Dossier: Conflit gazier russo-ukrainien
Par Maxime Chalyguine, RIA Novosti
Désormais, Robert Fico appelle à être réaliste, refuse fermement de "cotiser pour les dettes de l'Ukraine" et exprime sa solidarité idéologique envers Kiev. Tout en précisant que "toute aide en termes de fourniture de gaz doit obligatoirement se faire sur une base commerciale". Le gouvernement slovaque est visiblement prêt à fournir du gaz à l'Ukraine, mais moyennant finances.
Une délégation de la compagnie gazière slovaque SPP, destinatrice et distributrice du gaz russe, a déjà demandé à Gazprom d'organiser des pourparlers. La veille, seul le président de SPP Stefan Sabik avait annoncé avoir l'intention de réduire les achats de gaz à Gazprom de 10 à 15%.
Des livraisons réversives
Ni les politiciens européens ni les spécialistes occidentaux n'arrivent encore à expliquer clairement le volume des fournitures réversives de gaz russe de Slovaquie en Ukraine.
Que sont les livraisons en flux inversé?
Deux versions sont envisageables. Soit l'Ukraine a changé les lois de la physique de notre monde, et dans ce cas il faut remettre immédiatement à Kiev tous les prix Nobel pour des décennies d'avance.
Soit nous avons affaire à une nouvelle fraude, une violation des contrats et un mensonge de chefs d'Etat. Parce qu'en pratique, les livraisons en flux inversé peuvent être un gazoduc en boucle à la frontière entre la Slovaquie et l'Ukraine, où se trouve une sorte de "compteur".
Le gaz tourne en rond, le compteur fait monter l'aiguille et on présente le chiffre affiché aux représentants de Gazprom. Rien à signaler, le gaz est à sa place. Et pour s'en convaincre définitivement, il est possible de doter le gazoduc d'analyseur de composés sulfureux. Et pendant ce temps les Ukrainiens commencent à "taper" dans le gaz directement à la frontière russe.
Ce schéma ne fonctionnera jamais sans un accord préalable avec la Slovaquie (et l'Europe en général). Et peu importe qui est juridiquement propriétaire de ce gaz – la compagnie slovaque ou norvégienne qui remplace virtuellement les quantités de gaz russe en Slovaquie par ce même gaz russe en Allemagne. Sauf que les livraisons en flux inversé sont une violation du contrat sur le transit via le territoire ukrainien. Après tout, c'est le gaz russe qui est acheminé par les gazoducs ukrainiens, et Kiev n'est pas en droit d'en disposer.
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