L’Europe est au bord de la banqueroute, selon le chef de l’armée suisse (21/03/2010)

André Blattmann pense qu’un afflux de réfugiés européens risque de déferler sur la Suisse


blattmann

La Commission de la politique de sécurité (CPS) du Conseil national a agendé un entretien avec le chef de l’armée, André Blattmann, lors de sa séance des 22 et 23 mars. Les déclarations récentes de ce dernier sur l’engagement de l’armée lors de flux migratoires importants sont au menu.

Mercredi dernier, André Blattmann déclarait dans le Tages-Anzeiger et le Bund que les grands flux migratoires pourraient rendre nécessaire l’intervention de l’armée dans le futur: «Pensez seulement à la situation économique en Grèce : un Etat membre de l’Union européenne se retrouve subitement au bord de la banqueroute», illustrait-il. Il laissait aussi entendre que des dangers pourraient venir de pays voisins tels que l’Italie, la France ou l’Espagne, qui ne tarderont pas à connaître le même sort que la Grèce.

Protestation de l’ambassadeur Grec

Ces déclarations n’ont pas suscité uniquement l’attention des médias: le vice-président de la CPS, Max Chopard (Parti Socialiste), a demandé une discussion avec le chef de l’armée. Celle-ci se tiendra la semaine prochaine, a précisé à l’ATS le président de la commission, Jakob Büchler (Parti Démocrate Chrétien).

Selon lui, la rencontre était déjà prévue avant ces déclarations controversées, l’initiative «Pour la protection face à la violence des armes» figurant également à l’ordre du jour. Max Chopard souhaite aussi revenir sur les cours de répétition de piquet évoqués dans l’interview par André Blattmann.

Le conseiller national Josef Zisyadis (La Gauche) a de son côté déposé une question urgente dans laquelle il demande au Conseil fédéral de se prononcer sur les déclarations d’André Blattmann. A propos de l’hypothèse d’un afflux de réfugiés grecs, il souhaite savoir si le Conseil fédéral «corrobore cette fine analyse géopolitique» et s’il peut «conserver à la tête de l’armée un haut fonctionnaire, qui ne mesure pas les conséquences politiques de ses déclarations».

Selon certaines sources, les propos du chef de l’armée ont également provoqué un vif mécontentement au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE)et une protestation de l’ambassadeur de Grèce, ce que le DFAE se refuse à commenter.

Frédéric Courvoisier, pour Mecanopolis

Avec les informations du quotidien suisse Le Temps


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