Antibes : Les plages de Juan brisées par un nouveau coup de mer (21/02/2010)

Encore un coup de mer sur la Côte d'Azur.

Si avec cela ils n'ont pas compris qu'il faut prendre des précautions avec le réchauffement et la mer qui monte, c'est à désespérer de les voir un jour réagir pour qu'ils se mettent à l'abri.

Il n'est pas fou le propriétaire du restaurant La Gougouline lorsqu'il dit que la mer monte d'année en année. Ce ne sont pas les officiels qui leur diront de quitter les lieux à cause des dangers qu'ils encourent, faut continuer à encaisser les taxes !

19, 20 et 21  20 février 2010

Cagnes-sur-Mer

La Gougouline contre vents et marées
http://www.nicematin.com/ra/cagnes/241037/alt/vote/cagnes-sur-mer-la-gougouline-contre-vents-et-marees

nm-photo-288032.jpgPhoto : Philippe Lambert
Depuis les violents coups de mer de décembre 2009, le patron de la Gougouline a fait installer des blocs de rochers pour protéger sa terrasse.

A la fin de l'année dernière, même après les deux violents coups de mer (le premier, le 23 décembre, avait fracassé les baies vitrées de son restaurant, et le deuxième, le 30 décembre, avait emporté sa terrasse, N.D.L.R.), Roger Notari, le patron de la Gougouline, gardait la foi. Un vrai roc : « on va tout nettoyer, le restaurant va rester ouvert, d'ailleurs les gens continuent à appeler ». Mais là, il n'a plus la patate Roger. Et quand l'ingénieur de la DDE vient lui faire remarquer que les blocs de rochers - « qu'il a fait mettre à ses frais, soit 40 000 euros » lui précise Roger -, « ne laissent plus le passage entre son établissement et la mer », il s'énerve. Et explique, « qu'il a fait ça pour protéger son établissement de nouveaux coups de mer ». Et qu'il a d'ailleurs demandé l'autorisation à la DDE et à la mairie avant de faire venir l'entreprise. « On m'avait seulement interdit de refaire du béton ». Mais l'ingénieur de la DDE n'en démord pas : « vous allez voir que cet été, la préfecture va recevoir des plaintes de gens qui diront qu'ils ne peuvent plus passer sur le bord de mer ».

Ce qui fait hausser les épaules du restaurateur qui maugrée dans son coin : « ils n'y connaissent rien à la DDE. Moi la mer, ça fait 30 ans que je la pratique. Depuis des années, tout le trait de côte recule, on appelle ça phénomène naturel ». Puis se tournant vers l'ingénieur : « la plage, elle n'y était déjà plus l'année dernière. On n'a même pas pu mettre de matelas. Et pourtant je paye 63 000 € de loyer par an, avec la location d'une plage qui n'existe même plus ».

Il va chercher une vieille photo prise à l'ouverture du restaurant. On y voit des gens allongés sur des matelas entre la terrasse et la mer : « à l'époque, il y avait 18 mètres de plage ».

« Ils veulent ma peau »

« De toute façon, ils veulent ma peau. Et ça fait des années que ça dure ». Pour Roger Notari, les ennuis ont commencé en 2006, avec une première lettre du service des Affaires Maritimes, dénonçant l'illégalité de la construction. Le patron de la Gougouline a ressorti toutes les autorisations qui remontent à son arrivée en 1979 : « je ne suis pas un hors-la-loi ; sur les documents il y a tous les tampons et les signatures ». N'empêche ! Selon l'état, le restaurant devait être démoli avant la fin de l'année 2009. Entre-temps, Roger Notari aurait obtenu de la mairie l'autorisation de rester jusqu'à ce qu'il y ait l'installation du port. « Mais il n'y a rien d'officiel. Alors qu'est-ce qu'on fait ? De toute façon, pas question de reconstruire du démontable, parce qu'au premier coup de mer, il ne resterait plus rien ». Et de ce côté-là, il a déjà donné.

C'est ce qu'il répète à l'ingénieur tout en lui expliquant qu'il n'y aurait qu'une solution pour éviter les coups de mer : « ce serait de faire des enrochements en forme d'arrondi un peu plus au large. Voyez, j'avais commencé à le faire au niveau de cette digue - il désigne la digue à gauche du port abri - et on m'a arrêté : c'est incompréhensible. Pourquoi ne pas écouter les autochtones de temps en temps ? »

Mais le représentant de la DDE ne voit que les gros blocs de rochers. Il insiste : « Il faudra les reculer pour laisser un passage ».

Roger Notari ne répond rien. Il encaisse, le regard ailleurs. Puis : « ça devient impossible aujourd'hui de travailler. On dirait " qu'ils " veulent couler la Côte. Mais moi, je ne toucherai rien. Et je continuerai de travailler... jusqu'au dernier coup de mer ».

Le roc vacille... mais la vie continue. Sur la terrasse, du moins ce qu'il en reste, les employés de la Gougouline dressent les tables. Le soleil a fait son apparition.

Isabelle Brette Et Majlind Pnishi

http://www.nicematin.com/ra/cagnes/241037/alt/vote/cagnes-sur-mer-la-gougouline-contre-vents-et-marees

Antibes : Les plages de Juan brisées par un nouveau coup de mer

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Cannes : le front de mer panse ses plaies

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