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09/05/2011

La Knesset prive les Arabes israéliens de Nakba

Pendant que l'on nous occupe l'esprit avec BEN LADEN, Israël vote des lois discriminatoires contre les arabes israéliens.

Ils n'ont plus le droit de fêter la Nakba
. Ils en sont au 63e anniversaire de la colonisation de la Palestine par les sionistes.
 
Le 14 mai 1948 est le jour de la création de l'État israélien, mais cette date est commémorée par les Palestiniens comme la Nakba, la catastrophe.

C'est-à-dire que l'Etat Sioniste a le droit de fêter tous les ans, la création de l'état Sioniste, occupant de la Palestine.

 
TRIBUNE

La Knesset prive les Arabes israéliens de Nakba

C'était un serpent de mer du débat public en Israël, resurgissant périodiquement, et l'un des chevaux de bataille d'Avigdor Lieberman au cours de la dernière campagne électorale : la Knesset, le Parlement israélien, a finalement adopté la semaine dernière une loi controversée portant sur la commémoration de la Nakba (renvoyant à la création d'Israël en 1948 et le début de l'exode des Palestiniens) par les citoyens arabes du pays.

La possibilité d'une telle loi avait été régulièrement évoquée ces dernières années, mais les propositions avaient toujours fini par retomber dans un silence embarrassé. Le vote de la semaine dernière, comme les débats et les atermoiements qui l'ont précédé, illustrent les difficultés entourant l'élaboration d'une citoyenneté israélienne partagée surmontant les clivages profonds de la société.

Le projet de loi faisait partie d'un train de réformes voulues par le parti nationaliste d'Avigdor Lieberman, Israel Beytenou. La proposition a été pour le moins froidement accueillie par la presse et les états-majors des partis, à telle enseigne que ses partisans l'ont mise au vote en pleine nuit, à 2h45, alors que la Knesset s'était déjà largement vidée de ses membres.

Sa formulation s'est d'ailleurs vue passablement édulcorée. Le projet initial, qui prévoyait une peine de trois ans d'emprisonnement pour quiconque se prêterait publiquement à des cérémonies commémorant la Nakba, a été retoqué.

La cible : la communauté arabe d'Israël

La formule définitive préfère parler d'amendes infligées aux autorités publiques qui financeraient l'organisation d'événements publics commémorant la Nakba en lieu et place du jour de l'Indépendance. Plus exactement, afin de contourner une probable censure de la Cour suprême pour « discrimination » à l'encontre d'une communauté particulière, le terme de « commémoration de la Nakba » a été habilement remplacé dans le texte final par celui d'« organisation d'une journée de deuil ».

Il n'en reste pas moins que la cible est claire, et que c'est bien la communauté arabe du pays, et sa mémoire particulière, que la loi vise. Il ne semble pas, en effet, que quiconque songe à mettre en place une loi semblable à l'encontre de certaines communautés juives ultra-orthodoxes, qui pourtant se détournent également des festivités du jour de l'Indépendance.

Il n'est pas rare, à Jérusalem, de voir des haredim (juifs ultra-orthodoxes) poursuivre ostensiblement, et parfois bruyamment, leurs activités quotidiennes lorsque le reste du pays se fige pour les minutes de silence du Jour de la Shoah et du Jour du souvenir (qui honore les soldats tombés pour le pays, et plus récemment les victimes d'attentats). Si elle n'est certes pas bien vue par la majorité, cette forme de contestation religieuse des commémorations nationales est toutefois tolérée.

Un certain aménagement des diverses mémoires "juive sioniste, juive religieuse et arabe" et de leur commémoration avait en effet jusqu'ici prévalu. Ainsi, par exemple, les Arabes ne s'émeuvaient pas outre mesure du caractère férié, dans tout le pays, d'un jour comme Tisha BeAv, en souvenir de la destruction du temple, bien que cette journée appartienne au récit national juif, et non au leur.

La tolérance en vigueur jusqu'à présent sur la question s'accommodait bien de manifestations pacifiques, sur lesquelles la majorité fermait les yeux avec le présupposé implicite que les ressorts de la mémoire collective sont trop complexes pour être traités avec la légèreté et l'opportunisme dont ont fait preuve les députés à l'origine de la nouvelle loi.

Le député arabe Talab El-Sana a d'ailleurs un trait d'esprit qui résume finement cette attitude :

« Ce que les Israéliens nous interdisent désormais, les Romains en leur temps ne l'interdisaient pas aux Juifs [en référence à Tisha Be-Av, ndlr], alors qu'ils n'étaient pas réputés être de grands démocrates. »

« La Knesset dresse la population contre les minorités »

La droite nationaliste semble ainsi avoir monté en épingle un problème largement secondaire, qui tient désormais le devant de la scène dans un contexte de grande apathie politique. Pour la députée Meretz (gauche sociale-démocrate) Zehava Gal-On, avec cette loi, « la Knesset dresse la population contre les minorités ».

Le contexte de son adoption d'ailleurs est révélateur de la façon dont une minorité active a pu imposer ses vues. Le vote, dans une Knesset fantôme, a été obtenu à une courte majorité de 37 voix contre 25. De nombreux députés se sont faits porter pâles lors des débats. Seulement trois députés de Kadima (premier parti en nombre de sièges) étaient présents, et les dirigeants des principaux partis avaient opportunément pris la tangente.

Ces éléments tendent à discréditer l'argument d'Alex Miller selon lequel le projet récoltait un large consensus. Mais aucune opposition parlementaire ferme et résolue ne s'est pour autant exprimée, ce qui a permis finalement au texte de passer. Il semble bien plutôt qu'instruction ait été donnée de ne pas contrarier un partenaire de la coalition gouvernementale.

Un risque de fragilisation de l'équilibre communautaire

Ce vote ne semble ainsi pas tant refléter une volonté politique forte exprimant l'état de l'opinion qu'un mélange de lâcheté, d'apathie et d'embarras quant aux relations inter-communautaires.

A terme, il risque cependant de remettre en cause les fragiles équilibres internes du pays, de porter gravement atteinte à sa stature internationale, et d'enfermer une partie des citoyens, la minorité arabe, dans un statut instable, qui n'est finalement défini que dans les marges de la majorité juive.

Les Arabes israéliens semblent ainsi condamnés à accepter le statut que l'on veut bien leur accorder au gré des majorités politiques en place, sans aucune perspective à long terme : ni autonomie communautaire, ni égalité républicaine, mais des arrangements approximatifs sur lesquels ils n'ont guère de prise, perdant jusqu'à la libre maîtrise de leur mémoire après avoir déjà perdue celle du territoire, très inégalement réparti entre les communautés.

 

Gaza: commémoration de la "Nakba"

AP
15/05/2010 | Mise à jour : 13:08

Des milliers de Palestiniens ont manifesté aujourd'hui dans la bande de Gaza pour marquer le 62e anniversaire de la "Nakba", un terme arabe signifiant catastrophe et désignant le début de l'exode des Palestiniens lors de la création d'Israël en 1948.

Les Palestiniens ont manifestés unis samedi, tentant provisoirement de dépasser leurs divergences internes qui opposent les principales factions, le Hamas et le Fatah. Ils ont brandi des drapeaux palestiniens ainsi qu'une clé géante, symbole de leur espoir de retour.

Israël refuse le droit au retour aux Palestiniens, de crainte de voir l'Etat hébreu disparaître. Des centaines de milliers de Palestiniens avaient fui ou avaient été massacrés, chassés de leurs maisons à la suite de la guerre de 1948. On estime à environ 5 millions le nombre de réfugiés palestiniens et leurs descendants au Moyen-Orient.
 
 

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