Israël et son autoflagellation perpétuelle (13/03/2010)

Telle une procession chiite avançant à pas de géant vers Kerbala (Irak) pour aller rendre hommage à Hussein, figure emblématique du chiisme, des pélerins qui se flagellent et sont parfois victimes d’attentats meurtriers, ainsi avance Israël, du moins, le Gouvernement actuel. Entre mépris de la paix et de son principal soutien, les Etats-Unis, le chantage à l’antisémitisme qui ne pourra plus vraiment marcher cette fois-ci tant, c’est énorme, comme le disait Norman Gary Finkielstein, "Israël roule à tombeau ouvert". Avec la même arrogance, Israël poursuit sa colonisation, s’appuyant un peu plus sur le mythe du désert que nous sert le mensonge abyssal de Joan Peters dans sa thèse de doctorat de 1984, From Time Immemorial, qui fait écho au mythe du « désert » dans lequel les premiers colons israéliens se seraient installés en Palestine. Décryptage.



Le sempiternel poker menteur

Non, ce n’est pas Mahmoud Ahmadinejad qui détruira Israël avec ses diatribes. Primo, il n’a pas les moyens de sa supposée politique de mise à mort. Deusio, il n’a jamais en ces termes à lui prêté, déclaré qu’il voulait la destruction d’Israël. Tertio, in fine, il n’est simplement une personne sans pouvoir en Iran, pour peu qu’on se renseigne un tant soit peu sur ceux ou celui qui détient le pouvoir perse. Donc, Israël a en ses dirigeants actuels, l’arme absolu qui tend à détruire son propre peuple : vouloir coloniser Jérusalem-est. Un projet sordide qui risque à la fin de le couper de tous ses soutiens et qui plus est, l’hyperpuissance américaine, les Etats-Unis qui ne savent plus à quels saints se vouer avec les voltiges mensongères qui ne servent qu’à gagner du temps en violent la loi internationale. Aussi, le couper d’un dialogue définitif, avec les Palestiniens et des arabes. Est-ce le but ?

Cette fois-ci, Israël est-il vraiment allé trop loin ? De nombreux observateurs disent que oui. Mais, en réalité, du côté palestinien, certains cadres du Hamas comme du Fatah attestent que les Etats-Unis laissent simplement faire et font semblant d’être à côté de leur "peuple lésé et floué" (sic). En réalité, la maladresse du Gouvernement Benyamin Netanyahou qui annonce la construction de 1600 logements à Ramat Shlomo, quartier juif situé au-delà de l’ancienne « ligne verte » qui séparait Israël de la Cisjordanie en juin 1967 en pleine visite du vice-président américain, Joe Biden, est d’une provocation crasse et d’un cynisme abyssal. D’une part, vis à vis des Palestiniens, et d’autre part, vis à vis de Joe Biden qui a du protester en se rendant au dîner à lui offert, avec une heure de retard. A quoi joue Netanyahou, s’interroge la presse internationale ? On sait très bien qu’il n’a jamais dérogé à sa dialectique du refus d’un état palestinien fiable, fait pour lequel il s’est résolu, après les pressions de Barack Obama. Mais, jusqu’où ?

Palestine : pas de paix sans Jérusalem-Est.

Comme capitale de la future Palestine, Jérusalem-Est ne saurait passer à la trappe par le bon vouloir d’un Gouvernement, violant et triturant tout sur son passage, et ceci, en toute impunité. Les mots pour condamner cette nouvelle opération contre la paix ont été assez violant. Joe Biden, pourtant connu et reconnu pour son pro-israélisme - passez-moi l’expression-, n’est pas allé de main morte. Il a accusé Israël de "saper la paix", de "saper la confiance" de"mépriser ses interlocuteurs" et pire, il aurait même accusé le régime israélien, de "risquer d’embraser tout le Proche-Orient", et de "mettre en péril les vies des soldats américains qui se battent en Irak, en Afghanistan et au Pakistan". Rien que ça. Là au moins, venant d’un responsable américain de haut rang, Israël serait prudent de rabattre son caquet une fois pour toute. Son ennemi, le vrai, est à l’intérieur, dans son sein, et non ailleurs. D’ailleurs, cet amateurisme et cet aveuglement politique risque de voir Ehoud Barak, chef du Parti travailliste et ministre de la Défense, quitter la coalition au pouvoir.

La colère américaine dédouane de facto, toutes les critiques justifiées contre ce Gouvernement Netanyahou, qui tournent toujours en joutes verbales incroyablement hypocrites détournées en accusation d’antisémitisme. Le rapport du juge sioniste Goldstone avait connu un sort identique. Finalement, seuls les Etats-Unis peuvent faire plier Israël. la paix mondiale en dépend. La colère saine du vice-président américain Joe Biden a vu pour la première fois, la platitude des excuses de Benyamin Netanyahou dont les rêves d’un "Grand Israël" s’estompent. Malheureusement, la "victoire" palestinienne risque d’être de courte durée. En effet, Israël a planifié de construire encore 50 000 logements supplémentaires côté Est de la ville sainte qui, il faut le dire, est aussi sainte, pour les musulmans, de même que l’Egypte ancienne, contrairement aux idées reçues, est négro-africaine, malgré la falsification historique d’un Toutankhamon qu’on présente comme blanc. Pourquoi exclure donc les arabes de Jérusalem, l’un des préalables à la paix ?

>>>Allain Jules

(Crédits photo/Keystone)

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