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18/03/2013

Le jésuite Jorge Mario Bergoglio était le chef d’une Eglise argentine contestée

Le jésuite Jorge Mario Bergoglio était le chef d’une Eglise argentine contestée

La surprise est totale. Même les catholiques latino-américains, qui estimaient le moment venu d’avoir un pape originaire du Nouveau Monde, ne le croyaient plus dans la course. Jorge Mario Bergoglio était arrivé en deuxième position après Joseph Ratzinger lors du précédent conclave. Mais entre-temps, l’archevêque de Buenos Aires avait vieilli, il a 76 ans, et on pensait qu'il était hors compétition. Le favori était le Brésilien Odilo Scherer, archevêque de São Paulo.

 

Contre tous les pronostics, les partisans de Jorge Bergoglio ont donc convaincu cette fois une majorité de cardinaux.

Ce choix est historique, car pour la première fois depuis plusieurs siècles, l’Eglise romaine se dote d’un pape qui n’est pas un Européen. Pour la première fois, il s'agit d'un ressortissant du Nouveau Monde, terre d'évangélisation privilégiée entre toutes depuis la découverte des Amériques par des navigateurs envoyés par les rois catholiques d'Espagne et du Portugal. Et pour la première fois, il s'agit d'un jésuite.

L’Amérique latine est une région où le catholicisme est encore en expansion, contrairement à l’Europe, où l’Eglise perd de l’influence. C’est comme si le sommet de l’Eglise devenait pour la première fois vraiment universel.

Cela dit, l’Eglise d'Argentine, dont Bergoglio était le primat avant de devenir le nouveau pape, est une des plus contestées d’Amérique latine pour sa passivité, voire sa complicité, à l’égard de la dernière dictature militaire (1976-1983). Le national-catholicisme était l’idéologie dominante des forces armées, qui comptaient avec la bénédiction de la hiérarchie de l’Eglise.

Contrairement aux Eglises du Brésil et du Chili, qui ont joué un rôle capital dans la défense des victimes de la répression et dans la lutte pour les libertés, la hiérarchie argentine a montré une indifférence coupable face aux horreurs commises. Elle fermait la porte aux proches des victimes et refusait de s’impliquer dans des démarches humanitaires. Les religieux et religieuses solidaires des Mères de la place de Mai étaient des francs-tireurs, qui n’étaient pas soutenus par leurs supérieurs, et qui ont payé parfois avec leur vie leur compassion et leur fraternité.

Deux fois président de la Conférence des évêques d’Amérique latine (Celam), Jorge Mario Bergoglio, lui, n’a pas été personnellement mis en cause dans les crimes commis par les militaires argentins. A l’époque, il était le provincial des jésuites, c'est-à-dire le responsable d'un ordre dont la priorité a toujours été l’éducation, très respecté pour ses lycées et universités.

Né à Buenos Aires le 17 décembre 1936, sa famille était d’origine italienne, comme la majeure partie des ressortissants de la capitale. Il a maintenu un profil bas, même après avoir été porté à la tête du diocèse. Il aime la littérature, le football et le tango.

http://america-latina.blog.lemonde.fr/2013/03/13/le-jesui...

 

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