme et les phénomènes liés aux changements climatiques, que ce soit par le biais de l'incorporation de cette thématique dans leur mandat, de l'élaboration d'un document conjoint ou de l'élaboration de principes directeurs dans ce domaine.

MME DOMA TSHERING (Bhoutan) a souligné que son pays considérait essentiel que soit pris en compte l'aspect humain du problème des changements climatiques. Elle a rappelé que son pays était concerné, ses glaciers risquant de disparaître d'ici 2030. Des inondations et autres événements catastrophiques risquent de se produire. L'agriculture, qui emploie 69% de la population, risque d'être durement affectée. D'ores et déjà, les maladies tropicales augmentent, a-t-elle constaté. La vulnérabilité du pays est aggravée par le manque de ressources et seule une démarche collective peut permettre à tous de surmonter le défi actuel, a-t-elle encore souligné.

MME JESSICA LASARO (Worldwide Organization for Women, au nom également de l'Association des femmes du pacifique et de l'Asie du Sud-Est; Conseil international des femmes; et Cercle mondial du consensus) a attiré l'attention sur la situation des femmes face aux changements climatiques. Selon des études, a-t-elle expliqué, les femmes et les enfants ont 14 fois plus de risques de mourir lors d'une catastrophe naturelle. Les inégalités entre les sexes sont amplifiées dans les situations de catastrophes, a-t-elle souligné. Dans ce contexte, les interventions pour lutter contre les changements climatiques qui n'abordent pas la question des femmes échoueront à soutenir les plus vulnérables. La représentante a conclu son intervention en estimant qu'il était temps d'intégrer une perspective tenant compte des femmes.

MME TURKAN KARAKURT (Fondation Friedrich Ebert) a fait part de sa préoccupation face à l'impact des changements climatiques, en particulier pour les pays en développement et pour les groupes les plus vulnérables. Elle a aussi dit craindre que les négociations qui aboutiront à un nouveau traité international à Copenhague en décembre prochain ne traitent pas de manière suffisante la question de la protection des droits de l'homme.

Réponses des panélistes

M. RAHMAN a souligné que l'on n'avait pas à choisir entre atténuation et adaptation, les deux étant indispensables. L'atténuation des effets des changements climatiques est aussi essentielle que l'adaptation à ce changement. Il est donc urgent que tous les pays, à commencer par les pays industrialisés, avancent dans le sens de l'adoption de mesures d'atténuation, a-t-il dit. La Conférence de Copenhague aura un rôle essentiel à cet égard, a-t-il ajouté.

MME ROLNIK a fourni quelques précisions sur la manière dont les titulaires de procédures spéciales abordent cette question. Elle a fait part de la tenue, en juin prochain, d'une réunion commune entre tous les titulaires de mandats qui permettra une interaction entre leurs différentes perspectives dans ce domaine. Il y a une intention claire d'approfondir l'analyse, a-t-elle souligné. La Rapporteuse spéciale sur le logement convenable a par ailleurs relevé l'intérêt de prendre en considération l'arrivée bientôt de trois milliards de nouveaux consommateurs. À ce rythme et à cette échelle, il nous faudrait trois terres, a-t-elle fait remarquer. Elle a encouragé la communauté internationale à réfléchir aux modes de consommation actuels, notamment lors des négociations sur les responsabilités et les mesures à prendre pour lutter contre les changements climatiques.

M. KNOX a jugé important que le Conseil examine la manière dont le droit dans le domaine des droits de l'homme s'est appliqué à certains types de dégradations de l'environnement, en particulier à travers des mécanismes régionaux. M. Knox a en outre attiré l'attention sur la contribution que peuvent apporter les titulaires de mandat dans le contexte de la réflexion sur les droits de l'homme et les changements climatiques. Les communautés les plus touchées par l'impact des changements climatiques doivent être entendues dans le cadre des négociations internationales relatives à cette problématique, a-t-il ajouté. Il serait judicieux que le Conseil envisage un nouveau mandat sur les droits de l'homme et les changements climatiques, a conclu M. Knox.

Suite du débat

MME INDAH NURIA SAVITRI (Indonésie) a souligné que l'impératif des droits de l'homme devait être au centre de la problématique sur les changements climatiques, si on voulait en atténuer les effets. L'Indonésie est heureuse d'apporter sa pierre à l'édifice, sa représentante rappelant que son pays avait accueilli la Conférence mondiale sur les océans le mois dernier à Manado. Les droits à la vie, à l'alimentation, à la sécurité et à la santé, ainsi que d'autres droits, doivent être préservés, ce qui suppose de rester concentrés sur les objectifs définis par la feuille de route de la Conférence de Bali de 2007, tout en agissant dans plusieurs directions.

MME PAULINE DAVIES (Uruguay) s'est félicitée de la tenue de cette réunion spéciale, faisant valoir que le Conseil ne peut pas rester silencieux face aux graves conséquences des changements climatiques sur la réalisation des droits de l'homme. Elle a indiqué que la population de son pays est déjà fortement touchée par les changements climatiques, à l'instar de la majorité des pays en développement. Le développement durable, a-t-elle poursuivi, dépend en Uruguay des ressources naturelles et de la production agricole, domaines touchés par la sécheresse ou les inondations. Elle a également fait remarquer que l'impact des changements climatiques se fait déjà sentir dans le domaine de la santé, faisant notamment référence à l'augmentation des pathologies respiratoires et cardiovasculaires. Elle a demandé aux panélistes comment les procédures spéciales du Conseil pouvaient contribuer à l'introduction d'une perspective de droits de l'homme dans les moyens d'adaptation aux changements climatiques qui permette de mieux protéger les droits des plus vulnérables.

M. JÜRG LAUBER (Suisse) a rappelé que la question des changements climatiques a été retenu comme un des thèmes prioritaires de l'Agenda pour les droits humains – initiative lancée par la Suisse en décembre 2008 à l'occasion du soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Il a en outre souligné que les changements climatiques ne constituent qu'un facteur parmi d'autres conduisant à des dégradations environnementales qui affectent la jouissance des droits humains; il en existe d'autres, telle l'utilisation excessive des ressources naturelles ou la déforestation. «Nous désirons rappeler ici les responsabilités respectives de chaque État en la matière sur leur territoire», a-t-il ajouté. Toutes les dégradations de l'environnement affectant les droits humains doivent être traitées de manière urgente, a-t-il conclu.

MME ANJA MARIJA CIRAJ (Slovénie) a souligné que son pays ressentait lui aussi les effets du changement climatique. En 30 ans, la Slovénie a perdu pratiquement la totalité de ses quelques glaciers. La température de la mer et des lacs augmente et les sécheresses sont plus fréquentes en été. En conséquence de quoi, certains des droits des citoyens slovènes sont affectés, tels que le droit à l'eau, ou celui à la santé. Les autorités sont en train de mettre sur pied un Bureau gouvernemental chargé du changement climatique, a-t-elle annoncé.

M. ANGUI AWADA (Tchad) a rappelé que les dirigeants du monde ont mis au point, en 1992 à Kyoto, un Protocole sur les changements climatiques. Si certains l'ont signé, d'autres ont refusé de le faire et ont continué allègrement à continuer de polluer la planète, a-t-il déploré, attirant l'attention sur les conséquences désastreuses de cette attitude pour les autres pays. Pour les États insulaires, le niveau d'eau a augmenté; les cyclones et les typhons se sont multipliés et sont devenus de plus en plus violents; ailleurs, les pays sont devenus de véritables zones caniculaires. Dans tous ces cas, l'existence de la population est sérieusement menacée, a souligné le représentant tchadien. S'intéressant plus particulièrement à son pays, il a fait part du lancement, en août dernier, du projet de «ceinture verte» de la capitale, dans le cadre duquel plus de 26 000 plants, toutes espèces confondues, sont mis en terre sur une superficie de 48 hectares.

MME YADIRA LEDESMA (Cuba) a dénoncé les tentatives de détourner l'attention de la cause principale du problème des changements climatiques, qui reste le modèle non durable de production et de consommation des pays développés. Pour prévenir les effets indéniables des changements climatiques sur la jouissance des droits de l'homme, il faut que se manifeste une plus grande volonté politique de la part de ceux-là mêmes qui ont causé la dégradation de l'environnement. Il ne pourra être répondu aux défis lancés par les changements climatiques qu'en s'engageant fermement en faveur de la défense de tous les droits de l'homme et en faisant appel à la solidarité et à la coopération internationale, a conclu la représentante cubaine.

MME VICTORIA BERRY (Canada) a souligné son pays estimait que la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques était l'enceinte la plus appropriée pour traiter des changements climatiques. Il appartient néanmoins aux États de prévenir et de réagir face aux changements climatiques sous l'angle des droits de l'homme. Les efforts des États sont en effet essentiels à cet égard, a-t-elle conclu.

MME SHAZRA ABDUL SATTAR (Maldives) a fait remarquer qu'il ne fait aucun doute que les changements climatiques ont des effets profondément négatifs pour la réalisation des droits de l'homme, en particulier pour les groupes les plus vulnérables. Le défi pour ce Conseil et la communauté internationale est de répondre à cette tragédie, a-t-elle souligné. Elle s'est dite d'avis que le Conseil doit réagir de trois manières. Il doit tout d'abord lancer un message politique clair aux négociateurs des discussions de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, marquant l'impact des changements climatiques sur les populations. Les organes conventionnels et les procédures spéciales, ensuite, devraient, dans leurs interactions avec les États émetteurs de gaz à effet de serre, leur demander de respectes leurs obligations. Enfin, sur le long terme, le Conseil devrait se demander si les changements climatiques mettent en évidence les limites du système actuel de droits de l'homme. La représentante des Maldives a conclu son intervention en demandant aux panélistes comment les mécanismes de droits de l'homme existants peuvent assurer le respect de l'obligation de ne pas entraver la réalisation des droits de l'homme dans d'autres pays et de coopérer pour s'atteler aux questions de droits de l'homme. Le Conseil devrait-il considérer un nouveau mécanisme afin de renforcer la responsabilité des États, a-t-elle demandé?

M. AHMED SAADI (Algérie) a souligné que les conséquences des changements climatiques concernent le monde entier, en particulier le continent africain. Il a rappelé que le 6 juin dernier, lors de la Journée mondiale de l'environnement, le Président Bouteflika a réitéré que l'Afrique n'endosse pas la responsabilité des changements climatiques; elle en est la victime, ce qui ne l'empêchera pas de participer au dialogue international sur cette question.

M. ROBERT FILLON (Monaco) a souligné que le territoire de la principauté, «exclusivement urbanisé» faisait face à un défi pour mettre en œuvre ses engagements en vertu du Protocole de Kyoto, «celui de parvenir à la neutralité carbone car nous pensons que personne ne doit se tenir à l'écart de cet objectif, ambitieux, exigeant mais pas irréaliste». Il a noté par ailleurs que de la nouvelle notion de «réfugié climatique» découlaient «de nouvelles problématiques juridiques, complexes et encore difficiles à cerner». Face aux urgences actuelles, «les politiques de coopération doivent d'ores et déjà être repensées» selon des critères nouveaux, ce qui suppose une large concertation internationale, a-t-il conclu.

MME TUÐBA SARAYÖNLÜ ETENSEL (Turquie) a fait remarquer que les changements climatiques lancent un défi complexe à l'humanité, dont les retombées négatives sur la vie humaine sont déjà visibles dans de nombreuses parties du monde. Elle a estimé qu'une forte solidarité internationale, une coopération et une assistance accrues sont essentielles pour s'atteler à ce problème. La priorité devrait être la mise en œuvre effective et durable de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, a-t-elle souligné. Le défi-clé est d'aider les populations à s'adapter aux conséquences désastreuses des changements climatiques, a-t-elle ajouté, appelant par conséquent la communauté internationale à continuer d'accroître sa connaissance des impacts des changements climatiques sur les droits de l'homme.

MME ANKE KONRAD (Allemagne) a souligné que les changements climatiques sont un phénomène planétaire qui exige donc, pour être résolu, un engagement de l'ensemble de la communauté internationale. Néanmoins, chaque solution globale consiste à accumuler des engagements individuels, a-t-elle rappelé. Elle a par ailleurs insisté, à quelques mois de la tenue de la Conférence de Copenhague, sur la nécessité de veiller à ce que les stratégies et programmes mis au point par la communauté internationale prennent en compte le lien entre les politiques destinées à faire face aux changements climatiques et les politiques de droits de l'homme.

MME JOELLE HIVONNER (Commission européenne) a souligné que Copenhague constituerait une occasion historique pour faire face aux changements climatiques. Elle a rappelé que les changements climatiques constituaient en effet une menace directe pour la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. Il est d'une importance cruciale, par conséquent, que les changements climatiques soient intégrés dans les politiques extérieures et en particulier dans les politiques de coopération et de développement. La représentante de la Commission européenne a demandé aux panélistes jusqu'à quel point l'intégration des droits de l'homme et des considérations sur les changements climatiques pourrait contribuer aux politiques de développement et de coopération, par exemple en ce qui concerne la définition des priorités et la reconnaissance des situations de vulnérabilité, ainsi que l'identification de groupes vulnérables au sein d'une population. Elle a par ailleurs demandé de quelle manière on pourrait accroître la participation du public dans le processus de décision sur les questions de développement durable.

M. PHILIP KIMPTON (Australie) a reconnu que les changements climatiques posent des problèmes de droits de l'homme. Il a fait remarquer qu'ils posent aussi un problème de santé. Pour cette raison, un plan national d'adaptation relatif aux changements climatiques et à la santé humaine a récemment été lancé en Australie, touchant certains domaines-clés comme les vagues de chaleur extrême, la qualité de l'air et la qualité de l'alimentation. Le représentant australien a souhaité connaître l'avis des panélistes s'agissant des effets des changements climatiques sur la santé. Il a par ailleurs souligné que ces effets sont davantage ressentis par les populations déjà vulnérables et dont la capacité d'adaptation est limitée par des contraintes financières. Il a demandé aux panélistes de donner leur avis sur la situation des communautés des petits États insulaires.

MME ANNA CHAMBERS (États-Unis) a déclaré que promouvoir les droits de l'homme et apporter des réponses efficaces aux changements climatiques sont des priorités politiques pour son pays. Néanmoins, les États-Unis ne pensent pas que le droit relatif aux droits de l'homme fournisse un cadre optimal pour traiter des changements climatiques au niveau international. Le pays estime que les changements climatiques peuvent être plus effectivement traités par le biais de systèmes traditionnels de coopération internationale, notamment par le biais de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. La représentante américaine a par ailleurs rappelé que le Président des États-Unis est engagé à répondre à la menace des changements climatiques par le biais d'une action déterminée visant à réduire les émissions des États-Unis et à rechercher un large engagement de la part des pays de toutes les régions.

MME MARIA VICTORIA ROMERO CABALLERO (Mexique) a estimé que nous faisions face au problème le plus grave du XXIe siècle. Les droits humains sont non seulement pertinents dans le contexte des changements climatiques mais ils exigent une mobilisation de ressources considérable, a-t-elle ajouté, afin d'apporter une assistance aux populations les moins favorisées. Les pays doivent mettre en œuvre des programmes inclusifs, en mettant l'accent sur l'équité, a-t-elle poursuivi. Aucun pays ne pouvant faire face à la situation seul, le Mexique a proposé la mise en place d'un fond mondial contre les changements climatiques. Nous faisons certes face une grande menace mais aussi à une situation idéale pour encourager les citoyens à participer aux choix à effectuer en matière de développement durable, a-t-elle conclu.

MME ANGÉLICA NAVARRO LLANOS (Bolivie) a fait remarquer que la responsabilité des émissions de gaz à effet de serre est à imputer aux pays développés qui, a-t-elle précisé, représentent moins de 20% de la population mondiale mais sont responsables de trois quarts des émissions dans l'histoire. Considérant la surconsommation actuelle et la capacité d'absorption limitée de la planète terre, la représentante bolivienne a estimé que les pays développés ont une «dette climatique», définie comme la somme des dettes d'émission et des dettes d'adaptation, ces dernières prenant en compte les coûts futurs d'adaptation. Elle a ainsi souligné que les pays responsables devraient verser des subventions aux pays qui subissent les conséquences de leur comportement. Les panélistes considèrent-ils aussi que les violations des droits de l'homme résultant des changements climatiques sont partie intégrante d'une dette climatique plus large, a-t-elle demandé ?

M. OMAR RABI (Maroc) a relevé que les émissions de gaz à effet de serre continuent d'augmenter et que les changements climatiques à venir - et donc leurs conséquences - risquent fort d'être plus importants encore que ceux que l'on a connus jusqu'à présent. Aussi, les changements climatiques constituent-ils une menace directe pour un large éventail des droits de l'homme fondamentaux tels qu'internationalement reconnus. Le droit au développement est également affecté par les changements climatiques, a souligné le représentant marocain.

MME RENATA BLOEM (CIVICUS: Alliance mondiale pour la participation des citoyens) a souligné que les droits de l'homme et les changements climatiques étaient «les deux faces d'une même médaille». Elle a ajouté que les membres les plus vulnérables de la famille humaine étaient menacés. Alors que cinquante millions de personnes seront menacées d'ici 2020, nos responsables, censés être «raisonnables et responsables», ont décidé de laisser encore passer un demi-siècle au-delà de cette date, suggérant d'attendre 2050 pour constater les premiers résultats de leurs objectifs insuffisants d'atténuation du changement climatique qui auront été adoptés 42 ans plus tôt. Avec les changements actuels, les droits de l'homme ont atteint désormais une nouvelle dimension planétaire en raison de l'étendue des dommages en matière de vies humaines, d'atteintes à la santé et de niveau de vie parmi des millions d'innocents, a-t-elle remarqué.

MME LILY AUROVILLIAN (Nord-Sud XXI) a fait remarquer qu'en cette époque de changements climatiques rapides, d'irréversibilité du phénomène et de besoins rapides d'adaptation, le tout couplé à la crise financière actuelle, il est crucial que les gouvernements redoublent d'efforts pour honorer leurs obligations en vertu du droit international. La représentante a estimé nécessaire d'examiner les causes premières des changements climatiques, ainsi que les activités qui ont mené à cette grave situation. Elle a par ailleurs appelé les pays développés à assumer le rôle de chef de file et à aider les pays en développement à faire face. Elle a conclu son intervention en sollicitant l'opinion des panélistes s'agissant de la valeur ajoutée d'une approche de droits de l'homme en matière de changements climatiques.

Conclusions

M. FENG GAO, du Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, a déclaré que le débat qui s'est tenu cet après-midi au Conseil des droits de l'homme est édifiant. Il a indiqué qu'il partagerait avec ses collègues du Secrétariat de la Convention-cadre, à Bonn, les commentaires qui ont été faits ici, devant le Conseil. Il a assuré le Conseil que les parties aux négociations en vue de la Conférence de Copenhague se pencheront de très près sur le débat qui s'est déroulé ici.

M. ATIQ RAHMAN, du Centre d'études avancées du Bangladesh, a salué le débat très enrichissant qui venait d'avoir lieu. Un thème commun émerge de pratiquement chaque intervention, le lien entre droits de l'homme et changements climatiques, a-t-il constaté. Le rôle et la vie des plus vulnérables ont également été mis en évidence par chaque orateur: il est reconnu désormais que les changements climatiques toucheront le plus durement les plus faibles. Le monde est injuste, les changements climatiques le rendront plus injuste encore, a souligné M. Rahman, appelant à agir pour rendre faire mentir cette prédiction. L'injustice doit être réduite à la fois au niveau des changements climatiques et des droits de l'homme en accordant la priorité aux plus vulnérables de la manière la plus efficace possible, a-t-il dit.

M. DALINDYEBO SHABALALA, du Centre pour le droit international de l'environnement (CIEL), a souligné, s'agissant des nombreuses questions sur la coopération internationale, que l'obligation d'atténuer les effets des changements climatiques par le biais d'une assistance à l'adaptation est stipulée par l'article 4 de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Quant à savoir s'il est pertinent d'aborder cette question dans le cadre du Conseil, il a estimé qu'il s'agit d'un forum crucial qui offre un cadre permettant de réfléchir aux garanties de respect des droits de l'homme et aux mesures d'adaptation.

MME RAQUEL ROLNIK, Rapporteuse spéciale sur le droit à un logement convenable, a fait part de son intention d'inclure les remarques qui ont été faites ici dans son prochain rapport à l'Assemblée générale. Plusieurs titulaires de mandat travaillent et continueront de travailler en commun sur les questions qui ont été débattues cet après-midi, a-t-elle assuré.

M. JOHN KNOX, de l'Université de Wake Forest, a souligné que les organes conventionnels dans le domaine des droits de l'homme devraient être concernés par la question des changements climatiques. Il a réitéré la nécessité de négocier un traité concernant les réfugiés et déplacés climatiques. Par ailleurs, la définition des mesures à prendre ne signifie pas que tous doivent prendre les mêmes mesures. Et il est clair pour M. Knox que les pays développés se doivent de faire davantage.

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Source : ReliefWeb