La menace Supernova (29/01/2010)

Des astronomes de l’Université de Villanova (Philadelphie, USA), Edward M. Sion, Patrick Godon et Timothy McClain, ont dévoilé, au début de ce mois de janvier, un scénario pour le moins intrigant. Leurs travaux concernent l’étoile T Pyxidis, qui est en fait un binôme d’étoiles. Jusque-là rien de bien inquiétant, si ce n’est la position de ce couple infernal, bien plus proche de la Terre qu’on ne le pensait, et sa possible évolution vers une supernova (1) au pouvoir destructeur cataclysmique. Néanmoins, l’explosion ultime, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour la vie sur notre petite planète, est loin d’être une évidence. Voyons cela de plus près.

Ce couple d’étoiles se situe dans la constellation de la Boussole (2)(3) à quelques 3260 années-lumière (4) de la Terre. L’une d’elle est une étoile de type solaire et l’autre une naine blanche (5) qui aspire littéralement sa voisine : 200 millions de tonnes chaque seconde.

Jusque-là les astronomes observaient des explosions régulières de type nova (6) en ce qui concerne cette naine blanche (en 1890, 1902, 1920, 1944 et 1967). Ce phénomène ne s’est plus reproduit depuis plus de 40 ans ; ce qui n’est pas bon signe pour la ligne de la naine gloutonne, qui perdait de sa masse au cours de ces pics d’activité thermonucléaire. Nul doute que nos astronomes surveillent la venue de la prochaine nova avec fébrilité.


En attendant, il se pourrait bien qu’un tel appétit conduise irrémédiablement cette étoile vers un effondrement gravitationnel (une fois la limite de Chandrasekhar atteinte), suivi d’une gigantesque explosion thermonucléaire. On parle ici d’une supernova de type Ia (7) dont l’émission de rayons gamma détruirait toute vie sur des dizaines d’années-lumière à la ronde. Le scénario le plus alarmiste prévoit ni plus ni moins que la disparition de la couche d’ozone autour de notre planète, qui deviendrait alors beaucoup moins hospitalière pour des créatures aussi fragiles que nous.





























Toutefois, pour certains spécialistes, T Pyxidis serait trop éloignée de notre système solaire, pour être une véritable menace. Et cette supernova pourrait ne survenir que dans plusieurs millions d’années. De quoi laisser le temps de se faire coiffer sur le poteau par une autre étoile, encore plus proche de nous : pourquoi pas Bételgeuse (8), Antarès, ou IK Pegasi (HR 8210), toutes situées à moins de 1000 années-lumière de la Terre, et qui promettent également une fin mouvementée, en tant que supernova.
Il est aussi question des hypernovae (des cas particuliers et rarissimes de supernova) qui pourraient être fatales à la vie terrestre. On soupçonne même ces hypernovae d’être à l’origine de certaines extinctions massives survenues au cours de l’évolution chaotique de la vie sur Terre. Mais ce n’est qu’une hypothèse...
En fin de compte, il semble prématuré de s’aventurer à faire un pronostic sur l’intensité et la proximité dans le temps de La menace supernova.
A notre petite échelle, les supernovae paraissent menaçantes pour le monde vivant, mais à l’échelle de l’univers chaque supernova est au contraire le creuset qui génère les éléments constitutifs de la vie. Il faut aussi noter que l’étude des supernovae a provoqué un bond spectaculaire dans nos connaissances sur l’univers et son évolution. Ainsi, on sait désormais que l’expansion de l’univers s’accélère, alors qu’on imaginait le contraire avant d’avoir cherché à percer les mystères des supernovae.

Au sujet des Supernovae, un documentaire en 3 parties est visible ici sur Agoravox.TV.
Les chiffres tirés de ce documentaire sont assez éloquents :
Une supernova est 100 milliards de fois plus lumineuse que le soleil.
On estime qu’il y a environ 30 millions de supernovae chaque année dans l’Univers et 1 ou 2 par siècle dans une galaxie type comme la nôtre.


L’animation suivante permet de comparer les tailles des différents astres, notamment, la Terre, Jupiter, le Soleil et Bételgeuse :


SOURCES de l’article :

Scientific American
Popular Science
Ciel & Espace
Chandra X-Ray observatory
Astronomy Magazine


LEXIQUE :

(1) Supernova : Une supernova est l’ensemble des phénomènes conséquents à l’explosion d’une étoile, qui s’accompagne d’une augmentation brève mais fantastiquement grande de sa luminosité. Vue depuis la Terre, une supernova apparait donc souvent comme une étoile nouvelle, alors qu’elle correspond en réalité à la disparition d’une étoile.
Les supernovas sont des évènements rares à l’échelle humaine : leur taux est estimé à environ une à trois par siècle dans notre Voie lactée. Il est à noter qu’à notre époque aucune supernova n’a été observée dans notre Galaxie depuis l’invention du télescope ! La dernière en date est celle dite de Kepler, SN 1604. ... ( Voir la suite ici )

(2) Constellation : Une constellation est un ensemble d’étoiles dont les projections sur la voûte céleste sont suffisamment proches pour qu’une civilisation les relie par des lignes imaginaires, traçant ainsi une figure sur la voûte céleste.
Actuellement, l’Union astronomique internationale (UAI) divise le ciel en 88 constellations avec des frontières précises, pour que tout point du ciel appartienne à une constellation. ...( Voir la suite ici )

(3) Constellation de la Boussole : La Boussole est une petite constellation du ciel austral, sans étoile particulièrement lumineuse. La constellation de la Boussole est limitrophe de l’immense Navire Argo incluse depuis l’Antiquité par Ptolémée. Elle fut nommée en même temps que Nicolas-Louis de Lacaille démantela le navire en trois constellations en 1752. ...( Voir la suite ici )

(4) Année-lumière : L’année-lumière (symbole al, anciennement année de lumière) est une unité de distance utilisée en astronomie.
Une année-lumière est la distance parcourue par un photon (ou plus simplement la lumière) dans le vide, en dehors de tout champ gravitationnel ou magnétique, en une année julienne (365,25 jours ; soit : 31 557 600 secondes). La vitesse de la lumière dans le vide étant (par définition du mètre) de 299 792 458 m/s, une année-lumière est exactement égale à : 9 460 730 472 580,800 km ≈ 9 461 milliards de km = 9,461 Pm ou 9 461 Tm. ...( Voir la suite ici )

(5) Naine blanche : Une naine blanche, appelée aussi naine dégénérée est une étoile de petite taille composée essentiellement de matière dégénérée. De masse comparable à celle du Soleil, pour un volume comparable à celui de la Terre, sa densité est très élevée. Sa température de surface, qui peut être élevée, provient de l’émission de l’énergie thermique stockée au cœur de l’étoile. Malgré cela, elle a une faible luminosité totale, en raison de sa petite superficie. Les naines blanches constituent approximativement 6 % de l’ensemble des étoiles connues dans le voisinage solaire. ...( Voir la suite ici )

(6) Nova : En astronomie, une nova est une étoile qui devient très brutalement extrêmement brillante, avec une grande augmentation de son éclat, qui peut être de l’ordre de 10 magnitudes. Cette vive luminosité ne dure que quelques jours, et l’étoile reprend ensuite progressivement son éclat initial. ...( Voir la suite ici )

(7) Classification spectrale : Historiquement, les supernovas ont été classifiées en fonction de leur spectre, suivant deux types, notées par les chiffres romains I et II, lesquels contiennent plusieurs sous-types. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Supernova)
Type Ia : Les supernovas de type I ont un spectre qui ne contient pas d’hydrogène. Si le spectre montre la présence de silicium, on parle de type Ia.

(8) Bételgeuse : Bételgeuse (α Orionis) est une étoile variable semi-régulière, une supergéante rouge de la constellation d’Orion, située entre 430 et 640 années-lumière. C’est la 9e plus brillante étoile du ciel. Bien qu’ayant la désignation de "alpha" dans la Désignation de Bayer, elle n’est que la deuxième de la constellation d’Orion, derrière Rigel. ...( Voir la suite ici )

http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/l...


 

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