27/09/2015
Interview de Vladimir Poutine : de quoi parlera-t-il à l’ONU?
Clair, net et précis, les interventions des US/Sionistes et de leurs alliés en UE, en Turquie et en Arabie Saoudite, etc.. y compris celles de la France se font en violation du Droit International et de la Charte de l'ONU !
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Mais au fait pourquoi Vladimir Poutine se rend-t-il à l'Assemblée Générale de l'ONU ?
«Les ennemis d’Assad pourraient être dépeints comme des opposants, mais il combat des terroristes»
Interview de Vladimir Poutine : de quoi parlera-t-il à l’ONU?
27 sept. 2015, 13:00
A la veille de la 70ème Assemblée Générale de l'ONU, Vladimir Poutine a accordé une interview au journaliste américain Charlie Rose pour les chaînes CBS et PBS. RT publie sa première partie où le président russe expose son avis sur la Syrie et Daesh.
Ch. Rose : Vous allez prendre la parole à l’ONU pour la première fois depuis de nombreuses années. Qu’allez vous dire à l’ONU, aux États-Unis et au monde entier ?
V. Poutine : Comme notre interview sera diffusée juste avant mon discours, je pense qu’il serait inopportun d’exposer aujourd’hui tout ce que je prévois de dire.
Mais dans les grandes lignes, bien sûr, je rappellerai l’histoire de l’Organisation des Nations Unies. Je peux déjà vous dire que la décision de créer l’ONU a été prise justement dans notre pays, en Union Soviétique lors de la conférence de Yalta. L’Union Soviétique et la Russie en tant que successeur de l’Union Soviétique, est donc un pays fondateur de l’Organisation des Nations Unies et membre permanent du Conseil de sécurité.
L’ONU doit s’adapter à un monde en mutation
Bien sûr, il sera nécessaire d’évoquer le présent, de parler des développements de la situation internationale et de rappeler que l’ONU reste l’unique organisation internationale universelle appelée à maintenir la paix partout dans le monde. Et dans ce domaine, il n’y a aujourd’hui aucune alternative.
Il est également certain que l’ONU doit s’adapter à un monde en mutation; nous en discutons en permanence. Comment l’Organisation doit-elle changer, à quel rythme et qu’est-ce qui doit être amélioré.
Bien sûr, il faudra dire et pas seulement dire, mais surtout utiliser cette tribune internationale pour présenter la vision russe des relations internationales d’aujourd’hui, ainsi que du futur de cette organisation et de celui de la communauté internationale.
La présence russe en Syrie se présente aujourd’hui sous forme de livraisons d’armes au gouvernement syrien, de formations effectuées auprès de son personnel et d’aide humanitaire au peuple syrien
Ch. Rose : On s’attend à ce que vous parliez de la menace que constitue Daesh et de la présence russe en Syrie, car ces deux choses sont liées. Quel est le but de votre présence en Syrie et son rapport avec la lutte contre Daesh ?
V. Poutine : Je pense, je suis même certain, que presque tous ceux qui prendront la parole à l’ONU vont parler de la nécessité de lutter contre le terrorisme. Et moi, je ne pourrai pas m’abstenir d’évoquer ce sujet. C’est naturel, car il s’agit d’une menace très sérieuse pour nous tous et c’est un défi pour tout le monde.
Actuellement le terrorisme menace un grand nombre d’États et beaucoup de gens en souffrent ; des centaines de milliers, des millions de personnes. Et nous avons tous un objectif : mettre fin à ce mal commun.
En ce qui concerne la présence russe en Syrie, comme vous dites, elle se présente aujourd’hui sous forme de livraisons d’armes au gouvernement syrien, de formations effectuées auprès de son personnel et d’aide humanitaire au peuple syrien.
D’après l’interprétation de certains de nos partenaires internationaux, c’est une opposition qui lutte contre Bachar el-Assad. Mais en vérité, réellement, l’armée d’Assad se bat contre des organisations terroristes
Nous nous basons sur ce qui dit la Charte des Nations Unies, c’est-à-dire les principes fondamentaux du droit international contemporain, selon lesquels une aide, quelle que soit la forme qu’elle prend, y compris une aide militaire, peut et doit être effectuée uniquement au profit de gouvernements légitimes des pays, avec leur accord, ou à leur demande, ou bien sur décision du Conseil de sécurité de l’ONU.
En ce moment, il s’agit d’une demande d’aide militaire et technique, formulée par le gouvernement syrien. Et nous fournissons cette aide dans le cadre de contrats internationaux tout-à-fait légaux.
Ch. Rose : Le secrétaire d’État américain, John Kerry, a dit qu’il saluait votre soutien concernant la lutte contre Daesh. Mais d’autres considèrent qu’il s’agit d’avions de guerre et de systèmes de missiles anti-aériens qui sont utilisés contre l’armée régulière et non contre des extrémistes.
V. Poutine : Il n’y a qu’une seule armée régulière et légitime là-bas, celle du président syrien Bachar el-Assad. D’après l’interprétation de certains de nos partenaires internationaux, c’est une opposition qui lutte contre lui. Mais en vérité, réellement, l’armée d’Assad se bat contre des organisations terroristes. Vous devez être mieux au courant que moi des auditions qui ont eu lieu au Sénat américain, si je ne me trompe pas, pendant lesquelles des militaires du Pentagone ont présenté le bilan de leur activité devant les sénateurs, liée à la préparation des unités armées de l’opposition.
Le but était tout d’abord de préparer 5 000 ou 6 000 combattants, puis 12 000. En fin de compte, on n’a formé que 60 personnes et quatre ou cinq seulement sont armées et combattent, alors que les autres ont tout simplement rejoint Daesh avec des armes américaines. Ça c’est la première chose.
Nous proposons une coopération aux pays de la région, nous essayons de mettre en place une structure de coordination. J’en ai personnellement informé le président de la Turquie, le roi de Jordanie et l’Arabie Saoudite
Deuxièmement, à mon avis, le fait de fournir une aide militaire à des structures non-légitimes ne répond ni aux principes du droit international contemporain ni à la Charte de l’ONU. Nous soutenons uniquement les structures gouvernementales légales.
Par conséquent, nous proposons une coopération aux pays de la région, nous essayons de mettre en place une structure de coordination. J’en ai personnellement informé le président de la Turquie, le roi de Jordanie et l’Arabie Saoudite. Nous en avons également informé les États-Unis et monsieur Kerry, dont vous avez cité le nom, a eu une conversation circonstanciée avec monsieur Lavrov, notre ministre des Affaires étrangères. Les militaires russes et américains sont également en contact et discutent de ce sujet. Nous serons ravis de trouver une plate-forme commune pour des actions coordonnées contre les terroristes.
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