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01/06/2010

Israël/Palestine : Quand Goliath massacre David !

Les réactions à l'attaque de la flotille de la liberté par Israël par Philippe Randa
QUAND GOLIATH MASSACRE DAVID
Chronique hebdomadaire de Philippe Randa

Plusieurs questions se posent après l'assaut sanglant mené par un commando de l'armée israélienne contre une flottille transportant de l'aide humanitaire pour les Palestiniens.

Était-ce une provocation d'activistes pro-palestiniens ? Les passagers pro-palestiniens ont-ils déclenché les violences ? Les soldats israéliens ont-ils réellement été menacés comme ils l'affirment ou ont-ils commencé à tirer dès qu'ils ont abordés le pont du navire, tirant sur des groupes de civils endormis ? Si Israël avait laissé le convoi arriver à destination, aurait-ce été perçu comme une faiblesse de sa part et, donc, une victoire du Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza ?

On laissera aux pro-Israéliens comme aux anti-sionistes leurs lapidaires certitudes à ses interrogations.

Quelles que soient les craintes justifiées ou non et les raisons, légitimes ou non, de l'arraisonnement de la flottille Free Gaza, les conséquences de cette opération sont désastreuses pour l'État hébreu.

En attaquant la flotille dans les eaux internationales, Israël s'est mis de fait hors-la-loi, ce qui rend plus difficile encore la justification de son intervention.

Son isolement se confirme : tous les pays condamnent à l'unanimité la violence dont il a usé, notamment la Turquie jusqu'alors soutien de l'État hébreu. Constatant le déclin de l'influence égyptienne à Gaza, elle veut combler ce vide ; elle soutient désormais les revendications sociales des habitants de Gaza afin de jouer un rôle influent au Proche-Orient.

Seuls les États-Unis font encore preuve, ce mardi matin, d'une difficile retenue qui en dit long sur la dégradation des relations entre les deux pays, traditionnellement alliés… Traditionnellement, certes, mais indéfectiblement ?

Pire, sans doute, l'hécatombe en vie humaine, après un affrontement entre des militants politiques armés de couteaux et de barre de fer et les Sayeret 13, force d'élite de l'armée israélienne (équivalent des commandos marines français ou des Navy Seals américains( qui ont fait usage d'armes automatiques.

"Les commandos de marine ont des moyens non létaux pour répondre à des attaques menées avec des haches et des couteaux : balles en caoutchouc, munitions Taser, moyens incapacitants. Jamais on ne tire à balles réelles, sauf quand l'un'de nos hommes est dans une situation critique", explique un expert, membre des forces spéciales françaises (Le Figaro, 31 mai 2010).

Tout aussi grave : "D'ordinaire, on n'envoie pas les hélicos en premier. On arrive, on tente un détournement du bateau. On approche nos embarcations le long du bâtiment et on somme l'équipage de nous laisser monter à bord. En cas d'échec de cette méthode "douce", les embarcations se rapprochent du navire de plusieurs côtés afin de "saturer la défense adverse'"et de permettre ensuite aux hommes de monter à bord. En cas d'échec seulement, on envoie les hélicos et la corde lisse" , poursuit cet expert.

Cette bavure confirme que si l'armée israélienne reste encore la plus forte dans cette partie du Moyen-Orient, elle n'est plus invincible, ce qui ne peut, une fois de plus, que renforcer d'autant la détermination de ses ennemis… et toucher le moral de ses soldats.

Ce qui devait être une opération rapide a donc tourné à la tuerie : Goliath a massacré David. Par surprise et sans pitié aucune. Si ce n'était pas son intention "et gageons que cela ne l'était sans doute pas" c'est donc de l'incompétence de la part de Tsahal. Donc, un échec. Un de plus, survenant après son désengagement du Sud-Liban en mai 2000, perçu comme une éclatante victoire des combattants chiites ; après son échec essuyé dans la campagne militaire au Liban en 2006… et plus récemment encore après l'échec de l'Opération "Plomb durci" en janvier 2009 contre le hezbollah qui lui a victorieusement tenu tête…

Une spirale de l'échec qui, historiquement, est toujours fatidique pour ceux qui s'y laissent entraîner


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