Tout juste sorti d'une épreuve de force face au Sénat, le président de la banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, a prêté serment, mercredi 3 février, pour un nouveau mandat de quatre ans en affichant sa détermination à préserver l'indépendance de son institution, remise en cause par le Congrès. Une volonté à laquelle il faut ajouter deux autres axes de travail, le "retour de la prospérité" et la nécessaire intensification de la réforme de la régulation bancaire.


"Cette institution, comme notre pays, fait face à des défis énormes", a déclaré le dirigeant à l'occasion d'une cérémonie de prestation de serment au siège de la Réserve fédérale à Washington. "Nous devons continuer à protéger notre indépendance". Les quatre dernières années, a-t-il estimé, ont "montré à bien des égards la Fed dans ce qu'elle a de meilleur, lorsque nous avons agi avec rapidité, détermination et créativité pour affronter la crise financière la plus forte depuis la Grande Dépression et contribuer à empêcher l'effondrement économique qui menaçait".

Le président le plus mal "élu"

Ben Bernanke, dont le nouveau mandat a commencé officiellement le 1er février, a été reconduit à la tête de la Fed par le président américain Barack Obama en août dernier, mais n'a vu sa nomination confirmée par le Sénat que le 28 janvier, par 70 voix contre 30, ce qui fait de lui le président de la Fed le plus mal "élu" depuis la création de cette institution en 1913, selon la presse américaine.


Ses détracteurs lui reprochent d'avoir éteint le feu qu'il avait lui même allumé en favorisant une bulle immobilière qu'il n'aura pas vu venir et en faisant preuve d'une bienveillance coupable à l'égard des banques que la Fed était censée réguler. Ils l'accusent aussi d'avoir rétabli la situation de la pire manière en renflouant les grands groupes financiers. Accusée au Congrès, la Fed est d'ailleurs visée par plusieurs projet de loi destinés à la soumettre à un contrôle accru de la Cour des comptes, que certains élus voudraient pousser jusqu'à un audit des réunions de son Comité de politique monétaire (FOMC). Un autre texte propose de dépouiller la banque centrale de toutes ses attributions en matière de régulation bancaire, contre le souhait du gouvernement.

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