L’historien suisse Daniele Ganser propose ici une somme remarquable sur les manipulations de l’opinion et les violations du droit international par les grandes puissances membres de l’Alliance atlantique. Il rappelle la création de l’Organisation des Nations unies et l’essor impérial des États-Unis, qui « disposent de la monnaie mondiale de réserve et peuvent l’émettre eux-mêmes à volonté ». Puis il définit les termes « génocide », « crime d’agression », « crime de guerre », « crime contre l’humanité », et passe en revue les formes d’agression, du coup d’État à l’invasion militaire. Ganser entame sa chronique par la « guerre illégale contre l’Iran en 1953 ». Il aurait pu commencer par la Syrie en 1949, modèle du coup d’État « en douceur », enseigné dans les écoles de la Central Intelligence Agency (CIA). Mais le « coup de Téhéran » est emblématique de la volonté américaine de casser les récalcitrants, comme Mohammad Mossadegh, coupable d’avoir nationalisé l’Anglo-Persian Oil Company. On regrettera quelques lacunes, dont la conférence de Rambouillet, prélude à la guerre du Kosovo.
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