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11/01/2009

Gaza : L'Europe en a "assez" de payer pour des infrastructures "régulièrement bombardées"

La guerre de Gaza - Le Monde.fr

 

L'Europe en a "assez" de payer pour des infrastructures "régulièrement bombardées" - La guerre de Gaza - Le Monde.fr

L'Europe en a "assez" de payer pour des infrastructures "régulièrement bombardées" - La guerre de Gaza - Le Monde.fr

 

 

BRUXELLES CORRESPONDANT

Cessez-le-feu, négociation, accès humanitaire à la population de Gaza : c'est la revendication en trois points que martèle depuis quelques jours le commissaire européen au développement et à l'aide humanitaire. "Y a-t-il d'ailleurs une autre option dans un conflit qui ne pourra être réglé par la seule voie militaire ?", soupire Louis Michel.

Le commissaire évoque une "situation apocalyptique" à Gaza. Il la résume en chiffres, sur la base des informations rassemblées, jeudi 8 janvier, par ses services : "Sept cents morts, dont 30 % sont des enfants et des femmes, quelque 3 000 blessés, au moins 2 000 familles déplacées, des installations électriques, médicales et des équipements d'eau potable fortement détériorés, des milliers de personnes exposées au froid après la destruction de leur logement, 10 ambulances détruites, 3 cliniques sur 56 en état de marche et des personnes malades ou blessées privées de l'essentiel, des unités de soins intensifs au bord de la rupture, un risque réel d'épidémie..."

En temps normal, 80 % de la population palestinienne dépend de l'aide directe extérieure. Soit 300 camions par jour. Aujourd'hui, il en faudrait "au moins 500 ou 600", explique au Monde M. Michel. Or des convois d'une cinquantaine de véhicules seulement ont pu passer au cours des derniers jours. Quant à la "trêve humanitaire" de trois heures acceptée par Israël, elle est "bienvenue mais évidemment insuffisante". "Il faut ouvrir plus de points de passage pour faire face aux immenses besoins", souligne le commissaire. Il déplore que des opérateurs de l'aide européenne, parfois porteurs de nourriture, n'aient pu la distribuer faute d'une sécurité minimale.

Le commissaire en appelle dès lors au respect "par toutes les parties" des obligations fondamentales du droit humanitaire. "Les civils ne peuvent être ni ciblés ni utilisés comme boucliers humains. Ils doivent être placés dans des havres de sécurité, des zones à identifier et à créer. Car dans un territoire aussi restreint et abritant 1,5 million de personnes, les dégâts collatéraux sont, en fait, inévitables."

"SENTIMENT DE DÉSESPOIR"

En urgence, la Commission de Bruxelles espérait, jeudi, obtenir la possibilité d'organiser l'acheminement de civils gravement blessés vers des hôpitaux de la région ou vers l'Europe. La commissaire Benito Ferrero-Waldner, en charge des relations extérieures, a négocié avec le gouvernement israélien la possibilité, pour un agent de liaison européen, d'agir en concertation avec le ministère de la défense.

Au-delà, M. Michel affirme rencontrer chez beaucoup d'Européens un "sentiment de désespoir". "Il va devenir de plus en plus difficile d'expliquer aux citoyens, qui m'interrogent sans cesse sur ce point, pourquoi l'Europe paie des infrastructures, des bâtiments, des écoles et des hôpitaux qui sont régulièrement bombardés et détruits en Palestine."

Affirmant ne pas disposer encore d'un chiffrage précis des destructions occasionnées par l'actuelle offensive israélienne, M. Michel rappelle "l'énorme effort" consenti par la Commission au cours des dernières années : "566 millions d'euros d'aide directe en 2008, 223 millions au titre de l'aide humanitaire depuis 2006, avec 73 millions pour la seule année dernière, et plus de 10 millions d'engagements signés très récemment."

Le tout sans inclure les montants consacrés à des infrastructures dont certaines furent déjà détruites en 2001 et 2002. A l'époque, Israël avait ainsi bombardé des installations de police pour la lutte contre le terrorisme construites et payées par Bruxelles...

M. Michel ne chiffre pas la totalité de ces dépenses, mais affirme en avoir "assez" que l'Union européenne (UE) soit systématiquement condamnée à n'avoir d'autre choix que payer pour éviter une situation pire encore. Il affirme croire toujours à la possibilité d'un apaisement et d'une négociation : "Je salue Nicolas Sarkozy, qui prend actuellement des risques et refuse la résignation et l'indifférence."

Interrogé sur le conflit et ses protagonistes, le commissaire belge dit partir d'un double constat. "Le Hamas est un mouvement terroriste, à considérer comme tel, qui a refusé tant de reconnaître Israël que d'abandonner la lutte armée. Mais je dis que la riposte d'Israël viole le droit humanitaire et est inacceptable sur le plan moral."

Jean-Pierre Stroobants
 

Source :  http://www.lemonde.fr/la-guerre-de-gaza/article/2009/01/0...

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