27/03/2010
Le Méchant Lait ?
Par Marie, pour le collectif "Nos Libertés", le 14 mars 2010.
Carol Vachon, biologiste québécois, chercheur et enseignant universitaire a publié un ouvrage passionnant sur le sujet du lait en 2002 : “Pour l’amour du bon lait”. Nous vous livrons quelques extraits de son ouvrage :
Extraits :
“L’humain s’est mis à consommer le lait de ses animaux domestiques il y a environ 10 000 ans. Voilà une tradition bien ancienne qui en démontre le bien fondé puisque, eût-elle été nocive, nous nous en serions rendu compte il y a bien longtemps. Une tradition n’est-elle pas une nouveauté qui a bien marché ?”
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“À la fin du XIXe siècle, les épidémiologistes affirmaient que la consommation de lait cru était contraire à la bonne santé. On voyait dans le lait cru un riche milieu de microbes dangereux. Il servait de vecteur de la tuberculose, de la brucellose, de la fièvre aphteuse et d’autres maladies infectieuses. Il fallait le pasteuriser, c’est-à-dire le chauffer à une température suffisante pour y détruire les microbes.”
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“Le lait maternel contient une multitude de facteurs naturels de protection pour le petit qui va le boire. Ces facteurs sont très importants pour sa santé. Tous les laits sont ainsi qu’ils soient d’humain, de vache, de brebis, etc. Il semble que ces facteurs expliquent en bonne partie, la supériorité du sein sur le biberon : les nourrissons au sein sont moins souvent malades et souffrent moins d’infections. La revue “Scientific American” a publié une excellente vulgarisation sur ces facteurs naturels du lait, en 1995. Entre autres, ils comprennent des anticorps, des cellules immunitaires, des agents antibactériens, des enzymes, etc. Ces facteurs naturels agissent comme autant de médicaments naturels pour le nourrisson. À la perte de ces facteurs naturels suite à la pasteurisation, il faut ajouter la dénaturation des protéines, gras, etc. ce qui réduirait les propriétés de santé du lait.”
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“Pour différentes raisons, on a évalué les conséquences de la pasteurisation sur le lait humain. Entre autres, elle détruit les lymphocytes (globules blancs sanguins), des immunoglobulines et autres anticorps. Évidemment, ces éléments servent à protéger le nourrisson contre les infections et à faciliter une croissance en harmonie. La pasteurisation réduit aussi la lactoferrine, une protéine essentielle à l’absorption du fer par le nourrisson. Or, la lactoferrine aide également à lutter contre les contaminations intestinales et les infections. La pasteurisation réduit aussi la lipase du lait, une enzyme de l’assimilation des gras.”
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“Pourquoi le lait cru de vache, qui a à peu près les mêmes propriétés, ne nous serait-il pas bénéfique ? Il semble « inconvenant » pour être poli, d’approfondir la question. À l’inverse, loin de nous l’idée de blanchir totalement le lait, même cru. Il peut causer des intolérances et des allergies chez certains individus, qui sont documentées depuis plus de 2000 ans. Mais, il faut être juste la plupart des aliments peuvent entraîner ces réactions négatives. Affirmer que le lait cru guérit tout ou, au contraire, qu’il n’est bon pour personne sont des positions à rejeter.”
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“Des scientifiques de l’Institut néerlandais de recherches laitières, dirigés par Northolt, ont fortement contaminé expérimentalement du lait cru avec de la listeria. À 4°C, le lait cru a empêché la multiplication de la listeria sur une période de 7 jours et même l’a réduite dans les 3 premiers jours. Au contraire, la bactérie a proliféré dans du lait pasteurisé, allant jusqu’à se multiplier par dix fois. De plus, il se retrouvait moins de la bactérie dans le fromage fait de ce lait cru, que la valeur prévisible, ce qui suggère que ce fromage y gagne en sécurité. Il n’est pas tenu compte de ces données à cause des clichés contre le lait cru.”
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“À 4°C, un lait cru diminue considérablement le nombre de Campylobacter jejuni, même après contamination avec une grande quantité de la bactérie. À 21°C, il l’élimine en moins de 48 heures; En fait, il est difficile de trouver cette bactérie dans le lait cru. À l’inverse, elle survit très bien dans un lait pasteurisé.”
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“Une intolérance n’est pas une réaction immunologique, mais une difficulté de l’organisme à « gérer » une substance. Il n’y a donc pas de production d’anticorps. Dans l’intolérance au lactose, l’individu ne produit pas ou peu de lactase, l’enzyme intestinale qui digère le lactose. Souvent cette perte de lactase s’effectue autour de l’âge de cinq ans. Diarrhée, douleurs et ballonnements, maux de tête, etc. sont les symptômes les plus habituels de l’intolérance au lactose.”
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“L’abandon de l’allaitement maternel a favorisé les allergies, en particulier au lait de vache. L’abandon de l’allaitement au sein prive le nourrisson de protections naturelles issues du lait maternel, l’aidant à construire sa muqueuse intestinale et son système immunitaire. Mal bâtie, la « douane intestinal » de ces nourrissons deviendrait perméable et laisserait passer dans le sang des protéines qui ne devraient pas passer.”
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“Il y a 20 ans, une jeune femme se fait conseiller d’arrêter les produits laitiers par son médecin, afin de corriger des fermentations et autres troubles intestinaux qui sont manifestement la conséquence d’une intolérance au lactose. Elle a alors 18 ans. Plus tard, elle découvre qu’elle peut consommer amplement de la crème crue, mais pas une seule cuillère de crème pasteurisée. Ses symptômes sont également provoqués par la crème glacée. Elle essaie le lait cru et découvre, à sa grande surprise, qu’elle le tolère bien. Plus tard, elle constate que sa fille se plaint de maux de tête avec le lait pasteurisé, mais pas avec le lait cru. C’est un symptôme de l’intolérance au lactose.”
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“Un bébé est allaité deux mois, puis nourri aux formules lactées pour nourrisson qu’il supporte mal. Elles lui occasionnent coliques, selles liquides, faim persistante mais pas les manifestations allergiques classiques. Il est mis au lait de chèvre, puis au lait commercial. Rien n’y fait. Vers un an, il reçoit du lait cru, avec l’approbation de la pédiatre, ce qui est assez surprenant de la part de ces spécialistes qui voient le lait cru d’un mauvais œil. Tous les troubles disparaissent, même lorsque les parents pasteurisent ce lait à la maison.”
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“Un producteur de cheddar au lait cru cesse sa production et se met au cheddar pasteurisé. Apparaît une constipation, alors qu’il pouvait prendre quantité de cheddar au lait cru sans problème.”
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“Dans son numéro du 8 mai 1937, la prestigieuse revue médicale anglaise “The Lancet”, rapporte les débats au parlement de Londres soulevés par un projet de loi en faveur de la pasteurisation obligatoire. Lord Cranworth trouvait qu’on y allait un peu fort et que l’on cédait à la panique. Il se posait des questions sur l’événement qui avait entraîné la déposition du projet de loi : un épisode de typhoïde dans un comté du sud de l’Angleterre. Les autorités administratives l’attribuaient au lait cru, mais pas les gens sur place, disait-il. Affirmant qu’il y avait beaucoup plus de gens souffrant de tuberculose parmi ceux qui ne consommaient pas de lait cru. Lord Cranworth révéla que dans les districts de ce comté où le lait pasteurisé n’était pas disponible, non seulement il y avait moins de tuberculose, mais cette dernière avait baissé plus fortement que dans les villes où le lait était pasteurisé. Il estimait donc que le lait cru protégeait contre les infections. On lui répondit que le seul désavantage de la pasteurisation était la destruction de la vitamine C et qu’elle pouvait être remplacée en donnant des jus de fruits aux enfants. Lord Cranworth présenta alors une étude du docteur A.H. Macdonald, un médecin ayant effectué une étude exhaustive du sujet. Ses conclusions étaient que : Les enfants mis au lait cru étaient en forme. Ils avaient moins de caries dentaires. Leur résistance à la tuberculose et autres infections était accrue. Dans une école fréquentée par 750 garçons à qui on servait du lait cru, un seul cas de tuberculose non pulmonaire se déclara en cinq ans, comparativement aux 14 cas survenus durant les cinq années précédentes, alors qu’ils recevaient du lait pasteurisé.”
Pour aller plus loin on pourra acheter l’ouvrage : site de l’auteur.
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