L’Iran pour oublier la colonisation israélienne (27/03/2010)

Article paru
le 26 mars 2010

De nouvelles sanctions pourraient être décidées contre Téhéran. Une question jamais posée s’agissant d’Israël, alors que la colonisation défie les résolutions internationales.

Même si le dossier nucléaire iranien n’a jamais quitté l’agenda international, la concomitance entre le voyage du premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, à Washington, et la promptitude de l’administration américaine à replacer Téhéran au centre des préoccupations internationales n’est sans doute pas dénuée d’arrière-pensées, alors qu’Israël met en avant le « danger iranien » et se dit prêt à intervenir militairement. Les six puissances chargées du dossier nucléaire iranien ont discuté, mercredi, de nouvelles sanctions contre l’Iran.

Celles-ci, rédigées par les États-Unis, appuyées par leurs alliés occidentaux, ont été soumises à la Russie et à la Chine il y a plusieurs semaines. Mais aucune discussion de fond n’a encore eu lieu, essentiellement à cause du refus de la Chine de s’y engager. Pékin et Moscou étant membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, toute résolution qui se veut coercitive nécessite leur approbation pour éviter tout veto et donc tout flop politique. Les sanctions envisagées visent essentiellement le corps des gardiens de la révolution, proches du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad. « La Chine est fermement attachée au régime de non-prolifération nucléaire. Une solution doit être trouvée par la voie de discussions et de négociations pacifiques. La Chine a toujours été en faveur de la diplomatie. Nous travaillons maintenant avec d’autres États membres pour trouver une solution pacifique », a cependant précisé le nouvel ambassadeur de Chine à l’ONU, Li Baodong. La Turquie, dont le rôle politique et diplomatique dans la région ne cesse de se préciser – Ankara est le seul pays musulman à avoir signé des accords militaires avec Tel-Aviv et, surtout, contrôle les sources du Tigre et de l’Euphrate –, a déclaré vouloir défendre une solution diplomatique sur le nucléaire iranien. Une téléconférence est prévue la semaine prochaine entre les États-Unis, la France, la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne et l’Allemagne. Netanyahou sait jouer de cette corde. Si Barack Obama n’a fait aucune déclaration à l’issue de leur entretien, il s’est immédiatement rapproché des responsables européens. L’attitude d’Israël, qui défie la communauté internationale par la poursuite de la colonisation, s’en trouve ainsi minimisée.

Pierre Barbancey

Humanité

 

 

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